Citation:
« Freud nous fait savoir »,- nous dit M. Onfray- que la psychanalyse est déconseillée pour les personnages confus, les dépressifs mélancoliques, les gens dont la constitution est dégénérée, les patients dépourvus de sens moral, les patients sans intelligence, les individus qui ont passé la cinquantaine, et les anorexiques hystériques.
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A cela on ajoutera que pour les pauvres (qu’il juge personnes de peu de valeur et peu évoluées ), le rejet cynique de Freud est sans appel car, outre qu’ils n’auraient pas l’argent pour le payer : « les pauvres obligés de gagner leur vie ont moins le temps de se réfugier dans la névrose… le névrosé pauvre ne peut que très difficilement se débarrasser de sa névrose ; ne lui rend-elle pas, en effet, dans la lutte pour la vie, de signalés services ? Le profit secondaire qu’il en tire est très considérable. La pitié que les hommes refusaient à sa misère matérielle, il la revendique maintenant au nom de sa névrose, et se libère de l’obligation de lutter par le travail contre sa pauvreté. » il est pauvre, il est névrosé et la névrose lui permet plus facilement de supporter sa pauvreté et sa misère.
Bref, on l’aura compris, de la fin du XIXème à la première moitié du XXème siècle, avec les 450 euros que prenait S. Freud pour une heure de divan, pendant laquelle il laissait sommeiller son inconscient, la réussite du traitement n’était assurée que pour des riches en bonne santé.