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USA : la Silicon Valley se mobilise pour les Dreamers en attendant la décision de Trump
USA : la Silicon Valley se mobilise pour les Dreamers en attendant la décision de Trump
Concernant l'évolution du statut de ces derniers
C’est aujourd’hui que Donald Trump doit trancher sur la question épineuse du statut des « Dreamers », le terme utilisé au pays de l’oncle Sam pour désigner les migrants, des jeunes originaires du Mexique voisin pour la plupart, qui séjournent « illégalement » sur le territoire américain depuis qu’ils sont mineurs. Ces personnes sont obligées de renouveler leurs autorisations de séjour sur le sol américain tous les deux ans et ne bénéficient toujours pas de la nationalité américaine.
Les chefs d’entreprises de la Silicon Valley n’ont pas tardé à réagir et à se démarquer de la position du gouvernement américain sur cette affaire. Plusieurs centaines de patrons d’entreprises américaines, parmi lesquels Mark Zuckerberg de Facebook, Tim Cook d’Apple, Sundar Pichai de Google, Satya Nadella de Microsoft ou encore Jeff Bezos d’Amazon, ont exhorté le président américain à ne pas toucher au programme de protection qui garantit un avenir meilleur à des milliers de jeunes sur le sol américain.
« En tant que leaders du monde des affaires, nous sommes inquiets par les derniers développements sur la politique migratoire parce qu’ils menacent l’avenir des jeunes « sans-papiers » ayant grandi aux États-Unis », écrivent-ils dans une lettre ouverte au président américain. « 97 % d’entre eux vont à l’école ou travaillent, 5 % ont lancé une entreprise, 65 % ont acheté un véhicule et 16 % un bien immobilier. Au moins 72 % des 25 premières entreprises du classement Fortune 500 comptent des bénéficiaires du programme DACA dans leurs rangs », ont-ils précisé.
Sur sa page Facebook, Mark Zuckerberg a déclaré : « ces jeunes représentent le futur de notre pays et de notre économie. Ce sont nos amis et des membres de nos familles, des étudiants et des jeunes « leaders » dans nos communautés. J’espère que vous joindrez vos voix aux nôtres ». Chez Microsoft, au moins 27 employés sont bénéficiaires de la DACA, a déclaré le directeur des affaires juridiques de Microsoft, Brad Smith, dans un article de blog. Ce sont des ingénieurs logiciels, des professionnels des finances et des détaillants et vendeurs. La fin du programme, a-t-il dit, serait « un pas en arrière pour notre nation entière ».
Le Development, Relief, and Education for Alien Minors Act abrégé « DREAM » fait référence à un projet de loi qui a failli être adopté sous le mandat de l’administration Obama en 2010. Ce projet de loi devait statuer sur le sort des migrants « illégaux » arrivés sur le territoire américain alors qu’ils n’étaient encore que des enfants. C’est cet acronyme (Dream) qui a conduit les personnes concernées à se reconnaitre sous l’appellation « Dreamers ». À défaut de réussir à régulariser la situation de ces personnes, l’ancien président américain Barack Obama avait fait adopter un décret en 2012 baptisé Deferred Action for Childhood Arrivals (DACA), qui octroie un statut particulier à ces jeunes clandestins et empêche leur expulsion hors du territoire américain.
La DACA concerne actuellement près de 800 000 résidents en situation irrégulière sur les onze millions de clandestins que compteraient les États-Unis. La DACA protège une petite partie de ces migrants en leur permettant de rester vivre aux États-Unis sous certaines conditions :
- ils doivent être arrivés sur le sol américain avant l’âge de 16 ans ;
- ils doivent être âgés d’au moins 15 ans et avoir moins de 31 ans en 2012 ;
- ils doivent avoir un casier judiciaire vierge ;
- ils doivent avoir résidé de façon permanente aux États-Unis depuis 2007 ;
- ils doivent avoir bénéficié d’une éducation scolaire.
Les conservateurs du parti des républicains qui sont issus de la même branche politique que l'actuel président en exercice des États-Unis veulent en finir avec les personnes en situation irrégulière et réclament leur expulsion pure et simple au motif que ces personnes représentent une menace pour l’emploi des Américains. Donald Trump a toujours clairement affiché son opposition à l’immigration clandestine. Il est d’ailleurs le fervent défenseur d’un projet qui vise à construire un mur de séparation le long de la frontière sud de son pays afin d’isoler le Mexique des États-Unis. Pendant la campagne électorale de 2016, Donald Trump avait aussi promis de s’attaquer au statut DACA « dès le premier jour » de sa présidence.
Dans une interview accordée durant le mois d’avril à un média américain, Donald Trump avait déclaré que les personnes qui étaient protégées par la DACA ne devraient avoir aucune inquiétude à se faire par rapport à leur statut. Il a insisté sur le fait que son administration n’avait rien contre les Dreamers, mais qu’elle s’évertuait simplement à protéger le pays des criminels venus d’ailleurs.
Les Dreamers ont passé la plus grande partie de leur vie aux États-Unis et payent régulièrement leurs impôts comme n’importe quel citoyen américain. On estime à un quart la proportion de ces jeunes à majorité hispaniques qui résident dans l’État de la Californie. Certains travailleraient même au sein de grandes entreprises de la Silicon Valley. Selon leurs défenseurs, l’expulsion des « Dreamers » représenterait une perte de 460,3 milliards USD pour les États-Unis.
Ce n’est pas la première fois que la Silicon Valley et la Donald Trump sont en désaccord. Une bonne partie des grandes entreprises technologiques américaines avaient regretté et dénoncé l’adoption du décret anti-immigration signé par le président américain. Ils avaient également exprimé de manière quasi unanime leur désapprobation au moment de l'annonce du retrait des États-Unis des accords de Paris sur le climat après la volte-face de Donald Trump.
Source : The New York Times, The Washington Post
Et vous ?
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:fleche: Pensez-vous que la France pourrait avoir des leçons à tirer sur ce qui se passe aux États-Unis à propos de cette affaire ?
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USA : malgré l'opposition de la Silicon Valley, Trump démantèle le programme DACA institué sous l'ère Obama
USA : malgré l'opposition de la Silicon Valley, Trump démantèle le programme DACA institué sous l'ère Obama
Mais le Congrès peut encore intervenir
Le président américain Donald Trump vient d’annoncer sa décision de mettre fin au programme DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals) qui avait été mis en place par l’administration Obama en 2012 afin de régulariser la situation des « Dreamers ». Le président américain n’a pas tenu compte des sollicitations des entreprises de la Silicon Valley telles Microsoft, Facebook, Apple ou Google qui s’étaient pourtant rangées derrière la cause des Dreamers. Le Congrès dispose de dix mois pour bloquer la procédure de démantèlement du programme DACA et éviter l’expulsion des 800 000 personnes qui en bénéficient actuellement.
Pour rappel, le terme « Dreamers » désigne les migrants originaires d’Amérique Centrale pour la plupart qui séjournent « illégalement » aux États-Unis depuis qu’ils sont mineurs. Ces personnes sont obligées de renouveler leur autorisation de séjour sur le sol américain tous les deux ans et ne bénéficient pas de la nationalité américaine. Plus de 400 patrons d’entreprises américaines avaient marqué leur engagement pour la cause des Dreamers en envoyant une lettre ouverte à Donald Trump afin d'essayer de le convaincre de renoncer au démantèlement d'un programme de protection qui garantit un avenir meilleur à des milliers de jeunes étrangers sur le sol américain.
D’après le président américain qui est soutenu par une partie de sa mouvance politique, le programme DACA ne serait pas la meilleure solution pour répondre aux besoins de son pays sur le long terme. Il estime que la DACA a tout simplement contribué à déclencher une « poussée massive » de migrants venus d’Amérique centrale dans l’espoir d’obtenir un titre de séjour permanent.
Interpellé plus tard au sujet des Dreamers qu'il venait de mettre en mauvaise posture avec l’annonce du démantèlement du programme DACA, Trump a confié son profond attachement pour ces personnes : « j’ai un grand amour pour ces personnes que beaucoup considèrent encore comme des enfants, alors qu’en fait ce sont déjà de jeunes adultes », a-t-il déclaré. « J’espère que le Congrès sera en mesure de les aider et le fera correctement. Et je peux vous dire, en parlant des membres du Congrès, qu’ils ont vraiment envie de faire quelque chose et de le faire correctement ».
Le secrétaire à la Justice des États-Unis, Jeff Sessions, a souligné que le programme DACA offrait, pour une période renouvelable de deux ans, un statut légal, un permis de travail et d’autres avantages, dont l’accès au programme de sécurité sociale, à quelque « 800 000 étrangers en situation illégale, des adultes pour la plupart ». « Il a aussi privé d’emplois des centaines de milliers d’Américains en permettant que ces emplois soient occupés par des étrangers illégaux », a-t-il ajouté en précisant que « cela ne veut pas dire que ce sont de mauvaises personnes ou que notre pays leur manque de respect ou les rabaisse d’une quelconque manière ». C’est pourquoi, d’après lui, il est important de « limiter le nombre d’immigrants admis chaque année » sur le territoire américain.
Peu de temps après cette annonce, le Département de la Sécurité intérieure des États-Unis qui est chargé de faire appliquer les lois en vigueur, a précisé que les bénéficiaires du programme DACA dont le permis de travail arrivera à échéance avant le 5 mars 2018 pourront les renouveler à condition qu’ils présentent leur demande de renouvellement avant le 5 octobre de cette année. Toutes les autres personnes dont le statut légal arrive à expiration à compter du 5 mars 2018 seront désormais considérées comme étant en situation irrégulière et pourront être expulsées du territoire américain.
Le Congrès des États-Unis reste maintenant le dernier espoir des Dreamers comme l’a rappelé le président Trump. En effet, l’institution dispose de six mois pour trouver une solution légale susceptible de régler le sort des migrants et sauver le programme DACA, à défaut de quoi ce dernier sera définitivement perdu. Il faut, cependant, rappeler que les deux chambres du Congrès sont actuellement dominées par les républicains, la même mouvance politique dont est issu le président américain actuel et que le Congrès avait déjà refusé d’appuyer l’adoption de ce programme sous le règne du président Obama.
Il n’est donc pas certain que le Congrès parviendra à répondre aux attentes des Dreamers et de ses partisans. Mais les activités de lobbying des grandes entreprises technologiques américaines comme Apple, Amazon, Google ou Microsoft qui ont des ramifications jusqu’au Congrès pourraient peut-être faire pencher la balance en influençant la décision finale de cette instance. Il serait donc intéressant de suivre le développement de cette affaire dans les semaines et les mois qui vont suivre.
Dix États américains qui ont été remportés par M. Trump lors de la dernière élection présidentielle avaient lancé un ultimatum à ce dernier. Ces dix États (Alabama, Arkansas, Caroline du Sud, Idaho, Kansas, Louisiane, Nebraska, Tennessee, Texas et Virginie-Occidentale) menaçaient de contester la légalité du programme devant les tribunaux si le président n’y mettait pas un terme au plus tard le 5 septembre. Il ne fait aucun doute que leur candidat a réussi à leur apporter entière satisfaction en fin de compte.
Source : The New York Times
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:fleche: Quel est votre avis par rapport à la décision de Trump de démanteler le programme DACA ?
:fleche: Pensez-vous que les activités de Lobbying des entreprises technologiques pourront influencer le Congrès ?
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