1 pièce(s) jointe(s)
Télétravail obligatoire : la ministre du Travail Élisabeth Borne veut renforcer les sanctions
La ministre du Travail Élisabeth Borne annonce la fin du télétravail systématique dès le 9 juin,
« il ne s'agit pas d'abandonner le télétravail ! Cette pratique reste recommandée pour lutter efficacement contre la pandémie. »
Invitée par Patrick Roger le 27 mai dans l’émission « C’est à la une » sur le plateau de Sud Radio, Élisabeth Borne, la ministre de du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, a annoncé la fin du télétravail systématique. À partir du 9 juin, les entreprises retrouveront une certaine marge de manœuvre au sujet du nombre minimum de jours de télétravail par semaine. Un protocole clair sera disponible en ligne la semaine prochaine. Dans le secteur public, il sera demandé aux personnels de le pratiquer trois jours par semaine.
C'est sur l'antenne de Sud Radio qu'Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, a annoncé la fin du télétravail à 100 %. « Effectivement, à partir du 9 juin, on assouplit les règles en entreprise, et en particulier le télétravail. Depuis le mois de novembre, la règle c’est le télétravail systématique pour toutes les activités qui le permettent. Il ne s’agit pas de passer de tout à rien, le télétravail reste quelque chose d’important pour limiter la diffusion du virus. On sait qu’il y a aussi beaucoup de lassitude chez ceux qui télétravaillent à 100 % depuis des mois. Donc, grâce à l’amélioration de la situation sanitaire, à partir du 9 juin, nous allons redonner des marges de manœuvre aux entreprises pour définir, entre la direction et les représentants des salariés, un nombre minimum de jours de télétravail par semaine ».
La ministre indique donc que la main est redonnée aux employeurs et aux salariés pour qu'ils déterminent le nombre de jours adaptés en présentiel. Pour elle, il n'est pas question d'abandonner le télétravail : « tout le monde souhaite qu'on assouplisse ces règles, notamment ceux qui sont à 100 % en télétravail depuis des mois. Il y a beaucoup de salariés qui souffrent d'isolement. Donc cet assouplissement est attendu. Mais il faut que ce soit progressif et c'est pour ça que nous allons mettre en ligne ce protocole dès la semaine prochaine afin qu'il y ait du temps pour discuter au sein des entreprises sur le retour progressif sur site au bureau ».
La ministre insiste sur le fait qu'il n'y aura pas de « modèle type » pour le retour au travail dans le privé : « c'est au sein de chaque entreprise qu'il faut définir le nombre minimum de télétravail. Si on peut donner un repère : dans la fonction publique, l'État en tant qu'employeur va passer à trois jours de télétravail par semaine à partir du 9 juin ».
À la question de savoir si l'organisation du travail ne va plus être comme avant, la ministre a expliqué : « j’ai discuté avec beaucoup de DRH, je pense qu'on ne va pas revenir à la situation d’avant crise. On a découvert le télétravail et beaucoup ont trouvé que c'était aussi une forme de liberté : ça évite de prendre les transports tous les jours, de regagner du temps de vie personnelle. Il est question maintenant de trouver le bon équilibre, garder ce qui est positif dans le télétravail et sortir du 100 % télétravail qui conduit beaucoup de salariés à avoir un sentiment d'isolement ».
La ministre se dit consciente des difficultés de recrutement que rencontrent de nombreux secteurs comme bâtiment, travaux publics, restaurants, cafés et assure que Pôle Emploi est pleinement mobilisé pour aider les employeurs à trouver du personnel : « Pôle Emploi est pleinement mobilisé notamment sur des secteurs qui sont en "tensions" par exemple le bâtiment, les travaux publics. J'ai demandé à Pôle Emploi de regarder parmi les demandeurs d'emploi ceux qui ont déjà travaillé dans ces secteurs, qui peuvent être formés pour pouvoir aller travailler dans ce secteur. C'est pareil pour les restaurants et les cafés. Vous savez qu'il y a un certain nombre de salariés qui sont passés à autre chose, donc là aussi on regarde avec Pôle Emploi si on a des salariés qui connaissent ce métier, qu'on peut former pour qu'il puisse retourner vers ces secteurs ».
Elle a détaillé les objectifs de l'opération « 1 jeune, 1 mentor ». Celle-ci doit permettre à des personnes qui se lancent sur le marché du travail d'être accompagnées dans leur découverte par un tuteur expérimenté. Selon les chiffres avancés par la ministre, en 2020 entre 20 000 et 30 000 jeunes en ont profité. Mais les objectifs sont ambitieux étant donné que la ministre espère voir « 100 000 jeunes en 2021 et 200 000 jeunes en 2022 » en bénéficier.
En ce qui concerne les saisonniers, Élisabeth Borne rappelle qu'il est possible de les recruter aux dates habituelles puis de les mettre en chômage partiel jusqu'à la reprise de l'activité : « on a permis aux entreprises de recruter les saisonniers à la date habituelle et de les placer en activité partielle le temps que l'activité démarre. On n'a pas encore exactement les chiffres, mais je pense que ça permet effectivement de ne pas perdre le saisonnier avec lequel on a l'habitude de travailler ».
Toutefois, la vaccination obligatoire de certaines professions « n'est pas du tout d'actualité » a insisté la ministre, qui rappelle l'antécédent des soignants aujourd'hui très bien couverts en se basant uniquement sur le volontariat. « On a vu que chez le personnel soignant on a maintenant un très beau taux de vaccination. Dans les professions qui sont les plus exposées, on a permis à tous les salariés de se faire vacciner. Et je pense que les Français aujourd'hui ils ont envie de se faire vacciner, donc je pense que c'est la bonne voie ». L'État vise 30 millions de vaccinations pour la mi-juin.
Invité un peu après sur FranceInfo le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a voulu mettre l'accent sur l'importance du dialogue social dans cette période de retour physique au bureau : « le retour en présentiel ne va pas être simple pour tout le monde. Il faut prendre en compte l'épreuve traversée par les salariés depuis un an et demi ». Il n'a pas manqué d'exprimer sa crainte de voir les entreprises décider sans écouter les salariés le 9 juin.
Et vous ?
:fleche: Allez-vous reprendre le travail en présentiel ou rester en télétravail ?
:fleche: Si vous allez reprendre le travail en présentiel, combien de jours souhaiteriez-vous rester en télétravail ?
:fleche: Que pensez-vous de la décision de la ministre qui laisse carte blanche aux entreprises dans le secteur privé pour décider du nombre de jours de télétravail par semaine après un dialogue avec les employés ?
:fleche: Partagez-vous l'avis de Laurent Berger qui craint de voir les entreprises décider sans écouter les salariés ?
1 pièce(s) jointe(s)
La ministre du Travail, Elisabeth Borne, annonce la fin du nombre minimal de jours de télétravail
France : la ministre du Travail, Elisabeth Borne, annonce la fin du nombre minimal de jours de télétravail fixé par l’État
qui laisse le soin aux entreprises de définir les règles en la matière
Il n’y aura plus de nombre de jours minimal de télétravail fixé par l’État français dans les entreprises. La mesure prend effet dès le mardi 31 août au soir. Les directions des entreprises, en discussion avec les représentants des salariés, définiront les règles en matière de télétravail.
Cette mesure fait suite à un précédent assouplissement des règles concernant le travail à distance : les entreprises avaient déjà la possibilité de faire revenir plusieurs jours par semaine leurs employés au bureau. Toutefois, un nombre minimal de jours de télétravail fixé par l’État devait être respecté. La dernière sortie de la ministre du Travail marque la levée de cette exigence pour les entreprises. Si nombre de jours de télétravail il y a dans une entreprise, ce sera suite à une décision des responsables. Celle-ci devra néanmoins prendre en compte l’avis des représentants des salariés.
Cette annonce fait suite à un sondage sur developpez.com qui a révélé que la majorité, soit 56,57 %, des votants sont pour rester en télétravail de façon permanente après la crise. Une autre enquête publiée à mi-parcours de l’année précédente par OnePoll en collaboration avec GoTo mettait en avant des tendances similaires. Le sondage réalisé auprès de 1000 employés de bureau aux USA, 250 employés de bureau en Inde, au Royaume-Uni, au Brésil et en Allemagne, 125 employés de bureau en Australie et 125 employés de bureau en Nouvelle-Zélande avait révélé que :
- 48 % étaient prêts à accepter une baisse de salaire pour rester en télétravail ;
- 77 % des répondants estimaient que la formule télétravail est le meilleur moyen d’aider l’environnement en raison d’une baisse importante des trajets domicile-travail.
Ces tendances laissent penser que l’avenir se jouera sur un rapport de forces : si les salariés ne veulent pas revenir au bureau et qu'ils sont sur des métiers en tension, leur entreprise va devoir mettre de l'eau dans son vin. Dans certains cas, les efforts à fournir dans ce sens pourraient s’avérer modiques pour les entreprises. En effet, les sondages se multiplient et font état de ce que les employés sont prêts à accepter des baisses de salaire pour demeurer en télétravail après la pandémie. Les chiffres révèlent des baisses de paie de 10 à 50 % admissibles par les employés désireux de poursuivre selon l’approche travail à distance.
Les employés en télétravail justifient leur positionnement par les avantages de l’approche : horaire de travail flexible, moins de stress lié au trajet, des économies et un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. D'un autre côté, les principales préoccupations sont la diminution des mouvements physiques au cours de la journée, le manque d'interaction avec les collègues, la fatigue de l'écran et l'impossibilité de collaborer ou de communiquer efficacement. Une récente publication met en avant un nouvel inconvénient : les employeurs pourraient retourner l’option télétravail en leur faveur et exiger plus d’heures de travail de leurs employés lancés sur cette option.
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous de la décision de la ministre qui laisse carte blanche aux entreprises dans le secteur privé pour décider du nombre de jours de télétravail par semaine après un dialogue avec les employés ?
:fleche: Êtes-vous en télétravail ? Que sacrifieriez-vous pour y rester après la pandémie ? Que pensez-vous de l’approche travail à distance de façon générale ?
Voir aussi :
:fleche: Microsoft autorise ses employés à travailler à domicile, alors que la nouvelle épidémie de coronavirus continue de se propager dans les pays du monde entier
:fleche: En Chine, le coronavirus force la plus grande expérience de travail à domicile au monde, le télétravail semble être la seule solution dont disposent les entreprises
:fleche: Coronavirus : après avoir recommandé le travail à domicile, Twitter demande à ses employés de travailler chez eux. Une mesure adoptée par les grandes enseignes de la tech comme Google
:fleche: La crise du coronavirus : un afflux massif vers le travail à domicile crée une opportunité pour les pirates informatiques, selon des experts en cybersécurité
le mal être au télétravail existe aussi ...
Environ le tiers des télétravailleurs déclare que le télétravail a eu des impacts négatifs sur leur santé physique et mentale ! L’insatisfaction domine donc pour beaucoup de salariés qui souhaitent abandonner cette pratique du télétravail :
Le télétravail nécessite une préparation et un accompagnement pour être une réussite. Dans les épisodes de confinement, pour beaucoup, ce n'est pas à proprement parler de télétravail dont il s’agit, mais de travail à domicile en mode dégradé ! En effet, il faut prendre en compte l’inadaptation du matériel de télétravail ou du bureau à domicile qui peut engendrer des risques physiques (musculosquelettiques, visuels, électriques...) liés à leur mauvaise ergonomie ou à une installation défectueuse et les risques psychologiques sont aussi très importants : perte des limites entre vie professionnelle et privée, affaiblissement des relations interpersonnelles ...
L’absence de conciliation vie au travail / vie privée et l’absence d’intégration à l’entreprise sont possiblement porteuses de mal-être au télétravail. Les femmes, devant arbitrer entre vie professionnelle et familiale, sont tout particulièrement concernées : https://www.officiel-prevention.com/...au-teletravail