Le créateur de BitTorrent annonce une alternative écologique au Bitcoin
Le créateur de BitTorrent annonce une alternative écologique au Bitcoin
moins gourmande en électricité, plus décentralisée et sécurisée
Le minage est une activité essentielle pour de nombreuses cryptomonnaies, y compris le bitcoin. Elle consiste pour des utilisateurs à mettre à contribution les puissances de calcul de leurs machines afin de vérifier, d'enregistrer et de sécuriser les transactions dans la chaîne de blocs. En contrepartie, les mineurs sont rémunérés, pour chaque nouveau bloc validé, par des bitcoins nouvellement créés et par les frais des transactions traitées. C’est toutefois une activité qui consomme beaucoup d’électricité.
Bitcoin par exemple consomme plus d'énergie qu'un certain nombre de pays, d'après un rapport publié par l'Agence internationale de l'énergie. Le site Digiconomist, qui a créé un indice de consommation d'énergie du Bitcoin, montre également qu'une seule transaction bitcoin consomme autant d'électricité nécessaire pour alimenter huit ménages américains pendant toute une journée. Autrement dit, le Bitcoin est un sérieux problème environnemental. Mais le célèbre développeur Bram Cohen compte y remédier, avec une alternative écologique à la blockchain de Satoshi Nakamoto.
Pour information, Bram Cohen est l'inventeur du protocole de transfert de fichiers peer-to-peer BitTorrent, le premier protocole de réseau décentralisé moderne et l'une des inspirations du protocole Bitcoin. C'est donc quelqu'un à prendre au sérieux. Mais comment compte-t-il s'y prendre ?
Rappelons avant tout que le Bitcoin repose sur un système de validation par preuve de travail (en anglais proof-of-work ou PoW). Il s'agit d'une mesure économique et sécuritaire permettant de dissuader, sur un réseau informatique, des attaques par déni de service et autres abus de service tels que le spam en requérant de la puissance de calcul et de traitement par ordinateur au demandeur de service. C'est d'ailleurs ce système qui est coûteux en énergie et que le créateur de BitTorrent veut remplacer.
Bram Cohen vient de lancer une nouvelle société appelée Chia Network qui va proposer une cryptomonnaie basée sur des preuves de temps et d'espace (de stockage) plutôt que sur les preuves de travail utilisé par la blockchain Bitcoin. Essentiellement, Chia va exploiter l'espace de stockage inutilisé abondant et bon marché sur les disques durs pour vérifier sa chaîne de blocs.
« Nous construisons une blockchain basée sur des preuves d'espace et de temps pour faire une cryptomonnaie moins gourmande, plus décentralisée et plus sécurisée », explique Chia Network sur son site officiel. « Chia est un meilleur Bitcoin. Au lieu de gaspiller l'électricité à des fins de sécurité, [Chia] tire parti des espaces de stockage inutilisés qui sont déjà largement distribués. Il en résulte un système beaucoup plus décentralisé, sécurisé et vert. »
En ce qui concerne l'impact environnemental, un document technique montre que les preuves d'espace (PoS) sont des alternatives plus écologiques et économiques aux preuves de travail, actuellement utilisées dans les conceptions blockchain comme Bitcoin. D’après l’entreprise, chaque bloc Chia commence par une preuve d'espace et est finalisé avec une preuve de temps. Le concept de preuve de temps est présenté comme « un type spécial de preuve de travail » qui vient apporter une couche de sécurité en éliminant un large éventail d'attaques auxquelles les preuves d'espace sont vulnérables.
L'entreprise prévoit de vendre sa blockchain au public l'année prochaine pour permettre à tout le monde d'investir dans une meilleure monnaie numérique, respectueuse de l'environnement. Entre-temps, Chia Network cherche également à embaucher plusieurs programmeurs pour travailler avec son équipe de cryptographes sur la construction de son protocole.
Sources : Chia Network, Présentation de Chia Network
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Voir aussi :
:fleche: Le minage de cryptomonnaies à l'origine d'une pénurie de cartes graphiques poussant les fabricants à proposer des solutions dédiées à cette activité
:fleche: L'électricité consommée dans le minage de bitcoin pourrait alimenter près de 1,5 million de ménages américains, d'après Digiconomist
L’énergie consommée par une transaction Bitcoin équivaut à celle de huit foyers en un jour
L’énergie consommée par une transaction Bitcoin équivaut à celle de huit foyers en un jour,
selon une étude de Digiconomist
Alors que les cours de la cryptomonnaie ne cessent de s’envoler, atteignant le seuil des 7000 dollars, le Bitcoin représente aujourd’hui un vrai gouffre énergivore. C’est en tout cas ce que révèle une étude récente menée par Digiconomist. En effet, d’après les résultats de cette étude, une transaction de Bitcoin consommerait autant d’énergie que huit foyers américains réunis. La valeur de la monnaie virtuelle pousserait les mineurs à utiliser des machines de plus en plus puissantes et de plus en plus gourmandes en énergie pour extraire le maximum de jetons.
D’après Digitronics, la valeur actuelle du bitcoin pousserait les mineurs à utiliser des machines qui peuvent consommer jusqu’à 24 térawattheures par an. C’est l’équivalent de la consommation d’un pays comme le Nigéria avec ses 186 millions d’habitants sur la même période. Cela équivaut en moyenne à 215 kilowattheures d’énergie consommée par les mineurs pour chaque transaction. Le nombre de transactions par jour étant estimé à 300 000 actuellement, cela représente donc assez d’énergie pour alimenter le foyer moyen américain pendant plus d’une semaine. L’étude souligne également que l’énergie consommée par les mineurs à l’échelle planétaire pourrait suffire au besoin en électricité de 2,26 millions de foyers américains.
Les chiffres révélés par cette étude viennent soulever la question de la valeur effective apportée par le Bitcoin au vu de la quantité d’énergie que nécessitent les transactions, mais surtout de l’impact environnemental. Depuis 2015, la consommation d’énergie des mineurs ne cesse de croitre et est de loin supérieure à celle des méthodes conventionnelles de paiement numérique. Cela s’explique par le fait que la valeur en dollars du bitcoin soit directement proportionnelle à la quantité d’électricité utilisée pour l’exploiter. Au fur et à mesure que le prix grimpe, la consommation d’énergie suit.
Même si le modèle utilisé dans l’étude n’est pas exact, il donne une idée sur le problème que représente l’extraction du Bitcoin si cela continue à ce rythme. Une telle consommation d’énergie engendre une émission de carbone considérable. En effet, l’étude révèle qu’une seule mine est responsable de 13 000 kg d’émission de CO2 par bitcoin soit entre 24 000 et 40 000 kg de CO2 par heure. Cela représente la consommation moyenne d’une voiture ayant parcouru 203 000 kilomètres, d’après une étude sur les émissions de CO2 des voitures en Europe.
Dans un contexte mondial marqué par les changements climatiques occasionnant des incendies de forêt, des sécheresses et des inondations, il est pertinent de se poser la question de l’impact environnemental du Bitcoin. Certains observateurs pensent que le problème ne fera que s’empirer étant donné la relation directe entre la consommation d’énergie et le nombre de transactions traitées. Même s’il existe des initiatives qui tentent de limiter l’impact environnemental notamment en augmentant le nombre de transactions traitées pour réduire la congestion du réseau, cela reste assez marginal vu que Bitcoin est plusieurs milliers de fois moins efficace qu’un réseau de cartes de crédit.
Sources : Digiconomist, Climate Action
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