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Gandi publie un post mortem définitif de la défaillance d’une unité de stockage d’hébergement
Gandi, un bureau français d’enregistrement de noms de domaine, perd les données de ses clients
Et leur demande de s’apprêter à user de leurs sauvegardes
Gandi signifie Gestion et Attribution de Noms de Domaine sur Internet. C’est une société française créée il y a 20 ans et qui œuvre principalement comme bureau d’enregistrement de noms de domaine et hébergeur web.
Le 8 janvier dernier, une ligne d’historique publié par cette dernière précise aux clients que « l'opération de récupération des données est toujours en cours. Nous ne pouvons pas encore faire de garanties sur les données. Soyez prêts à restaurer à partir de vos sauvegardes. » Gandi vient de perdre les données de ses clients… Plus dur encore pour ces derniers, l’entreprise ne peut se prononcer quant à savoir si elle est à même de les restituer. Dans une mise à jour qui survient plusieurs heures plus tard, Gandi ajoute qu’une copie des contenus retrouvés est en cours vers une autre unité de stockage avant toute action additionnelle. Toutefois, pas de précisions sur la question de savoir s’il s’agit de la totalité des données ou pas.
Une conclusion certaine se dégage : l’entreprise ne disposait pas de copies de sauvegarde des data de ses clients. Un mail à l’intention des clients le confirme : « Ce courriel vous parvient à la suite de celui du 8 janvier 2020. Pour rappel, hier, un incident est survenu sur une de nos unités de stockage au sein d’un de nos centres de données situé au Luxembourg. Malgré les systèmes de réplication mis en place et les efforts combinés de nos équipes toute la nuit, nous n’avons pu récupérer les données sur l’unité de stockage atteinte. Nous nous excusons sincèrement pour le désagrément que cette situation a causé. Ce type d’incident est d’une rareté extrême dans l’industrie de l’hébergement web. Dans le cas où vous disposeriez de copies de sauvegarde de vos données, nous suggérons que vous en fassiez usage pour la remise sur pied de votre serveur sur un datacenter différent. »
Donc pas de copies de sauvegardes des données des clients ; pire, l’entreprise ne disposait pas non plus des snapshots utiles pour mitiger les incidents de ce type.
Depuis, l’entreprise est reprise pour son slogan « no bullshit » qu’un de ses employés défend : « Je ne cherche pas à décharger Gandi de ses responsabilités, mais simplement à souligner que notre slogan n'exclut pas les failles et que nous sommes attachés à la plus grande transparence. »
Dans une publication parue il y a 4 ans, la Cloud Security Alliance attire l’attention sur les risques de sécurité majeurs du cloud computing :
- l’existence de brèches de sécurité tant sur l’une des couches logiques du Datacenter que celles issues d’erreurs humaines ;
- l’utilisation d’API non sécurisées pour l’intégration des applications avec les services cloud ;
- l’exploitation de vulnérabilités des systèmes d’exploitation sur les serveurs du cloud et même sur les applications hébergées ;
- le piratage de compte, qui est un vieux type d’attaque informatique, vient avec une forte recrudescence depuis l’avènement d’Internet et encore celui du cloud computing ;
- une action malveillante initiée en interne dans les effectifs du fournisseur. Une personne malveillante dans l’équipe de gestion du Datacenter peut facilement nuire à la confidentialité et l’intégrité des environnements hébergés ;
- les menaces persistantes avancées (en anglais, APT : Advanced Persistent Threats) qui consistent en une forme d’attaque où le hacker réussit à installer d’une façon ou d’une autre un dispositif dans le réseau interne de l’organisation, à partir duquel il peut extirper des données importantes ou confidentielles. C’est une forme d’attaque difficile à détecter pour un fournisseur de services cloud ;
- la perte de données qui peut être causée par une attaque informatique (logique) du Datacenter, une attaque physique (incendie ou bombardement), une catastrophe naturelle, ou même simplement à un facteur humain chez le fournisseur de services, par exemple en cas de faillite de la société ;
- les insuffisances dans les stratégies internes d’adoption ou de passage au cloud. Les entreprises ou les organisations ne prennent pas souvent en compte tous les facteurs de sécurité liés à leur fonctionnement avant de souscrire à un service cloud. Certaines négligences, tant au niveau du développement d’application qu’au niveau de l’utilisation basique, leur sont parfois fatales ;
- utilisation frauduleuse des technologies cloud en vue de cacher l'identité et de perpétrer des attaques à grande échelle. Généralement, il s’agit de comptes créés pendant les périodes d’évaluation (la plupart des FAI proposent 30 jours d’essai gratuits) ou des accès achetés frauduleusement ;
- le déni de service qui est une attaque qui consiste à rendre indisponible un service par une consommation abusive des ressources telles que les processeurs, la mémoire ou le réseau. L’idée, pour le pirate, c’est de réussir à surcharger les ressources du Datacenter en vue d’empêcher d’autres utilisateurs de profiter des services ;
- Les failles liées à l’hétérogénéité des technologies imbriquées dans l’architecture interne du cloud, et l'architecture externe d'interfaçage avec les utilisateurs.
C’est des développements à prendre en compte lorsqu’on prend la décision de s’attacher un certain type de service...
Sources : historique, Twitter
Et vous ?
:fleche: Qu’en pensez-vous ?
:fleche: Qui du fournisseur de services en ligne ou du client a la responsabilité de la sauvegarde des données ?
:fleche: Le cas Gandi est-il isolé ? Azure, AWS et GCP ont-ils un fonctionnement différent ?
:fleche: Quelle est votre expérience avec Gandi ? Avec les services en ligne pour ce qui est du stockage des données ?
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Gandi publie un post mortem définitif de la défaillance d’une unité de stockage d’hébergement
Gandi, un bureau français d’enregistrement de noms de domaines, publie un post mortem définitif de la défaillance d’une unité de stockage d’hébergement
Au début du mois qui s’achève
La société française Gandi qui œuvre dans l’enregistrement de noms de domaine et l’hébergement web a procédé à la publication d’un post mortem définitif de la défaillance d’une unité de stockage au début du mois en cours.
D’abord, les chiffres. Si les précédents développements ne faisaient pas dans le détail en ce qui concerne la portée de cet incident, c’est le cas du post mortem définitif : 414 clients arrimés à une unité de stockage au sein d’un des centres de données de l’entreprise situé au Luxembourg sont concernés. En sus, bonne nouvelle pour ces derniers : Gandi fait savoir qu’il a restauré la totalité de leurs données. « Nous avons réussi à restaurer les données et à remettre les services en ligne le matin du 13 janvier », écrit l’entreprise.
Gandi s’appuie sur le système de fichiers ZFS pour le stockage des données des clients. L’entreprise configure une triple mise en miroir sur chaque pool ZFS. C’est grâce à cette disposition que les data des clients ont pu faire l’objet de restauration. S’il a fallu cinq jours pour y parvenir, c’est en raison de difficultés à importer les données mises en miroir. À ce sujet, Gandi formule l’explication selon laquelle une corruption des métadonnées a empêché à la procédure d’importation de s’effectuer avec célérité. En fait, il y a que la version de ZFS dont l’entreprise a fait usage lors des premières tentatives de récupération ne permettait pas d’effectuer l’importation sans scan total du pool et donc sans éviter la zone corrompue de métadonnées. C’est grâce à une version plus récente de ZFS On Linux que les équipes Gandi sont parvenues à contourner cette difficulté et à lancer une importation en lecture seule dans un premier temps, ce, pour ne pas altérer les données sur le pool. Une importation sans l’option read only a fait suite à la première et c’est elle qui a débouché sur une phase de copie des données sur une unité de stockage alternative.
Donc, en dehors du mécanisme de réplication de données sur le pool ZFS au centre de l’incident Gandi ne disposait pas de copies de sauvegardes des données de ses clients. C’est aussi au cours de l’opération de restauration que l’entreprise s’est constituée une base de données de snapshots qui auraient pu aider à mitiger l’incident de façon plus aisée. Dans sa dernière publication, l’entreprise se défend : « Le ZFS permet aux clients de prendre des snapshots, qui sont des images de leur disque, à tout moment et de revenir en arrière en cas d'erreurs comme la suppression d'un fichier par exemple. Toutefois, d’un point de vue contractuel, nous ne fournissons pas de sauvegarde aux clients. Cela n'a peut-être pas été expliqué assez clairement au sein de la version 5 de notre documentation. » En d’autres termes, chez Gandi le client est responsable de ses données. Via ZFS, l’entreprise met à sa portée une fonctionnalité qu’il doit utiliser pour répondre à des sollicitations du type qu’elle a formulées en début de mois : « Nous ne pouvons pas encore faire de garanties sur les données. Soyez prêts à restaurer à partir de vos sauvegardes. »
La cause réelle de la corruption des métadonnées qui a laissé les clients aux abois reste un mystère. Si Gandi a écarté le facteur humain comme pouvant être à l’origine de cet incident, l’entreprise souligne néanmoins qu’elle « n’a pas d’explication claire à donner si ce n’est formuler des théories. » « Nous pensons que cela peut être dû à un problème matériel lié à la mémoire vive du serveur », lance l’entreprise.
Source : Gandi
Et vous ?
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:fleche: Quelle est votre expérience avec Gandi et avec les services en ligne (en général) pour ce qui est du stockage des données ?
Voir aussi :
:fleche: Les plateformes Cloud sont-elles matures ? Les services Cloud de Google, LinkedIn et Microsoft tombent en panne
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Entre la transparence et l'omission
Bonjour,
Il est toujours délicat en affaire publique.
Faut-il être transparent dans sa communication ou faut noyer le poisson ?
Nul n'est parfait, apporter des remarques à posteriori est tjrs le plus facile.
Ceci permets à chacun de revoir ses process de sauvegardes entre autres.
Bonne journée,