Comment le DevOps permet de s'adapter aux habitudes numériques de ses clients ?
Comment le DevOps permet de s'adapter aux habitudes numériques de ses clients ?
Un exemple de cas d'utilisation avec Société Générale
DevOps est un concept récent qui concilie deux mondes de l'informatique avec des visions complémentaires : celui du développement (Dev) et celui des opérations (Ops), c'est-à-dire l'exploitation et la production.
Les objectifs de ces équipes ne sont pas les mêmes : la première, Dev, est chargée de livrer des fonctionnalités, alors que la seconde, Ops, a pour rôle de veiller à la stabilité du système. Il arrive que la livraison d’une nouvelle fonctionnalité provoque l’instabilité du système, ce qui peut entraîner un conflit entre les deux équipes.
C’est donc pour apporter une meilleure harmonie entre ces deux équipes que le mouvement DevOps est né, faisant appel à des outils pour faciliter la collaboration.
De manière générale, DevOps est une approche qui repose sur les principes Agile dans lesquels les responsables métier avec les services de développement, des opérations et d'assurance qualité, collaborent pour délivrer le logiciel en continu. L'objectif ? Saisir plus rapidement les opportunités du marché et accélérer la prise en compte des retours clients. En effet, les applications d'entreprise sont si diverses et composées de tant de technologies, bases de données, d'équipements utilisateurs, etc., qu’il est parfois nécessaire de faire appel à une approche DevOps pour gérer au mieux toute cette complexité.
Toutefois, les opinions sur son utilisation divergent : certains pensent que DevOps convient mieux aux entreprises technologiques, d’autres pensent que c’est une approche qui ne sied qu’aux professionnels de l’informatique, d’autres encore avancent que le DevOps tourne autour du cloud, etc.
Néanmoins, cette méthode a réussi à susciter l’intérêt de plusieurs acteurs en France, parmi lesquels Société Générale.
L’identification du besoin :
« La banque de détail en France entre dans une nouvelle ère avec des clients qui changent de pratique, qui veulent plus de services et plus vite », indique Pierre-Benoit Chapuisat, responsable de programme SI pour la DSI des Réseaux France chez Société Générale.
C’est dans ce contexte que la DSI des réseaux France de Société Générale s’est dotée d’un programme sur trois ans qui regroupe l’ensemble des sujets DevOps, Cloud et Continuous Delivery, avec une feuille de route associée, validée et construite par l’ensemble des départements Étude. « L’objectif à terme est de pouvoir accompagner 80 % de nos projets de développement dans ce nouveau modèle », a expliqué le responsable.
Comme le précise le coach DevOps Laurent Dussault, intervenant dans le cadre de la conférence Devops Rex, consacrée à des retours d'expérience sur le sujet, « La DSI de Société Générale nous a demandé de prendre exemple sur les GAFA [Google, Apple, Facebook, Amazon], nous avons donc regardé quels étaient leurs outils et leurs pratiques. »
Son collègue Adrien Blind, lui aussi coach DevOps, ajoute : « Nous voulons apporter de la valeur pour les métiers de la banque, améliorer le time-to market d’ensemble, autrement dit, réduire la durée de livraison des nouvelles fonctionnalités, et accélérer tout ce qui va de la captation d’un besoin dans une équipe jusqu’à la livraison de la fonctionnalité répondant à la demande initiale. »
Pourquoi une démarche DevOps ?
Selon Pierre-Benoit Chapuisat : « Le DevOps, le Cloud, le Continuous Delivery sont des facteurs d’augmentation de la fréquence de livraison et de la fiabilisation de la production. La stabilité de la production est la clé de voûte de l’innovation et de l’accélération de la transformation digitale. » Il y voit aussi l’opportunité de s’inscrire dans une démarche d’amélioration continue des services.
Quelles en sont les retombées ?
Parmi les bénéfices mesurables, le responsable cite une réduction du time-to market : « Dès la première année, nous sommes passés de 8 à 6 mois pour la livraison d’un projet. » Il note également l’amélioration de la qualité en production ainsi qu’une réduction conséquente des incidents constatés : « Nous sommes aujourd’hui proches du 0 anomalie en production. »
Quels sont les facteurs clés du succès ?
Pierre-Benoit Chapuisat estime que, pour réussir un projet DevOps, il est nécessaire d’embarquer très tôt l’ensemble des acteurs dudit projet : « Les architectes, les développeurs, les exploitants, les experts sécurité, etc. ».
Il suggère également de réduire le nombre de livrables passés de main en main, comme c’était historiquement le cas dans les projets en cycle en V (un modèle conceptuel de gestion de projet imaginé à la suite du problème de réactivité du modèle en cascade. Il permet, en cas d'anomalie, de limiter un retour aux étapes précédentes).
Il propose aussi de ne pas maintenir une hiérarchie figée : « Il faut s’autoriser à changer d’organisation, à faire tomber les pratiques traditionnelles et potentiellement à changer le modèle de responsabilité. »
En conclusion ?
« La règle d’or pour réussir cette transformation est de rentrer dans une démarche de co-construction où l’ensemble des acteurs sont autour de la table, de bien évaluer les efforts de transformation et en particulier d’organisation », a assuré Pierre-Benoit Chapuisat. Pour ce dernier aspect, Société Générale s’appuie sur la solution Alien4Cloud d’Atos, un outil de déploiement basé sur la norme Tosca.
:fleche: En savoir plus sur les coulisses de l'IT au sein de la Société Générale
Et vous ?
:fleche: Avez-vous déjà fait partie d'une équipe DevOps ? Que pensez-vous de cette approche ?
:fleche: Serait-elle plus adaptée à des types/tailles de projets en particulier ? Pourquoi ?
