Procès Itanium : HP Enterprise réclame 3 milliards USD à Oracle
Après sa défaite contre Google, Oracle doit répondre à des poursuites judiciaires intentées par HP Enterprise
qui réclame 3 milliards de dollars US
Google se repose actuellement en respirant l’air frais de sa dernière victoire contre Oracle autour des API Java dans Android. Mais pour la firme de Larry Ellison, il s’agit décidément d’une période assez mouvementée. Oracle doit retourner devant les tribunaux, mais cette fois en tant que défendeur, une position bien moins agréable que celle dans laquelle la firme se trouvait dans le procès contre Google.
L’éditeur de systèmes de gestion de bases de données doit en effet répondre à des poursuites judiciaires de HP Enterprise qui réclame une somme de trois milliards de dollars à Oracle. Il s’agit de la suite d’une vieille affaire qui a opposé Oracle et HP : le cas des puces Itanium.
Lancées pour la première fois en 2001 par Intel, les puces Itanium ont été abandonnées tour à tour par des entreprises telles que Microsoft et Red Hat, estimant que l’architecture Itanium était en fin de vie. Les constructeurs de serveurs tels que DELL et IBM qui avaient commencé à livrer des produits basés sur ces puces se sont également rétractés. Cela annonçait donc un mauvais vent pour HP, utilisateur principal des puces Itanium, avant qu’un horizon plus radieux commence à se dessiner avec un accord signé avec Oracle en 2010.
Dans cet accord, la firme de Larry Ellison s’est engagée à livrer ses produits pour les plateformes serveur de HP basées sur les puces Itanium, jusqu’à ce que le fabricant de PC abandonne le support de ces puces. Cela devait donc permettre à HP de maintenir son business, mais peu de temps après, Oracle a fini par annoncer la fin du support de ses produits basés sur la puce Itanium, estimant que HP planifiait de les abandonner.
HP, qui depuis lors a été divisé en deux entreprises (HP et HP Enterprise) a donc porté l’affaire en justice, avant qu’un juge tranche en sa faveur en 2012. Quatre ans après, le moment est venu de réclamer les dommages et intérêts.
Le juge qui a rendu le verdict en 2012 a demandé à Oracle de continuer à fournir le support des plateformes de HP basées sur les puces Itanium comme convenu dans le contrat ; c’est ce que le géant des SGBD semble avoir fait d’ailleurs. Mais la question des dommages et intérêts à payer devrait être discutée ultérieurement. À ce sujet, HP Enterprise estime que la simple annonce d’Oracle d’abandonner le support des produits basés sur la puce Itanium et la traiter de technologie en déclin a été fatale pour son activité. La société veut donc qu’Oracle en paie les frais.
« Oracle doit être tenu responsable de ses actions, qui ont causé des milliards de dollars de dommages et intérêts à HP et une incertitude significative pour nos clients », a déclaré Hewlett Packard Enterprise dans un récent communiqué. HP estime que le manquement d’Oracle vis-à-vis du contrat qui les liait a eu des dommages importants sur la vente de ses PC, lesquels dommages sont évalués à trois milliards de dollars US.
Dans une déclaration avant l’ouverture du procès à la Cour supérieure de Californie à San Jose, un représentant de HP a qualifié la rupture de contrat d’Oracle d'un acte de « mauvaise foi », inspiré par la volonté du géant des SGBD de rediriger les revenus de hardware de HP vers Sun Microsystems. Encore une fois, Sun Microsystems est évoqué dans l’affaire. Mais ce qu’il faut comprendre par la déclaration du représentant de HP, c’est qu’avec l’acquisition de Sun dans la même période, Oracle passait du statut de partenaire de HP à celui de concurrent. La décision de mettre fin au support des produits HP basés sur les puces Itanium serait donc motivée par des intérêts commerciaux.
Malgré son abandon par plusieurs entreprises de la technologie, les avocats de HP considèrent que les puces Itanium étaient en évolution et très rentables. Ils affirment également qu’elles gagnaient encore des parts de marché, avant que l’annonce d’Oracle vienne changer la donne.
Du côté d’Oracle, on estime que la technologie était en fin de vie. De ce fait, la firme de Larry Ellison trouve « surprenant » la somme que réclame HP. Pour Oracle, HP réclame 3 milliards « en raison d'un communiqué de presse qui a dit la vérité ». Et d’ajouter : « Mais la technologie ne meurt pas à cause d’un communiqué de presse, elle meurt parce que de meilleures technologies la laissent derrière. »
Source : USA TODAY
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Procès sur les puces Itanium : Oracle condamné à verser 3 milliards $ à HP Enterprise
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comme dommages et intérêts pour violation de contrat
Cinq années après le début de la bataille judiciaire entre Oracle et HP, le géant des bases de données vient d’être condamné par la Cour supérieure de Californie, à San Jose, à verser un montant de 3 milliards de dollars US en dommages et intérêts à HP Enterprise. Ce procès trouve son origine dans le déclin des puces Itanium d’Intel qui étaient principalement utilisées par HP et le contrat signé par Hewlett Packard avec Oracle.
Les puces Itanium ont été abandonnées tour à tour par des entreprises telles que Microsoft et Red Hat, estimant que l’architecture Itanium était en fin de vie. Les constructeurs de serveurs tels que DELL et IBM qui avaient commencé à livrer des produits basés sur ces puces se sont également rétractés. Cela annonçait donc une mauvaise saison pour HP, utilisateur principal de ces puces.
Un soulagement est venu de la part d’Oracle qui a signé un accord avec Hewlett Packard pour développer des logiciels pour les plateformes serveur de HP basées sur la puce Itanium. Cela devrait donc permettre à HP de continuer à réaliser des profits malgré le manque de succès connu par la puce d’Intel. Cela datait de 2010, mais peu de temps après, Oracle, la firme de Larry Ellison a rompu le contrat, estimant que la puce Itanium était en fin de vie et que HP planifiait de l’abandonner.
HP, qui a maintenant été divisé en deux entreprises (HP et HP Enterprise) a donc porté l’affaire en justice avant qu’un juge tranche en sa faveur en 2012. Oracle a donc été sommé par le tribunal de continuer à développer ses produits pour les puces Itanium, ce que la société a d’ailleurs fait. Mais pour HP Enterprise, le dommage était déjà fait à partir du moment où Oracle a décidé d’abandonner les puces Itanium. La société estime donc qu’Oracle doit en payer les frais. « Oracle doit être tenu responsable de ses actions, qui ont causé des milliards de dollars de dommages à HP et une incertitude significative pour nos clients », a déclaré Hewlett Packard Enterprise dans un communiqué, il y a un mois.
En fin mai 2016, juste après la défaite d’Oracle contre Google, HP Enterprise a donc saisi le tribunal pour réclamer des dommages et intérêts à hauteur de 3 milliards de dollars US, une estimation du préjudice subi à cause de la violation de contrat par Oracle.
Le jeudi 30 juin, après des délibérations de moins de cinq heures, les jurés de la Cour de San Jose ont de manière unanime conclu que « la décision d'Oracle de rompre un accord pour développer des logiciels pour la puce Itanium a impacté le chiffre d’affaires de HP », rapporte le quotidien Bloomberg. Oracle a donc été condamné à verser les trois milliards réclamés par Hewlett Packard Enterprise.
Jusqu’à présent, Oracle défend encore qu’elle n’avait aucune obligation de développer des produits pour les puces Itanium indéfiniment. La firme de Larry Ellison ne compte donc pas se plier à cette décision et a annoncé qu’elle fera appel à une instance supérieure.
En moins de deux mois, il s’agit de la deuxième décision de justice en défaveur d’Oracle, avec sa défaite face à Google. La différence est que dans ce dernier procès, Oracle se trouve dans la position de défendeur et aurait certainement beaucoup plus à perdre si cette décision est confirmée.
Source : Bloomberg
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