L'administration Obama propose des règles à respecter par les constructeurs de voitures autonomes
L'administration Obama propose des règles à respecter par les constructeurs de voitures autonomes,
qui ont le potentiel de sauver des milliers de vie
Dans une tribune parue dans le Pittsburgh Post-Gazette, le président américain Barack Obama s’est exprimé au sujet de la réglementation des voitures autonomes.
« Actuellement, trop de gens meurent sur nos routes - 35 200 rien qu’au courant de l’année dernière - et 94 % de ces cas proviennent des erreurs ou des choix des humains. Les véhicules automatisés ont le potentiel de sauver des dizaines de milliers de vie chaque année. Et maintenant, pour trop de citoyens seniors ainsi que des Américains ayant un handicap, conduire n’est pas une option. Les véhicules automatisés pourraient changer leur vie ».
Certaines entreprises technologiques et constructeurs automobiles traditionnels ont entrepris d’investir dans la voiture autonome. Uber a commencé ses tests à Pittsburgh, en Pennsylvanie, tandis que son rival Lyft travaille avec General Motors sur le développement d'un réseau de véhicules autonomes.
Mais les décès dans les accidents impliquant des voitures de Tesla Motors en Chine et en Floride ont soulevé des questions sur l'état de préparation de la technologie autonome. Dans le cas de la Floride, il a été confirmé que la technologie Autopilot de Tesla était activée, alors que dans l'incident Chine, Tesla a indiqué qu'il ne dispose pas de données suffisantes pour établir que la technologie était engagée. La société a depuis lors mis à jour la technologie Autopilot.
« Voilà pourquoi mon administration déploie de nouvelles règles autour des véhicules automatisés - orientations que les fabricants qui développent des voitures autonomes doivent suivre pour assurer notre sécurité. Et nous leur demandons de signer une liste de contrôle de sécurité axées sur 15 points qui montre non seulement au gouvernement, mais également à tous les Américains intéressés, comment ils les respectent.
Nous donnons également donner des orientations aux États sur la façon de réglementer judicieusement ces nouvelles technologies, de sorte que quand une voiture autonome va de l'Ohio à la Pennsylvanie, ses passagers puissent être sûrs que les autres véhicules seront déployés de façon aussi responsables et aussi sûre », a déclaré le président.
Néanmoins, il a reconnu que « la réglementation peut aller trop loin. Il arrive que le gouvernement s’y prenne mal lorsqu’il est confronté à une évolution rapide des technologies. Voilà pourquoi cette nouvelle politique est flexible et conçue pour évoluer en fonction des nouvelles avancées ».
« Le gouvernement et l'industrie ont la responsabilité de veiller à ce que (la perte de confiance du public dans le degré de sécurité des nouvelles technologies) n’arrive pas. Et ne vous méprenez pas : si une voiture autonome n’est pas sécurisée, nous avons le pouvoir de la faire sortir de la route. Nous ne manquerons pas de protéger la sécurité du public américain », a prévenu le président.
Bien que les entreprises ne sont pas tenues de suivre les orientations telles que définies par l’administration Obama (ces règles font appels au volontariat et n’ont pas de caractère coercitif), Anthony Foxx, le secrétaire du NHTSA (National Highway Transportation Safety Administration, l’agence fédérale américaine des États-Unis chargée de la sécurité routière et qui dépend donc du Département des Transports des États-Unis), a indiqué qu’il pense que les entreprises vont s’y soumettre : « il va de leur intérêt de se soumettre aux règles rigoureuses que nous établissons ici » pour gagner la confiance à la fois des régulateurs et du public, a-t-il estimé.
L’agence a accepté de répondre sur un délai de six mois aux demandes d’exemptions des normes existantes pour les véhicules autonomes. Historiquement, ces réponses peuvent prendre des années. « En règle générale, nous aimerions dire une voiture doit répondre à la norme “ X ” d'une certaine façon. Nous reconnaissons qu'il y va y avoir différents types d'innovation qui nous seront proposés, et nous avons l'intention d'évaluer chacune en ses propres termes », a expliqué Foxx.
De plus, l’agence a déclaré qu'elle permettrait d'accélérer à 60 jours les demandes d'interprétation des règlements et des lois existantes telles qu'elles sont applicables aux véhicules autonomes.
Pour Bryant Walker Smith, un ancien ingénieur de transport qui enseigne le droit des transports et de la technologie à l'Université de Caroline du Sud, l'attitude de l'agence est encourageante dans le sens où elle veut être plus rapide et plus flexible.
« Nous reconnaissons être loin de la ligne d’arrivée concernant la réglementation des véhicules autonomes. Mais nous espérons que ce framework va tenir et évoluer sur le long terme », a espéré Foxx.
Source : Tribune Barack Obama, CBS News
La politique fédérale sur les véhicules autonomes est finalement disponible en consultation publique
La politique fédérale sur les véhicules autonomes est disponible,
certains acteurs ne se montrent pas enthousiastes à l'idée de partager des données
Par le biais de la NHTSA (National Highway Transportation Safety Administration, l’agence fédérale américaine des États-Unis chargée de la sécurité routière qui est sous la responsabilité du Département des Transports des États-Unis), le gouvernement fédéral a publié ses premières recommandations concernant les voitures autonomes. Le nouveau document comprend à la fois un guide de performance (par opposition à une réglementation) pour les véhicules automatisés ainsi qu'un modèle de politique qui pourrait être suivis par les États. Comme cela est souvent le cas avec les nouvelles politiques du gouvernement fédéral, le document est ouvert aux commentaires du public pour les 60 prochains jours.
Notons que la NHTSA a préféré adopter les définitions de la SAE International (anciennement Society of Automotive Engineers) pour les niveaux d'automatisation. Rappelons que cette organisation, qui compte plus de 84 000 membres dont des ingénieurs, des chefs d'entreprise, des professeurs et des étudiants de plus de 97 pays, a pour vocation d’échanger des informations et des idées pour tout ce qui concerne l'ingénierie des véhicules, par exemple dans le domaine de l'automobile ou dans celui de l'aéronautique.
Le document va se référer aux six niveaux d’automatisation de la SAE, notamment :
- Automatisation de niveau 0 : le conducteur fait tout, aucune fonction n’est automatisée ;
- Automatisation de niveau 1 : le conducteur à toujours le contrôle du véhicule mais un système automatisé peut quelquefois l’assister sur certaines tâches de conduite ;
- Automatisation de niveau 2 : un véhicule disposant d’un système automatisé peut diriger certaines tâches de conduite, tandis que le chauffeur continue de surveiller l’environnement de conduite et effectue le reste des tâches de conduite ;
- Automatisation de niveau 3 : un système automatisé peut effectuer à la fois certaines tâches de conduite et surveiller l’environnement de conduite dans certains cas, mais le chauffeur humain doit être près à reprendre le contrôle à la demande du système ;
- Automatisation de niveau 4 : un système automatisé peut conduire et surveiller l’environnement de conduite, l'humain n'a pas besoin de reprendre le contrôle, mais le système automatisé ne peut fonctionner que dans certains milieux et dans certaines conditions ;
- Automatisation de niveau 5 : le système automatisé peut conduire dans les mêmes conditions qu’un conducteur humain.
Le document comprend également une liste de 15 domaines sur lesquelles les constructeurs sont invités à se conformer. Il s’agit entre autres des données d’enregistrement (et la capacité de les partager), les garanties de confidentialité adéquates, la cybersécurité, les interfaces homme-machine, la sécurité du système, etc.
Les constructeurs de véhicules autonomes devront également documenter la compétence comportementale de leurs systèmes pour un large éventail de conditions de conduite normales. En plus de cela, ces entreprises devront suivre les capacités d'évitement de collision et être près à retirer le véhicule en cas d’un dysfonctionnement du système. La NHTSA aborde également la nécessité des mises à jour software et hardware.
En gros, dans ce document de 114 pages, les constructeurs et entreprises technologiques sont invités à partager une grosse quantité de données avec le gouvernement sur des aspects comme la sécurité. Les réactions de l’industrie n’ont pas été unanimes : même si la plupart a été ravi de voir une telles initiatives, certains acteurs ont décidé de garder leurs commentaires en réserve pour pouvoir élaborer une réponse adéquate qu’ils vont publier dans le délai de 60 jours qui est imparti au public.
« Nous saluons les régulateurs pour avoir cherché à mettre en œuvre une approche flexible qui encourage le développement de l'évolution rapide des innovations en matière de sécurité afin de profiter de ces avantages rapidement », a déclaré l'Intelligent Coalition Car, un groupe d’actionnaires basé à Washington DC qui comprend des constructeurs automobiles, des entreprises technologiques ainsi que des entreprises de communications. « Nous savons qu'il y a encore beaucoup de discussions à venir sur des questions telles que le comportement du conducteur, le spectre, la vie privée et l'utilisation des données, et l'harmonisation de la réglementation. La ICC et nos membres nous réjouissons de continuer à travailler avec les organismes de réglementation pour apporter les avantages sociétaux des véhicules automatisés à nos routes »..
David Strickland, l'avocat général de la Coalition Self-Driving for Safer Streets, qui représente Google, Uber, Ford, Lyft et Volvo, a refusé de faire un commentaire sur les exigences en matière de partage de données, en disant que son groupe présenterait une réponse détaillée à un moment au cours de la période de 60 jours pendant laquelle le public peut faire des commentaires. D’une manière générale, il a déclaré que « les données vont être extrêmement importantes durant ce processus ». « Il y a des données de la concurrence, il y a des informations commerciales confidentielles, il y a un certain nombre d'aspects qui doivent être respectés. Mais d'autre part, la sécurité est la priorité numéro un », a-t-il continué.
Source : guide proposé par la NHTSA
Voir aussi :
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