De la débilité des ayant-droit
Concernant l'article 13, C'est la continuité de toutes les tentatives de blocage du piratage et qui n'ont jamais abouti. Si c'est lisible, c'est copiable. Si le contenu n'est plus accessible en ligne, il est moins diffusé, touche moins de public et donc rapporte moins d'argent. Tant que l'accès au contenu autorisé sera plus complexe que l'accès au contenu piraté, le piratage aura de beaux jours devant lui. Exemple de ce qu'il faut faire : Steam, Gog et Humble Bundle. Je ne peux pas acheter tous les jeux au prix de sortie lorsqu'ils sortent. Mais je peux les acheter quand les prix baissent ou qu'il y a des soldes, des promos, des ventes par lot. Du coup, j'ai plus de jeux que je n'en ai jamais eu et tous sont achetés. Un jeu acheté fonctionne mieux, n'installe pas de saloperie avec, et on dispose d'un support.
Concernant l'article 11, une fois encore les propriétaires des journaux qui ont fait du lobby pour avoir cette loi vont recevoir la monnaie de leur pièce. Perso, je regarde la page d'accueil de google news puis je suis les liens vers les articles qui m'intéressent, générant du trafic. Si l'article n'est pas sur la page de google news, je n'y vais même pas, donc pas de trafic.
Directive Copyright : les eurodéputés vont-ils retirer les articles litigieux ?
Directive Copyright : les eurodéputés vont-ils retirer les articles litigieux ?
Des manifestations sont prévues le 26 août avant le prochain vote
Le 5 juillet, contre toute attente, la réforme controversée sur le droit d'auteur a été rejetée par le Parlement européen en session plénière. Comme prévu, tous les eurodéputés se sont prononcés sur le texte élaboré par la Commission des affaires juridiques du Parlement. Ledit texte a été adopté le 20 juin par la Commission juridique avec les articles 11 et 13 qui sont énormément controversés.
Le premier instaure des taxes sur les liens Internet et le second encourage le filtrage automatique des contenus mis en ligne. Le vote devait permettre de décider soit d'approuver le texte sans discussion (et donc d'accélérer son adoption), soit de le rejeter en vue d'une réécriture avec un possible retrait des articles litigieux. Sur les 627 députés présents, 318 ont voté contre le texte alors que 278 l'ont approuvé et 31 se sont abstenus. Ce qui a entrainé le rejet du texte.
Cette première victoire a été saluée par Julia Reda, l'eurodéputée qui a divulgué en janvier 2017 les plans de la Commission européenne et qui fut la première personne à mettre en garde contre les dangers des articles 11 et 13. Mais le rejet du texte par le Parlement européen n'était qu'un pas dans la bonne direction. Le sujet sera en effet débattu par l’ensemble des eurodéputés le mercredi 12 septembre prochain.
Mais avant ce vote crucial, de nouvelles manifestations sont prévues le 26 août un peu partout en Europe, pour protester contre les points litigieux de la directive sur le droit d'auteur.
Rappelons qu'il y a eu de nombreuses protestations avant le vote du 5 juillet dernier : la Quadrature du Net qui a invité les Européens à soutenir la campagne #SaveTheLink ; Mozilla et la Free Software Foundation qui ont averti que le filtrage automatique pourrait cibler également les plateformes d'hébergement comme Wikipédia et GitHub ; la mobilisation de Vint Cert, Tim Berners-Lee et d'autres sommités de l'Internet ; les protestations de différentes communautés wikipédiennes en Europe ou encore la mobilisation de près de 150 organisations de plusieurs pays, y compris le Conseil National du Logiciel Libre (CNLL), Creative Commons et l’EFF, etc. Tout cela a certainement influencé les eurodéputés lors du dernier vote, et les partisans des articles 11 et 13 de la directive Copyright - l'industrie de la presse et celle de l'audiovisuel - en sont bien conscients.
Après le vote, Robert Ashcroft, directeur exécutif de PRS for Music, a par exemple déclaré que la décision du Parlement n'était pas surprenante « vu le niveau de lobbying sans précédent et la vaste campagne de désinformation qui a accompagné ce vote ». Avant d'ajouter qu'à cause de ce lobbying des plateformes en ligne et l'industrie de la tech, « les députés veulent plus de temps pour examiner les propositions. » Helen Smith, présidente exécutive d'Impala, un organisme de lobbying de l'industrie de la musique, a également qualifié les campagnes contre la réforme sur le droit d'auteur de « désinformation » qu'aurait menée l'industrie de la technologie. Et comme par coïncidence, alors qu'on approche le nouveau vote des eurodéputés, une dizaine d'articles et de sites de campagne critiquant la réforme du droit d'auteur ont silencieusement disparu du moteur de recherche le plus populaire au monde, à savoir Google. C'est ce qu'a récemment rapporté l'eurodéputée Julia Reda.
Ces articles incluaient un billet de blog de Julia Reda elle-même dans lequel elle informait les Européens sur la position de leurs gouvernements sur le filtrage automatique de contenu mis en ligne et les liens sur les taxes ; des informations que nous avons rapportées ici.
Le site de campagne SaveTheLink aurait également disparu de Google d'après Julia Reda. Mais est-ce simplement une erreur technique ou une tentative d'empêcher un débat ouvert et démocratique de la part de l'industrie des médias ? Dans le deuxième cas, cela montre, selon Julia Reda, comment l'industrie des médias peut abuser des outils de répression de la violation des droits d'auteur pour tenter de réduire au silence ceux qui s'opposent à ses intérêts. Une raison de plus de se mobiliser avant le vote du 12 septembre pour empêcher le pire de se produire. Elle invite donc les citoyens de l'UE à rejoindre les différentes manifestations qui auront lieu dans leur localité.
Source : Julia Reda
Et vous ?
:fleche: Qu’en pensez-vous ?
:fleche: Espérez-vous encore que les articles 11 et 13 soient supprimés ou atténués ?
Voir aussi :
:fleche: Directive Copyright : les articles 11 et 13 expliqués par un informaticien britannique, pour ceux qui n'en ont pas encore compris les conséquences
:fleche: UE : près de 150 organisations se mobilisent avant le vote crucial du 5 juillet sur le copyright où les 751 membres du Parlement doivent se prononcer
:fleche: La directive de filtrage automatique des contenus téléchargés en Europe est adoptée dans le vote initial, premier pas vers la censure de l'internet ?
:fleche: Les moteurs de recherche devraient-ils rémunérer les éditeurs de presse pour afficher leurs articles ? Un projet adopté par les ambassadeurs de l'UE
:fleche: UE : la France et deux autres pays militent pour le filtrage automatique des contenus mis en ligne, dans le cadre de la réforme sur le droit d'auteur
1 pièce(s) jointe(s)
Les éditeurs de presse français et européens appellent les députés à soutenir les « droits voisins »
Les éditeurs de presse français et européens appellent les députés à soutenir les « droits voisins »,
un droit de créance en cas de republication d'un article
Comme nous l'avons rapporté, les gouvernements des États membres de l'Union européenne ont récemment adopté leur position sur la réforme du droit d'auteur, mais sans apporter de changements significatifs au filtrage automatique des téléchargements (uploads) et aux dispositions visant à taxer les liens.
Les informations sur cette directive européenne sur le copyright - un projet de réforme des droits d’auteur dans le cadre du marché numérique unique - ont été divulguées début 2017 par Julia Reda, eurodéputée membre du Parti Pirate (PP). Il s'agit d'un parti politique engagé dans la protection des droits et libertés fondamentales, aussi bien dans le domaine numérique qu'en dehors.
Deux articles dans le texte initial proposé par la Commission européenne avaient particulièrement provoqué pas mal de remous. Le premier, l’article 11, traitait du droit de reproduction des publications de presse et de les rendre accessibles au public. Le second, l’article 13, préconisait d’obliger les services d’hébergement d’œuvres à surveiller les téléversements (uploads) de leurs utilisateurs, en mettant par exemple en place des technologies de filtrage des contenus.
En juillet, le Parlement européen a rejeté la réforme européenne du droit d’auteur qui visait à l’adapter à l’ère numérique. Cette directive était défendue par les créateurs, les artistes et les éditeurs de presse. Cette réforme devait notamment créer un « droit voisin » qui aurait permis aux journaux, aux magazines et aux agences de presse, comme l’Agence France-Presse, d’être rémunérés lorsque leurs articles sont republiés en ligne. La réforme du droit d’auteur sera de nouveau débattue au Parlement européen lors de la session plénière de septembre.
Dans une tribune publiée dans Le Monde, Le Parisien et Les Échos, Sammy Ketz, le directeur du bureau de l’AFP à Bagdad, prend fait et cause pour l’instauration d’un droit voisin au profit de la presse, et surtout des éditeurs. 78 journalistes ont signé le document, dont des membres du Monde ou du Figaro.
« Nous appelons les députés européens à rejeter toute tentative de suppression de l’article 11 de la proposition de la Commission européenne pour une directive sur le droit d’auteur. L’article 11 est une question de survie pour la presse indépendante en Europe. Cela donnerait aux éditeurs de presse la propriété de leur travail en ligne, à une époque où les plateformes du net exploitent ces efforts gratuitement, en le monétisant pour générer des revenus publicitaires au bénéfice de la Silicon Valley.
« Sans le droit que l’article 11 consacrerait, les journalistes européens continueraient à travailler en réalité gratuitement pour les géants de la technologie : sans visibilité, sans reconnaissance et sans gratification. À l’ère des fausses nouvelles et des attaques contre les valeurs et les institutions démocratiques, l’Europe ne peut pas se permettre d’appauvrir ses salles de rédaction et de museler sa presse indépendante. Législateurs européens : poursuivez votre réforme du droit d’auteur et conservez l’article 11 ! »
Des plateformes qui se servent sans payer
« Soyons concrets, en plus de quarante ans de carrière, j’ai vu le nombre de journalistes sur le terrain diminuer de manière constante alors que les dangers n’ont cessé de croître. Nous sommes devenus des cibles et les reportages coûtent de plus en plus cher. Fini l’époque où j’allais à la guerre, en veste, ou en bras de chemise, un carnet dans ma poche, aux côtés du photographe ou du vidéaste. Aujourd’hui, il faut des gilets pare-balles, des casques, des voitures blindées, parfois des gardes du corps pour éviter d’être enlevés, des assurances. Qui paie de telles dépenses ? Les médias, et cela est onéreux.
« Or, les médias qui produisent les contenus et qui envoient leurs journalistes risquer leur vie pour assurer une information fiable, pluraliste et complète, pour un coût de plus en plus élevé, ne sont pas ceux qui en tirent les bénéfices. Ce sont des plates-formes qui se servent sans payer. C’est comme si vous travailliez mais qu’une tierce personne récoltait sans vergogne et à l’œil le fruit de votre travail. Si du point de vue moral c’est injustifiable, du point de vue de la démocratie ça l’est encore plus.
Des médias qui estiment avoir subi pendant trop longtemps
« Combien d’amis ont cessé de « raconter » car leur média fermait ou ne pouvait plus payer. Jusqu’à ce qu’ils rangent leur stylo, posent leur appareil photo ou leur caméra, ils avaient partagé avec moi des peurs effroyables, terrés derrière un mur qui tremblait autant que nous sous l’impact des explosions, des joies indescriptibles quand nous arrivions au but, que nous allions raconter au monde la « vérité » que nous avions vue de nos propres yeux, des rencontres inouïes avec des seigneurs de guerre et leur cour d’hommes armés jusqu’aux dents qui tripotaient leur pistolet ou leur poignard en souriant pendant que nous interrogions leur chef, la poignante tristesse qui s’emparait de nous face à des civils hébétés pris au piège, des femmes protégeant maladroitement leurs enfants alors que les balles entaillaient le mur du réduit où elles avaient trouvé refuge.
« Les médias ont subi longtemps avant de réagir, s’en prenant aux conséquences plutôt qu’aux causes. Faute d’argent, on licencie les journalistes au point d’arriver parfois à la caricature : un journal sans journalistes ou presque.
« Désormais, ils veulent faire valoir leurs droits pour pouvoir continuer à informer, ils demandent que soient partagées les recettes commerciales avec les producteurs de ces contenus, qu’ils soient médias ou artistes. C’est ça, les droits voisins ».
La gratuité d’Internet n’en serait pas menacé
« Et bien sûr, il faut cesser de gober le mensonge colporté par Google et Facebook selon lequel la directive sur les droits voisins menace la gratuité d’Internet. Non. La gratuité existera sur Internet car les géants du Net, qui captent actuellement les contenus éditoriaux gratuitement et engrangent des recettes publicitaires de ce fait, peuvent rétribuer les médias sans faire payer les consommateurs.
« Difficile ? Impossible ? Pas du tout. Facebook a réalisé un bénéfice en 2017 de 16 milliards de dollars (13,8 milliards d’euros) et Google de 12,7 milliards de dollars (10,9 milliards d’euros). Il faut tout simplement qu’ils paient leur écot. Ainsi les médias continueront à vivre et eux participeront au pluralisme et à liberté de la presse auxquels ils se déclarent attachés.
« Je suis convaincu que les députés abusés par un lobbying mensonger ont désormais compris que la gratuité d’Internet n’est pas en cause. Il s’agit de la défense de la liberté de la presse, car si les journaux n’ont plus de journalistes, il n’y aura plus cette liberté à laquelle les députés, quelles que soient leurs étiquettes politiques, sont attachés ».
Un sujet qui ne fait cependant pas l'unanimité
Tandis que certains soutiennent cette initiative, d'autres estiment qu'il revient aux médias de réinventer ses modèles : « Le Droit existe pour faire respecter la Justice. Pas pour établir des rentes à travers la création arbitraire de droits créances »
Source : Le Parisien
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous des droits voisins ?
:fleche: Les GAFAM devraient-ils, selon vous, être taxés lorsqu'ils publient des extraits d'articles en ligne ?
:fleche: Les publications d'extraits contribuent-elles à faire baisser ou à faire augmenter le trafic des médias ?
:fleche: Lorsque vous lisez un extrait d'article sur Google News par exemple, vous rendez-vous sur le site pour le lire en entier ou bien vous en contentez-vous ?
:fleche: Partagez-vous l'opinion de ceux qui pensent qu'il revient aux médias de réinventer ses modèles ?
:fleche: Dans ce cas, quelles solutions pourraient-ils envisager ?
Voir aussi :
:fleche: Star Citizen : la Cour donne raison à l'éditeur qui a refusé de rembourser l'un des premiers investisseurs, le jeu a généré plus de 200 millions de $
:fleche: Mécontent de la presse, Elon Musk veux créer le site "Pravda" pour noter les articles et tracer la crédibilité des journalistes et des médias
:fleche: La dictature d'Apple News sur la presse en ligne : amateurisme, opacité et copinage ?
:fleche: Un organisme de presse décide de proposer à ses lecteurs d'accepter de miner de la cryptomonnaie Monero, s'ils ont activé un bloqueur de pub
la folie des ayant droits: il faut arreter les batailles d arriere garde
La presse ecrite traverse une crise, c est certain.
De la a tout mettre sur le dos d internet et d appeller a un systeme de censure automatique, il y a quand meme une marge.
Surtout qu il n est meme pas sur qu un tel systeme sauve leur jobs ...
Si les journaux ne veulent pas se faire pomper par google, il y a une solution assez simple : ne pas demande l indexation des pages (aka robots.txt)
Certainq journeaux avaient essayé. mais evidement leur nombre de visite avait chute et comme ils vivent de la pub c est pas terrible (je parle ici du journal complet. a part le canard enchaine, TOUS les journaux sont tributaire de la pub)
Si un systeme tel qu il le demande se met en place, on va surtout voir les ayant droits coller des proces non pas a google (complique et cher car ils ont les moyens de se payer des avocats) mais a des cibles plus faciles : particuliers, PME, ecoles.
En allemagne un photographe a reussit a faire condamner une ecole : son crime ?
avoir mit on line les travaux de ses eleves et une eleve avait utilise une photo dudit photographe ...