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L'application Amazon Flex qui « microgère la livraison des colis » serait responsable d'un accident
L'application Amazon Flex qui « microgère la livraison des colis » serait responsable d'un accident,
selon un chauffeur-livreur de l'entreprise
Amazon se défend actuellement contre un procès qui pourrait déterminer si elle est responsable des actions de ses chauffeurs-livreurs contractuels. Après un accident impliquant une camionnette d'Amazon qui l'a laissé paralysé, Ans Rana poursuit Amazon alléguant que sa technologie de surveillance oblige les chauffeurs-livreurs à se précipiter sur la route. Amazon refuse d'assumer la responsabilité de cet accident ou de tout autre accident en raison d'une faille très délibérée. Les chauffeurs-livreurs ne sont pas directement employés par Amazon, mais par un ensemble de sociétés de livraison tierces.
Le sujet n'est pas nouveau : Amazon refuse de considérer les chauffeurs-livreurs comme ses employés directs, mais agit comme si c'était le cas, notamment à travers une surveillance accrue. Ainsi, la flotte de chauffeurs-livreurs d'Amazon a beau être détachée de ses entrepôts, l'entreprise continue de surveiller ses chauffeurs ; elle a installé des caméras en permanence dans ses camionnettes de livraison et a même demandé aux chauffeurs au début de l'année de consentir à une surveillance par IA détectant les bâillements. Cette dernière initiative de l'entreprise a poussé de nombreux chauffeurs-livreurs à démissionner.
En effet, au début de l'année, l'entreprise a commencé à installer des systèmes de caméras alimentés par l'IA dans ses camionnettes afin de surveiller les taux de productivité et les données de conduite. Comme on peut s'y attendre, le fait d'être constamment surveillé par l'IA d'Amazon est assez anxiogène pour de nombreux conducteurs. Plus d'une poignée de conducteurs ont déclaré avoir uriné dans des bouteilles et manqué des repas pour éviter de mettre en colère les "surveillants" d'Amazon. Pour motiver les chauffeurs à maintenir le rythme, Amazon leur présente des quotas quotidiens, parfois proches de 400 colis par jour.
Aujourd'hui, c'est ce même système de surveillance qui place Amazon dans la ligne de mire d'un procès qui prétend que l'entreprise est responsable d'un accident de voiture qui a changé la vie de quelqu'un. En mars, Ans Rana, un homme de 24 ans, allait voir la nouvelle maison de sa sœur avec son père et son frère, qui conduisait une Tesla Model S, lorsqu'ils ont croisé un véhicule en panne sur l'Interstate 75 à l'extérieur d'Atlanta. Le frère de Rana a ralenti jusqu'à s'arrêter, mais la camionnette de livraison Amazon qui les suivait n'a apparemment rien remarqué. Le conducteur de la camionnette roulerait à près de 20 km/h au-dessus de la vitesse autorisée.
Selon les documents du procès, la camionnette a percuté l'arrière de la Tesla avec une telle force qu'elle a poussé la voiture sur les voies de gauche de l'autoroute, où elle a été heurtée par une Toyota Corolla avant de heurter la barrière médiane. Rana a subi des blessures potentiellement mortelles, notamment un traumatisme crânien, et a dû être placé sous respirateur. Sa moelle épinière a également été endommagée et il n'a pas pu retrouver l'usage de ses jambes ou de ses bras malgré des mois de thérapie et de rééducation. « J'ai perdu mes jambes, ce que je ne souhaite pas à mon pire ennemi », a déclaré Rana à Bloomberg.
En juin, Rana a intenté un procès à Amazon et à son prestataire de services de livraison, affirmant que le géant du commerce électronique est responsable des actions du chauffeur en raison du logiciel que la société utilise pour les surveiller. Selon Rana et ses avocats, Amazon est le principal responsable dans cet accident, car c'est lui qui contrôle en dernier ressort l'opération de livraison. Amazon affirme toutefois qu'il n'est pas responsable, car le chauffeur ne travaillait pas pour lui, mais pour Harper Logistics LLC, un sous-traitant qui s'occupe des livraisons pour l'entreprise technologique.
Amazon surveille étroitement ses chauffeurs à l'aide d'une application pour smartphone et de caméras et capteurs installés dans le véhicule, afin de réduire les délais de livraison et de répondre aux problèmes de sécurité. La plainte rappelle que la société surveille de près un certain nombre d'actions des chauffeurs-livreurs, notamment "la surveillance de la marche arrière, la vitesse, le freinage, l'accélération, les virages, le port de la ceinture de sécurité, les appels téléphoniques, l'envoi de SMS, les caméras embarquées qui utilisent l'intelligence artificielle pour détecter les bâillements, et bien d'autres choses encore".
En outre, la plainte affirme qu'Amazon pousse les sous-traitants et les chauffeurs à privilégier la vitesse au détriment de la sécurité, les employés d'Amazon envoyant des SMS "se plaignant qu'un certain chauffeur est "à la traîne" et doit être "secouru" pour s'assurer que tous les colis sur l'itinéraire d'Amazon sont livrés conformément aux attentes irréalistes et dangereuses d'Amazon en matière de vitesse". Outre Amazon et de l'entrepreneur Harper Logistics LLC, Rana poursuit également le chauffeur Bryan Williams et Old Republic Insurance, la compagnie d'assurance de l'entrepreneur.
Mais il est peu probable que quelqu'un d'autre qu'Amazon soit en mesure de couvrir les frais de Rana, d'autant que les factures médicales dépassent déjà les 2 millions de dollars. La police d'assurance de Harper Logistics ne couvre qu'un million de dollars en responsabilité civile, et la société n'est pas propriétaire des fourgons qu'elle exploite, ce qui signifie que même si elle faisait faillite, elle ne pourrait probablement pas couvrir les coûts. Williams, qui a 23 ans, ne gagne que 15 dollars par l'heure. Amazon, en revanche, a réalisé plus de 3 milliards de dollars de bénéfices au dernier trimestre.
Par ailleurs, la situation de Rana n'est pas un cas isolé. Selon plusieurs sources, rien que cette année, 119 actions en justice concernant des dommages corporels causés par des véhicules ont été intentées contre Amazon. Maria Boschetti, porte-parole d'Amazon, a déclaré : « Nous sommes engagés dans la sécurité des chauffeurs et des communautés où nous livrons ». Elle a ajouté qu'Amazon travaille avec les entrepreneurs de livraison pour "fixer des attentes réalistes qui ne mettent pas de pression excessive sur eux ou leurs associés de livraison".
Boschetti a déclaré que le nombre d'incidents par kilomètre pour les neuf premiers mois de 2021 est en baisse par rapport à la même période de l'année dernière. Les livreurs travaillent généralement par quarts de 10 heures et livrent environ 250 colis, selon l'itinéraire. Ils conduisent des camionnettes de la marque Amazon, portent des uniformes de la même marque et doivent utiliser l'application Flex d'Amazon, qui, selon la poursuite, "microgère chaque aspect imaginable de la livraison des colis".
Et vous ?
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:fleche: Que pensez-vous des accusations d'Ans Rana ? Sont-elles fondées ?
:fleche: Amazon est-il responsable des accidents impliquant ses camionnettes de livraison ?
:fleche: L'entreprise fait-elle bien de dénier toute responsabilité dans l'accident qui a laissé Ans Rana paralysé ?
:fleche: Pensez-vous que l'État doit intervenir pour obliger Amazon à considérer les chauffeurs-livreurs comme ses propres employés ?
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Amazon équipe ses camionnettes de livraison en UK de caméras animées par l’IA qui pointent sur les conducteurs
Amazon équipe ses camionnettes de livraison au Royaume-Uni de caméras animées par l’IA qui pointent sur les conducteurs : mesure de sécurité ? Surveillance active ?
Que vous inspire le tableau ?
Amazon équipe ses camionnettes de livraison au sein du Royaume-Uni de caméras animées par l’intelligence artificielle. Plusieurs sont positionnées sous le rétroviseur avant. L’une pointe sur la personne au volant. Une autre fait face à la route et deux sont situées de part et d'autre pour offrir une vue plus large. Le géant américain du commerce en ligne justifie ses choix par la nécessité d’assurer la sécurité des conducteurs.
« La technologie de sécurité utilise deux caméras, l'une qui regarde la route et l'autre qui est orientée vers l'habitacle. Elle envoie des alertes vocales automatiques au conducteur pendant qu'il est sur la route, ainsi que des conseils via une application qui aide le conducteur à améliorer la sécurité sur la route et à prévenir les accidents. Il s'agit notamment de s'assurer que le conducteur porte sa ceinture de sécurité et de l'alerter en cas de distraction au volant, de freinage brusque, de non-respect d'un panneau stop ou d'excès de vitesse. D'autres options de sécurité incluent une fonction permettant au conducteur de déclencher un enregistrement vidéo s'il ne se sent pas en sécurité ou menacé sur la route », explique Amazon.
« L'étude menée auprès des conducteurs de poids lourds et de fourgonnettes du Royaume-Uni révèle que 71 % d'entre eux utilisent déjà la télématique dans leurs véhicules et que 80 % utilisent des caméras de recul. 97 % ont déclaré que ces avancées technologiques leur donnaient un sentiment de sécurité dans l'exercice de leurs fonctions. Lorsqu'on leur présente une technologie qui utilise une combinaison de caméras et d'autres fonctions pour fournir un retour d'information sur la sécurité, 93 % des conducteurs déclarent que cette technologie les ferait se sentir plus en sécurité dans l'exercice de leurs fonctions », ajoute l’entreprise.
L’approche Amazon n’est pas sans faire penser à celles des patrons qui se dotent de logiciels espions pour juger de la productivité de leurs employés en télétravail. La manœuvre est destinée à s’assurer que ces derniers sont bien assis devant leur ordinateur à faire le boulot pour lequel ils sont payés en cette période mondiale de pandémie. C’est l’équation de la stimulation de la productivité des travailleurs ; certaines entreprises la résolvent en s’appuyant sur des outils de travail collaboratifs comme Sneek qui leur permettent de photographier leurs employés toutes les 5 minutes via un service vidéo en continu.
L'interface du logiciel permet à l'employeur de disposer d'un "mur de visages" (pour chaque bureau), qui reste actif tout au long de la journée de travail et présente des photos des travailleurs prises par leur ordinateur portable toutes les une à cinq minutes. En fait, ce qu’il faut dire est que l’application permet aux employés de régler leur webcam pour qu’elle les photographie de façon automatique toutes les une à cinq minutes, selon la fréquence à laquelle leur patron l’exige. En sus, l’employeur peut initier un appel vidéo en direct avec un travailleur en cliquant sur sa photo, ce, même si ce dernier n’a pas accepté. C’est un paramètre par défaut du logiciel qui peut être modifié pour conditionner la réception de l’appel à une action manuelle, à condition que cela fasse partie des règles que l’employeur approuve.
En matière d’intrusion, c’est un descriptif à l’opposé du nom même de l’application qui a à voir avec la notion d’action dans le secret. À ce propos, l’entreprise souligne justement que « Sneek n’a jamais été conçu pour espionner qui que ce soit. Sinon, nous serions la pire société d’espionnage surtout que nous avons baptisé notre application Sneek. Nous savons que beaucoup de gens trouveront que c'est une atteinte à la vie privée. Nous comprenons à 100 % que cette dernière ne soit pas la solution pour ceux qui regardent les choses de cette façon, mais il y a aussi beaucoup d’équipes désireuses de rester en contact lorsqu’elles travaillent. » Ainsi, d’après l’entreprise derrière l’application l’objectif poursuivi n’est pas l’intrusion à la vie privée, mais la culture de bureau.
Le parallèle avec le cas Amazon fait surface de lui-même. En effet, un conducteur de camionnette est apparenté à un travailleur à distance. Certains chauffeurs, qui ont demandé à rester anonymes par crainte de représailles de la part d'Amazon, ont décrit les caméras comme "dérangeantes", "Big Brother" et "une punition". D'autres ont déclaré craindre que les caméras connectées à un système d'intelligence artificielle n'ajoutent une pression supplémentaire à un travail qui implique déjà une charge de travail intense de livraison de centaines de colis par jour. Les chauffeurs ont déclaré qu'ils sont passibles de mesures disciplinaires, pouvant aller jusqu'au licenciement, en fonction de la gravité de l'infraction à la sécurité enregistrée par la caméra.
Source : Amazon
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous de l’utilisation de tels moyens pour juger de la productivité d’un développeur ? Que vous inspire l’évocation de l’argument sécurité comme justificatif ?
:fleche: Y a-t-il une certaine pertinence pour les employeurs à faire usage de tels outils ?
:fleche: Accepteriez-vous de travailler en étant surveillé de façon aussi active ?
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Une conductrice d'Amazon partage un TikTok viral du système d'IA de l'entreprise
Une conductrice d'Amazon partage un TikTok viral du système d'IA de l'entreprise,
qui suit ses mouvements
Un chauffeur d'Amazon s'est rendu sur les réseaux sociaux pour expliquer comment le système de caméra IA de l'entreprise peut être utilisé pour signaler aux livreurs tout ce qu'ils font, qu'il s'agisse de boire une gorgée de café ou de ne pas boucler leur ceinture de sécurité assez souvent. La tiktokkeuse connu sous le compte de @ambergirts a publié une vidéo expliquant le fonctionnement du système de suivi. Au cours des deux derniers jours, la vidéo a été vue plus de 400 000 fois.
À l’heure où tous les outils de travail deviennent numériques, la cybersurveillance ne cesse d’étendre son emprise sur les rapports productifs et au-delà, sur l’ensemble des rapports humains. Les dernières actualités sur la cybersurveillance des salariés en milieu professionnel laissent penser que le développement des nouvelles technologies a contribué à une perméabilité des frontières entre vie professionnelle et vie privée.
Notons que, la cybersurveillance peut être définie comme tout moyen de contrôle technique, sur une personne ou un processus, lié aux nouvelles technologies et plus particulièrement aux réseaux numériques de communication. En d’autres termes, la cybersurveillance regroupe les voies et moyens aboutissant à l’accès des données ou signaux transmis par voie électronique ainsi que le contrôle des moyens techniques permettant ces transmissions. Techniquement, elle se fait au moyen de logiciels de surveillance permettant d’enregistrer tous les évènements ou messages survenus pendant un temps donné et à un endroit déterminé.
Dans le TikTok, la conductrice d'Amazon explique comment les quatre caméras du van de livraison d'Amazon surveillent sa conduite, dont une caméra orientée vers l'avant, deux caméras sur les côtés du véhicule et une caméra dans la cabine qui fait face au conducteur. Elle explique que la caméra orientée vers l'avant surveille la distance qu'elle parcourt derrière les autres voitures, la façon dont elle réagit aux panneaux stop, ainsi que sa vitesse. Si elle ne s'arrête pas complètement à un feu rouge, suit une voiture de trop près ou dépasse de plus de 10 km/h la vitesse autorisée, elle peut être sanctionnée par une infraction.
En février 2021, le géant mondial de l'e-commerce a commencé à tester des caméras connectées à une IA dans les véhicules pour surveiller les chauffeurs de livraison sous contrat pendant qu'ils sont au travail. Amazon a confirmé ses faits au micro de CNBC, disant que cette « surveillance » va lui permettre d'améliorer la sécurité de son réseau de livraisons, mais cela inquiète grandement les acteurs concernés.
Certains conducteurs ont exprimé leur préoccupation du respect de leur vie privée, car ils sont enregistrés « 100 % du temps » par les caméras pendant qu'ils sont en route et signalent une série d'infractions à la sécurité, notamment le non-respect d'un stop, les excès de vitesse et la conduite distraite. De son côté par contre, le leader mondial de l'e-commerce affirme que les caméras l'aideront à améliorer la sécurité de son réseau de livraison.
Amazon a commencé à installer les caméras alimentées par l'IA dans ses camionnettes de livraison en 2021
À l'époque, l'entreprise avait déclaré que les quatre caméras permettaient aux véhicules de signaler 16 types d'infractions à la sécurité, particulièrement les excès de vitesse et la distraction au volant.
Mars 2021, un chauffeur d'Amazon démissionne de l'entreprise à cause des caméras connectées à une IA installées dans les camions, capables d'enregistrer et analyser son visage et son corps pendant toute la durée du trajet. La Fondation Thomson Reuters a publié un rapport sur un chauffeur d'Amazon pour qui, la surveillance constante de l'entreprise par l'intelligence artificielle s'est révélée être de trop. L’employé d’Amazon a démissionné de son poste de livreur de colis pour le leader mondial de l'e-commerce.
L’employé prénommé Vic, qui a demandé à n'utiliser que son prénom « par crainte de représailles », dit avoir vu les politiques d'Amazon changer pour inclure des moyens de surveillance de plus en plus actifs. Au début, c'était l'application Mentor d'Amazon qui surveillait constamment sa conduite, l'utilisation de son téléphone et sa localisation, générant un score permettant à ses responsables d'évaluer ses performances sur la route. « Si on passait sur une bosse, le téléphone s'entrechoquait, l'application Mentor enregistrait le fait que j'utilisais le téléphone pendant que je conduisais, et boum, j'étais ramené à l’ordre », a-t-il dit.
Ensuite, l'entreprise voulait des photos de lui au début de chaque service sur une autre application, a-t-il raconté à la fondation. Mais le point de rupture est survenu lorsque Amazon a annoncé qu'elle allait installer des caméras d’intelligence artificielle dans sa flotte de véhicules. « Je m'étais déjà connecté avec ma carte au début de mon service, et maintenant, ils veulent une photo ? C'était trop », a-t-il déclaré.
Les livreurs d'Amazon doivent consentir à la surveillance par l'IA dans leurs camionnettes ou perdre leur emploi. Désormais, obtenir ou conserver son job de livreur chez le leader mondial de l'e-commerce est assujetti à la signature d'un formulaire de « consentement biométrique ». La nature exacte des informations collectées semble varier en fonction de l'équipement de surveillance installé dans une camionnette donnée, mais la politique de confidentialité d'Amazon couvre un large éventail de données.
Le formulaire exigeait que les conducteurs acceptent la reconnaissance faciale et d'autres données biométriques dans les camions qu'ils conduisent. Plus précisément, les données que les conducteurs doivent consentir à collecter comprennent des photographies utilisées pour vérifier leur identité ; la localisation et les mouvements du véhicule (y compris "les kilomètres parcourus, la vitesse, l'accélération, le freinage, les virages, la distance de suivi" ; les "infractions potentielles au Code de la route" (comme les excès de vitesse, le non-respect des panneaux d'arrêt et les ceintures de sécurité défaites).
Elles surveillent aussi « le comportement potentiellement risqué du conducteur, comme la distraction ou la somnolence au volant ». « Amazon peut utiliser certaines technologies qui traitent des informations biométriques, y compris la technologie des caméras de sécurité embarquées qui collecte votre photographie dans le but de confirmer votre identité et de vous connecter à votre compte conducteur », peut-on lire dans le formulaire. « En utilisant votre photographie, cette technologie peut créer des informations biométriques, et collecter, stocker et utiliser les informations biométriques de ces photographies ».
la conductrice d'Amazon donc la vidéo est virale sur la plateforme, écrit : « Cette caméra me surveille pendant que je conduis, ce qui m'empêche de faire beaucoup de choses, dit-elle dans la vidéo. Si je veux boire une gorgée de mon café, je dois me garer pour pouvoir l'attraper et le boire car si je le fais en conduisant, c'est un conducteur distrait, ce qui est aussi une infraction. Je ne peux pas toucher la console centrale, sinon c'est une infraction de distraction du conducteur. »
la conductrice d'Amazon a déclaré qu'un chauffeur a reçu une violation pour distraction du conducteur pour s'être gratté la barbe pendant qu'il conduisait, ce que le système de suivi a interprété comme le fait que le chauffeur tenait un téléphone devant son visage. Cependant, elle a précisé que le conducteur a contesté la violation. Elle a déclaré que le véhicule surveillait également la fréquence à laquelle elle mettait sa ceinture de sécurité et que si elle ne la fermait pas suffisamment, elle risquait une « violation de ceinture ». Bien que la caméra suive les mouvements, la conductrice a déclaré qu'elle n'avait pas d'option audio, ce qu'elle a décrit comme une fonctionnalité « agréable ».
Dans le TikTok, la conductrice d'Amazon explique comment les quatre caméras du van de livraison d'Amazon surveillent sa conduite, dont une caméra orientée vers l'avant, deux caméras sur les côtés du véhicule et une caméra dans la cabine qui fait face au conducteur. Elle explique que la caméra orientée vers l'avant surveille la distance qu'elle parcourt derrière les autres voitures, la façon dont elle réagit aux panneaux stop, ainsi que sa vitesse. Si elle ne s'arrête pas complètement à un feu rouge, suit une voiture de trop près ou dépasse de plus de 10 km/h la vitesse autorisée, elle peut être sanctionnée par une infraction.
Certains médias ont rapporté que les caméras d'IA peuvent être utilisées pour déterminer le salaire et le statut d'emploi du conducteur dans l'entreprise. Chaque incident compte pour un point sur la carte de pointage hebdomadaire d'un conducteur, à l'exception des violations de panneaux d'arrêt qui seraient pondérées 10 fois plus. « Donc, tous ceux qui travaillent pour Amazon détestent à peu près ces petites choses, mais nous devons nous rappeler que c'est juste pour la sécurité », a déclaré le chauffeur d'Amazon dans la vidéo TikTok. Un porte-parole d'Amazon a déclaré à que les conducteurs ont la possibilité de contester les violations qu'ils considèrent comme inexactes.
« La technologie de sécurité dans les camionnettes de livraison aide à garder les conducteurs et les communautés où nous livrons en sécurité, et les affirmations selon lesquelles ces caméras sont destinées à autre chose sont incorrectes », a déclaré un porte-parole d'Amazon. « Depuis que nous avons commencé à les utiliser, nous avons constaté une réduction de 35 % des taux de collision dans l'ensemble du réseau, ainsi qu'une réduction des cas de distraction au volant, d'excès de vitesse, de talonnage, de violation des panneaux et des signaux, et de conducteurs ne portant pas leur ceinture de sécurité. »
Source : Vidéo Tiktok
:fleche: Que pensez-vous de la surveillance constante des travailleurs par l’IA chez Amazon ?
:fleche: Accepteriez-vous de travailler sous la supervision constante de l’IA qui décide de votre renvoi ?
Voir aussi :
:fleche: Un chauffeur d'Amazon démissionne de l'entreprise à cause des caméras connectées à une IA installées dans les camions, capables d'enregistrer et analyser son visage et son corps pendant toute la durée
:fleche: Amazon utilise des caméras connectées à une IA dans les camionnettes de livraison et certains conducteurs sont préoccupés par le respect de leur vie privée
:fleche: Les livreurs d'Amazon doivent consentir à la surveillance par l'IA dans leurs camionnettes ou perdre leur emploi, les données collectées et le traitement qui en est fait inquiètent les livreurs