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Les hackers criminels russes peuvent être tranquilles, Moscou ne les arrêtera jamais
Les hackers criminels russes peuvent être tranquilles, Moscou ne les arrêtera jamais
la Russie profiterait de l’activité de ces criminels qui dérangent tant l’Occident
La Maison Blanche a publié lundi le compte rendu de la deuxième édition de son sommet international annuel sur la lutte contre les rançongiciels. Le rapport indique que les ransomwares continuent de représenter une menace importante pour les infrastructures critiques, les entreprises et le public. Il souligne la hausse considérable des attaques de ransomwares au cours de l'année écoulée et fait remarquer qu'un nombre substantiel d'attaques par ransomware semblent être liées à des acteurs de la menace basés en Russie. La Russie n'était pas présente au sommet de cette année et avait déjà été exclue en 2021.
Alors que les États-Unis et leurs alliés européens, ainsi que d'autres partenaires à travers le monde, intensifient la lutte contre les ransomwares, des rapports suggèrent que les pirates informatiques basés en Russie semblent de moins en moins inquiétés par Moscou. « Le rapport d'aujourd'hui nous rappelle que les ransomwares - y compris les attaques menées par des pirates informatiques basés en Russie - restent une menace sérieuse pour notre sécurité nationale et économique », a déclaré Himamauli Das, directeur par intérim du FinCEN (Financial Crimes Enforcement Network) des États-Unis, à la sortie du sommet sur la lutte contre les ransomwares.
Outre l'Union européenne (UE) et ses États membres, les participants au sommet comprennent le Mexique, la République de Corée, plusieurs pays africains, l'Ukraine, le Royaume-Uni, le Japon, Israël et d'autres pays. Crowdstrike, Mandiant, Microsoft et d'autres entreprises technologiques concernées par la sécurité étaient présentes, ainsi que le directeur du FBI, Christopher Wray, et d'autres partenaires. Selon l'assemblée, un facteur clé qui continue d'alimenter le problème des ransomwares est le fait que certaines nations comme la Russie, qui n'a pas été invitée à prendre part au sommet, hébergent librement des acteurs de ransomwares.
Le rapport publié par le FinCEN couvre les activités pertinentes de ransomware pour l'année civile 2021, se concentre sur le second semestre de 2021 et s'appuie sur les données de la BSA (Bank Secrecy Act) qui sous-tendent le rapport d'octobre 2021 du FinCEN. Parmi les conclusions les plus notables du rapport, on peut citer :
- les incidents liés aux ransomwares signalés ont considérablement augmenté par rapport à 2020 ;
- les déclarations liées aux ransomwares en 2021 ont approché 1,2 milliard de dollars ;
- environ 75 % des 793 incidents liés aux ransomwares signalés au FinCEN au cours du second semestre de 2021 concernaient des variantes de ransomwares liées à des acteurs basés en Russie.
Chainalysis a rapporté février que les cybercriminels prétendument affiliés à la Russie sont à l'origine d'une importante activité de blanchiment d'argent basée sur les ransomwares et les cryptomonnaies. Selon la société américaine d'analyse de blockchain, plus de 400 millions de dollars en cryptomonnaie, soit environ 74 % des revenus des ransomwares en 2021, sont allés à des entités "hautement susceptibles d'être affiliées à la Russie d'une manière ou d'une autre". Elle a également rapporté que les groupes basés en Russie représentent près des trois quarts de l'activité dans plusieurs formes de criminalité basée sur les cryptomonnaies.
En mars, la Russie avait envisagé de légaliser le piratage de logiciels dans certains cas afin d'atténuer l'impact des sanctions prises par les pays occidentaux contre son économie, après qu'elle a envahi l'Ukraine le 24 février 2022. Le ministère russe du Développement économique avait proposé un ensemble de mesures pour résoudre le problème des sociétés étrangères qui révoquent ou qui refusent de délivrer des licences de logiciels. Jusque-là, les logiciels sans licence étaient illégaux en Russie, mais si les nouvelles mesures étaient adoptées, dans certains cas, le piratage de logiciels ne serait plus punissable.
En outre, d'autres rapports indiquent que "les pirates informatiques basés en Russie ne se cachent pas et mènent paisiblement une vie de luxe". Au début de l'année, la Russie avait officiellement déclaré que ses forces de police ont arrêté les hackers du groupe de ransomwares REvil. Le groupe de pirates basé en Russie est devenu l'un des groupes de ransomwares les plus prolifiques – et les plus connus – de ces dernières années. Selon les rapports sur les multiples attaques par ransomware l'année dernière, REvil serait impliqué dans l'attaque massive contre les infrastructures de Colonial Pipeline, un système américain d'oléoduc.
Des rapports allèguent que l'annonce du Kremlin est une mise en scène, car les leaders du groupe profiteraient encore d’une vie de luxe à Moscou. Certains seraient même publiquement connus et auraient été aperçus au volant de voiture de luxe. L'on estime que cela est peu probable, car le Kremlin profiterait de l’activité de ces criminels qui dérangent tant l’Occident, mais ne frappe jamais la Russie. « C'est un problème mondial. Nous constatons que le rythme et la sophistication des attaques par ransomware augmentent plus vite que nos efforts de résilience et de perturbation », a déclaré un fonctionnaire de Washington avant le sommet.
Les pays participants au sommet mettent actuellement la dernière main à une déclaration commune qui traitera de la manière de faire pression sur les pays hébergeant des cybercriminels, a déclaré le responsable. Depuis le sommet virtuel de l'année dernière, "les participants ont travaillé à accroître la résilience de tous les partenaires pour perturber les cybercriminels", notamment en organisant deux exercices de menace mondiale pour préparer les nations à répondre aux attaques par ransomware. La Maison Blanche a annoncé que les participants au sommet de cette année ont pris les résolutions suivantes :
- combattre la capacité des acteurs des ransomwares à tirer profit des produits illicites en mettant en œuvre et en appliquant des mesures de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, y compris des règles de "connaissance du client", pour les actifs virtuels et les fournisseurs de services d'actifs virtuels ;
- perturber et traduire en justice les acteurs du ransomware et leurs facilitateurs, dans toute la mesure permise par les lois applicables et les autorités compétentes de chaque partenaire ;
- collaborer à la lutte contre les ransomwares en partageant des informations, le cas échéant et conformément aux lois et réglementations applicables, sur l'utilisation abusive d'infrastructures pour lancer des attaques de ransomwares afin de s'assurer que les cyberinfrastructures nationales ne sont pas utilisées pour de telles attaques.
Sources : Rapport du FinCEN, Communiqués de la Maison Blanche (1, 2)
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Voir aussi
:fleche: La Russie envisage de légaliser le piratage de logiciels dans certains cas afin d'atténuer les sanctions, ce qui pourrait porter préjudice aux détenteurs de droit d'auteur et de brevets
:fleche: Le président russe Vladimir Poutine peut faire beaucoup plus de dégâts en Ukraine et l'administration Biden pourrait priver le pays d'une vaste gamme de produits de basse et haute technologie
:fleche: 74 % des revenus des ransomwares en 2021 auraient été versés à des pirates informatiques prétendument affiliés à la Russie, selon un rapport de Chainalysis
:fleche: Hydra, le plus grand forum de cybercriminalité du monde n'est plus, fermé dans le cadre d'une opération policière
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La fin d’une ère : comment le Kremlin a sacrifié son secteur technologique pour envahir l’Ukraine
La fin d’une ère : comment le Kremlin a sacrifié son secteur technologique pour envahir l’Ukraine.
De la Silicon Valley russe à la censure et à l’isolement, le destin tragique de l’industrie technologique russe
L’industrie technologique russe, déjà en difficulté, a subi un coup fatal avec l’invasion de l’Ukraine, qui a isolé le pays du reste du monde et mis en péril son plus grand succès, Yandex.
Sept jours après l’invasion de l’Ukraine, Vladimir Belugin a fait ses valises, annulé le bail de son appartement à Moscou, retiré ses enfants de la maternelle et commencé une nouvelle vie hors de Russie. Peu après, il a démissionné de son poste de directeur commercial pour les petites et moyennes entreprises chez Yandex, l’équivalent russe de Google et la plus grande entreprise technologique du pays.
La guerre signifiait que tout allait changer en Russie, tant pour lui que pour son entreprise, a déclaré Belugin depuis sa nouvelle maison à Chypre : « Vous devez accepter les nouvelles règles de ne pas avoir de règles du tout en Russie ».
Belugin était loin d’être le seul travailleur de la tech à partir. Dans les mois qui ont suivi le début de l’invasion, la Russie a connu un exode massif de spécialistes de l’informatique. Selon les chiffres du gouvernement, environ 100 000 spécialistes de l’informatique ont quitté la Russie en 2022, soit environ 10 % de la main-d’œuvre technologique (un chiffre qui est probablement sous-estimé). Parallèlement à ces départs, plus de 1 000 entreprises étrangères ont réduit leurs activités dans le pays, en partie à cause des sanctions les plus larges jamais imposées à une grande économie.
Une détérioration qui a commencé avant la guerre
Cela fait maintenant plus d’un an que l’invasion à grande échelle de l’Ukraine a commencé et les travailleurs de la tech, qui ont tout abandonné pour fuir la Russie, préviennent que le pays est en passe de devenir un village : coupé de l’industrie technologique mondiale, de la recherche, du financement, des échanges scientifiques et des composants critiques. Pendant ce temps, Yandex, l’un de ses plus grands succès technologiques, a commencé à se fragmenter, vendant des activités lucratives à VKontakte (VK), un concurrent contrôlé par des entreprises d’État.
« J’ai eu l’impression qu’on m’avait volé mon pays », a regretté Igor, un cadre chez VK qui a de la famille en Russie et qui a demandé à changer son nom pour pouvoir parler librement. Lorsque la guerre a éclaté, dit-il, il a eu l’impression que 20 ans d’avenir de la Russie avaient été emportés en un battement de cœur.
En Russie, la technologie était l’un des rares secteurs où les gens avaient le sentiment de pouvoir réussir par le mérite plutôt que par les relations. L’industrie avait également conservé un esprit d’ouverture : les entrepreneurs russes ont obtenu des financements internationaux et ont conclu des accords dans le monde entier. Pendant un temps, le Kremlin semblait également embrasser cette ouverture, invitant les entreprises internationales à investir en Russie.
Mais des fissures dans l’industrie technologique russe ont commencé à apparaître bien avant la guerre. Depuis plus d’une décennie, le gouvernement tente de mettre l’internet et ses entreprises technologiques les plus puissantes sous une poigne étroite, menaçant une industrie qui promettait autrefois d’amener le pays vers l’avenir. Les experts disent que la guerre contre l’Ukraine n’a fait qu’accélérer les dégâts qui étaient déjà en cours, poussant davantage les plus grandes entreprises technologiques du pays vers l’isolement et le chaos et enfermant ses citoyens dans son internet domestique étroitement contrôlé, où les nouvelles proviennent de sources officielles du gouvernement et où la liberté d’expression est sévèrement limitée.
Le coût de la conformité
Entre 2015 et 2021, le secteur de l’informatique en Russie a été responsable de plus d’un tiers de la croissance du PIB du pays, atteignant 3,7 billions de roubles (41,24 milliards d'euros) en 2021. Même si ce chiffre est inférieur à celui des États-Unis ou de la Chine, il est impressionnant pour un pays qui a subi une récession économique pendant une grande partie de cette période.
Yandex était le fleuron de cette industrie. Fondée en 1997 par Arkady Volozh et Ilya Segalovich, l’entreprise a commencé comme un moteur de recherche spécialisé dans le traitement du russe, une langue complexe qui pose des défis particuliers aux algorithmes. Au fil des ans, Yandex s’est diversifié dans de nombreux domaines, allant des services de cartographie aux voitures autonomes, en passant par la livraison de nourriture et les services financiers. En 2021, Yandex était la quatrième entreprise technologique la plus valorisée d’Europe, avec une capitalisation boursière de 30 milliards de dollars.
Mais Yandex a également attiré l’attention du Kremlin, qui voyait d’un mauvais œil son indépendance et son influence sur l’opinion publique. En 2019, le gouvernement a adopté une loi obligeant les entreprises technologiques « stratégiques » à limiter la participation des investisseurs étrangers à 20%. Yandex a dû créer une « fondation publique » pour contrôler ses actions avec droit de vote. En 2020, le gouvernement a exigé que Yandex cède sa division fintech à Sberbank, la plus grande banque du pays et un allié du Kremlin.
L’invasion de l’Ukraine a aggravé la situation. En février 2022, le président Vladimir Poutine a signé un décret ordonnant aux entreprises technologiques russes de se conformer aux demandes du gouvernement en matière de censure et de surveillance. Peu après, Yandex a été accusé par les autorités russes d’avoir diffusé des informations « anti-russes » sur son portail d’information et son service de streaming vidéo. Le ministère russe des Communications a menacé de bloquer l’accès à Yandex si l’entreprise ne supprimait pas les contenus jugés « extrémistes » ou « terroristes ».
En fait, dans les semaines qui ont suivi l'invasion de l'Ukraine par la Russie, un nombre record de 14 millions de personnes par jour se sont dirigées vers Yandex News. Mais au lieu de lire des informations sur les morts et les destructions civiles, on leur a dit que les libérateurs russes « dénazifiaient » l'Ukraine. Environ 70 % des informations sur Yandex News provenaient de sources médiatiques contrôlées par l'État faisant de la propagande.
Anastasiia Diuzharden, qui était alors responsable du marketing de contenu chez Yandex Business, savait que l'entreprise devrait faire preuve de prudence pour survivre. « Si Yandex faisait des déclarations [anti-guerre], cela pouvait signifier la fin de cette entreprise », dit-elle.
Mais la conformité de Yandex avait un coût. Trois semaines après l'invasion, Khudaverdyan a été sanctionné par l'UE pour avoir caché au public des informations sur la guerre et a démissionné de son rôle. Quatre jours plus tard, les actions Yandex ont été arrêtées de se négocier sur le Nasdaq.
Un démantèlement forcé de Yandex ?
En avril 2022, Yandex a annoncé qu’elle vendait sa division e-commerce à VK, le plus grand réseau social du pays, détenu à 48% par Mail.ru Group, une entreprise contrôlée par des oligarques proches du Kremlin. En juin, Yandex a vendu sa division taxi à VK pour 3,8 milliards de dollars. En septembre, Yandex a vendu sa division cloud computing à VK pour 1,5 milliard de dollars. Ces transactions ont été présentées comme des partenariats stratégiques visant à renforcer la compétitivité des entreprises russes sur le marché mondial. Mais selon plusieurs sources proches de Yandex, il s’agissait en fait d’un démantèlement forcé orchestré par le gouvernement.
« Yandex était la dernière entreprise technologique indépendante en Russie », a noté Belugin. « Maintenant, elle n’existe plus ».
La guerre contre l’Ukraine a également eu un impact sur les autres acteurs du secteur technologique russe. Skolkovo, le parc technologique créé en 2010 avec l’ambition de devenir la Silicon Valley russe, a vu partir la plupart de ses partenaires internationaux après l’invasion. Les sanctions imposées par les États-Unis et l’Union européenne ont coupé l’accès des entreprises russes aux composants essentiels tels que les puces et les logiciels. Les restrictions sur les voyages et les visas ont rendu difficile la collaboration avec les chercheurs et les investisseurs étrangers.
« La Russsie est devenue un pays isolé, sans avenir pour la technologie », dit Alexey, un ancien employé de Skolkovo qui a déménagé en Allemagne en 2022 et qui a également demandé à changer son nom.
Les travailleurs de la tech qui ont quitté la Russie disent qu’ils n’avaient pas le choix. Certains craignaient pour leur sécurité personnelle, d’autres pour leur liberté d’expression ou leur intégrité professionnelle. Beaucoup ont trouvé des opportunités dans d’autres pays européens, aux États-Unis ou en Asie. Certains ont rejoint des entreprises internationales, d’autres ont créé leurs propres start-ups.
Mais ils regrettent aussi ce qu’ils ont laissé derrière eux : leur pays, leur culture, leurs amis et leur famille. Ils espèrent qu’un jour, la situation s’améliorera et qu’ils pourront revenir.
« Je suis fier d’être russe, je suis fier de ce que nous avons accompli dans le domaine de la technologie », dit Igor. « Mais je ne peux pas accepter ce que le gouvernement a fait à mon pays et à mon industrie. C’est une tragédie pour nous tous ».
Sources : MIT, chiffres russes
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous des témoignages et des analyses des professionnels russes de l'informatique ?
:fleche: Que pensez-vous des décisions du Kremlin sur son industrie technologique en général et sur Yandex en particulier (notamment concernant son démantèlement) ?
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Un tribunal russe inflige une amende supplémentaire de 47 M$ à Google,
Un tribunal russe inflige une amende supplémentaire de 47 M$ à Google, pour ne pas avoir payé une amende précédente liée à un abus présumé de sa position dominante sur le marché de l'hébergement de vidéos
Cette décision est la dernière amende de plusieurs millions de dollars en date dans le cadre de la campagne de plus en plus affirmée de Moscou contre les entreprises technologiques étrangères.
Google a été condamné à une amende de 2 milliards de roubles en février 2022. À l'époque, le Service fédéral antimonopole (FAS) avait déclaré que YouTube de Google avait une approche "non transparente, partiale et imprévisible" pour "suspendre et bloquer les comptes et les contenus des utilisateurs", a rapporté l'agence de presse TASS.
Google a finalement fait appel de cette décision. L'entreprise américaine n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire envoyée par courriel mardi.
Le FAS a déclaré que l'amende précédente qu'il avait imposée à Google avait été doublée en raison du non-paiement.
"La société doit en outre verser plus de 4 milliards de roubles au budget de la Fédération de Russie", a conclu le FAS.
YouTube, qui a bloqué les médias financés par l'État russe dans le monde entier, fait l'objet de fortes pressions de la part des organes de l'État et des responsables politiques russes, mais Moscou n'a pas réussi à le bloquer, une mesure prise à l'encontre de Twitter et des sites Facebook et Instagram de Meta.
Google a cessé de vendre de la publicité en ligne en Russie en mars 2022, après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, mais a maintenu certains services gratuits. Sa filiale russe a officiellement déposé le bilan après que les autorités ont saisi son compte bancaire, rendant impossible le paiement du personnel et des fournisseurs.
Google doit payer l'amende dans les 60 jours, a rapporté TASS.
Source : Service Fédéral Antimonopole (FAS)
Et vous ?
:fleche: Qu'en pensez-vous ?
Voir ausi :
:fleche: La Russie inflige une amende de 34 millions de dollars à Google pour avoir enfreint les règles de la concurrence, Moscou continue sa campagne contre les entreprises technologiques étrangères
:fleche: La Russie a infligé à Google une amende de 3 millions de roubles pour avoir enfreint la législation sur les données personnelles, a indiqué le tribunal de district Tagansky de Moscou
:fleche: Un tribunal russe a infligé une amende de 98 millions de dollars à Google et une autre de 27,15 millions de dollars à Meta, pour avoir omis de supprimer des contenus jugés illégaux par le pays
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La Russie inflige une amende à Apple pour ne pas avoir supprimé des contenus "inexacts" sur le conflit ukraini
La Russie inflige une amende à Apple pour ne pas avoir supprimé des contenus "inexacts" sur le conflit ukrainien, selon le tribunal de Moscou.
Un tribunal de Moscou a condamné Apple à une amende de 400 000 roubles (4 274 dollars) jeudi pour ne pas avoir supprimé des contenus "inexacts" sur ce que la Russie appelle une "opération militaire spéciale" en Ukraine dans des applications et des podcasts.
L'agence de presse TASS a déclaré que c'était la première fois qu'Apple était condamnée à une amende pour cette infraction. Interfax a déclaré qu'Apple n'avait pas supprimé les applications et les podcasts contenant des informations inexactes sur le conflit en Ukraine.
Interfax a cité le tribunal qui a déclaré que le contenu incriminé comprenait des informations "visant à impliquer des mineurs dans des activités illégales afin de déstabiliser la situation politique dans la Fédération de Russie".
La société a interrompu toutes les ventes de produits en Russie peu après que Moscou a envoyé des dizaines de milliers de soldats en Ukraine en février 2022, et a limité son service Apple Pay en Russie.
Selon Interfax, les avocats d'Apple au tribunal ont demandé que la séance se tienne à huis clos afin d'éviter la divulgation de secrets commerciaux, après quoi les médias ont été priés de quitter les lieux.
Moscou est en conflit avec les grandes entreprises technologiques depuis des années au sujet du contenu, de la censure, des données et de la représentation locale, des différends qui se sont intensifiés après que la Russie a envoyé ses forces armées en Ukraine.
Apple a payé une amende de 906 millions de roubles dans le cadre d'une affaire antitrust russe pour abus de position dominante sur le marché des applications mobiles, a déclaré en février le service fédéral russe de lutte contre les monopoles (FAS).
Apple, qui n'a pas fait de commentaire à l'époque, avait précédemment fait appel et avait "respectueusement contesté" une décision du FAS selon laquelle la distribution d'applications par Apple via son système d'exploitation iOS conférait un avantage concurrentiel à ses propres produits.
Source : Moscow court
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous de cette nouvelle amende infligée à Apple par la Russie ?
:fleche: Quel est votre avis sur la relation de la Russie avec les grandes entreprises technologiques tel qu'Apple ?
Voir aussi :
:fleche: La Russie va infliger à Apple une amende de 17 millions de $, pour avoir enfreint les lois antitrust du pays
En obligeant les développeurs à n'accepter les paiements que sur son propre App Store
:fleche: La Russie inflige une amende à Apple et Zoom pour avoir refusé de stocker localement les données des citoyens russes,
Peut on parler de piège russe aux occidentaux ?
:fleche: Apple interrompt toutes les ventes de produits en Russie, arrête les exportations et limite Apple Pay
En représailles au lancement de l'opération militaire russe en Ukraine
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La moitié des puces fabriquées en Russie sont défectueuses : Baikal Electronics cherche des solutions locales
La moitié des puces fabriquées en Russie sont défectueuses : Baikal Electronics cherche des solutions locales,
après les départs d'entreprises technologiques et le blocage de services populaires
La Russie rencontre des difficultés avec la moitié de ses processeurs, qui se révèlent défectueux lors de l'emballage. Baikal Electronics, une entreprise russe de développement de processeurs, élargit ses partenariats avec des entreprises d'emballage locales pour répondre à la demande intérieure. Suite aux restrictions après l'invasion de l'Ukraine, Baikal a dû trouver de nouveaux partenaires pour la fabrication, l'emballage et les tests des puces, mais les défauts persistent, principalement en raison du manque d'expertise et de l'équipement inadéquat des entreprises d'emballage russes. La situation met en évidence le besoin critique pour l'industrie microélectronique russe d'améliorer ses compétences en emballage et de réduire les défauts, bien que le défi fondamental demeure le manque de capacités de fabrication avancées en silicium dans le pays.
Environ la moitié des processeurs emballés en Russie sont défectueux. Cette situation a incité Baikal Electronics, un développeur de processeurs russe, à augmenter le nombre de ses partenaires d'emballage dans le pays, selon un rapport de Vedomosti, un quotidien économique de langue russe publié à Moscou (hat tip to Cnews). Outre GS Group, basé à Kaliningrad, l'entreprise fera désormais appel à Milandr et Mikron, basés à Zelenograd, une ville proche de Moscou. Ce qui n'est pas encore clair, c'est la fonderie qui produit initialement les puces pour Baikal.
« Plus de la moitié des lots de puces s'avèrent défectueux », a déclaré à Vedomosti une source au fait du dossier. « Les raisons résident à la fois dans l'équipement des entreprises, qui doit être correctement configuré, et dans les compétences insuffisantes des personnes impliquées dans l'emballage des puces. Après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, la société taïwanaise TSMC et d'autres sociétés de puces ont cessé de travailler avec des entreprises russes, dont Baikal. Ces entreprises ont même refusé d'expédier quelque 300 000 processeurs déjà fabriqués et emballés à l'entreprise qui sert le gouvernement russe, y compris la police et les services secrets. Baikal Electronics a donc dû trouver de nouveaux partenaires de fabrication, y compris ceux qui produiraient le silicium, emballeraient et testeraient les puces finales.
En mars 2022, la Russie a fait part d'une crise majeure dans le domaine du stockage informatique, conséquence du retrait des fournisseurs occidentaux de services cloud. Face à cette situation, les autorités russes ont envisagé de racheter la capacité des centres de données commerciaux et de récupérer les ressources informatiques des entreprises ayant quitté le pays. Le ministère du numérique a affirmé qu'il évaluait la situation. Cependant, les exploitants de centres de données ont également exprimé leur besoin d'aide, notant une forte hausse des prix des systèmes de stockage et des serveurs, ainsi que des difficultés d'accès aux prêts et des perturbations dans la chaîne logistique.
La Russie a été confrontée à une série de départs d'entreprises technologiques, ce qui pourrait avoir un impact disproportionné sur la population, en particulier avec le blocage de services populaires comme YouTube. Des géants de l'industrie comme Red Hat, Oracle et SAP ont suspendu leurs opérations en Russie, en réponse aux événements en Ukraine. Selon les observations de Gerald Benischke, expert en ingénierie logicielle, l'open source et le cloud font partie des nombreuses victimes des récents événements.
Dans un article intitulé "Sur la Weaponisation de l'Open Source", Benischke analyse les répercussions de l'invasion de l'Ukraine par la Russie sur le domaine du développement logiciel, mettant en lumière des conséquences imprévues. Il souligne notamment la décision de MongoDB de cesser ses services en Russie, les changements destructeurs dans une bibliothèque de nœuds ayant entraîné la suppression de fichiers sur des adresses IP russes, ainsi qu'une modification de code/licence dans un module terraform communautaire affirmant que Poutine est une « tête de nœud ».
Plusieurs grandes entreprises, telles qu'Apple, Nike et Dell Technologies, ont rompu leurs liens avec la Russie. IBM a également suspendu ses expéditions vers la Russie et la Biélorussie peu après l'invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février, une décision ultérieurement confirmée par le PDG de l'entreprise, Arvind Krishna, qui a annoncé une cessation définitive des activités d'IBM en Russie en raison des conséquences et de l'incertitude entourant la guerre.
Le président-directeur général de HP, Enrique Lores, a également annoncé la suspension des expéditions vers la Russie et la Biélorussie, citant l'environnement du COVID et les perspectives à long terme pour la Russie. Adobe prévoit une perte de 75 millions de dollars cette année, tandis que le fournisseur de RPA UiPath estime une perte de 15 millions de dollars. Enfin, Dell et Lenovo ont réduit ou interrompu leurs expéditions vers la Russie début mars.
Les enjeux de l'industrie microelectronique en Russie : analyse des facteurs limitatifs
Il n'existe pas en Russie de fabricants de puces sous contrat capables de traiter des plaquettes avec des technologies de fabrication de classe 28 nm, de sorte que Baikal utilise probablement une fonderie chinoise pour fabriquer ses processeurs. Depuis 2021, l'entreprise expérimente la localisation de l'emballage des puces chez GS Group à Kaliningrad. Mais la transition vers l'emballage local ne s'est pas faite sans heurts.
Le processus est complexe et coûteux, ce qui entraîne un taux élevé de défauts. Selon les initiés de l'industrie, plus de la moitié des lots de puces finissent par être défectueux en raison de problèmes d'étalonnage de l'équipement et du manque de personnel qualifié. Il s'avère que GS Group ne peut pas répondre aux exigences de Baikal, qui a fait appel à Milandr et Mikron pour l'aider à emballer les puces. Apparemment, cela n'a pas beaucoup aidé.
« La Russie peut emballer un petit nombre de processeurs, mais lorsqu'il s'agit d'une série, de nombreux défauts apparaissent », explique l'une des sources du journal. Les fabricants ne peuvent pas maintenir un niveau élevé constant pour tous les produits.
Le taux élevé de défauts n'est pas l'apanage des entreprises d'emballage russes, bien entendu. Les entreprises taïwanaises produisent des volumes beaucoup plus importants et ont mis en place des processus de tri, ce qui atténue considérablement l'impact des défauts, tant en ce qui concerne le silicium que l'emballage. En théorie, en se concentrant sur l'amélioration des processus de tri et du contrôle de la qualité, les entreprises russes seront en mesure de réduire progressivement le taux de défauts et d'évoluer vers l'autonomie en matière de production de puces, une étape cruciale pour l'industrie microélectronique russe.
Fondamentalement, cependant, les fabricants russes ne peuvent pas produire de puces sur des nœuds avancés. L'amélioration des compétences en matière d'emballage ne résoudra pas le principal problème de l'industrie microélectronique locale : le manque de silicium sophistiqué fabriqué dans le pays.
Cette situation met en lumière plusieurs défis auxquels est confrontée l'industrie microélectronique russe. Tout d'abord, le problème des défauts dans les processeurs est préoccupant, car il compromet la qualité et la fiabilité des produits finaux, ce qui peut avoir des conséquences négatives sur les utilisateurs et les applications pour lesquelles ces puces sont destinées. De plus, la dépendance de la Russie à l'égard des partenaires étrangers pour la fabrication et l'emballage des puces expose l'économie russe à des risques géopolitiques et commerciaux, comme cela a été mis en évidence par les restrictions imposées après l'invasion de l'Ukraine.
La décision de Baikal Electronics d'élargir ses partenariats avec des entreprises d'emballage locales est compréhensible, mais elle met également en évidence les lacunes dans l'infrastructure et les compétences disponibles sur le marché russe. Le fait que les défauts persistent malgré ces partenariats suggère que le problème est profondément enraciné et nécessite des efforts soutenus pour être résolu.
En outre, le manque de capacités de fabrication avancées en silicium en Russie représente un obstacle majeur à long terme pour l'industrie microélectronique du pays. Sans une capacité nationale de production de puces de haute qualité, la Russie risque de rester dépendante des fournisseurs étrangers, ce qui compromet son autonomie technologique et sa compétitivité sur le marché mondial.
Bien que l'expansion des partenariats avec des entreprises d'emballage locales soit un pas dans la bonne direction, la Russie doit s'attaquer de manière plus approfondie aux problèmes sous-jacents, tels que le renforcement des compétences et de l'expertise locales, ainsi que le développement de capacités de fabrication avancées en silicium, pour garantir une industrie microélectronique nationale robuste et durable.
Source : Vedomosti
Et vous ?
:fleche: Quel est votre avis sujet ?
:fleche: Quel est l'impact de la dépendance de la Russie à l'égard des partenaires étrangers pour la fabrication et l'emballage des puces, en particulier à la lumière des récentes restrictions après l'invasion de l'Ukraine ?
:fleche: Quelles sont les implications à long terme du manque de capacités de fabrication avancées en silicium en Russie sur son industrie microélectronique et sa compétitivité mondiale ?
Voir aussi :
:fleche: Microsoft réduit ses activités en Russie après que la guerre ait assombri les perspectives, plus de quatre cents employés seraient touchés
:fleche: IBM met fin à ses activités en Russie et licencie du personnel, la décision d'IBM a entraîné une perte de 300 millions de dollars de revenus au premier trimestre 2022
:fleche: Les victimes technologiques de la guerre de la Russie en Ukraine : l'open source et le cloud, la licence Open Source est assez claire : pas de discrimination contre des personnes ou des groupes