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Le rêve de Zuckerberg de lancer une cryptomonnaie est officiellement terminé
Attendez-vous bientôt à une cryptomonnaie sponsorisée par Facebook
Qui permettra aux utilisateurs de faire des paiements via Whatsapp
Pendant que le bitcoin et les autres monnaies électroniques sont en perte de vitesse laissant des entreprises en faillite, certaines des plus grandes sociétés de messagerie Internet du monde espèrent réussir à redresser la courbe des mauvaises performances du marché actuel en permettant aux utilisateurs ordinaires de leur plateforme de faire des opérations avec de la cryptomonnaie via leur plateforme de messagerie. A l’avenir, leurs utilisateurs pourront faire des opérations de paiement, de transfert d'argent électronique à leurs amis et à leur famille au-delà des frontières internationales, comme avec Venmo ou PayPal.
L’une des entreprises de messagerie Internet engagée dans ce challenge est Facebook. Selon le New York Times, Facebook se préparerait à lancer sa propre cryptomonnaie qu’il va intégrer à sa plateforme de messagerie WhatsApp. Ainsi les utilisateurs de Whatsapp pourront effectuer des opérations de paiement et d’envoi d’argent électronique à leurs contacts dans d’autres pays. Le News York a obtenu ces informations, que Facebook garde encore dans le plus grand secret, de cinq sources anonymes qui ont été informées du projet.
Depuis l’an dernier, Facebook traverse des moments difficiles. En effet, le réseau social est accusé de n’avoir pas fait assez pour protéger les données personnelles des utilisateurs et d’avoir laissé les fausses nouvelles et la désinformation envahir sa plateforme. Au-delà du partage des données utilisateurs avec des entreprises tierces, Facebook a fait aussi l’objet d’importants piratages en 2018 qui ont conduit à la violation des données personnelles, suscitant la colère des utilisateurs et des organisations de protection des droits sur Internet.
Toutefois, cette situation n’a pas empêché le géant des réseaux sociaux de continuer à développer ses activités. Après le développement de plusieurs services et produits, Facebook veut se doter d’une monnaie électronique qui devrait faciliter la vie à ses utilisateurs. Avec ses milliards d’utilisateurs, Facebook ne devrait même pas avoir de problème pour rendre les portefeuilles numériques utilisés pour sa cryptomonnaie disponibles. L'entreprise est, par ailleurs, en train de remanier son infrastructure de messagerie, qui relierait trois de ses propriétés, à savoir Messenger, WhatsApp et Instagram. Cette intégration étendrait davantage la portée de sa monnaie numérique aux 2,7 milliards de personnes qui utilisent une des trois applications chaque mois.
Facebook n’est pas la seule entreprise de messagerie à travailler sur sa propre monnaie électronique. Telegram, qui compte environ 300 millions d'utilisateurs dans le monde, travaille également sur une monnaie numérique. Signal, un autre service de messagerie chiffré, a sa propre monnaie électronique en cours d'élaboration. Il en va de même pour les plus grandes applications de messagerie en Corée du Sud et au Japon, Kakao et Line.
En plus de leur grande popularité qui pourrait faciliter le développement de leur activité de cryptomonnaie, les nouveaux projets cryptomonnaie de ces entreprises de messagerie visent un marché qui a déjà fait ses preuves auprès des consommateurs, selon le New York Times. « C'est à peu près la chose la plus fascinante qui se passe en ce moment dans le crypto », a déclaré Eric Meltzer, cofondateur de Primitive Ventures, une société de capital-risque spécialisée dans la cryptologie. « Ils ont chacun leur propre avantage dans cette bataille, et il serait insensé de ne pas le mettre en œuvre. »
Toutefois, ces nouveaux challengers feront face aux mêmes difficultés réglementaires et technologiques qui ont empêché le bitcoin de s'imposer. En effet, les cryptomonnaies les plus populaires flottent librement contre les devises conventionnelles, ce qui entraîne une volatilité élevée. Il y a aussi l'absence d'autorité centrale sur ces monnaies, telle qu’un gouvernement ou une banque, qui les rend faciles à être utilisées par les criminels et autres fraudeurs, et la conception des réseaux informatiques qui les gèrent rend difficile le traitement d'un nombre important de transactions.
« Ils vont tous se heurter à ces mêmes types de limites technologiques », a déclaré Richard Ma, directeur général de Quantstamp, une société qui réalise des audits de sécurité pour les nouvelles cryptomonnaies.
Facebook et les autres nouveaux investisseurs devront faire également face au crash que connait depuis l’an dernier le marché de la cryptomonnaie. En fin novembre 2018, la valeur du bitcoin était négociée à environ 3850 dollars selon les données de CoinMarketCap, la plateforme de capitalisation boursière des monnaies cryptographiques. Selon les sources d’information du New York Times, Facebook fait travailler plus de 50 ingénieurs sur son projet, commencé l'année dernière et dirigé par David Marcus, un ancien président de PayPal.
Facebook prévoit de lier sa monnaie à un panier de monnaies nationales
Pour combler certaines lacunes de la cryptomonnaie décentralisée, Facebook prévoit de lier sa monnaie à un panier de monnaies nationales. Cette approche pourrait donner au futur jeton WhatsApp une plus grande stabilité sans la lier trop étroitement au système financier d'un pays spécifique, a rapporté le New York Times. La question est de savoir si un jeton numérique d'une valeur stable attirerait autant les spéculateurs qu’une monnaie électronique décentralisée. Toutefois, il permettrait aux consommateurs de le conserver et de faire des paiements sans se soucier de la valeur de la pièce qui augmente ou diminue.
Une chose est sûre, Facebook n’est pas le seul à investir dans une monnaie numérique dite stable et liée à une autre valeur. Plusieurs autres sociétés ont récemment introduit une telle monnaie, y compris la banque d'investissement américaine J.P. Morgan Chase, qui a fait son entrée dans ce secteur le 14 février dernier. Sa monnaie baptisée JPM Coin est comme beaucoup d’autres, un fonds stable adossé à des actifs en dollars américains, à la différence de Facebook qui envisage de rattacher la valeur de sa monnaie numérique à un panier de différentes monnaies étrangères, d’après le rapport du New York Times. L’entreprise pourrait ainsi garantir la valeur de sa monnaie en soutenant chaque jeton avec un nombre fixe de dollars, d'euros et d'autres devises nationales détenues dans les comptes bancaires Facebook.
Selon le New York Times, Facebook étudie plusieurs façons d'utiliser la blockchain, la technologie introduite par Bitcoin qui permet de conserver des enregistrements partagés des transactions financières sur plusieurs ordinateurs, plutôt que de dépendre d'un grand acteur central comme PayPal ou Visa. Mais la question est de savoir ce que ferrait Facebook avec la blockchain si la société se charge, elle-même, de l'approbation de chaque transaction et du suivi de chaque utilisateur.
Vraisemblablement, pour gagner de l'argent grâce aux frais de transaction et rendre la tâche difficile aux criminels d'utiliser sa monnaie à des fins illégales, Facebook devra en garder le contrôle. Ainsi, il pourra intégrer, par exemple, un logiciel de paiement sécurisé dans WhatsApp et contrôler l'écosystème de paiement WhatsApp pour les activités frauduleuses.
Mais cela rendra difficile pour l’entreprise de décliner toute responsabilité quant à l'utilisation de la cryptomonnaie en dehors du contrôle de Facebook. En effet, l'un des principaux arguments de vente des cryptomonnaies est qu'il s'agit de plateformes ouvertes sur lesquelles tout le monde peut faire ses opérations sans les contraintes administratives qui accompagnent les plateformes de paiement classique.
Par ailleurs, dans ce contexte de crise de confidentialité actuel, Facebook est déjà surveillé par plusieurs régulateurs qui sont susceptibles d’exiger que Facebook se conforme à certaines réglementations bancaires, y compris fournir les dossiers des utilisateurs aux forces de l'ordre en cas de contrôle, tout comme le font les fournisseurs de réseaux de paiement traditionnels.
Pour se conformer à bon nombre de ces règlements, Facebook devra renforcer la surveillance des activités des utilisateurs et des développeurs tiers en exigeant qu'ils se conforment à bon nombre de ces mêmes règlements. Ce qui ferait ressembler son service de monnaie numérique à un service de paiement classique. Dans ce cas, pourquoi Facebook ne se contenterait donc pas d’intégrer un service de paiement conventionnel à Whatsapp.
Source : The New York Times
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La cryptomonnaie de Facebook, une opportunité de 19 milliards de dollars de revenus, selon Barclays
La cryptomonnaie de Facebook, une opportunité de 19 milliards de dollars de revenus
Et une nouvelle affaire autre que la publicité, selon Barclays
Les nouvelles deviennent encourageantes chez Facebook. Un analyste Internet de Barclays, Ross Sandler, croit que Facebook pourrait générer des revenus de paiements à partir de sa cryptomonnaie stable sur laquelle il est en train de travailler. Selon lui, la monnaie du géant des réseaux sociaux pourrait rapporter jusqu'à 19 milliards de dollars en revenus supplémentaires pour Facebook d'ici 2021 si ses plans de cryptomonnaie fonctionnent. C’est un rapport encourageant pour Facebook, surtout qu’il vient d’une source qui semble crédible. Ross Sandler est directeur général d’Americas Equity Research & Senior Internet Analyst chez Barclays, une banque britannique basée à Londres au Royaume-Uni.
Selon l’explication de Sandler, dans une note aux clients le lundi, les paiements pourraient aider Facebook à développer une toute nouvelle source de revenus en dehors de la publicité, quelque chose « dont l'entreprise a grandement besoin à ce stade de son histoire ». Sandler a également dit que son estimation la plus conservatrice des revenus pour la nouvelle pièce de monnaie est de 3 milliards de dollars.
Le géant des médias sociaux serait en train de développer une cryptomonnaie qui aura pour but de permettre l’envoi d’argent en ligne via son application de messagerie instantanée Whatsapp. La nouvelle avait été rendue publique en décembre par Bloomberg qui annonçait que la monnaie numérique de Facebook serait basée sur la blockchain et que le réseau social viserait l’Inde comme premier consommateur de cette monnaie en raison des 480 millions d’Indiens connectés à internet. Pour cela Le réseau social a mis en place une branche dédiée à la blockchain dirigée par David Marcus ancien directeur de PayPal et ancien responsable de Facebook Messenger, nommé en mai dernier.
Pour combler certaines lacunes de la cryptomonnaie décentralisée telles que sa volatilité, Facebook prévoit de lier sa monnaie à un panier de monnaies nationales. Cette approche pourrait donner au futur jeton WhatsApp une plus grande stabilité sans la lier trop étroitement au système financier d'un pays spécifique, a rapporté le New York Times, en février. Toutefois, cette « monnaie stable » de Facebook serait probablement moins attrayante pour les spéculateurs en raison de son prix fixe lié à des monnaies nationales comme le dollar américain. La monnaie électronique de Facebook sera utilisée pour les paiements peer-to-peer liés à sa plateforme de messagerie Whatsapp.
Selon l’analyste Internet de Barclays, de nombreux avantages majeurs seraient liés à cette monnaie si les plans de cryptomonnaie que la firme, gardés encore secrets, fonctionnent. En plus d’être une nouvelle source de revenus supplémentaires, M. Sandler croit également que les actions Facebook monteraient si ces plans étaient un succès. « Le simple fait d'établir cette source de revenus commence à changer l'histoire des actions Facebook à notre avis », a déclaré M. Sandler.
Une opportunité pour Facebook de se refaire une meilleure réputation
Le modèle d'affaires actuel de Facebook, basé sur la collecte et la vente des données utilisateur, a beaucoup été critiqué par les consommateurs, les politiciens et les organisations de protection des droits, l'an dernier. L’affaire Cambridge Analytica qui a occasionné la violation des données de plus 87 millions d’utilisateurs, le partage des données avec les entreprises tierces, de nombreux piratages de la plateforme dont le plus important a affecté près de 50 millions de comptes Facebook à cause d’une faille de sécurité et bien d’autres révélations faites en 2018 ont terni l’image de la société. Le cours de son action avait chuté après cette série de revers très médiatisés. Malgré tout, les bénéfices de Facebook ont continué d'augmenter et le cours de l'action s'est redressé d'environ 30 % cette année, d’après CNBC.
Selon CNBC, la réussite de ses plans d’expansion des paiements pourrait changer davantage les choses pour Facebook. La monnaie numérique de la société pourrait générer une nouvelle option de revenu et tenter de séparer un peu Facebook de sa réputation de société qui ne respecte pas la confidentialité, quelque chose dont « nous avons extrêmement besoin à ce stade de l'histoire de la société », a déclaré M. Sandler. « Toute tentative de générer des sources de revenus en dehors de la publicité, en particulier celles qui n'abusent pas de la vie privée des utilisateurs, est susceptible d'être bien accueillie par les actionnaires de Facebook », a-t-il ajouté.
Selon CNBC, les estimations d’opportunité de revenus faites par l’analyste de Barclays sont basées sur le service de distribution numérique de Google, Play Store, qui est également l'app store officiel du système d'exploitation Android. Selon M. Sandler, Google Play génère actuellement 6 dollars de revenus « nets » par utilisateur. Facebook pourrait voir une « cadence similaire », à travers ses près de 3 milliards d'utilisateurs en 2021. Selon M. Sandler, une monnaie virtuelle sur Facebook permettrait à un plus grand nombre de contenus haut de gamme de retrouver leur place sur Facebook, à mesure que les entreprises se réinstalleraient sur le réseau social en tant que partenaires stratégiques.
L’historique de la monnaie électronique de Facebook
L'analyste de Barclays a rappelé le projet initial de paiement de Facebook qui était similaire à ce que sont les cryptomonnaies aujourd'hui. Facebook a créé en 2010 une monnaie virtuelle appelée « crédits Facebook ». Selon le rapport de CNBC, les utilisateurs devraient payer d'avance ces pièces virtuelles en monnaie nationale, avant d’utiliser ces crédits pour les achats sur l’application. L'entreprise exigeait qu'un utilisateur paie d'avance au moyen d'une carte de débit ou de crédit, et chaque crédit virtuel coûtait environ 10 cents.
Cependant, selon M. Sandler, le principal problème était que Facebook devait supporter le coût des échanges, « ce qui a un impact négatif sur la rentabilité de l'entreprise, surtout lorsqu'il s'agit d'effectuer de gros volumes de transactions de faible valeur », a-t-il dit.
Mais, depuis lors, le réseau social a gagné en maturité. L'entreprise dispose d'une base d'utilisateurs beaucoup plus large et d'un plus grand nombre d’importantes applications comme Instagram et WhatsApp auxquelles elle peut distribuer du contenu. Facebook travaille, par ailleurs, à la fusion ses plateformes WhatsApp, Instagram et Messenger qui permettrait aux utilisateurs de pouvoir faire des communications interapplications. Facebook a aussi pris des mesures pour éviter les problèmes qu’ont subis les cryptomonnaies décentralisées. Sur cette base, le nouveau plan de monnaie numérique de l'entreprise pourrait potentiellement « redynamiser cette stratégie commerciale », a déclaré M. Sandler.
« Sur la base de nos vérifications, la première version de Facebook Coin peut être une pièce à usage unique pour les micropaiements et le transfert d'argent national peer-to-peer, très similaire aux crédits originaux de 2010 et Venmo aujourd'hui », a déclaré Sandler.
Les défis dont Facebook devra faire face
Les estimations de Ross Sandler sont encourageantes, mais Facebook devra faire face à la concurrence, même si sa présence mondiale parmi les utilisateurs pourrait lui permettre de tirer parti de son énorme écosystème des milliards d’utilisateurs pour donner un avantage à sa monnaie numérique.
La future Facebook Coin ferra concurrence avec la JPM Coin de la banque d'investissement américaine, JP Morgan, qui a fait son entrée sur le marché de la cryptomonnaie en février. C’est aussi une cryptomonnaie stable, adossée sur le dollar américain et qui aidera les gros clients de la banque à effectuer des transactions de valeur quasi instantanées sur internet sans avoir à déplacer de la monnaie fiduciaire en arrière-plan.
Telegram, qui compte environ 300 millions d'utilisateurs dans le monde, travaille également sur une monnaie numérique. Signal, un autre service de messagerie chiffré, a sa propre monnaie électronique en cours d'élaboration. Le coréen Kakao et le japonais Line proposent déjà des choses très intéressantes avec les cryptomonnaies. Ce qui fera de la monnaie de Facebook une monnaie de plus qui va essayer de se faire sa part de marché comme les autres.
Source : CNBC
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous du rapport Ross Sandler ?
:fleche: Quel est votre avis sur ses estimations de revenus de Facebook avec sa monnaie numérique ?
:fleche: Pensez-vous que Facebook parviendra faire une différence avec les autres monnaies stables ?
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Libra : la nouvelle crypto-monnaie de Facebook basée sur la blockchain avec son propre portefeuille numérique
Libra : la nouvelle crypto-monnaie de Facebook basée sur la blockchain et disposant de son propre portefeuille numérique,
un Bitcoin-killer ?
Facebook a lancé officiellement Libra, une cryptomonnaie censée permettre d'acheter des biens ou d'envoyer de l'argent aussi facilement qu'un message instantané. En s'attaquant au domaine des cryptomonnaies, Facebook se lance un défi de taille, tant il fait lui-même l'objet d'une grave crise de confiance après une série de scandales autour de sa gestion des données personnelles.
Libra doit offrir à partir du premier semestre 2020 un nouveau moyen de paiement en dehors des circuits bancaires traditionnels : elle se veut la pierre angulaire d'un tout nouvel écosystème financier sans la barrière des différentes devises. Les responsables du projets ont expliqué que les usagers disposeront sur leur smartphone d'un porte-monnaie numérique pour faire leurs achats, envoyer ou recevoir de l'argent. À cet effet, comme Alphabet, Facebook a décidé d’ouvrir une nouvelle filiale qui va s’occuper de fournir les différents services financiers autour de Libra. D'ailleurs, cette filiale a donné son nom au porte-monnaie numérique.
Calibra, le porte-monnaie numérique pour gérer des Libra, sera opérationnel en 2020
« Nous partageons aujourd’hui les plans de Calibra, une nouvelle filiale de Facebook dont l’objectif est de fournir des services financiers qui permettront aux gens d’accéder au réseau Libra et de participer à ses activités. Le premier produit que Calibra introduira est un porte-monnaie numérique pour Libra, une nouvelle monnaie mondiale reposant sur la technologie blockchain. Le portefeuille sera disponible dans Messenger, WhatsApp et en tant qu'application autonome - et nous prévoyons le lancer en 2020 ».
Si vous disposez d’une connexion Internet aujourd’hui, vous pouvez accéder à toutes sortes de services utiles à peu de frais, que vous essayiez de rester en contact avec votre famille et vos amis, d’apprendre de nouvelles choses ou même de démarrer une entreprise. Mais quand il s’agit d’économiser, d’envoyer et de dépenser de l’argent, ce n’est pas si simple.
Facebook rappelle que, pour de nombreuses personnes dans le monde, même les services financiers de base sont encore hors de portée : près de la moitié des adultes dans le monde n’ont pas de compte bancaire actif et ces chiffres sont pires dans les pays en développement et même pires pour les femmes. Le coût de cette exclusion est élevé - environ 70% des petites entreprises des pays en développement n’ont pas accès au crédit et les migrants perdent chaque année 25 milliards de dollars en frais de transfert.
C’est le défi que l’entreprise espère relever avec Calibra, un nouveau portefeuille numérique que vous pourrez utiliser pour enregistrer, envoyer et dépenser des Libra.
« Dès le début, avec Calibra, vous pourrez envoyer Libra à quasiment tout le monde avec un smartphone, aussi facilement et instantanément que vous pourriez envoyer un message texte, sans frais. Et, avec le temps, nous espérons offrir des services supplémentaires aux particuliers et aux entreprises, comme payer des factures en appuyant sur un bouton, acheter une tasse de café avec le code d'un scanneur ou utiliser le transport en commun sans avoir à transporter du cash ou une carte de transport ».
Voici un aperçu de l’utilisation de Calibra:
La promesse de Facebook relative à la vie privée
« Lors de son lancement, Calibra disposera de protections solides pour protéger votre argent et vos informations. Nous utiliserons tous les mêmes processus de vérification et de lutte contre la fraude que les banques et les cartes de crédit, et nous disposerons de systèmes automatisés qui surveilleront de manière proactive les activités afin de détecter et de prévenir les comportements frauduleux. Si vous perdez votre téléphone ou votre mot de passe, nous vous proposerons également une assistance en direct dédiée. Si une personne accède frauduleusement à votre compte et que vous perdez des Libra par la suite, nous vous rembourserons.
« Nous prendrons également des mesures pour protéger votre vie privée. À part des cas limités, Calibra ne partagera pas les informations de compte ou les données financières avec Facebook ou un tiers sans le consentement du client. Cela signifie que les informations de compte et les données financières des clients de Calibra ne seront pas utilisées pour améliorer le ciblage des annonces sur la famille de produits Facebook. Les cas limités où ces données peuvent être partagées reflètent notre besoin d'assurer la sécurité des personnes, de nous conformer à la loi et de fournir des fonctionnalités de base aux utilisateurs de Calibra. Calibra utilisera les données de Facebook pour se conformer à la loi, sécuriser les comptes des clients, atténuer les risques et prévenir les activités criminelles. »
Facebook rappelle être encore au début du processus de développement de Calibra. Aussi, en cours de route, le réseau social va consulter un large éventail d’experts afin de s’assurer de pouvoir fournir un produit sûr, protégeant la vie privée et facile à utiliser pour tous.
La France compte sur le G7 pour encadrer la cryptomonnaie de Facebook
La France compte veiller à ce que la communauté internationale fixe un cadre pour que la future cryptomonnaie de Facebook ne reste qu’un instrument de transaction sans devenir une monnaie souveraine, a déclaré mardi le ministre des Finances.
« Que Facebook crée un instrument de transaction, pourquoi pas. En revanche, que ça devienne une monnaie souveraine, il ne peut pas en être question », a déclaré Bruno Le Maire sur Europe 1.
Pour éviter une telle issue, « nous allons demander des garanties », notamment pour s’assurer que « cet instrument de transaction ne puisse être détourné par exemple pour du financement du terrorisme (...) pour le financement d’activités illicites », a-t-il ajouté.
Alors que la France assure cette année la présidence du Groupe des sept (G7), le ministre a précisé avoir « demandé aux gouverneurs des banques centrales des sept pays membres du G7 de nous faire un rapport (sur le sujet) pour la mi-juillet, quand se tiendra le G7 des ministres des Finances à Chantilly ».
Bruno Le Maire entend définir avec eux les garanties nécessaires pour encadrer ce projet de création de monnaie par Facebook, « pour nous assurer qu’il n’y a pas de risque de financement illicite ou de risque pour le consommateur, parce qu’il faut évidemment (...) protéger (...) ceux qui utiliseront cette cryptomonnaie ».
Au-delà de la nécessité de maintenir la monnaie, « attribut de la souveraineté des Etats” entre les mains des Etats et non dans celles « d’entreprises privées qui répondent à des intérêts privés », il s’inquiète également du fait qu’un tel instrument de transaction permettra au groupe de Mark Zuckerberg « d’accumuler à nouveau des millions et des millions de données ».
Autant de constats qui renforcent le ministre dans sa « conviction de la nécessité de réguler les géants du numérique, de s’assurer qu’ils ne se trouvent pas dans une situation monopolistique (...) et (sa) détermination à aboutir à une juste taxation des géants du numérique .»
Sources : Facebook, Libra, Europe 1
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous des dangers soulignés par Bruno Le Maire qui réclame des garanties pour s'assurer que Libra ne reste qu’un instrument de transaction sans devenir une monnaie souveraine ?
:fleche: Quelles pourraient être les conséquences d'un passage à la monnaie souveraine ?
:fleche: Contrairement au Bitcoin, cette crypto-monnaie est-elle susceptible d'être une alternative à la monnaie souveraine en étant utilisée pour les achats de tous les jours ?
:fleche: Êtes-vous intéressés par cette crypto-monnaie ?
:fleche: Suite aux scandales qui ont éclaboussés Facebook et à la mainmise de Zuckerberg sur cette entreprise (notamment par son cumul de poste de PDG et PCA), cette opération vous semble-t-elle opportune ?
Voir aussi :
:fleche: Le Bitcoin est toujours loin d'être utilisé principalement pour les achats de tous les jours, parviendra-t-il à devenir une alternative à la monnaie ?
:fleche: Inde : un projet de loi propose une peine de 10 ans de prison pour tout utilisateur de cryptomonnaie, alors que le pays veut lancer sa cryptomonnaie
:fleche: 356 millions USD de cryptomonnaies volés au cours des trois premiers mois de 2019, selon un rapport de CipherTrace
:fleche: La France va demander à l'UE d'adopter son règlement sur la cryptomonnaie, qui permet aux émetteurs et traders de faire une demande de certification
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Facebook aurait menti à propos de Libra ? Un expert de la blockchain en est convaincu
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Car c'est une cryptomonnaie centralisée dédiée aux plus riches
Facebook a lancé officiellement Libra, une cryptomonnaie qui devrait à terme permettre à ses deux milliards d’utilisateurs d’acheter des biens ou d’envoyer de l’argent aussi facilement qu’un message instantané. Libra doit introduire un nouveau moyen de paiement en dehors des circuits bancaires traditionnels et se veut la pierre angulaire d’un tout nouvel écosystème financier sans la barrière des différentes devises. Le livre blanc de Libra a été publié en prévision du lancement officiel (en 2020) de la cryptomonnaie et Facebook a mis en place une nouvelle filiale qui devra fournir les différents services financiers associés à Libra ainsi que le porte-monnaie numérique qui devra gérer sa monnaie virtuelle : tous les deux sont baptisés Calibra. L’entreprise a précisé n’être encore qu’au début du processus de développement de Calibra. Aussi, en cours de route, le réseau social va consulter un large éventail d’experts afin de s’assurer de pouvoir fournir un produit sûr, protégeant la vie privée et facile à utiliser pour tous.
Libra est le couronnement d’un projet que le géant des réseaux sociaux a démarré en mai 2018 avec la nomination de David Marcus, ancien responsable de Messenger et du groupe PayPal, à la tête de sa nouvelle division blockchain. Ce projet a par la suite pris une nouvelle envergure après l’annonce de l’acquisition en février 2019 du spécialiste de la blockchain Chainspace, une startup londonienne, par l’entreprise de Zuckerberg. Moins de six mois après le rachat de Chainspace, Facebook a publié son plan détaillé pour la Libra, mais son produit fait déjà l’objet de vives critiques sur la toile. Libra a été décrite sur Twitter par des experts du milieu tels que Peter Todd, un consultant en cryptographie appliquée, comme un projet présenté de manière trompeuse.
La technologie blockchain sur laquelle s’appuie Libra est un maillon essentiel de l’univers de toutes les monnaies cryptographiques. Elle peut être assimilée à un pipeline numérique au sein duquel les cryptomonnaies et les autres actifs cryptographiques sont échangés. Elle est dite décentralisée, car les transactions qui y ont cours sont traitées et vérifiées par un essaim d’ordinateurs indépendants plutôt que par un centre unique tel qu’une banque centrale. Cette décentralisation rend le système moins vulnérable aux actes de piratages ou aux tentatives de blocage, mais elle induit une pénalité de temps : la blockchain du Bitcoin, par exemple, ne peut traiter que sept transactions par seconde, tandis que celle d’Ethereum gère environ le double. À titre de comparaison, le réseau de paiement centralisé Visa atteint facilement les 24 000 transactions par seconde.
Chainspace était sur le point de surmonter ce problème en exploitant le « sharding », une technique exploitant un réseau de blockchains interconnectés, et un système de vérification des transactions, appelé Blockmania, qui en théorie pouvait traiter jusqu’à 400 000 transactions par seconde. La même société est à l’origine de Coconut, un protocole de confidentialité censé considérablement améliorer la confidentialité des utilisateurs de la blockchain. Aujourd’hui, certaines technologies de Chainspace sont déjà exploitées par d’autres entreprises. Nym Technologies, par exemple, s’appuie sur Coconut pour créer un « réseau mixte » - sorte une plateforme alimentée par une blockchain pour les paiements, la messagerie et la navigation Web anonymes en monnaie cryptographique. Le projet de Nym est né de Panoramix, une initiative de l’Union européenne lancée en 2015, visant à développer une alternative à Tor, le navigateur Internet axé sur la vie privée. Il faut en outre souligner que le projet de recherche open source que poursuivait Chainspace a été financée en partie par Decode, une initiative de l’UE visant à accroître le contrôle des citoyens européens sur leurs données personnelles.
En dépit de tout cet arsenal à sa disposition, il semblerait que Facebook n’ait pas jugé utile d’intégrer les technologies innovantes de Chainspace à Libra. Dans le Livre blanc présenté par la firme de Menlo Park où il est précisé qu’« Il n’y a pas de concept de bloc de transactions dans l’historique du registre », Blockmania aurait seulement été mentionné de manière furtive dans un rapport qui traite du protocole de consensus de Libra, baptisé HotStuff. Le document ferait également mention du sharding, mais en tant qu’implémentation future plutôt que comme une fonctionnalité présente.
Signalons que les transactions de Libra seront traitées par un groupe de validateurs qui ne comprend à l'heure actuelle que des membres de l’Association Libra incluant d’importantes sociétés telles que Facebook, Uber et eBay. Mais pour être admis en tant que « validateur », il faudra être une grande entreprise figurant dans la liste Fortune 500 et acheter des Libra Investment Tokens, des jetons spéciaux différents des libras échangés par les internautes lambda. Chaque 10 millions de dollars investis donne droit à 1 vote à la société qui achète ces jetons spéciaux, jusqu’à atteindre un plafond maximum de 1 % de tous les votes du conseil. Cette entreprise obtient aussi le droit d’opérer un nœud validateur, même si elle n’est pas obligée de le faire. Les opérations de validation seront dès lors strictement réservée aux plus riches, ici de grandes entreprises triées sur le volet. Ce mode de validation est une variante dite « permissionnée » du proof-of-stake : le delegated proof-of-stake (DPoS).
L’ambition affichée par le groupe de Zuckerberg est d’ouvrir progressivement l’adhésion au groupe des validateurs au cours les cinq prochaines années, jusqu’à ce que le réseau de validateurs englobe tous ceux qui détiennent une certaine quantité de Libra. Ensuite, les gros investisseurs en Libra normale devraient être progressivement autorisés à opérer leurs propres nœuds validateurs, comme sur la plupart des cryptomonnaies. Une hypothèse optimiste est que les outils de protection de la vie privée et de décentralisation de Chainspace pourraient être introduits à ce stade. Cependant, rien ne garantit que cela se produira un jour ou que Facebook respectera son délai de cinq ans pour mettre en œuvre sa décentralisation.
À l’instar de la blockchain d'IOTA qui mettait en avant une alternative singulière nommée Tangle, Libra n’est pas la première monnaie virtuelle à jouer la carte de l’originalité. Elle permet l’intégration de contrats intelligents et fonctionne avec un registre « jetable ». Et comme l’a rappelé Facebook, ce rapport précoce a été publié « pour avoir des retours de la communauté sur le design initial, les plans pour faire évoluer le système, et les défis de recherche encore non résolus discutés dans la proposition ». En s’attaquant ainsi au domaine des cryptomonnaies, la firme de Menlo Park s’est lancé un défi immense, tant elle fait elle-même l’objet d’une grave crise de confiance après une série de scandales autour de sa gestion des données personnelles. Y parviendra-t-elle avec Libra ?
Source : Wired, Twitter, Livre Blanc Libra (PDF), Libra 1,
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:fleche: Pensez-vous que les accusations portées contre Libra par Peter Todd sont fondées ?
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Le président de la FED appelle Facebook à suspendre le projet Libra
Le président de la FED appelle Facebook à suspendre le projet Libra
Jusqu'à ce que les préoccupations des régulateurs du marché financier se dissipent
Facebook a lancé officiellement Libra, une cryptomonnaie qui devrait à terme permettre à ses deux milliards d’utilisateurs d’acheter des biens ou d’envoyer de l’argent aussi facilement qu’un message instantané. Libra doit introduire un nouveau moyen de paiement en dehors des circuits bancaires traditionnels et se veut la pierre angulaire d’un tout nouvel écosystème financier sans la barrière des différentes devises.
Cette initiative de Facebook a attiré l’attention des décideurs au niveau mondial, en particulier des banquiers et politiciens parmi lesquels Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale des États-Unis (FED), estimant qu’elle soulève d’importantes questions qui doivent être résolues en priorité.
D’après ce dernier, « Libra soulève de nombreuses et sérieuses préoccupations en ce qui concerne la protection de la vie privée, le blanchiment d’argent, la protection des consommateurs et la stabilité financière » et ces inquiétudes doivent être traitées « en profondeur et publiquement avant d’aller de l’avant ».
Powell a dit que les responsables de la Fed avaient rencontré ceux de Facebook avant l’annonce par la compagnie de ses plans au sujet de Libra et que son organisation étudiait la question. Son agence redoute que le potentiel d’adoption très large de la cryptomonnaie de Facebook, un réseau social qui compte plus de deux milliards d’utilisateurs, puisse à l’avenir constituer une menace pour le système financier en général et le dollar en particulier. Les régulateurs financiers américains semblent surtout craindre que Facebook parvienne à « établir un système parallèle de politique bancaire et monétaire pour rivaliser avec le dollar » par le biais de Libra.
Le président de la FED a indiqué qu’il faudra impérativement faire preuve de « patience et prudence » lors de l’examen réglementaire de ce projet, reconnaissant que les règles existantes ne convenaient pas aux monnaies numériques. Il assure néanmoins que la FED ne veut pas décourager l’innovation financière : « Nous voulons juste que cela se passe de manière saine et sûre ». La FED a mis en place un groupe de travail pour suivre le dossier Libra et coordonnerait ses activités avec d’autres banques centrales du monde, afin d’identifier les risques généraux pour le système financier.
Ces évènements mettent en évidence les obstacles réglementaires croissants auxquels devra faire face Libra avant son lancement. Il est pour l’instant difficile de déterminer comment la Fed et les autres régulateurs financiers américains exerceront leur autorité sur les monnaies numériques.
Source : Reuters
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