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Huawei affirme que des firmes US ont manifesté leur intérêt pour l'octroi de licence pour sa technologie 5G
Huawei affirme que des entreprises américaines ont manifesté leur intérêt pour l'octroi de licence pour sa technologie 5G,
Alors que la firme demeure sur a liste noire américaine, selon un rapport
Alors que le géant chinois de la technologie Huawei est toujours sous le coup des sanctions américaines, la firme serait actuellement engagée dans des pourparlers préliminaires avec certains opérateurs de télécommunications américains au sujet de l'octroi d'une licence pour sa technologie de réseau de cinquième génération (5G), a révélé un nouveau rapport de Reuters. Le géant mondial des télécommunications, qui avait annoncé qu’il continuerait à développer sa technologie malgré les difficultés, a parié ses chances de succès aux Etats-Unis sur l'octroi d'une licence pour sa technologie de réseau 5G à des opérateurs télécom américains.
Selon Reuters, Vincent Pang, vice-président sénior et directeur du conseil d'administration de l'entreprise, a déclaré que certaines entreprises américaines avaient exprimé leur intérêt pour une opération à long terme ou un transfert unique, sans donner plus de détails sur les noms ni le nombre des sociétés concernées. Lors d’une visite à Washington plus tôt cette semaine, M. Pang a déclaré ceci :
« Il y a des entreprises qui nous parlent, mais il faudrait un long voyage pour vraiment tout finaliser ». « Ils ont montré de l'intérêt », a-t-il ajouté. M. Pang a aussi indiqué que les conversations ne datent que de quelques semaines et n'ont pas encore atteint un niveau détaillé.
Les entreprises auraient entamé des discussions avec Huawei alors que la société chinoise est toujours sur la liste noire commerciale américaine. En mai dernier, le ministère américain du Commerce a ajouté le plus grand fournisseur mondial d'équipement de télécommunications et 70 autres entreprises alliées sur cette liste, les interdisant de faire affaire avec les entreprises américaines sans licence spéciale. Les raisons évoquées étaient d’ordre de la sécurité nationale, Huawei étant soupçonné d’être en lien avec les autorités, l’armée, le renseignement chinois, et le gouvernement américain craignant que l'équipement Huawei puisse être utilisé à des fins d’espionnage.
Washington a également porté des accusations criminelles contre l'entreprise, alléguant des fraudes bancaires, des violations des sanctions américaines contre l'Iran et des vols de secrets commerciaux. Huawei a plusieurs à plusieurs reprises nié ces accusations, mais cela n’a rien changé jusqu’à présent. Selon Reuters, les règles qui devaient être publiées par le ministère du Commerce au début de ce mois devraient effectivement bannir l'entreprise de la chaîne d'approvisionnement des télécommunications aux États-Unis.
Le gouvernement américain a mené une campagne en fin de l’année dernière pour convaincre ses alliés d’interdire Huawei du processus de mise en place de leurs réseaux 5G. Mais alors que le président américain Donald Trump a annoncé en avril que la course à la 5G est ouverte et que l'Amérique doit gagner, le fait est qu'il n'y a actuellement aucun fournisseur américain de réseaux 5G. Outre Huawei, les seuls autres fournisseurs 5G sont les sociétés européennes Nokia et Ericsson, qui pratiquent des prix beaucoup plus élevés que Huawei, selon Reuters.
Les sanctions ont impacté durement les activités internationales de Huawei, mais les firmes américaines en souffrent aussi. Selon un rapport du New York Times qui date de juin, les entreprises américaines de technologie contournaient l’interdiction du gouvernement américain pour continuer de vendre des composants au géant chinois des télécommunications. De nouvelles entreprises d’intelligence artificielle chinoises, clients des sociétés américaines, ont également été ajoutées à la liste noire plus tôt ce mois, pour sanctionner Pékin pour son mauvais traitement des minorités musulmanes, a rapporté Reuters.
Huawei avait proposé de concéder sous licence sa technologie 5G à des sociétés américaines
Ce nouveau développement est intervenu dans l’affaire après que Ren Zhengfei, PDG et fondateur de la société, ait proposé le mois dernier, lors d'une interview accordée au New York Times, de concéder sous licence sa technologie 5G à des sociétés américaines afin qu'elles puissent développer leur propre industrie 5G. En effet, M. Zhengfei a proposé cette offre, permettant de concéder sous licence sa technologie avec une redevance unique comprenant l'accès au brevet 5G de Huawei, les licences, le code et le support.
Dans l’interview, M. Zhengfei avait dit qu’ « Il n'y a aucune restriction sur ce dont nous serions prêts à discuter avec le ministère de la Justice ». « Huawei est ouvert à partager nos technologies et techniques 5G avec des entreprises américaines afin qu'elles puissent développer leur propre industrie 5G. Cela créerait une situation équilibrée entre la Chine, les États-Unis et l'Europe », a-t-il ajouté.
Cette offre pourrait permettre à l'acheteur de modifier le code source, ce qui signifie que ni Huawei ni le gouvernement chinois n'auraient le contrôle d'aucune infrastructure de télécommunications construite à l'aide des équipements produits par la nouvelle société. Pourtant, aux Etats-Unis, une telle idée sera impopulaire étant donné la guerre commerciale qui fait rage entre Washington et Pékin depuis plusieurs mois déjà, et les problèmes avec Huawei. Dans une interview accordée à Reuters le mois dernier, un représentant du département d'État a exprimé son scepticisme à l'égard de l'offre du fondateur de Huawei.
« Il n'est tout simplement pas réaliste que les opérateurs adoptent cet équipement et gèrent ensuite tous les logiciels et le matériel eux-mêmes », a déclaré la personne. « S'il y a des bogues logiciels qui sont intégrés au logiciel initial, il n'y a aucun moyen de savoir s'ils sont présents et ils pourraient être activés à tout moment, même si le code logiciel est remis aux opérateurs mobiles », a ajouté le responsable.
Plus tôt cette année, l’opérateur de télécommunication britannique Vodafone avait constaté que des vulnérabilités étaient présentes dans les équipements Huawei depuis un bon bout de temps et pourraient permettre, entre temps, au fournisseur d’avoir accès à certaines installations de Vodafone en Italie et dans d'autres pays d'Europe. Vodafone avait interrompu le déploiement de l'équipement Huawei dans ses réseaux centraux en janvier, en attendant que les gouvernements occidentaux accordent à l'entreprise chinoise une autorisation de sécurité complète. Ces failles de sécurité avaient été constatées pour la première fois dans les équipements fournis par la société chinoise à l’activité italienne de Vodafone en 2011.
Bien que M. Zhengfei ait fait une offre exceptionnellement généreuse pour sortir de l'impasse avec les États-Unis et que les opérateurs de télécommunications américains aient exprimé leur intérêt, il est toujours possible que les pourparlers préliminaires s'enlisent pour plusieurs autres raisons, étant donné le contexte actuel. M. Pang n’a pas non plus voulu prédire si un éventuel accord pourrait être signé. Toutefois, il a averti que l'investissement en recherche et développement nécessaire pour améliorer continuellement la plateforme après un transfert unique de Huawei serait très coûteux pour les entreprises. Cependant, l’offre de Huawei n’est-elle pas une meilleure option pour les opérateurs américains ?
Source : Reuters
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Les États-Unis prolongent de 90 jours supplémentaires la période de grâce durant laquelle Huawei est autorisé
Les États-Unis prolongent de 90 jours supplémentaires la période de grâce durant laquelle Huawei est autorisé
À faire des affaires avec les entreprises américaines
L’administration Trump a publié ce lundi un nouvel arrêté qui prolonge de 90 jours (désormais jusqu'en février 2020) « la période de grâce » durant laquelle elle autorise les entreprises américaines à faire des affaires avec l’entreprise chinoise Huawei Technologies, a récemment rapporté Reuters. Le média précise qu’en parallèle, les régulateurs américains s’attèlent à l’élaboration de nouvelles dispositions réglementaires permettant d’encadrer les entreprises de télécommunications qui présentent des risques de sécurité nationale.
Pour rappel, invoquant des préoccupations en matière de sécurité nationale l’administration Trump a pris des mesures extrêmes et sans précédent contre Huawei en mai dernier en mettant l’entreprise chinoise sous embargo. Ces mesures incluaient l’ajout du géant chinois des télécoms dans une liste noire (comme la société russe de cybersécurité Kaspersky auparavant) qui contraint les entreprises étasuniennes à ne plus faire affaire avec Huawei, à moins d’avoir une autorisation officielle préalable. Cette décision avait poussé de nombreuses entreprises technologiques américaines (Microsoft, Intel, ARM, Google…) à mettre un terme à leurs relations commerciales avec le second fabricant mondial de smartphones qui occupe près du quart du marché dans la zone EMEA.
Par la suite, le département américain du Commerce avait fini par autoriser temporairement Huawei à continuer à faire des affaires avec ses homologues américains. La période de grâce initiale avait été fixée à 90 jours. L’administration Trump vient donc simplement de renouveler le moratoire qu’elle avait accordé au géant technologique chinois, en marge du bras de fer économique qui oppose Pékin à Washington depuis plusieurs mois, un conflit dans lequel la surenchère verbale, l’arrestation de hauts responsables de multinationales de part et d’autre et la manipulation des tarifs douaniers font partie des principaux instruments de cette confrontation économique. Il faut noter que la Maison-Blanche laissait jusque-là entendre qu’elle n’accorderait qu’un sursis supplémentaire de deux semaines au géant chinois à l’expiration du premier délai.
« L’extension de la licence générale temporaire permettra aux opérateurs de continuer à desservir des clients dans certaines des régions les plus reculées des États-Unis, qui seraient autrement laissés pour compte », a expliqué le secrétaire US du Commerce Wilbur Ross. Ce dernier précisera toutefois : « le Département continuera de surveiller rigoureusement les exportations de technologies sensibles pour s’assurer que nos innovations ne sont pas exploitées par ceux qui pourraient menacer notre sécurité nationale ».
Le département du Commerce examine également la possibilité d’octroyer des licences individuelles aux entreprises américaines qui souhaiteraient continuer à faire des affaires avec des entités sur liste noire comme Huawei, en attendant la publication par ses soins du plan d’application réclamé par le président Trump.
Parallèlement à ces annonces, l’entreprise technologique Huawei a souligné que cette prolongation n’aura de toute manière aucun d’impact substantiel sur les affaires du groupe, précisant que « cette décision ne change rien au fait que Huawei continue d’être traité injustement » : malgré la répression américaine, le chiffre d’affaires de l’entreprise chinoise était en hausse de 23 % au premier semestre de 2019. La firme qui serait déjà engagée dans des pourparlers avec un certain nombre d’opérateurs de télécommunications américains au sujet de l’octroi d’une licence pour sa technologie de réseau 5G soutient par ailleurs que la décision de l’inclure dans cette fameuse liste noire a causé plus de tort aux États-Unis qu’à Huawei, notamment un préjudice économique important aux entreprises US avec lesquelles le chinois fait affaire.
En ce qui concerne les smartphones, par exemple, Huawei pourrait très bien se passer de matériels en provenance des USA pour concevoir ses appareils, mais le faire sans logiciel américain serait plus difficile. La société a déjà dû livrer son Mate 30 Pro en Europe sans les applications Google traditionnelles, ce qui en fait l’un des rares smartphones Android du marché à être livré sans Google Maps, Gmail, YouTube, et la Play Store (qui donne accès à 2,8 millions d’applications Android). L’entreprise essaye malgré tout de mettre en avant différentes alternatives pour compenser : Huawei Mobile Services et HarmonyOS en sont de parfaits exemples. Mais il faudra encore du temps au groupe pour que ces solutions soient parfaitement au point et mieux connues des consommateurs.
Source : Reuters
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L’administration Trump octroie à certaines entreprises US, y compris Microsoft, des licences
L’administration Trump octroie à certaines entreprises US, y compris Microsoft, des licences
Pour continuer de faire affaire avec Huawei, mais des sénateurs US fustigent déjà cette mesure
Il y a quelques jours, l’administration Trump a publié un nouvel arrêté qui prolonge de 90 jours (désormais jusqu’en février 2020) « la période de grâce » durant laquelle elle autorise les entreprises américaines à faire des affaires avec l’entreprise chinoise Huawei Technologies. Il a également été rapporté que le département américain du Commerce examinait en parallèle la possibilité d’octroyer des licences individuelles aux entreprises locales qui souhaitent continuer à faire des affaires avec des entités « à risque » comme Huawei qui figurent sur la liste noire du gouvernement US pour des raisons de sécurité nationale. Des sociétés comme Google, Intel ou Microsoft sont particulièrement intéressées par la seconde option qui leur procurerait, à eux ainsi qu’à leurs partenaires (Huawei en l’occurrence) une certaine stabilité et de meilleures garanties pour la poursuite de leurs transactions commerciales.
Ce mercredi, le département US du Commerce a confirmé qu’il a commencé à délivrer des licences à certaines entreprises américaines qui souhaitent continuer à faire des affaires avec Huawei qui, il faut le souligner, reste le premier fabricant mondial d’équipements de télécommunications, le deuxième fabricant mondial de smartphones et un fournisseur important dans le marché des PC et tablettes 2-en-1. Le département US du Commerce a déclaré que 50 % environ des 300 demandes de permis ont été traitées et que la moitié de celles-ci, soit un quart du total, ont été approuvés. Une source proche du dossier a précisé à Reuters que certaines licences pour la vente de composants de smartphones et de composants non électroniques ont été approuvées.
« Le Département délivre ces licences restreintes pour autoriser des activités limitées et spécifiques qui ne présentent pas un risque important pour la sécurité nationale ou les intérêts de la politique étrangère des États-Unis », pouvait-on lire dans un communiqué du ministère.
Par la voix d’un porte-parole, Microsoft, l’un des bénéficiaires de cette mesure d’assouplissement, s’est félicité de cette évolution : « Le 20 novembre, le département US du Commerce a accédé à la demande de Microsoft pour l’obtention d’une licence d’exportation de logiciels grand public à la faveur d’Huawei. Nous apprécions l’action du Ministère en réponse à notre demande ».
La Semiconductor Industry Association, un groupe américain de lobbying, s’est félicitée de l’annonce du département US du Commerce, affirmant que les ventes de produits non sensibles contribuent à assurer la compétitivité des États-Unis, ce qui est essentiel à la sécurité nationale. « Nous espérons que les approbations de licence continueront à se dérouler de manière appropriée et opportune », a ajouté l’association.
Ce nouveau geste de bonne volonté intervient alors que l’administration Trump s’attèle à finaliser la signature de la première étape d’un accord commercial avec la Chine afin de mettre fin au bras de fer commercial qui oppose les deux régimes depuis de longs mois. Huawei pourrait très bien se passer de matériels en provenance des États-Unis pour concevoir ses appareils, mais le faire sans logiciel US serait plus difficile. Le géant technologique chinois attendait avec impatience l’octroi de licences qui lui permettraient de continuer à exploiter les services et solutions logicielles « quasi incontournables à l’heure actuelle », comme Windows ou Azure chez Microsoft ou Android et ses services associés du côté de Google pour son essor sur le marché international.
Toutefois, côté américain, cette mesure d’assouplissement ne plait pas à tout le monde. Un groupe de sénateurs républicains et démocrates a récemment exhorté l’administration Trump à arrêter la délivrance de ces licences, avertissant que même des affaires limitées avec Huawei pourraient poser un risque pour la sécurité nationale. Dans une lettre au président Trump, un groupe de 15 sénateurs a fustigé cette mesure.
« Compte tenu des risques de sécurité posés par les activités de Huawei aux États-Unis, nous vous demandons de prendre des mesures immédiates pour suspendre l’approbation de ces licences et de veiller à ce que le Congrès soit correctement informé du processus d’approbation des licences et de ses implications pour la sécurité nationale à l’avenir », ont écrit les sénateurs Charles Schumer et Tom Cotton dans la lettre et demandé à Trump de s’assurer que l’administration informe les principaux législateurs et comités du Congrès de toute licence dont bénéficierait Huawei aux USA.
Par ailleurs, le sénateur Marco Rubio a fait une déclaration dans laquelle il avance que la société Huawei « représente une menace claire et croissante pour la sécurité économique et nationale des États-Unis et de leurs alliés », précisant : « Je crois fermement qu’il est contraire à l’intérêt de la sécurité nationale des États-Unis d’accorder des licences pour les exportations américaines qui soutiennent ou renforcent Huawei ».
Sources : Reuters, Lettre des sénateurs US (PDF)
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Huawei, qui était dépendant des constructeurs US, a présenté un smartphone sans puces américaines
Huawei, qui était dépendant des constructeurs US, a présenté un smartphone sans puces américaines
dans un contexte où les entreprises US voudraient reprendre les affaires avec lui
Mi-mai, l'administration Trump a publié un décret qui plaçait Huawei sur une liste noire, une décision qui contraignait les entreprises américaines à ne plus faire affaire avec l'équipementier chinois, à moins de disposer d'une autorisation officielle. Suite à cette décision, Google a décidé de ne plus fournir de logiciels, de matériel informatique ou service technique à Huawei à l’exception des services disponibles en open source. L'éditeur d'Android a toutefois assuré que Google Play et les protections de sécurité de Google Play Protect continueront de fonctionner sur les appareils Huawei existants.
En plus d’être coupé du système d’exploitation le plus vendu au monde, Huawei a vu certains des principaux concepteurs et fournisseurs de puces au monde suspendre également leurs relations commerciales jusqu’à nouvel ordre.
S'étant sans doute vite rendu compte de la sévérité du décret de Trump et de ses conséquences sur les USA eux-mêmes, Washington a réduit les restrictions commerciales imposées à Huawei. L’administration Trump a publié un nouvel arrêté qui prolonge de 90 jours (désormais jusqu’en février 2020) « la période de grâce » durant laquelle elle autorise les entreprises américaines à faire des affaires avec l’entreprise chinoise Huawei Technologies. Il a également été rapporté que le département américain du Commerce examinait en parallèle la possibilité d’octroyer des licences individuelles aux entreprises locales qui souhaitent continuer à faire des affaires avec des entités « à risque » comme Huawei qui figurent sur la liste noire du gouvernement US pour des raisons de sécurité nationale. Des sociétés comme Google, Intel ou Microsoft sont particulièrement intéressées par la seconde option qui leur procurerait, à eux ainsi qu’à leurs partenaires (Huawei en l’occurrence) une certaine stabilité et de meilleures garanties pour la poursuite de leurs transactions commerciales.
Les entreprises de technologie américaines ont donc obtenu le feu vert de Washington pour reprendre leurs affaires avec le constructeur de smartphones Huawei Technologies Co., mais il est peut-être trop tard : l'entreprise construit actuellement des smartphones sans puce américaine.
Le dernier téléphone de Huawei, qu'il a dévoilé en septembre (le Mate 30 avec un écran incurvé et des caméras grand angle qui rivalise avec l'iPhone 11 d'Apple Inc.) ne contenait aucune pièce américaine, selon une analyse effectuée par UBS et Fomalhaut Techno Solutions, un Laboratoire technologique japonais qui a démonté l'appareil pour en inspecter l'intérieur.
Le décret de Trump en mai a empêché des sociétés comme Qualcomm Inc. et Intel Corp. de vendre des puces à Huawei, bien que certaines ventes de pièces aient repris au cours de l’été, après que les sociétés ont déterminé qu’elles n’étaient pas concernées par cette interdiction. Pendant ce temps, Huawei a beaucoup progressé dans la réduction de sa dépendance vis-à-vis de sociétés américaines.
Huawei a longtemps compté sur des fournisseurs tels que Qorvo Inc., le fabricant de puces basé en Caroline du Nord pour connecter des smartphones avec des tours de téléphonie cellulaire, et Skyworks Solutions Inc., une entreprise basée à Woburn, dans le Massachusetts, qui fabrique des puces similaires. Il a également utilisé des composants de Broadcom Inc., le fabricant de puces Bluetooth et Wi-Fi basé à San Jose, et de Cirrus Logic Inc., une société basée à Austin, au Texas, qui fabrique des puces pour la production de son.
« Lorsque Huawei a lancé ce téléphone haut de gamme - et il s'agit de son produit phare - sans contenu américain, cela a eu l'effet d'une grosse annonce », a déclaré Christopher Rolland, analyste des semi-conducteurs chez Susquehanna International Group.
Les dirigeants de Huawei ont dit à Rolland que la société s'éloignait des pièces américaines, mais la vitesse à laquelle cela se produit reste surprenante même pour les analystes. Néanmoins, nombreux sont ceux qui pensent que cette réduction de la dépendance aux entreprises US devait arriver, mais que le décret de Trump a été le catalyseur qui a précipité les choses.
Sur le marché du smartphone, Huawei conserve sa seconde place selon les baromètres depuis plusieurs trimestres déjà, se rapprochant sensiblement du numéro un mondial Samsung. Par exemple, Gartner indiquait qu'Huawei a enregistré la plus forte croissance parmi les constructeurs malgré une absence aux USA, précisant que « Huawei a particulièrement bien réussi dans deux de ses plus grandes régions, l’Europe et la Grande Chine, où ses ventes de smartphones ont augmenté de 69% et 33%, respectivement ».
Huawei s'est également préparé à l'éventualité de perdre sa licence d'exploitation sur Android et a continué de développer son propre OS au cas où ses relations avec Google se dégraderaient. De plus, le constructeur est également en train de développer une alternative au Play Store de Google, avec sa galerie d'applications, présente depuis un certain temps sur les appareils Android Huawei et Honor.
En 2018, Huawei a promis aux développeurs d’applications de les aider à percer en Chine, le plus grand marché de smartphones du monde, s’ils construisaient des applications pour sa vitrine de téléchargements. En passe de devenir le fabricant de smartphones le plus prolifique au monde cette année, Huawei a aussi assuré à des partenaires développeurs d’applications que 50 millions de personnes utiliseraient son app store en Europe en 2018. La société aurait également proposé de fournir « un outil simple permettant de modifier les applications écrites pour Play Store afin qu'elles fonctionnent avec App Gallery », sa boutique d'applications. Une situation qui pourrait avoir des répercussions sur les entrées de Google.
Source : WSJ
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