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L'IEEE décide de lever les sanctions contre Huawei sur les activités éditoriales
L'IEEE décide de lever les sanctions contre Huawei sur les activités éditoriales,
après les éclaircissements du département américain du Commerce
Le mois dernier, suite à une longue liste d’entreprises et d'organisations internationales qui se sont désolidarisées de Huawei depuis que le président Donald Trump a signé un décret interdisant l’achat ou l’utilisation de toute technologie de communication produite par des entités contrôlées par « un adversaire étranger », assorti d’une mesure connexe prise par le ministère américain du Commerce interdisant aux entreprises américaines de traiter avec Huawei et 68 affiliés, l'Institute of Electrical and Electronics Engineers (IEEE) a interdit aux employés de Huawei d'examiner les articles publiés dans ses revues en raison des sanctions mentionnées ci-dessus.
IEEE est une importante société scientifique basée à New York qui dispose d’un large éventail d'activités et d'avantages pour ses membres, les bénévoles et la communauté technique, y compris ses quelque 200 revues. Mais l’association a déclaré le mois dernier aux rédacteurs en chef des revues qu'elle craignait des « conséquences juridiques graves » si elle continuait à avoir les scientifiques de Huawei comme examinateurs pour la révision des documents techniques. Ils « ne peuvent pas s'occuper des papiers » jusqu'à ce que les sanctions soient levées, pouvait-on lire dans un courriel envoyé aux rédacteurs en chef par l’association. Toutefois, l’IEEE a rassuré que l'impact de la politique commerciale aurait des effets limités sur ses membres, et que les employés de la firme chinoise pouvaient continuer à siéger aux comités de rédaction de l'IEEE et faire bien d’autres choses qu’ils faisaient avant.
Des réactions en chaîne
Le 15 mai dernier, le président des États-Unis a signé un décret établissant les bases pour empêcher des entreprises de télécommunications chinoises telles que Huawei de vendre du matériel aux États-Unis, visant à neutraliser la capacité de Beijing à compromettre les réseaux sans fil et les systèmes informatiques américains de la prochaine génération. Le 16 mai, le Bureau de l'industrie et de la sécurité (BIS) du département du Commerce des États-Unis, qui administre et applique les règlements américains sur l'administration des exportations (EAR), a expressément ajouté Huawei Technology Ltd. et 68 de ses filiales à sa liste noire commerciale.
Ces décisions ont contraint certaines grandes entreprises et organisations à mettre fin à leur collaboration avec Huawei. Quelques jours seulement après la prise de la mesure, Google a mis une pause à sa collaboration avec Huawei en lui bloquant certains services Android ; ARM aurait ensuite ordonné à ses employés de suspendre leurs activités avec la firme ; les fabricants de puces, Intel et Qualcomm auraient également coupé des liens avec Huawei ; Wi-Fi Alliance et SD Association ont également rompu tout lien avec l’entreprise chinoise.
Selon la déclaration de l’association, il était toujours permis à Huawei et ses employés de continuer à participer à d'autres activités en tant que membre, y compris accéder à la bibliothèque numérique de l'IEEE, soumettre des articles techniques pour publication, faire des présentations à des conférences parrainées par l'IEEE et accepter des prix IEEE. Les employés de Huawei pouvaient également continuer à exercer leur droit de vote, assister aux réunions d'élaboration des normes, soumettre des propositions et faire des commentaires lors des débats publics sur les nouvelles normes, en tant que membres de l’association. Les membres affiliés à Huawei pouvaient également participer à des réunions d'affaires, de logistique et autres, y compris celles liées à la planification de conférences.
Cette déclaration a suscité de l’indignation parmi les professeurs chinois membres de l’association. Ils reprochent aux responsables de l’association de laisser la politique s'immiscer dans la collaboration universitaire, en soulignant le danger que cela pourrait représenter. Haixia(Alice) Zhang, professeur à l’Institut de microélectronique à l’Université de Pékin, a écrit dans un courriel, en réponse à la décision de l’IEEE :
« Haixia Zhang de l'Université de Pékin, en tant que vieille amie et membre senior de l'IEEE, je suis vraiment choquée d'apprendre que l'IEEE est impliqué dans « US-Huawei Ban » pour remplacer tous les réviseurs de Huawei, ce qui est bien au-delà du domaine scientifique et technologique de base que je suis depuis ma formation professionnelle ».
« Aujourd'hui, ce message de l'IEEE pour « remplacer tous les réviseurs de Huawei dans les revues de l'IEEE » remet en question mon intégrité professionnelle. Je dois dire qu'en tant que professeur, je ne l'accepte PAS. Par conséquent, j'ai décidé de quitter le comité de rédaction de l'IEEE NANO et de l'IEEE JMEMS jusqu'au jour où il reviendra à notre intégrité professionnelle commune », a-t-elle ajouté.
La décision de l’IEEE a suscité également de nombreux commentaires sur les sites Web et plusieurs commentateurs lient la décision à la négociation commerciale qui a lieu depuis des mois entre les États-Unis et la Chine. Selon un autre commentaire, Huawei et ses entreprises seraient traqués parce que la société aurait une longueur d'avance sur les entreprises américaines en termes d'infrastructure 5G et que l'Amérique craint de ne pas être dans la course à un développement technologique qui pourrait représenter des centaines de milliards de dollars.
Après les éclaircissements, l’IEEE lève les sanctions
Le jeudi 16 mai 2019, le département américain du Commerce a appliqué des restrictions de contrôle des exportations à Huawei Technology Ltd. et à 68 de ses filiales. L’IEEE a publié une déclaration concernant la conformité et a précisé que si le gouvernement américain clarifiait l’application du Règlement d’exportation des exportations des États-Unis en ce qui concerne l’examen par les pairs. L’IEEE fournirait une mise à jour à la communauté de l’IEEE.
L’IEEE a reçu les éclaircissements demandés par le département américain du Commerce sur l’applicabilité de ces restrictions de contrôle des exportations aux activités de publication de l’IEEE. Sur la base de ces nouvelles informations, l’IEEE a déclaré que les employés de Huawei et de ses filiales peuvent participer en tant qu’évaluateurs et réviseurs à ses processus de publication. Tous les membres de l'IEEE, quel que soit leur employeur, peuvent continuer à participer à toutes les activités de l'IEEE.
« Notre approche initiale, plus restrictive, était uniquement motivée par notre volonté de protéger nos bénévoles et nos membres contre les risques juridiques. Avec la clarification reçue, ce risque a été traité. Nous apprécions les nombreuses questions et commentaires de nos membres et de nos bénévoles du monde entier et les remercions de leur patience alors que nous travaillions dans une situation complexe sur le plan juridique.
« L'IEEE propose un large éventail d'activités et d'avantages pour ses membres, ses volontaires et la communauté technique au sens large, notamment en parrainant plus de 1 900 conférences et événements annuels dans le monde entier et en donnant accès à plus de 4,8 millions de publications sur IEEE Xplore®.
« IEEE reconnaît que la science et la technologie sont une activité mondiale. Nous sommes fiers du travail accompli par nos membres dans le monde entier et nous nous engageons à promouvoir l'excellence technologique au profit de l'humanité« l'»
Source : IEEE
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Google met en garde la Maison Blanche contre le bannissement de Huawei
Google met en garde la Maison Blanche contre le bannissement de Huawei :
Un fork d’Android est un risque de sécurité pour les USA
À mi-parcours du mois de mai, le président Donald Trump a signé un décret qui établit les bases pour empêcher des entreprises de télécommunications chinoises telles que Huawei de vendre du matériel aux États-Unis. La mesure vise à neutraliser la capacité de la Chine à compromettre les réseaux sans fil et les systèmes informatiques américains de la prochaine génération. L’ordonnance interdit l’achat ou l’utilisation de toute technologie de communication produite par des entités contrôlées par « un adversaire étranger » susceptible de saboter des systèmes de communication américains ou de créer des « effets catastrophiques » sur l’infrastructure américaine. Y faisant suite, le ministère américain du Commerce a pris une mesure connexe qui interdit aux entreprises américaines de vendre des composants et des logiciels à Huawei et à 70 de ses affiliés (désormais inscrits sur la liste américaine d’entités à bannir) sans autorisation.
Suite à ces décisions, Google était l’une des premières entreprises américaines à s’aligner et à sevrer Huawei de sa licence Android. D’après les derniers retours au sujet de cette rixe entre Américains et Chinois, la firme de Mountain View veut faire machine arrière. De hauts responsables de Google font pression sur le gouvernement américain pour que l’entreprise soit exemptée de l’interdiction du ministère du Commerce de vendre des composants et logiciels à Huawei, ce, d’après les retours d’un trio d’individus au courant des tractations.
Google veut éviter la naissance d’un fork d’Android piloté par un autre géant de la Tech
La firme de Mountain View joue la carte de la sécurité pour faire plier le gouvernement Trump. Google craint particulièrement que le fait que les smartphones Huawei ne reçoivent pas de mises à jour pousse l’entreprise chinoise à foncer sur la piste d’un fork d’Android. D’après les informateurs, le géant de la recherche en ligne souligne en sus que le camp chinois est susceptible d’avoir une meilleure maîtrise technologique de la pile Android avec sa version modifiée de l’OS. Il viendrait alors que cette dernière (et donc les smartphones de Huawei) serait plus perméable à des tentatives de piratage de la Chine.
Un autre aspect auquel la firme de Mountain View ne touche pas dans son argumentaire c’est celui qui concerne son business. En effet, avec les restrictions américaines en place, Google perd (pour le moment) un gros client. Malgré son absence aux États-Unis, Huawei maintient son rang de deuxième fournisseur mondial de smartphones et continue à réduire l'écart avec Samsung. D’après de récentes statistiques de Gartner, Les ventes de smartphones Huawei ont augmenté dans toutes les régions. « Huawei a particulièrement bien réussi dans deux de ses plus grandes régions, l’Europe et la Grande Chine, où ses ventes de smartphones ont augmenté de 69 % et 33 %, respectivement », indique la firme spécialisée en analyse des marchés. Ce détail a son importance quand on sait que la mise à l’écart de Huawei risque de sevrer Google d’accès à tous ces terminaux desquels l’entreprise pourrait extirper son pétrole – ces précieux data qui constituent l’une de ses plus importantes sources de revenus.
Huawei est lancé sur Hongmeng OS et une alternative au PlayStore de Google
Huawei s’était préparé à une éventuelle dégradation des relations avec Google et s’est lancé sur la piste du développement de son propre système d’exploitation. Hongmeng OS est le nom qu’on lui connaît pour le moment. L’entreprise aurait également déposé un certain nombre de marques auprès du Bureau européen en charge de la propriété intellectuelle, ce qui laisse supposer que la dénomination de l’OS pourrait évoluer. Le système d’exploitation en gestation chez Huawei depuis 2012 serait compatible avec les applications Android, mais jusqu’ici rien n’a filtré quant à savoir s’il s’agit d’un fork d’Android.
En parallèle avec cette initiative Huawei travaille au développement d’une alternative à la boutique d’applications de Google. Ce dernier est, semble-t-il, accessible depuis un certain temps via les appareils Huawei et Honor. L’entreprise chinoise a positionné sa galerie d’applications comme un moyen pour les développeurs d’applications de percer en Chine – le plus grand marché de smartphones à date ; de quoi susciter l’intérêt de plusieurs pour ce marché. L’Europe n’est pas en reste dans ce projet de mise sur pied d’une alternative au PlayStore quand on sait quelle est l’importance de Huawei dans ce marché. D’après les chiffres que l’entreprise chinoise a divulguée aux développeurs, 50 millions d’Européens font office de clients potentiels.
La mise à l’écart de Huawei pourrait donc au finish s’avérer être un mal qui cache un grand bien pour la firme chinoise sur le long terme. Elle tient probablement une grosse opportunité de proposer un troisième écosystème logiciel pour appareils mobiles. Avec l’envol de Huawei, les initiatives à même de fragiliser encore plus Google vont en prendre de la graine. À titre de rappel, la e Foundation s'apprête à lancer une gamme de smartphones à bas prix avec sa propre version d'Android. Pour contourner la difficulté liée à la pauvreté de sa boutique d’applications, elle pourrait s’appuyer sur le projet microG – une réimplémentation libre des applications et bibliothèques propriétaires (Google) de l’espace utilisateur Android.
Sources : Reuters, Bloomberg
Et vous ?
:fleche: Qu’en pensez-vous ?
:fleche: Google et les USA se sont-ils rendus compte qu’ils ont sous-estimé Huawei ?
:fleche: Les restrictions US ne vont-t-elles pas au contraire amener les constructeurs mobiles à chercher des moyens de se défaire totalement de la mainmise de Google sur le marché Android ?
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