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Les Etats-Unis accusent Huawei d'avoir volé la technologie de test de téléphone portable de T-Mobile
Les Etats-Unis accusent Huawei d'avoir volé la technologie de test de téléphone portable de T-Mobile,
et vendu de la technologie américaine à l'Iran
Les procureurs américains ont dévoilé lundi deux actes d'accusation contre Huawei, intensifiant le combat de l'administration Trump contre le géant chinois des smartphones. L’un des chefs d’accusation mentionne également Meng Wanzhou, directeur financier de Huawei et fille du fondateur de la société, et l'accuse, ainsi que la société, de vendre de la technologie américaine à l'Iran, en violation des lois américaines en matière de sanctions.
L’autre acte d’accusation reproche à Huawei d’avoir volé la technologie de test de téléphone portable de T-Mobile. Et Huawei est accusé d'avoir volé la technologie au sens le plus littéral du monde : selon l'acte d'accusation, un employé de Huawei est entré dans un laboratoire de test T-Mobile, a caché un bras de robot dans son sac et est sorti. Le hold-up était la dernière étape des efforts de plus en plus agressifs de Huawei pour comprendre le fonctionnement du système de test de smartphone de T-Mobile.
Les procureurs américains font valoir que les deux actes d'accusation révèlent une culture de tromperie chez le géant chinois des smartphones.
« Huawei et ses dirigeants ont à plusieurs reprises refusé de respecter les lois des États-Unis et les pratiques commerciales internationales habituelles », a déclaré le directeur du FBI, Christopher A. Wray. Le gouvernement américain a donc pris la décision extraordinaire de déposer non pas un, mais deux actes d'accusation contre une grande entreprise chinoise.
Tappy, le robot testeur
Pour garantir la qualité des smartphones qu’il revendait à ses clients, T-Mobile a développé un robot appelé "Tappy". Il possédait un "doigt" mécanique capable de simuler des heures d'utilisation dans le monde réel. Le robot a été conçu pour détecter les défauts des nouveaux smartphones avant qu'ils ne soient vendus aux clients, aidant ainsi T-Mobile à améliorer le niveau de satisfaction de ses clients et à réduire les retours. Les fournisseurs de smartphones comme Huawei ont eu accès à un laboratoire contenant des robots qu'ils pourraient utiliser pour tester leurs propres smartphones.
Selon l'acte d'accusation, Huawei souhaitait ardemment se doter d'un robot de test, à la fois pour l'aider à réussir les tests de T-Mobile et pour tester les téléphones vendus aux autres opérateurs du monde entier. T-Mobile avait accordé à un petit nombre d'employés spécifiques de Huawei USA l'accès au laboratoire d'essais conformément à des accords de confidentialité très stricts. À la mi-2012, les dirigeants de Huawei en Chine ont commencé à faire pression sur ces employés pour qu'ils recueillent plus d'informations sur le fonctionnement.
Au début, ces efforts se limitaient à demander aux employés de T-Mobile des informations complémentaires sur le robot. Mais en janvier 2013, T-Mobile en avait assez des employés de Huawei qui les harcelaient pour avoir des détails sur le fonctionnement de Tappy.
« Nous ne POUVONS poser aucune question au TMO sur le robot », a écrit un employé de Huawei aux États-Unis dans un courrier électronique au siège. « Le TMO est TRÈS en colère à propos des questions que nous avons posées. Désolé de ne pouvoir vous fournir plus d'informations ». En avril, T-Mobile menaçait d'interdire aux employés de Huawei de se rendre au laboratoire s'ils n'arrêtaient pas de poser des questions sur le robot.
Plutôt que d’y mettre un terme, Huawei aurait intensifié ses efforts d’espionnage industriel
Huawei aurait envoyé un ingénieur de Chine à Seattle, où se trouvait le laboratoire d'essais, pour inspecter personnellement le robot T-Mobile. Les employés autorisés par T-Mobile ont aidé l'ingénieur à entrer dans le laboratoire de T-Mobile. Un employé de T-Mobile a découvert qu'il était dans le laboratoire et lui a demandé de partir.
Sans se décourager, ils sont retournés au laboratoire le lendemain. Une fois encore, les employés autorisés de Huawei auraient utilisé leurs badges pour donner accès à l'ingénieur chinois. L'ingénieur « a pris de nombreuses photographies non autorisées de Tappy et a rassemblé des informations techniques sur le robot ». Une fois encore, un employé de T-Mobile a découvert ce qui se passait et a ordonné au groupe de partir.
Furieux, T-Mobile a banni la plupart des employés de Huawei de son laboratoire, permettant à un seul employé de continuer à tester les téléphones Huawei qui devaient déjà être mis à la vente par T-Mobile. Quelques semaines plus tard, cet employé a volé le bras d'un des robots T-Mobile du laboratoire.
« Au moment où il s'apprêtait à quitter le laboratoire », l'employé « a placé subrepticement un des bras du robot Tappy dans son sac d'ordinateur portable et l'a secrètement retiré du laboratoire » , selon l'acte d’accusation.
De nuit, selon les procureurs, l’ingénieur chinois a procédé à une analyse technique détaillée du bras du robot et a pris de nombreuses photographies. « Certaines des photographies montrent la largeur précise de certaines parties du bras du robot en montrant un appareil de mesure à côté des pièces » , indique l'acte d'accusation.
L'employé a rendu le bras du robot le lendemain matin, affirmant qu'il l'avait emporté chez lui par accident. T-Mobile a décidé de bannir tout le personnel de Huawei de son laboratoire.
Huawei craignait que cet incident ne mettent en colère T-Mobile au point d’anéantir ses espoirs d'entrer sur le marché lucratif des États-Unis (il faut préciser que T-Mobile avait été le premier opérateur américain majeur à commencer à vendre les téléphones de Huawei).
Ainsi, l’acte d’accusation reproche à Huawei d’avoir induit T-Mobile en erreur sur ce qui s’est passé. En effet, Huawei aurait mené une « enquête interne » frauduleuse, puis rédigé un rapport affirmant que les vols de secrets avaient été perpétrés par « deux individus qui agissaient de leur propre chef » et « qui ont violé les politiques de notre société et ont donc été renvoyés pour ce motif ». En réalité, selon les procureurs, de nombreuses personnes à Huawei étaient au courant et soutenaient les actions des employés.
Le second acte d’accusation
Les procureurs ont dévoilé un deuxième acte d'accusation, aux côtés de celui alléguant le vol des secrets commerciaux des robots de T-Mobile. Celui-ci a accusé Huawei, et plus particulièrement la directrice financière Meng, d'avoir menti aux institutions financières occidentales au sujet des transactions de Huawei en Iran.
La loi américaine interdit aux entreprises américaines de vendre de la technologie à l'Iran et aux entreprises de pays tiers tels que la Chine de revendre à l'Iran une technologie de fabrication américaine. Les entreprises qui ne respectent pas cette interdiction risquent de perdre totalement accès à la technologie américaine, une sanction que l'administration Trump a brièvement imposée à un autre géant chinois du smartphone, ZTE, pour des problèmes similaires.
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Meng Wanzhou, directrice financière de la société chinoise Huawei Technologie
Les institutions financières américaines ne sont pas non plus censées fournir de services aux entreprises qui font des affaires illicites en Iran. Ainsi, lorsque Reuters a annoncé que Huawei vendait de la technologie américaine à l'Iran via une société écran en 2012, les partenaires bancaires occidentaux de Huawei se sont retrouvés dans une position délicate. En juin 2013, Meng a rencontré des personnes dans le secteur financier au sein d’une banque faisant affaire avec Huawei.
Selon les procureurs, elle aurait menti sur les transactions de Huawei en Iran. Elle a affirmé que Huawei se conformait à la loi américaine et a nié que la société écran (dont elle siégeait au conseil d’administration) avait été créée pour échapper aux sanctions imposées par les États-Unis. Elle s'est rendue aux États-Unis au début de 2014 et a présenté des affirmations similaires, selon les points de discussion obtenus par les procureurs américains. Les procureurs disent que les mensonges de Meng ont convaincu la banque de continuer à faire affaire avec Huawei.
Le bras de fer entre Beijing et Washington
Meng, la fille du fondateur de Huawei, a été arrêtée à Vancouver le 1er décembre. La Chine a ensuite arrêté deux Canadiens pour des raisons de sécurité nationale.
Meng, qui a été mise en liberté surveillée, doit comparaître devant un tribunal canadien mardi pour discuter des modifications à apporter à ses conditions de mise en liberté sous caution, selon le programme de la Cour suprême de la Colombie-Britannique.
Le radiodiffuseur public canadien CBC a déclaré mardi que le Canada avait reçu une demande d’extradition officielle, citant le ministère de la Justice du Canada.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a exprimé sa « grave préoccupation » à propos de ces accusations et a exhorté les États-Unis à abandonner le mandat d’arrêt et à mettre fin à la « suppression déraisonnable » de sociétés chinoises.
Le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a déclaré que les accusations étaient « totalement distinctes » des négociations commerciales. Toutefois, cette évolution risque de bouleverser les pourparlers de haut niveau entre Beijing et Washington cette semaine dans le cadre de négociations destinées à atténuer les tensions commerciales entre les deux plus grandes économies du monde.
Selon les procédures juridiques en vigueur au Canada, le ministre de la Justice disposera de 30 jours à compter de la réception de la demande d’extradition pour décider s’il convient ou non d’accorder une autorisation. S'il accepte, l'affaire de Meng sera renvoyée devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique pour une audience d'extradition, ce qui pourrait prendre des semaines, voire des mois.
Sources : Reuters, acte d'accusation (1 et 2)
Voir aussi :
:fleche: Huawei prévoit une enveloppe de 2 milliards USD sur cinq ans pour la cybersécurité afin de rassurer ses clients occidentaux
:fleche: L'Europe doit se méfier de Huawei, dit un responsable technique européen après l'arrestation d'un dirigeant de Huawei dans le cadre d'une enquête
:fleche: Après Huawei, Apple va doter ses smartphones de puces gravées en 7 nm, elles seront embarquées dans les nouveaux iPhone Xs et Xs Max
:fleche: Huawei a été accusé d'avoir triché sur les tests de plusieurs flagships, en se servant d'un « mode performance » pour booster ses appareils
:fleche: Huawei réussit également à s'imposer comme second vendeur de smartphones au 2T18 en Europe, malgré un essoufflement dans la région EMEA
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Les Etats-Unis ne peuvent pas nous écraser, dit le fondateur de Huawei
Les Etats-Unis ne peuvent pas nous écraser, dit le fondateur de Huawei
Et « Le monde ne peut pas nous quitter parce que nous sommes plus avancés »
Ren Zhengfei, lors de sa toute première interview internationale accordée à BBC depuis l'arrestation de Meng Wanzhou, directeur financier de Huawei et sa fille, le fondateur de Huawei a, non seulement, rejeté les pressions exercées par les Etats-Unis, mais il a également fait preuve d’une confiance indéfectible dans son entreprise qu’il dit pouvoir résister aux vagues attaques des Etats-Unis. Ren Zhengfei a dit, ce mardi, que l'arrestation de sa fille Meng Wanzhou, est politiquement motivée, et que si les Etats-Unis interdisent Huawei, la société pourra compter sur d’autres parties du monde. Selon le fondateur de Huawei, son entreprise est trop grande et trop importante pour faire faillite.
« Il n'y a aucun moyen pour que les Etats-Unis puissent nous écraser », a-t-il dit. « Le monde ne peut pas nous quitter parce que nous sommes plus avancés. Même s'ils persuadent d'autres pays de ne pas nous utiliser temporairement, on peut toujours réduire un peu les choses. », a-t-il ajouté.
La fille de M. Zhengfei, Meng Wanzhou, directeur financier de Huawei, a été arrêtée le 1er décembre à Vancouver à la demande des États-Unis et devrait faire l'objet d'une demande d'extradition officielle. Elle et l’entreprise de son père font l’objet d’un total de 23 accusations réparties en deux actes d'accusation par le ministère américain de la Justice. La première concerne les allégations selon lesquelles Huawei aurait caché des liens commerciaux avec l'Iran, qui fait l'objet de sanctions commerciales de la part des États-Unis. La seconde comprend l'accusation de tentative de vol de secrets commerciaux.
Huawei a fait l'objet d'un examen minutieux aux États-Unis, où des représentants du gouvernement affirment que la société représente une menace pour la sécurité nationale et qu'elle pourrait être utilisée comme navire d'espionnage par le gouvernement chinois. Selon BBC News, la semaine dernière, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a mis en garde les alliés du pays contre l'utilisation de la technologie Huawei, affirmant qu'il serait plus difficile pour Washington de « s'associer avec eux ». Mais Huawei nie tout acte répréhensible qui lui est reproché par les Etats-Unis.
Cependant, certains partenaires comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande se sont déjà joints aux États-Unis pour interdire ou empêcher Huawei de fournir de l'équipement pour leurs futurs réseaux mobiles à large bande 5G, tandis que le Canada examine si les produits de l'entreprise présentent une menace grave pour la sécurité.
Toutefois, le fondateur de Huawei se veut confiant et avertit : « le monde ne peut pas nous quitter parce que nous sommes plus avancés », a-t-il dit lors de son entretien avec Karishma Vaswani de la BBC. « Si les lumières s'éteignent à l'ouest, l'est brillera encore. Et si le Nord s'assombrit, il y a toujours le Sud. L'Amérique ne représente pas le monde. L'Amérique ne représente qu'une partie du monde. », a-t-il ajouté.
Bien que Huawei ait rejeté toutes les accusations à son encontre, les législateurs américains ont déjà pris des mesures pour limiter la présence de l'entreprise aux USA, et le président Trump devrait publier un décret exécutif limitant davantage les ventes d'équipement aux États-Unis. Il y a en fait que depuis des années, les entreprises technologiques chinoises sont dans la ligne de mire des autorités américaines ; elles sont soupçonnées de collusion avec le parti communiste et d’espionnage pour le compte du gouvernement chinois.
« Nous sommes profondément préoccupés quant aux risques liés à l'insertion dans notre réseau de télécommunications d'une entreprise ou entité détenue par un gouvernement étranger qui ne partage pas nos valeurs », s’est exprimé Chris Wray – directeur du FBI – devant la commission permanente du Sénat des États-Unis dédiée à la surveillance de la communauté du renseignement américaine, en visant Huawei et ZTE. « Cela ouvre la voie à des possibilités de pression ou de contrôle sur notre infrastructure de télécommunications. Cet état de choses permettrait à des tiers de modifier ou extirper des informations de façon furtive », a-t-il ajouté.
A propos de l’arrestation de sa fille
Quand il a été questionné à propos de l’arrestation de sa fille, M. Zhengfei s’est opposé aux accusations américaines contre elle. Pour lui, l'arrestation de Meng Wanzhou est politiquement motivée.
« Tout d'abord, je m'oppose à ce que les États-Unis ont fait. Ce genre d'acte politiquement motivé n'est pas acceptable. Les États-Unis aiment sanctionner les autres, chaque fois qu'il y a un problème, ils utiliseront de telles méthodes combatives. », a-t-il répondu. « Nous nous y opposons. Mais maintenant que nous avons suivi cette voie, nous allons laisser les tribunaux régler ça. », a-t-il ajouté.
Au sujet de ses investissements au Royaume-Uni
« Faut-il se méfier de Huawei ou d'autres sociétés chinoises ? Oui, je pense que nous devons nous méfier de ces entreprises », a déclaré Andrus Ansip, commissaire européen en charge de la technologie de l’UE, lors d'une conférence de presse à Bruxelles. Toutefois, selon BBC News, le National Cyber Security Centre du Royaume-Uni a décidé, aujourd’hui, que tout risque posé par l'utilisation de la technologie Huawei dans les projets de télécommunications britanniques peut être géré, même si le pays est en trait de sortir de l’UE.
En effet, de nombreuses entreprises de téléphonie mobile du Royaume-Uni, dont Vodafone, EE et Three, qui travaillent avec Huawei pour développer leurs réseaux 5G, attendent les résultats d’un examen gouvernemental, prévu en mars ou en avril prochain, pour continuer ou arrêter de collaborer avec Huawei.
Toutefois, au cas où une interdiction britannique interviendrait, le fondateur de Huawei a affirmé qu’il « ne retirera pas notre investissement pour cette raison. Nous continuerons à investir au Royaume-Uni. Nous continuons à faire confiance au Royaume-Uni, et nous espérons que le Royaume-Uni nous fera encore plus confiance. », a-t-il dit. « Nous allons investir encore plus au Royaume-Uni. Parce que si les Etats-Unis ne nous font pas confiance, alors nous allons transférer notre investissement des Etats-Unis vers le Royaume-Uni à une échelle encore plus grande. »
A propos des accusations de l’espionnage pour le compte du gouvernement chinois
Selon BBC News, en vertu du droit chinois, les entreprises sont tenues de « soutenir le travail de renseignement national, de coopérer avec lui et de collaborer à ses activités ». Toutefois, le fondateur de la plus grande entreprise privée dit qu’il ne prendrait de tel risque. « Le gouvernement chinois a déjà clairement dit qu'il n'installera pas de portes dérobées. Et nous n'installerons pas de portes dérobées non plus. Nous n'allons pas risquer le dégoût de notre pays et de nos clients partout dans le monde, à cause de quelque chose comme ça. », a-t-il répondu. « Notre société n'entreprendra jamais d'activités d'espionnage. Si nous avons de telles actions, alors je fermerai la société. », a-t-il ajouté.
Selon BBC News, Ren Zhengfei a exprimé une grande confiance en son entreprise en se laissant entrainer dans la conversation quand il s’agissait de répondre à certaines questions. Par contre quand il a s’agit de parler des présumés liens de son entreprise avec l'armée et le gouvernement chinois, M. Zhengfei a seulement dit qu'il ne s'agissait pas de faits, mais simplement d'allégations, et a insisté sur le fait que les relations politiques ne sont pas ce qui a mené Huawei au succès aujourd'hui.
M. Zhengfei a également confirmé, selon BBC News, la présence au sein de Huawei d'un comité du Parti communiste chinois, tout en soutenant que c'est ce que toutes les entreprises étrangères ou nationales opérant en Chine doivent avoir pour se conformer à la loi. L’information, selon laquelle un comité du gouvernement serait présent au sein de toutes les entreprises étrangères comme nationales en Chine, n’est probablement pas faite pour faire cesser la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis.
Source : BBC News
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:fleche: Que pensez-vous de la présence d’un comité gouvernemental au sein des entreprises opérant en Chine ?
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Après l’Allemagne, la Grande-Bretagne refuse de céder aux pressions US pour bannir Huawei
Après l’Allemagne, la Grande-Bretagne refuse de céder aux pressions US pour bannir Huawei
Citant l’absence d’élément de preuves d'espionnage
Par la voix de Ciaran Martin, directeur du National Cyber Security Centre (NCSC), la Grande-Bretagne affirme qu’aucun élément de preuve susceptible de confirmer une quelconque activité malveillante de la part de l’entreprise technologique Huawei n’existe et qu’elle est en mesure de gérer les risques de sécurité liés à l’utilisation des équipements de télécommunications fournis par ladite entreprise.
Signalons au passage que le NCSC fait partie de l’agence de renseignement britannique du GCHQ et que Huawei est considéré à l’heure actuelle comme le plus grand fabricant mondial d’équipements de télécommunications. Mais le géant chinois traverserait une période trouble en Grande-Bretagne depuis qu’un rapport du gouvernement de juillet 2018 a constaté que des problèmes techniques affectant la chaîne d’approvisionnement de ses équipements avaient exposé les réseaux de télécoms nationaux à de nouveaux risques de sécurité.
Lors d’une conférence sur la cybersécurité qui s’est récemment tenue à Bruxelles, Ciaran a assuré que la Grande-Bretagne n’avait pas encore décidé de sa politique de sécurité pour les réseaux nationaux 5G, mais que les équipements Huawei étaient soumis à une surveillance détaillée et à des contrôles gouvernementaux stricts sur leur utilisation. « Notre régime est sans doute le régime de surveillance le plus dur et le plus rigoureux au monde pour Huawei », a-t-il confié.
Lorsque, plus tard, on lui a demandé si l’administration Trump avait présenté à son pays des preuves attestant ces allégations, Martin a répondu aux journalistes : « Je serais obligé de signaler s’il y avait des preuves de malveillance... par Huawei. Et nous n’avons pas encore à le faire. Alors j’espère que c’est tout ». Il a par ailleurs ajouté que son organisation a publié un document détaillé dans lequel il expose la façon dont la Grande-Bretagne gère les risques de cyberespionnage lié à cette affaire.
Commentant le rapport de juillet 2018 précédemment évoqué Martin a tenu à clarifier les choses en disant : « Comme nous l’avons dit à l’époque, et comme nous le répétons aujourd’hui, ces problèmes concernent les normes relatives à la cybersécurité, ce ne sont pas des indicateurs d’activités hostiles de la Chine ». De plus, il faut savoir que Huawei a accepté les conclusions du rapport et a prévu une enveloppe de 2 milliards USD sur cinq ans pour la cybersécurité pour s’attaquer à ces problèmes afin de rassurer ses clients occidentaux. D’après Martin, la Grande-Bretagne surveille le géant chinois et ne fera aucun compromis vis-à-vis des améliorations qu’elle attend de lui : « nous ne déclarerons pas que les problèmes sont en voie d’être résolus tant qu’il n’y aura pas de preuve claire que c’est le cas », a-t-il précisé.
Ces déclarations interviennent dans un contexte de tension entre la Chine et les États-Unis marqué par des allégations d’espionnage proférées à l’encontre de Pékin et de certaines multinationales chinoises par l’administration Trump qui demande à ses alliés de ne pas utiliser les technologies (notamment pour le déploiement de la 5G) et les produits du groupe. Huawei fait l’objet d’un examen minutieux en Occident au sujet de ses connexions supposées avec le gouvernement chinois et des allégations d’espionnage d’État formulées par les États-Unis.
Vraisemblablement surpris par cette prise de position, Washington a réagi par la voix du Sénateur démocrate Mark Warner en rappelant que « les États-Unis et leurs alliés doivent maintenir un front commun contre le risque de chaîne d’approvisionnement d’équipements provenant de pays qui ne respectent pas la primauté du droit et qui imposent régulièrement des exigences de surveillance extrajudiciaire aux entreprises nationales ». Warner a également précisé vouloir mieux « cerner dans leur intégralité les raisons qui ont motivé la décision britannique ».
À titre de rappel, aucun élément de preuve n’a été produit publiquement par Washington et Huawei a nié à plusieurs reprises ces allégations. Malgré tout, celles-ci ont conduit plusieurs pays occidentaux à restreindre l’accès de cette entreprise à leurs marchés. Vodafone, second opérateur de téléphonie mobile au monde, a déclaré en janvier dernier qu’il arrêtait le déploiement des équipements Huawei dans les réseaux centraux jusqu’à ce que les gouvernements occidentaux accordent une autorisation de sécurité complète. D’autres opérateurs en Europe, dont BT en Grande-Bretagne et Orange en France, ont déjà retiré les équipements de la marque Huawei ou pris des mesures pour limiter son utilisation future.
La Grande-Bretagne semble représenter un champ de bataille hautement stratégique pour le géant Huawei dans son bras de fer contre les États-Unis en Europe. Toute décision de Londres d’autoriser la société chinoise à participer à la construction de réseaux 5G de nouvelle génération serait surveillée de près par d’autres pays en raison de l’appartenance de la Grande-Bretagne à l’organisation des Five Eyes dont les États-Unis sont membres et d’une certaine aussi à l’UE.
Source : Reuters
Et vous ?
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:fleche: Quelle attitude devrait adopter la France vis-à-vis de Huawei dans cette affaire, selon vous ?
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Abandonner les équipements Huawei retarderait le déploiement de la 5G en Europe « de probablement deux ans »
Abandonner les équipements Huawei retarderait le déploiement de la 5G en Europe « de probablement deux ans »,
selon le PDG de Vodafone
Lors d'une conférence de presse au Mobile World Congress à Barcelone lundi, le président de Vodafone, Nick Read, a déclaré qu'interdire à Huawei de fournir une infrastructure 5G en Europe entraverait la concurrence dans la chaîne d'approvisionnement. Les sociétés chinoise Huawei, Finlandaise Nokia et Suédoise Ericsson sont les trois plus grands fournisseurs d'équipements de télécommunication au monde, représentant plus de la moitié des revenus du marché, selon le cabinet d'études Dell'Oro.
« Si nous concentrons nos efforts sur deux acteurs, je pense que c'est une position malsaine, non seulement pour nous en tant qu'industrie, mais également pour l'infrastructure nationale du pays », a déclaré Read.
Lundi à Barcelone, Huawei et Vodafone ont vanté leur partenariat commercial avec une démonstration 5G lors de l'événement. La société britannique s'appuie sur les équipements de la société chinoise pour gérer bon nombre de ses réseaux.
Read a ajouté qu'il serait « extrêmement coûteux » pour les opérateurs et les consommateurs si les entreprises étaient obligées d'échanger leurs équipements Huawei pour se tourner vers les offres concurrentes, ajoutant que cela retarderait le déploiement de la 5G en Europe « de probablement deux ans ».
« Cela désavantage structurellement l'Europe », a-t-il déclaré. « Bien sûr, les États-Unis ne rencontrent pas ce problème, car ils ne se servent pas d'équipement Huawei »
Les États-Unis font pression pour provoquer un boycott d’Huawei chez leurs alliés
Huawei est l’un des plus grands fournisseurs d’équipements de télécommunication au monde et a conquis des marchés clés en proposant des équipements de haute technologie à un coût inférieur à celui de ses concurrents.
Mais la société a effectivement été laissée de côté sur le marché américain avec des responsables citant des préoccupations selon lesquelles sa technologie pourrait permettre l’espionnage du gouvernement chinois, accusations démenties par Huawei.
Il faut rappeler que des responsables américains ont publiquement déclaré que leur plus gros souci était que Pékin puisse contraindre Huawei à utiliser ses connaissances en matière de matériel pour espionner ou saboter des réseaux de télécommunications étrangers.
Néanmoins, certains pays comme l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont refusé de céder à la pression américaine
Allemagne
L’Allemagne a exprimé son scepticisme concernant cette affaire, affirmant n'avoir trouvé aucune preuve que la société pourrait utiliser son équipement pour l’espionnage. Spiegel Arne Schoenbohm, chef de l'Office fédéral allemand de la sécurité de l'information (BSI) a déclaré que pour des décisions aussi sérieuses qu'une interdiction, il faut des preuves, ajoutant que son agence ne disposait pas de telles preuves. Il fait également savoir que les experts du BSI avaient examiné les produits et composants Huawei du monde entier avant de se prononcer.
Cette décision du BSI n’a pas enchanté tout le monde et certains se sont exprimés. C’est le cas de Ronja Kniep, experte en sécurité dans le secteur des télécommunications qui a déclaré à l’AFP ceci : « Je pense qu'il est faux de laisser entendre que les préoccupations relatives à l'espionnage chinois sont infondées et faciles à détecter. Même si Huawei n’a aucune relation officielle avec le gouvernement chinois, cela ne signifie pas pour autant que les services chinois n’utilisent pas la société et sa technologie comme vecteurs d’espionnage. »
Grande-Bretagne
Par la voix de Ciaran Martin, directeur du National Cyber Security Centre (NCSC), la Grande-Bretagne a affirmé qu’aucun élément de preuve susceptible de confirmer une quelconque activité malveillante de la part de l’entreprise technologique Huawei n’existe et qu’elle est en mesure de gérer les risques de sécurité liés à l’utilisation des équipements de télécommunications fournis par ladite entreprise.
Précisons que le NCSC fait partie de l’agence de renseignement britannique du GCHQ et que Huawei est considéré à l’heure actuelle comme le plus grand fabricant mondial d’équipements de télécommunications. Mais le géant chinois traverserait une période trouble en Grande-Bretagne depuis qu’un rapport du gouvernement de juillet 2018 a constaté que des problèmes techniques et affectant la chaîne d’approvisionnement de ses équipements avaient exposé les réseaux de télécoms nationaux à de nouveaux risques de sécurité.
Vodafone fait marche arrière, après avoir annoncé une suspension du déploiement des équipements Huawei
En janvier, Vodafone avait annoncé son intention de « suspendre » le déploiement d'équipements Huawei dans ses réseaux centraux européens, mais Read a déclaré que la société avait continué de déployer les équipements radio 5G de Huawei à un rythme accéléré dans toute l'Europe. Il a ajouté que les gouvernements devaient adopter une approche « factuelle » pour évaluer les problèmes de sécurité avec Huawei, ajoutant qu'il ne rencontrerait aucun responsable américain à Barcelone cette semaine.
« À ce stade, je préférerais travailler avec les gouvernements et les valeurs mobilières sur une base nationale et veiller à ce que nous ayons une conversation basée sur les faits », a-t-il déclaré.
Plus tôt lundi, Borje Ekholm, PDG d'Ericsson, a déclaré à Jon Fortt Huawei, de CNBC, que les préoccupations en matière de sécurité créaient une incertitude chez les opérateurs.
« C'est très spéculatif, nous n'avons aucune idée de ce qui va arriver », a-t-il déclaré. Dans le même temps, le PDG de Nokia, Rajeev Surav, a déclaré à Karen Tso, de CNBC, dimanche, qu'il observait « de près » l'évolution de Huawei.
Read de Vodafone a déclaré qu'il existait une « forte concurrence » entre les trois fournisseurs d'équipement, mais a ajouté que Huawei disposait d'une « technologie de pointe ». D’ailleurs, lors d'une table ronde avec les médias dimanche à Barcelone, le président de Huawei, Guo Ping, a déclaré que la société avait 12 mois d'avance sur ses concurrents en matière de technologie 5G.
La 5G devrait révolutionner l’économie numérique en permettant l’adoption de nouvelles technologies telles que les voitures autonomes et l’Internet des objets.
Source : CNBC
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous du point du vue du PDG de Vodafone ?
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:fleche: Huawei clone des composants Apple, récompense les employés pour vol de technologie, d'autres concurrents ont aussi été victimes, selon un rapport
:fleche: Huawei présente le Kunpeng 920, le processeur le plus complexe au monde, mais il ne sera disponible que sur les plateformes Huawei
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Huawei se préparerait à poursuivre le gouvernement des États-Unis
Huawei se préparerait à poursuivre le gouvernement des États-Unis
Pour avoir interdit aux agences fédérales d'utiliser ses produits
Le gouvernement américain et le géant chinois de télécommunication Huawei ne sont pas en bon terme depuis quelques années déjà. Pendant longtemps, les responsables américains ont déclaré que Pékin pouvait utiliser l'équipement de télécommunication de Huawei pour espionner et perturber les réseaux de communication. L'entreprise a nié ces allégations, mais des manœuvres menées par Washington pour saper l'entreprise, que les responsables américains considèrent comme une menace pour la sécurité nationale, ne se sont pas arrêtées depuis lors.
Cependant, Huawei ne se contente plus de nier les accusations américaines portées contre lui. L’entreprise a décidé de se défendre désormais dans le conflit qui bat son plein entre elle et le gouvernement américain. Le géant chinois de l'électronique s'apprêterait à poursuivre le gouvernement des États-Unis pour avoir interdit aux agences fédérales d'utiliser les produits de l'entreprise, selon deux personnes au courant de l’affaire qui se sont confiées au New York Times.
Selon le New York Times, le procès prévu pour être annoncé au cours de cette semaine par la société sera intenté dans le district est du Texas, où se trouve le siège social américain de Huawei. Cette poursuite fait partie des efforts conduits par le géant chinois qui s’est lancé dans des campagnes marketing afin de redorer le blason de l’entreprise auprès des consommateurs contre une vaste campagne de dénigrement des Etats-Unis.
En effet, au cours de l’année écoulée, le gouvernement américain a intensifié ses pressions sur l'entreprise. Le Congrès a accusé Huawei d’être lié au pouvoir chinois et d’utiliser ses smartphones à des fins d’espionnage. Le gouvernement avait fait pression sur l’opérateur AT&T pour annuler un contrat avec la firme asiatique. L'année dernière la National Defense Authorization Act (NDAA) – une loi d'autorisation de dépenses de la défense des États-Unis – avait, par ailleurs, été autorisée afin d’isoler davantage Huawei du marché américain. Des responsables américains ont même exhorté d'autres gouvernements à interdire l'utilisation des produits de Huawei, même si certains Etats comme l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont refusé de céder aux pressions américaines pour bannir Huawei, en citant l'absence d'élément de preuves de l'espionnage dont Huawei est accusé.
Cette année, le ministère de la Justice a déposé des accusations criminelles contre l'entreprise et son directeur financier pour n’avoir pas respecté les sanctions américaines contre l'Iran. Cette semaine aura lieu au Canada l’audience qui déterminera si le directeur financier de Huawei et fille du fondateur de l'entreprise, Meng Wanzhou, sera extradé vers les États-Unis pour faire répondre à ces accusations.
Dans une interview accordée à BBC en février, Ren Zhengfei, fondateur de Huawei, s’est insurgé contre le gouvernement américain. M. Zhengfei s’est opposé aux accusations américaines contre le directeur financier et a qualifié l'arrestation de Meng Wanzhou d’être politiquement motivée. Les avocats de Mme Meng ont poursuivi le gouvernement canadien et la police, soutenant que les circonstances de son arrestation et de sa détention en décembre avaient violé ses droits.
Lors de l’interview, M. Zhengfei a marqué une confiance absolue en son entreprise qui s'apprête à jouer un rôle majeur dans la construction de réseaux sans fil de nouvelle génération à travers le monde. « Il n'y a aucun moyen pour que les Etats-Unis puissent nous écraser », a-t-il dit. « Le monde ne peut pas nous quitter parce que nous sommes plus avancés. Même s'ils persuadent d'autres pays de ne pas nous utiliser temporairement, on peut toujours réduire un peu les choses. », a-t-il ajouté. En effet, certains partenaires comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande se sont déjà joints aux États-Unis pour interdire ou empêcher Huawei de fournir de l'équipement pour leurs futurs réseaux mobiles à large bande 5G.
Huawei n’a pas répondu à une demande de commentaire, mais une poursuite intentée par Huawei contre les États-Unis devrait être pour contester une section d'une loi d'autorisation de dépenses de la défense qui a été approuvée l'an dernier, d’après le New York Times. Cette disposition empêche les agences gouvernementales d'utiliser les équipements de télécommunications fabriqués par Huawei et ZTE, une autre société chinoise. L’entreprise serait en train de prévoir de soutenir que l'interdiction américaine sur son équipement est un acte législatif nommé « bill of attainder », qui vise à le punir sans procès. La Constitution des Etats-Unis interdit au Congrès d'adopter de telles lois.
Une précédente poursuite du gouvernement américain pour les mêmes motifs
L'affaire Huawei semble avoir eu un précédent. La société russe de cybersécurité Kaspersky Lab, une autre entreprise qui a suscité des inquiétudes en matière de sécurité aux États-Unis avait intenté deux poursuites contre le gouvernement américain après l’interdiction de ses produits. En effet, les responsables américains ont commencé à s'inquiéter du fait que Moscou pourrait utiliser le logiciel de l'entreprise pour recueillir des renseignements. En juin 2017, les sénateurs américains ont demandé d'interdire les produits de l’éditeur russe, utilisés par les militaires, en raison de la crainte que l'entreprise soit vulnérable à l'influence du gouvernement russe, le lendemain du jour où le FBI avait interrogé plusieurs de ses employés américains dans le cadre d'un sondage dans ses opérations.
Kaspersky Lab avait rejeté les allégations, mais en septembre 2017, le Département de la sécurité intérieure a demandé aux organismes fédéraux de commencer à retirer les produits de l'entreprise des systèmes gouvernementaux. Et pour faciliter l’opération de retrait, le Congrès a codifié l'interdiction dans une loi d’autorisation de dépenses. Un juge du District de Columbia a ensuite rejeté les poursuites de Kaspersky Lab, jugeant que le Congrès était motivé par le désir légitime de protéger les réseaux informatiques du gouvernement contre l'intrusion russe. Le juge a également déclaré que les ventes de Kaspersky au gouvernement américain ne représentaient qu'une si petite fraction des affaires de la société que l'interdiction n'était pas particulièrement sévère.
La décision de rejet des poursuites de Kaspersky a été confirmée plus tard par une cour d'appel. Et le juge d'appel, David S. Tatel, a écrit que « Compte tenu de la probabilité non négligeable que les produits de Kaspersky aient pu compromettre les systèmes fédéraux et de l'ampleur des dommages qu'une telle intrusion aurait pu causer, la décision du Congrès de retirer Kaspersky des réseaux fédéraux représente une réponse raisonnable et équilibrée ».
Selon le News York Times, l'affaire pénale contre le directeur financier de Huawei aux États-Unis pourrait être compliquée vu les commentaires du président Trump alors que la Maison-Blanche a entamé des négociations commerciales avec la Chine. En effet, bien que les affaires criminelles aient traditionnellement été des affaires indépendantes, M. Trump aurait indiqué que le sort de Huawei pourrait être un objet de marchandage.
« Nous prendrons cette décision », c’est ainsi qu’aurait répondu le président Trump, lors d’une réunion avec une délégation de responsables chinois le mois dernier, lorsqu'on lui a demandé s'il abandonnerait les accusations criminelles contre Huawei dans le cadre de l’accord commercial qui se prépare entre les Etats-Unis et la Chine. « Nous allons parler au procureur général. », a-t-il ajouté.
Source : The New York Times
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Huawei poursuit les États-Unis en « dernier recours » pour ce qu'il appelle une interdiction injuste
Huawei poursuit le gouvernement des USA pour ce qu'il appelle une interdiction injuste
L’obligeant à rendre publiques ses accusations à son encontre
C’est fait. Le géant chinois de l’électronique Huawei a déposé sa plainte contre le gouvernement américain ce mercredi. L'intention de la société d'intenter une action en justice a été annoncée pour la première fois lundi par le New York Times. Le procès de Huawei contre le gouvernement des Etats-Unis allègue que la société avait été injustement et incorrectement interdite comme une menace pour la sécurité. C’est lors d’une conférence de presse, tenue mercredi dernier, que Huawei a annoncé que l’interdiction d’utilisation de ses produits imposée par les agences fédérales américaines violait toutes procédures légales.
En effet, les États-Unis ont fait valoir que Huawei représente un risque parce que ses équipements pourraient être utilisés par les autorités chinoises pour espionner les communications et perturber les réseaux de télécommunications. Cette position a conduit les principales entreprises de télécommunications sans fil aux États-Unis et les agences gouvernementales à éviter les produits de Huawei et de traiter avec les entreprises qui utilisent ces mêmes produits.
Huawei s’est défendu contre ces allégations en rejetant toutes ces accusations. La société affirme maintenant que la poursuite vise également à prouver qu'elle ne se livre pas à de telles pratiques. Lors de la conférence de presse du mercredi dernier, Guo Ping, président tournant de Huawei, a notamment déclaré ceci : « Pendant trois décennies, nous avons maintenu un solide bilan en matière de sécurité. Huawei n’a jamais installé de puces espionnes dans ses équipements technologiques. Le gouvernement américain a qualifié nos services de menace pour son pays.
Cependant, les États-Unis n’ont jamais fourni de preuves à l’appui de leurs accusations selon lesquelles Huawei représenterait une réelle menace pour la sécurité du pays. Le gouvernement américain tente par tous les moyens de salir notre image. Pire encore, il essaie de bloquer notre développement dans d’autres pays.
Selon le New York Times, la poursuite de Huawei obligera le gouvernement américain à rendre publiques ses accusations contre l'entreprise, mais elle pourrait aussi rendre Huawei vulnérable à un examen plus approfondi de ses pratiques commerciales et de ses relations avec le gouvernement chinois.
Dans un communiqué annonçant le dépôt de la poursuite judiciaire, Guo Ping a déclaré que « Le Congrès américain n'a, à maintes reprises, produit aucune preuve à l'appui de ses restrictions sur les produits Huawei ». « Nous sommes obligés de prendre cette action en justice en dernier recours. », a-t-il ajouté. Le procès de Huawei, intenté devant une cour de district des États-Unis à Plano, au Texas, où l’entreprise a son siège social américain, soutient qu'une section de la National Defense Authorization Act de 2019, une loi d'autorisation de dépenses de la défense, est inconstitutionnelle, car elle vise Huawei. En effet, la loi fait interdiction aux organismes gouvernementaux de passer des marchés avec Huawei ou des entreprises qui utilisent l'équipement de l'entreprise.
Depuis un certain temps, le fabricant chinois d’équipements de télécommunications a décidé de se défendre contre la pression qu’exercent les autorités américaines sur lui, et ce procès s’inscrit dans le cadre d'une offensive juridique et de relations publiques très agressive que Huawei a récemment lancée pour repousser les accusations d'espionnage des Etats-Unis. Le débat sur la sécurité des systèmes de Huawei arrive à un moment critique, les pays du monde entier se préparant à dépenser des centaines de milliards de dollars pour étendre les réseaux cellulaires à la technologie 5G de prochaine génération, et le géant chinois a un rôle déterminant à jouer dans cette transition technologique.
Après avoir écarté Huawei du marché américain, des responsables américains ont même exhorté d'autres gouvernements à interdire l'utilisation des produits de Huawei, même si certains Etats comme l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont refusé de céder aux pressions américaines pour bannir Huawei, en citant l'absence d'élément de preuves de l'espionnage dont Huawei est accusé.
Cette année, le ministère de la Justice a déposé des accusations criminelles contre l'entreprise et son directeur financier pour n’avoir pas respecté les sanctions américaines contre l'Iran, bien que cela n’ait rien à avoir avec l’affaire d’interdiction des produits Huawei. Mme Meng, directeur financier et fille de Ren Zhengfei, le fondateur de l'entreprise, a comparu au cours de cette semaine à Vancouver, en Colombie-Britannique, dans le cadre d'une audience d'extradition. M. Ren Zhengfei était fermement opposé aux plaintes contre sa fille qu’il avait qualifiées de politiquement motivées.
Lors d'une conférence de presse diffusée sur un flux officiel de Huawei sur Twitter, M. Guo a déclaré que « Le gouvernement américain a longtemps qualifié Huawei de menace, il a piraté notre service et volé nos courriels et notre code source », se référant aux documents de l'Agence de sécurité nationale fournis par l'ancien entrepreneur Edward J. Snowden qui ont montré que l'agence s'était introduite dans les systèmes de Huawei, d’après Le New York Times.
« Pourtant, le gouvernement américain ne ménage aucun effort pour dénigrer l'entreprise et induire le public en erreur au sujet de Huawei », a-t-il ajouté. Selon le New York Time, la séance d'information diffusée en continu sur Twitter a touché plus de deux millions de personnes.
Cependant, la Chine qui est en guerre commerciale actuellement contre les Etats-Unis a un historique d'interruption du commerce avec d'autres pays lors des querelles diplomatiques dont la toute dernière a eu lieu cette semaine. Selon le New York Times, cette semaine, les représentants canadiens se sont plaints du fait que la Chine avait commencé à suspendre les importations de canola en provenance du Canada, pendant que les relations entre ces deux pays sont tendues ces derniers temps suite à l’arrestation de Mme Meng au Canada. Toutefois, Lu Kang, porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Chine, a déclaré jeudi que la décision chinoise était fondée sur la découverte de vermines dans le canola canadien.
La poursuite intentée par Huawei soutient qu'en ciblant l'entreprise, le Congrès a transgressé les principes constitutionnels sur la séparation des pouvoirs ainsi que la clause du projet de loi d'exécution, qui interdit une loi qui vise à punir une personne ou une entité sans procès.
« L'effet réel et voulu de ces interdictions est d'interdire à Huawei d'accéder à des segments importants du marché américain de l'équipement et des services de télécommunications, infligeant ainsi à Huawei des préjudices économiques, concurrentiels et de réputation immédiats et permanents », ont écrit les avocats de la société dans leur poursuite. Parlant d’une firme originaire de la Chine, un pays qui impose la censure aux entreprises étrangères, ces propos des avocats de Huawei sont un peu ironiques.
Le procès vise à mettre l'accent sur l’interdiction d'utilisation des l'équipement de Huawei dans les nouveaux réseaux 5G et à pousser le gouvernement des États-Unis à faire valoir ses arguments. Bien qu'il soit peu probable que Huawei puisse renverser l'opposition américaine à l'entreprise, elle peut espérer gagner la confiance des fonctionnaires d'autres pays, dont certains en Europe. Un procès similaire avait été intenté par Kaspersky Lab contre le gouvernement américain suite à l’interdiction de ses produits, il y a deux ans. Mais les poursuites avaient été rejetées par un juge américain, soulignant qu'elles découlaient d'un désir légitime de protéger les réseaux américains.
Source : The New York Times
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Les États-Unis demandent à l'Allemagne de cesser d'utiliser l'équipement Huawei
Les États-Unis demandent à l'Allemagne de cesser d'utiliser l'équipement Huawei,
sous peine de perdre un accès à certaines données des services de renseignements américains
Depuis déjà quelques mois la multinationale Huawei essuie beaucoup de reproches. Une réunion s’est tenue au mois de juillet au Canada et regroupait les représentants des pays tels que l'Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les États-Unis. Les discussions ont porté sur les capacités de la Chine en matière de cyber espionnage et sur l'expansion militaire croissante. Il faut savoir que des responsables américains ont publiquement déclaré que leur plus gros souci était que Pékin puisse contraindre Huawei à utiliser ses connaissances en matière de matériel pour espionner ou saboter des réseaux de télécommunications étrangers.
Ces inquiétudes proviennent du fait que Huawei ait fait l’objet d’un examen minutieux de ses liens présumés avec les services de renseignement chinois. À la suite de cela, les pays présents à cette réunion ont décidé d’empêcher Huawei de bâtir leurs réseaux Internet 5G ultrarapides de nouvelle génération.
Après avoir recommandé aux autres pays représentés à cette réunion de rester à l’écart de certains fournisseurs de télécommunications chinois, les États-Unis ont exercé également des pressions sur les autorités allemandes pour qu'elles abandonnent Huawei. En décembre, l’Allemagne a exprimé son scepticisme concernant cette affaire, affirmant n'avoir trouvé aucune preuve que la société pourrait utiliser son équipement pour l’espionnage.
Spiegel Arne Schoenbohm, chef de l'Office fédéral allemand de la sécurité de l'information (BSI) a déclaré que pour des décisions aussi sérieuses qu'une interdiction, il faut des preuves, ajoutant que son agence ne disposait pas de telles preuves. Il fait également savoir que les experts du BSI avaient examiné les produits et composants Huawei du monde entier avant de se prononcer.
Cette décision du BSI n’a pas enchanté tout le monde et certains se sont exprimés. C’est le cas de Ronja Kniep, experte en sécurité dans le secteur des télécommunications qui a déclaré à l’AFP ceci : « Je pense qu'il est faux de laisser entendre que les préoccupations relatives à l'espionnage chinois sont infondées et faciles à détecter. Même si Huawei n’a aucune relation officielle avec le gouvernement chinois, cela ne signifie pas pour autant que les services chinois n’utilisent pas la société et sa technologie comme vecteurs d’espionnage. »
Le déploiement de la 5G devrait s'accélérer dans les années à venir et Huawei a investi des années et des milliards de dollars pour se préparer à ce moment. Selon des experts, une partie de cet investissement pourrait être gaspillée si la société était exclue des lucratifs marchés des télécommunications occidentaux. Sachant cela, il serait donc préférable pour la société chinoise de tout faire pour que cela ne se produise pas.
Les États-Unis réagissent
Dans l'une des demandes les plus explicites encore adressées à un allié sur Huawei, le gouvernement américain a demandé à l'Allemagne d'abandonner la société chinoise de ses projets ou de risquer de perdre l'accès à certaines données des services de renseignement américains, rapporte le Wall Street Journal.
Huawei a fait face à des accusations des États-Unis selon laquelle il pourrait être utilisé par le gouvernement chinois pour l'espionnage. La société a nié à plusieurs reprises qu’elle agirait au nom de la Chine et a souligné que le gouvernement américain n’avait présenté aucune preuve publique corroborant ces affirmations, mais que les autorités américaines n’étaient toujours pas convaincues. L'administration Trump a fait pression sur les alliés pour qu'ils mettent fin à leurs relations avec Huawei, mais l'Allemagne, poursuivant ses projets, n'a pas interdit la société de quitter ses réseaux.
Selon le journal, une lettre de l'ambassadeur américain en Allemagne avertit le pays que les États-Unis cesseront de divulguer certains secrets s'ils autorisent Huawei à travailler sur sa prochaine génération d'infrastructure 5G. Selon le journal, la lettre indique que la sécurité du réseau ne peut être gérée efficacement par des audits d’équipements ou de logiciels. Bien que les États-Unis envisagent de continuer à partager leurs renseignements avec l'Allemagne malgré tout, selon le journal, les responsables prévoient de limiter la portée de ces informations si du matériel Huawei est utilisé dans les infrastructures allemandes.
Aux États-Unis, la bataille autour de la société a continué de s'intensifier. Le ministère de la Justice a accusé Huawei d'avoir volé des secrets commerciaux et son directeur financier aurait été extradé vers les États-Unis, soupçonné d'avoir violé les sanctions imposées à l'Iran. Huawei a nié avoir commis des actes répréhensibles et la semaine dernière, la société a encore accru les enjeux en engageant une action en justice contre les États-Unis, arguant du fait qu'une interdiction de son équipement par le gouvernement était inconstitutionnelle.
Source : Wall Street Journal