Une assurance au Japon prévoit de remplacer 34 de ses agents par un système intelligent
Une assurance au Japon prévoit de remplacer 34 de ses agents par un système intelligent
et espère ainsi augmenter sa productivité de 30 %
Fukoku Mutual Life Insurance, une entreprise japonaise d’assurances, veut augmenter la productivité de son entreprise de 30 % grâce à un projet mené en collaboration avec la filiale japonaise IBM Watson. Selon IBM, son intelligence artificielle baptisée du même nom est « une technologie cognitive qui peut penser comme un humain » et « peut analyser et interpréter les données comme les textes non structurés, les images, les audios et les vidéos ».
Fukoku évoque un système de codage automatique d'évaluation de certificats médicaux qui va s’appuyer sur Watson. Ce système sera donc chargé d’analyser les certificats médicaux et les recouper avec d’autres informations nécessaires comme les antécédents médicaux, la durée de séjour dans les hôpitaux, le nom des procédures chirurgicales.
En gros, voici les fonctions principales de ce système :
- reconnaître correctement le nom de la blessure ou de la maladie décrite dans le certificat médical ou un document similaire soumis au moment de la demande de prestations. Appuyer l'évaluation humaine en présentant le code pertinent ;
- les mots-clés correspondant aux raisons de paiement sont extraits des données décrites dans la colonne de progrès du certificat, le système doit juger le contexte avant et après et extraire automatiquement des informations de date telles que la date d'admission à l'hôpital, la date de la chirurgie, etc. Il met également en œuvre une fonction pour empêcher les oublis de paiement ;
- acquérir l’expérience et le savoir-faire d’un membre du personnel dans le département d’évaluation de paiement en apprenant l’historique des évaluations de paiement. Fukoku prévoit de confronter le résultat final de l’évaluation du système à la personne responsable pour en améliorer l’exactitude.
En plus de déterminer les montants de paiement, le système sera donc également en mesure de parcourir les contrats d’assurance des clients pour trouver des clauses de couverture spéciale (une mesure prévue pour empêcher les oublis de paiement). Les cas que l'IA a surveillés à Fukoku Mutual se chiffrent à environ 132 000 uniquement pour l'année 2015.
Le département d'évaluation des paiements de la société comptait 131 employés en mars 2015. Les décisions finales de paiement continueront à être prises en charge par le personnel humain mais l'introduction du système d'AI rendra la lecture des certificats médicaux et d'autres procédures plus efficaces.
Fukoku Mutual a déjà amorcé des réductions de personnel en préparation de l'installation du système. Au total, 34 personnes devraient être licenciées à la fin de mars 2017, principalement prises parmi 47 travailleurs ayant environ cinq ans d’ancienneté. La société envisage de laisser qu’un certain nombre de contrats arrivent à leur terme et n’envisage pas de les renouveler ou de chercher des remplacements.
L'entreprise d'assurance va dépenser environ 200 millions de yens (1,63 million d’euros) pour installer le système et la maintenance devrait coûter environ 15 millions de yens par an (122 000 euros). En se séparant de 34 employés, la mutuelle compte économiser environ 140 millions de yens par an (1,14 million d’euros).
Dai-ichi Life Insurance Co. utilise déjà un système basé sur Watson pour traiter les évaluations de paiement, mais avec des contrôles humains, et il semble qu'il n'y ait eu aucune réduction importante du personnel ou de remaniement à l'entreprise en raison de l'introduction de l'IA. Japan Post Insurance Co. cherche également à installer une IA basée sur Watson pour les mêmes tâches et devrait en être à la phase d’essai en mars 2017.
Nippon Life Insurance Co. a commencé ce mois-ci à utiliser un système d'IA pour analyser les meilleurs plans de couverture pour les clients individuels, basée sur les quelque 40 millions de contrats d'assurance détenus par ses différents vendeurs. Les résultats du système sont ensuite utilisés comme référence par les bureaux de vente.
Source : Communiqué de presse de Fukoku Mutual(traduction du japonais), Mainichi
France : des emplois dans le secteur bancaire seraient menacés par l’IA, d’après un syndicat
Emploi : l'intelligence artificielle suscite des craintes dans le secteur bancaire français
des emplois seraient menacés d’après un syndicat du secteur
Fin décembre, l’entreprise japonaise d’assurances Fukoku Mutual Life Insurance a annoncé son intention de supprimer 34 agents d'un effectif qui était de 131 personnes en mars 2015. L’entreprise veut en effet les remplacer par une intelligence artificielle (IA) afin d’augmenter sa productivité de 30 %, dit-elle. Et pour cela, elle compte sur Watson, le système d’intelligence artificielle d’IBM.
Cette nouvelle semble avoir suscité des craintes dans le secteur bancaire français où l’IA -- et le même IBM Watson -- a déjà fait ses premiers pas. En tant qu’assistant des conseillers, l’intelligence artificielle d’IBM permet aux banques de libérer les commerciaux d’une bonne partie de leurs tâches. Watson peut par exemple « échanger avec un client, que ce soit par mail, par chat ou en synthèse vocale », a expliqué le syndicat FO du Crédit Mutuel en avril dernier, à l'annonce de la signature d'un partenariat avec IBM pour utiliser son système d'intelligence artificielle Watson. Mais il peut « s'adapter et apprendre en fonction des réactions de l'utilisateur », en plus d’être capable d’analyser des données beaucoup plus vastes et de diverses natures.
Le Syndicat national de la banque et du crédit (SNB), deuxième organisation syndicale du secteur bancaire en France, a exprimé, lors d'une conférence de presse à la fin de la semaine dernière, son inquiétude au sujet d'une éventuelle substitution d'emplois dans le secteur par l'IA. D'après Régis Dos Santos, président du SNB, ces technologies qui émergent dans les établissements bancaires pour venir épauler les conseillers dans leurs tâches quotidiennes (réponses aux e-mails des clients, vérifications réglementaires, opérations de conformité, etc.), peuvent en effet finir par les écarter.
À propos du système IBM Watson adopté par le Crédit Mutuel, Dos Santos reconnait qu'il « permet certes de soulager les conseillers de tâches rébarbatives, mais ces systèmes sont tellement performants qu'on peut imaginer qu'ils gèrent demain une partie de la clientèle des banques seuls ». Autrement dit, ils pourraient supprimer le besoin de conseillers bancaires traditionnels. C’est ce que sous-entend le président du SNB lorsqu’il affirme que l’IA pourrait entrainer une augmentation brutale et rapide du chômage dans le secteur bancaire.
« Nous pensions que les effectifs des réseaux bancaires allaient décroître progressivement sur une période de cinq ou six années. Mais la rupture qui s'annonce risque d'être bien plus brutale et plus rapide. BNP Paribas, Société Générale, mais aussi les banques mutualistes (BPCE, Crédit Agricole ou le Crédit Mutuel) accélèrent leurs investissements dans le digital et ceux-ci pourraient devenir le prétexte de réductions d'emplois drastiques », dit-il.
Le président du SNB appelle donc les établissements bancaires à investir davantage dans la formation des conseillers. « Ils doivent faire les mêmes efforts pour former leur personnel que ceux qu'ils réalisent pour adapter leurs systèmes informatiques aux nouvelles technologies », suggère Régis Dos Santos. Pour lui, cela pourrait permettre de garantir l’employabilité des conseillers traditionnels aux côtés des systèmes d'intelligence artificielle dans le futur.
Sources : Cri d'alarme syndical sur l'emploi dans le secteur bancaire (Les Échos), Les banques passent à l'intelligence artificielle pour assister leurs conseillers (Les Échos)
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Voir aussi :
:fleche: Jason Furman, le conseiller d'Obama, estime que l'IA n'entraînera pas de chômage massif, là où beaucoup pensent le contraire, quel est votre avis ?
:fleche: L'automatisation des tâches ou l'automatisation des emplois ? Les robots vont-ils bientôt commencer à mettre l'homme au chômage ?
:fleche: L'IA pourrait faire disparaitre 47 % des emplois aux États-Unis durant les deux prochaines décennies et accentuer davantage l'inégalité des revenus