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La France insoumise revient à la charge avec un autre amendement qui vise à bloquer le déploiement de Starlink
La France insoumise revient à la charge avec un autre amendement qui vise à bloquer le déploiement de Starlink en France,
l’amendement serait le même que celui qui a été rejeté
Au début du mois de mars, les députés du groupe parlementaire La France insoumise (LFI) ont soumis un amendement dans le cadre du projet de loi portant sur la lutte contre le dérèglement climatique et le renforcement de la résilience face à ses effets. L’objectif de cette démarche était de faire barrage aux autorisations accordées à l’entreprise Starlink et qui lui permettent de fournir des services d’accès à internet haut débit par satellite aux résidents français. Dans sa requête, le groupe parlementaire La France insoumise a demandé la mise en place d’un moratoire d’au moins un an pour mener une consultation nationale auprès des Français afin de demander leur avis sur le sujet. En cas de rejet de Starlink par les Français, le fournisseur d’accès internet devrait en principe faire une croix sur le marché français. Après sa présentation, l’amendement porté par LFI a été déclaré irrecevable en application de l’article 98 du règlement de l’Assemblée nationale, ce qui n’a même pas permis un examen en commission. Aucunement découragés par ce premier échec et voyant approcher la date du 29 mars, date à partir de laquelle l’examen du projet de loi visant à réduire les émissions nationales de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici 2030 doit débuter en séance publique, les députés de La France insoumise viennent à nouveau de déposer un amendement pour faire passer leur projet d’interdire le déploiement de l’offre de Starlink sur le territoire français.
Le fait le plus marquant est que ce second amendement se trouve être le même que celui qui avait été déposé au début du mois et qui a fait l’objet d’un rejet auprès de l’Assemblée nationale. Il ne serait donc pas étonnant qu’il soit à nouveau rejeté par l’institution.
Comme arguments mis en avant pour justifier sa démarche contre Starlink, le groupe parlementaire LFI pointe du doigt les problèmes suivants :
- le fait que la constellation de satellites évolue en orbite terrestre basse (jusqu’à environ 2000 kilomètres d’altitude) engendre une pollution lumineuse. Cela participe à une « remise en cause du droit à l’obscurité », soutiennent les élus ;
- Avec son programme Starlink, SpaceX compte lancer 42 000 satellites en orbite terrestre basse. À force de charger l’orbite basse, la probabilité d’une collision entre deux satellites augmente, relève LFI. Pour corroborer les arguments de LFI, Starlink a failli être impliqué dans un choc avec un satellite européen, à cause d’un bogue. Pour éviter la collision, le satellite européen a dû manœuvrer ;
- enfin, un dernier point décrié également par le monde de l’astronomie, c’est la gêne lumineuse engendrée par les satellites lors des observations spatiales. Au-delà des députés de LFI, plusieurs astronomes ont déjà dénoncé ces traînées de lumière des satellites de Starlink qui empêchent l’observation du cosmos.
À ces maux, d’autres personnes ajoutent également les déchets spatiaux causés par les satellites qui pourraient mal fonctionner et ne plus pouvoir être désorbités et ramenés sur terre. Déjà en 2020, sur 775 satellites de Starlink qui ont été lancés, environ 3 % d’entre eux pourraient avoir échoué, selon les données recueillies par Jonathan McDowell, un astronome du Centre d’astrophysique de Harvard-Smithsonian. Dans pareil cas, ces satellites incontrôlés pourraient représenter un danger pour les autres satellites, et même pour les astronautes qui gravitent autour de la Terre.
Si certains problèmes rapportés par LFI méritent une attention particulière, plusieurs Français soulignent qu’ils sont sans mettre dans la balance les avantages qu’apportent ces satellites. En effet, avec le programme de Starlink, les personnes retranchées dans certaines régions et qui n’ont pas accès à la fibre optique et donc ne bénéficient pas d’internet à très haut débit pourraient ne plus attendre le déploiement de la fibre optique, mais simplement souscrire à cette offre afin de bénéficier d’internet à très haut débit. Cela permettra d’accélérer le taux de couverture d’internet à très haut débit en France.
À côté de cet avantage, d’autres utilisateurs font remarquer, par rapport au projet de LFI d’interdire l’internet par satellites d’Elon Musk, que l’espace extra-atmosphérique n’est pas réservé à un pays. Chercher donc à faire adopter une loi pour obliger les satellites de Starlink à contourner la France pour éviter les désagréments relevés par les députés de la LFI serait donc une entreprise inutile. Et même si par un coup de magie le groupe de députés obtenait une interdiction de survol, des internautes se demandent comment obliger les satellites à ne pas survoler la France. Comme solution à cette problématique, un internaute propose ironiquement d’étendre la frontière française jusqu’à 2000 km d’altitude et fermer celle-ci. Ainsi les satellites non autorisés qui survolent la France seraient dans l’obligation légale de la contourner. Et si les satellites réussissaient à traverser cette frontière extra-atmosphérique, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur de France, les reconduira à la frontière, soutient un autre internaute. Enfin, plus sérieusement, concernant les déchets spatiaux que pourraient laisser les satellites devenus incontrôlables, des intervenants rassurent qu’étant donné qu’ils sont positionnés en orbite basse, le nettoyage se fera tout seul en cinq ans.
Source : Assemblée nationale française
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