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Poutine signe le décret d'interdiction des ventes d'appareils sans applis conçues par des entreprises locales
Les téléphones et PC vendus en Russie devront être préinstallés avec des applications russes,
Pour protéger les intérêts des entreprises locales de l’Internet
La loi russe sur les droits des consommateurs est en voie de modification. Si ce changement est effectif, ce qui est fort probable, les téléphones, PC et tout autre équipement similaire vendu en Russie devront être préinstallés avec des applications russes. Selon les législateurs russes, qui y travaillent, le projet de loi protégera les entreprises russes de l’Internet contre les abus des entreprises de technologie de l’étranger. Selon la note explicative de la nouvelle loi, cette initiative fournit aux entreprises nationales des mécanismes juridiques pour promouvoir leurs propres applications auprès des utilisateurs russes. Les contrevenants à la nouvelle loi seront passibles d’une amende de plus de 3 000 dollars.
En effet, selon un communiqué de presse du Parlement russe, la Duma d’Etat est en train de débattre d'un projet de loi qui obligera tous les équipements électroniques vendus en Russie à être livrés préinstallés avec des applications d'entreprises technologiques russes. La liste des appareils électroniques qui devront être conformes à cette nouvelle loi sera déterminée et publiée à une date ultérieure par le gouvernement de la Fédération de Russie, si le projet de loi est approuvé. À titre d’exemple, les auteurs du projet de loi citent les smartphones, les ordinateurs et les téléviseurs dotés de la fonction Smart TV. Sauf les appareils qui n'exécutent pas un système d'exploitation complexe ou un logiciel personnalisé échapperont à la nouvelle mesure.
Selon les législateurs, « le projet de loi protégera les intérêts des entreprises russes de l'Internet et permettra de réduire les abus par les grandes entreprises étrangères, travaillant dans le domaine des technologies de l'information ». Le gouvernement publiera également, pour chaque type d'appareil soumis à la loi, une liste des logiciels russes que les fournisseurs d'équipement devront inclure sur les appareils vendus en Russie. D’après le projet de loi, les fournisseurs de ces équipements qui ne se conformeront pas à la loi seront passibles d'amendes allant jusqu'à 200 000 roubles (environ 3 100 dollars) et d'une interdiction éventuelle, à la suite d'infractions répétées.
Le projet de loi, qui a déjà fait l'objet d'un premier vote à la Chambre basse du Parlement russe, doit recueillir deux autres votes à la Chambre basse et un vote à la Chambre haute pour être approuvé et parvenir au bureau du président Poutine. On s'attend à ce que le projet de loi soit adopté lors des trois prochains votes comme d’autres précédents projets de loi qui touchent l’Internet. Le nouveau projet de loi a, par ailleurs, déjà obtenu l'appui de tous les principaux partis politiques russes. Si le projet de loi est approuvé, il entrera en vigueur le 1er juillet 2020, en tant que modification de la loi russe sur les droits des consommateurs. Il faut noter que le projet de loi, qui va contraindre les fournisseurs d’appareils électroniques à préinstaller des logiciels russes sur leurs appareils intelligents, a été adopté en première lecture par la Chambre basse de la Douma d'État, d’après le parlement.
Cependant, les Russes sont partagés sur la nouvelle loi. Alors que certains voient la décision du gouvernement russe comme un pas vers la protection de la scène technologique locale, beaucoup y voient un pas de plus vers un état de surveillance totale. Ces derniers craignent que les applications qui seront sélectionnées par le gouvernement lui-même et forcées à être préinstallées sur leurs appareils puissent être utilisées pour fournir aux autorités russes un accès facile à leurs données privées, et même aux communications chiffrées.
Le gouvernement russe n’est pas à son coup d’essai d’invention dans le domaine technologie
Le président Poutine a signé en mai dernier la loi Runet qui permet de couper l'Internet russe du reste du monde. Le vote de la loi controversée par les députés russes a eu lieu en deuxième lecture le 11 avril 2019. Elle a fait l’objet d’adoption à 320 voix pour et 15 contre. L'objectif déclaré de la loi est de maintenir la stabilité de l'Internet russe et des services qui le gèrent, au cas où des agresseurs étrangers tentent de le couper de l'ensemble du globe.
Vladimir Poutine a aussi présenté cette initiative comme une réponse défensive à la nouvelle cyberstratégie de l’administration Trump. En effet, à mi-parcours du mois d’août l’année dernière, le président américain a signé un décret qui assouplit des contraintes quant à la possibilité pour les États-Unis de déployer des armes cybernétiques contre des adversaires dans le monde. Un responsable de l’administration Trump avait décrit lesdites mesures comme un « pas offensif » destiné à soutenir les opérations militaires des USA, à dissuader l'influence électorale étrangère et à contrecarrer le vol de propriété intellectuelle en faisant face à de telles menaces avec une réponse plus énergique.
En février, un test de déconnexion planifié du nouveau système, qui consisterait à vérifier que la transmission des données entre les citoyens russes et les organisations russes reste à l'intérieur du pays plutôt que d'être acheminée à l'étranger, a eu lieu. Il a été prévu par les autorités russes et les principaux fournisseurs d'accès à Internet, avec l’accord des différents acteurs afin de recueillir des informations et de fournir des commentaires et des modifications au projet de loi.
Mais la loi souveraine «Runet» n’est pas aussi populaire parmi les citoyens russes, dont seulement 23 % se sont montré en faveur du projet de loi, selon un sondage. En effet, l’une des idées de base derrière le projet de loi, c’est maintenir les données russes sur le sol russe. À cette fin, la Russie devra créer son propre système de noms de domaine (DNS) et les fournisseurs de services Internet devront installer un équipement spécial, fourni et payé par l'État. Cet équipement permet à l'autorité de régulation des communications, Roskomnadzor, de diriger le trafic via les points d'échange russes uniquement, à des moments où la Runet est considérée comme menacée.
Cette approche centralisée offrira également à Roskomnadzor un moyen plus facile de bloquer les contenus indésirables, plutôt que de devoir obliger les fournisseurs de services Internet à se conformer à sa liste noire sans cesse croissante. Mais des groupes de défense des droits ont prévenu que la manœuvre du gouvernement russe vise beaucoup plus les critiques du Kremlin que des adversaires internationaux. La loi devrait entrer en vigueur ce mois-ci.
En mars dernier, le président russe Vladimir Poutine a signé un ensemble de projets de loi controversés qui criminalisent le mépris de l'État et la diffusion en ligne de fausses informations. En vertu de ces nouvelles dispositions, les individus peuvent être condamnés à des amendes et à une peine d'emprisonnement s'ils publient en ligne des documents dénotant un manque de respect flagrant pour la société, l'État, les symboles officiels de la Fédération de Russie, la Constitution de la Fédération de Russie et les organes exerçant le pouvoir de l'État.
Bien que les projets de loi aient été adoptés en très grande majorité par les deux chambres du parlement russe, ils ont également été critiqués par certains législateurs parce qu'ils trouvent qu'ils étouffent la liberté d'expression. Ces mesures ont aussi provoqué des réactions et plus de 100 journalistes ainsi que des personnalités publiques, dont la militante des droits de l'homme Zoya Svetova et l'écrivain populaire Lyudmila Ulitskaya, qui ont signé une pétition contre la loi, qu'ils qualifient de censure directe.
Le nouveau projet de loi en cours d’adoption est aussi contesté par une partie des Russes qui craignent que les applications sur mesure du gouvernement russe puissent être des portes dérobées pour permettre aux autorités de contrôler leur vie privée.
Sources : Parlement russe, Projet de loi
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous du nouveau projet de loi russe ?
:fleche: Le gouvernement veut installer les applications de fabrication russe sur tous les appareils intelligents vendus en Russie pour protéger les intérêts des entreprises locales d’Internet. Quel commentaire en faites-vous ?
:fleche: Le gouvernement devrait-il installer ses propres applications sur les périphériques des utilisateurs ?
Lire aussi
:fleche: Vladimir Poutine signe des projets de loi controversés sur la censure d'Internet, pénalisant le mépris de l'État et la diffusion de fake news
:fleche: Poutine signe la loi Runet qui permet de couper l'internet russe du reste du monde, elle entrera en vigueur en novembre
:fleche: La Russie ordonne aux principaux fournisseurs de VPN de bloquer les sites interdits, continuant sa restriction de l'accès au contenu jugé inacceptable
:fleche: La Russie pourrait agir contre Google ou Alphabet pour défendre les intérêts de ses médias, après le discours tenu par le Président d'Alphabet
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La Russie veut interdire les ventes de smartphones et PC livrés sans applications conçues par des locaux
La Russie veut interdire les ventes de smartphones et ordinateurs livrés sans applications conçues par des entreprises locales
Au travers d’un projet de loi adopté par la Douma
La Douma ou chambre basse du Parlement russe a adopté en troisième et dernière lecture un projet de loi qui impose l'installation obligatoire de logiciels conçus par des entreprises locales sur les appareils électroniques vendus en Russie. Les applications conçues par des locaux devront être proposées en même temps que celles d’entreprises étrangères.
Une note explicative adossée au projet de loi mentionne les smartphones, les ordinateurs et les téléviseurs connectés parmi les appareils sur lesquels les logiciels mis sur pied par des entreprises locales doivent être installés. Seuls les appareils qui n'exécutent pas un système d'exploitation complexe ou un logiciel personnalisé devraient échapper à la nouvelle mesure.
D’après la notice explicative, le projet de loi vise à protéger les intérêts des entreprises russes de l'Internet et à réduire le nombre d'abus par les grandes entreprises étrangères du domaine des technologies de l'information. Il fournit aux entreprises nationales des mécanismes juridiques pour promouvoir leurs propres applications auprès des utilisateurs russes. Le projet de loi prévoit des sanctions et les fournisseurs d’équipements qui ne s’y conformeront pas seront passibles d'amendes allant jusqu'à 200 000 roubles (environ 3100 dollars) et d'une interdiction éventuelle, à la suite d'infractions répétées.
Le projet de loi n'a pas encore été approuvé par le Conseil de la Fédération ou la Chambre haute du Parlement. C’est l’avant-dernière étape avant qu’une promulgation par le président russe Vladimir Poutine n’ait lieu. On s’attend toutefois à ce que ce dernier atteigne l’étape finale puisqu’il bénéficie de l’appui des principaux partis politiques russes. En cas de promulgation, il entrera en vigueur le 1er juillet 2020 en tant qu’amendement de la loi russe sur les droits des consommateurs.
En Russie, l’éventualité de la promulgation de ce projet de loi divise. En effet, il y a des craintes de voir certaines firmes étrangères se retirer du marché russe, mais celle qui revient dans la plupart des interventions est liée à la surveillance. Le gouvernement va publier une liste d’appareils concernés et d’applications fabriquées en Russie à préinstaller. Des observateurs y voient un moyen d’introduire des portes dérobées.
Le gouvernement russe multiplie les manœuvres pour garder la main sur son espace cybernétique. À mi-parcours de l’année qui s’achève, le président Poutine a signé la loi Runet qui permet de couper l’Internet russe du reste du monde. Le vote de la loi controversée par les députés russes a eu lieu en deuxième lecture le 11 avril 2019. Elle a fait l’objet d’adoption à 320 voix pour et 15 contre. L'objectif déclaré de la loi est de maintenir la stabilité de l'Internet russe et des services qui le gèrent, au cas où des agresseurs étrangers tentent de le couper de l'ensemble du globe.
D’après Vladimir Poutine, cette initiative est aussi une réponse défensive à la nouvelle cyberstratégie de l’administration Trump. En effet, en août 2018, le président américain a signé un décret qui assouplit des contraintes quant à la possibilité pour les États-Unis de déployer des armes cybernétiques contre des adversaires dans le monde. Un responsable de l’administration Trump avait décrit lesdites mesures comme un « pas offensif » destiné à soutenir les opérations militaires des USA, à dissuader l'influence électorale étrangère et à contrecarrer le vol de propriété intellectuelle en faisant face à de telles menaces avec une réponse plus énergique.
Mais la loi souveraine « Runet » n’est pas populaire parmi les citoyens russes dont seulement 23 % se sont montrés en faveur de la loi selon une enquête. En effet, l’une des idées de base derrière le projet de loi, c’est maintenir les données russes sur le sol russe. À cette fin, la Russie doit s’appuyer sur son propre système de noms de domaine (DNS) et les fournisseurs de services Internet devront installer un équipement spécial, fourni et payé par l'État. Mais, la manœuvre est considérée par certains comme rétrograde.
Source : BBC
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous de cet ensemble de mesures du gouvernement russe ?
:fleche: Le contexte actuel en matière de cybersécurité justifie-t-il un tel positionnement ?
Voir aussi :
:fleche: Vladimir Poutine signe des projets de loi controversés sur la censure d'Internet, pénalisant le mépris de l'État et la diffusion de fake news
:fleche: Poutine signe la loi Runet qui permet de couper l'internet russe du reste du monde, elle entrera en vigueur en novembre
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:fleche: La Russie pourrait agir contre Google ou Alphabet pour défendre les intérêts de ses médias, après le discours tenu par le Président d'Alphabet
On devrait en prendre de la graine
Et oui c'est un fait, les américains contrôlent l'informatique, et donc le monde. Il leur suffit d'envoyer une mise à jour de Google Microsoft ou Apple pour mettre un pays à genou en quelques heures. Les russes l'ont compris et prennent les mesure courageuses qui s'imposent. J'espère que l'union européenne fera de même très vite.
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Poutine signe le décret d'interdiction des ventes d'appareils sans applis conçues par des entreprises locales
Poutine signe le décret d'interdiction des ventes de smartphones et ordinateurs livrés sans applications conçues par des entreprises locales
Il entre en vigueur en juillet 2020
Alors que le mois de novembre s’achevait, la Douma ou chambre basse du Parlement russe a adopté en troisième et dernière lecture un projet de loi qui impose l'installation obligatoire de logiciels conçus par des entreprises locales sur les appareils électroniques vendus en Russie.
Le projet de loi ne veut pas dire « plus d’applications conçues par des entreprises étrangères », mais que les applications conçues par des locaux doivent être proposées en même temps que celles d’entreprises étrangères. Téléphones intelligents, ordinateurs et téléviseurs connectés font partie des appareils que la note explicative adossée au projet de loi mentionne comme ceux sur lesquels les logiciels mis sur pied par des entreprises locales doivent être installés. Seuls les appareils qui n'exécutent pas un système d'exploitation complexe ou un logiciel personnalisé devraient échapper à la nouvelle mesure.
Le projet de loi vise à protéger les intérêts des entreprises russes de l'Internet et à réduire le nombre d'abus par les grandes entreprises étrangères du domaine des technologies de l'information. Il fournit aux entreprises nationales des mécanismes juridiques pour promouvoir leurs propres applications auprès des utilisateurs russes. Le projet de loi prévoit des sanctions et les fournisseurs d’équipements qui ne s’y conformeront pas seront passibles d'amendes allant jusqu'à 200 000 roubles (environ 3100 dollars) et d'une interdiction éventuelle à la suite d'infractions répétées.
D’après ce que rapporte Reuters, le texte est passé de projet à loi il y a peu. Il a dépassé l’avant-dernière étape du processus : le Conseil de la Fédération ou la Chambre haute du Parlement. Vladimir Poutine a ensuite promulgué le texte lundi dernier.
La loi entre en vigueur le 1er juillet 2020 en tant qu’amendement du texte relatif aux droits des consommateurs. Seulement, la future entrée en vigueur de la loi divise. En effet, l’une des craintes les plus formulées par les observateurs est celle liée à la surveillance de masse. Le gouvernement va publier une liste d’appareils concernés et d’applications fabriquées en Russie à préinstaller et ils y voient un moyen d’introduire des portes dérobées.
Le gouvernement russe multiplie les manœuvres pour garder la main sur son espace cybernétique. À mi-parcours de l’année qui s’achève, le président Poutine a signé la loi Runet qui permet de couper l’Internet russe du reste du monde. Le vote de la loi controversée par les députés russes a eu lieu en deuxième lecture le 11 avril 2019. Elle a fait l’objet d’adoption à 320 voix pour et 15 contre. L'objectif déclaré de la loi est de maintenir la stabilité de l'Internet russe et des services qui le gèrent, au cas où des agresseurs étrangers tentent de le couper de l'ensemble du globe.
Vladimir Poutine positionne cette initiative comme une réponse défensive à la nouvelle cyberstratégie de l’administration Trump. Il faut en effet noter qu’en août 2018, le président américain a signé un décret qui assouplit des contraintes quant à la possibilité pour les États-Unis de déployer des armes cybernétiques contre des adversaires dans le monde. Un responsable de l’administration Trump avait décrit lesdites mesures comme un « pas offensif » destiné à soutenir les opérations militaires des USA, à dissuader l'influence électorale étrangère et à contrecarrer le vol de propriété intellectuelle en faisant face à de telles menaces avec une réponse plus énergique.
Mais la loi souveraine « Runet » n’est pas populaire parmi les citoyens russes dont seulement 23 % se sont montrés en faveur de la loi selon une enquête. Et pour cause : la manœuvre est jugée rétrograde par ceux des Russes qui ne sont pas en sa faveur. En effet, l’une des idées de base derrière le projet de loi, c’est maintenir les données russes sur le sol russe. À cette fin, la Russie doit s’appuyer sur son propre système de noms de domaine (DNS) et les fournisseurs de services Internet devront installer un équipement spécial, fourni et payé par l'État.
Source : Reuters
Et vous ?
:fleche: Qu’en pensez-vous ?
:fleche: Le positionnement russe en la matière est-il un exemple à suivre ?
Voir aussi :
:fleche: Vladimir Poutine signe des projets de loi controversés sur la censure d'Internet, pénalisant le mépris de l'État et la diffusion de fake news
:fleche: Poutine signe la loi Runet qui permet de couper l'internet russe du reste du monde, elle entrera en vigueur en novembre
:fleche: La Russie ordonne aux principaux fournisseurs de VPN de bloquer les sites interdits, continuant sa restriction de l'accès au contenu jugé inacceptable
:fleche: La Russie pourrait agir contre Google ou Alphabet pour défendre les intérêts de ses médias, après le discours tenu par le Président d'Alphabet
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Apple a six mois pour décider s'il quitte le marché russe après la signature d'un décret y relatif par Poutine
Apple a six mois pour décider s'il quitte le marché russe après la signature par Poutine d’un décret d’interdiction des ventes de smartphones
Et ordinateurs livrés sans applis conçues par des locaux
Alors que le mois de novembre 2019 tirait à son terme, la Douma ou chambre basse du Parlement russe a adopté en troisième et dernière lecture un projet de loi qui impose l'installation obligatoire de logiciels conçus par des entreprises locales sur les appareils électroniques vendus en Russie.
Le projet de loi ne veut pas dire « plus d’applications conçues par des entreprises étrangères », mais que les applications conçues par des locaux doivent être proposées en même temps que celles d’entreprises étrangères. Téléphones intelligents, ordinateurs et téléviseurs connectés font partie des appareils que la note explicative adossée au projet de loi mentionne comme ceux sur lesquels les logiciels mis sur pied par des entreprises locales doivent être installés. Seuls les appareils qui n'exécutent pas un système d'exploitation complexe ou un logiciel personnalisé devraient échapper à la nouvelle mesure.
Le projet de loi vise à protéger les intérêts des entreprises russes de l'Internet et à réduire le nombre d'abus par les grandes entreprises étrangères du domaine des technologies de l'information. Il fournit aux entreprises nationales des mécanismes juridiques pour promouvoir leurs propres applications auprès des utilisateurs russes. Le projet de loi prévoit des sanctions et les fournisseurs d’équipements qui ne s’y conformeront pas seront passibles d'amendes allant jusqu'à 200 000 roubles (environ 3100 dollars) et d'une interdiction éventuelle à la suite d'infractions répétées.
Le texte est passé de projet à loi début décembre 2019 après promulgation par le président russe Vladimir Poutine. La loi entre en vigueur le 1er juillet 2020 en tant qu’amendement du texte relatif aux droits des consommateurs. Seulement, la future entrée en vigueur de la loi divise. En effet, l’une des craintes les plus formulées par les observateurs est celle liée à la surveillance de masse. Le gouvernement va publier une liste d’appareils concernés et d’applications fabriquées en Russie à préinstaller et ils y voient un moyen d’introduire des portes dérobées.
Apple et les autres géants américains du groupe des GAFAM disposent donc encore de 6 mois avant de décider s’ils installent (ou pas) les applications approuvées par le Kremlin sur leurs smartphones et ordinateurs. Le décret y relatif est clair : c’est la condition pour pouvoir écouler leurs produits en Russie.
Seulement, les derniers développements suggèrent que ces derniers devraient s’aligner. En effet, alors que Hong Kong connaissait des affrontements dangereux entre manifestants pro démocratie et la police début octobre 2019, Apple a interdit une application qui permet aux habitants de suivre les manifestations et les activités de la police avant de l’autoriser par la suite. Cette décision d'autoriser l’application HKmap Live avait suscité la colère du gouvernement chinois qui n’avait pas manqué d’émettre des avertissements à l’endroit du géant de la technologie US. Y faisant suite Apple avait fini par éjecter l’application de sa boutique en ligne. Dans une sortie relative à la manœuvre, Tim Cook s’était justifié en soulignant que « Apple a reçu des informations crédibles du Bureau de la cybersécurité et de la criminalité technologique de Hong Kong, ainsi que d'utilisateurs de Hong Kong, selon lesquelles l'application était utilisée à des fins malveillantes pour cibler des agents de police individuels et pour victimiser des individus et des biens en l'absence de policiers. »
Le cas Apple n’est pas différent de celui de Google sur le terrain chinois. En effet, des rapports faisant état de ce que la firme de Mountain View prévoit de déployer une version censurée de son moteur de recherche en Chine (pour bloquer des sites Web ainsi que certains termes de recherche sur les droits de l'homme, la démocratie, la religion et les manifestations pacifiques) ont fait surface en août 2018. Selon des employés de l’entreprise, elle était toujours lancée sur son projet de moteur de recherche censuré pour la Chine au courant du premier trimestre 2019, ce, même si dans les sphères officielles on niait tout en bloc. Dans une publication parue à mi-parcours de l’année précédente, un représentant de l’entreprise a fait une sortie pour annoncer l’abandon du projet dénommé DragonFly.
Source : The Economist
Et vous ?
:fleche: Qu’en pensez-vous ?
:fleche: Apple et les GAFAM ont-ils d’autres choix que de coopérer avec les gouvernements ?
Voir aussi :
:fleche: Twitter est bloqué en Chine, mais l'agence de presse d'État chinoise achète des tweets sponsorisés, pour dépeindre les manifestants de Hong Kong comme violents
:fleche: Tim Cook s'exprime sur la vie privée et le chiffrement, le patron d'Apple critique les entreprises qui monétisent les données de leurs clients
:fleche: Apple refuse de se plier à l'injonction du tribunal, qui l'oblige à aider le FBI à déverrouiller un iPhone dans le cadre de son enquête
:fleche: La police de New York demande à Google de retirer les points de contrôle de police de son application Waze, mais il ne les retirera probablement pas