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Accident Uber : le NTSB reproche à l'entreprise de ne pas accorder suffisamment d’attention à la sécurité
Accident Uber : le NTSB reproche à l'entreprise de ne pas accorder suffisamment d’attention à la sécurité,
mais évoque également la conductrice distraite
Les faits remontent à mars 2018 où une voiture autonome de la firme Uber a heurté mortellement Elaine Herzberg, âgée de 49 ans, alors qu'elle traversait une rue à vélo dans la nuit en dehors d’un passage piéton à Tempe, en Arizona. L’accident a suscité de vives inquiétudes quant à la sécurité de l’industrie automobile naissante et autonome. Bien qu’il y avait un conducteur humain au volant de la voiture, elle était sur contrôle informatique au moment de l’impact. Un an plus tard, l’enquête s'est poursuivie ; dans une lettre adressée au comté de Maricopa en mai 2019, son homologue du comté de Yavapai a souligné qu’après toute investigation, la responsabilité pénale d'Uber n'était pas engagée dans la mort de la femme impliquée dans l’accident.
Une affirmation qui ne met pas totalement hors cause Uber, selon les déclarations d'une agence américaine de sécurité ; cette dernière a reproché à Uber de ne pas accorder suffisamment d’attention à la sécurité et aux décisions relatives au développement du véhicule autonome de la société dans le cadre de l’enquête sur le premier décès impliquant un véhicule autonome, citant également le chauffeur de secours distrait du véhicule.
Le National Transportation Safety Board a estimé que les régulateurs fédéraux et des États devaient faire davantage pour protéger les conducteurs, soulignant le « manque de normes de sécurité fédérales » pour les systèmes de conduite automatisés.
« La collision était le dernier maillon d'une longue chaîne d'actions et de décisions prises par une organisation qui, malheureusement, n'a pas fait de la sécurité sa priorité absolue », a déclaré le président du NTSB, Robert Sumwalt. La chambre a critiqué une série de décisions d'Uber qui, selon elle, résultaient d'une « culture de sécurité inefficace » à l'époque.
Le NTSB a voté à l'unanimité la conclusion selon laquelle la cause probable était le défaut de surveillance de l'environnement de conduite par la conductrice de sécurité « parce qu'elle avait été distraite visuellement par son téléphone portable ». Elle était derrière le volant et était supposée agir en cas d'urgence.
Nat Beuse, responsable de la sécurité des véhicules autonomes de la société de covoiturage Uber, a déclaré que l'entreprise restait « déterminée à améliorer la sécurité de son programme de conduite autonome » après des améliorations significatives.
Uber a pris une série de décisions de développement qui ont contribué à la cause du crash, a déclaré le NTSB. L’enquête du NTSB a montré que le logiciel embarqué n’avait pas réussi à identifier la victime comme une piétonne, car elle n’était pas au niveau d’un point de passage clairement désigné. La voiture n’a pas non plus réussi à anticiper correctement les mouvements de la victime en tant que personne se déplaçant sur la route et a fini par la heurter directement. Les systèmes de vision par ordinateur des voitures autonomes sont formés pour identifier les éléments de leur environnement proche, comme les autres véhicules, les arbres, les poteaux de signalisation, les bicyclettes… et prendre des décisions sur ce qu’il faut faire ensuite en utilisant ces informations. Il semble que le logiciel d’Uber n’a pas été en mesure d’identifier Herzberg puisqu’il n’y avait pas d’étiquette de classification pour une personne n’utilisant pas un point de passage approprié et qu’il n’était pas en mesure de prendre les bonnes décisions.
Le logiciel désactivait également les systèmes de freinage d’urgence automatique du Volvo XC90 dans le véhicule d’essai et empêchait le recours au freinage d’urgence immédiat, faisant plutôt appel au conducteur suppléant. Volvo a découvert dans 17 des 20 tests de simulation que l'accident avait été évité, a déclaré le NTSB.
Les avancées technologiques mises en avant
Le NTSB a exhorté la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) à exiger des entités testant des véhicules autonomes de soumettre un rapport d'auto-évaluation de la sécurité à l'agence pour qu'elle puisse déterminer si ces plans incluent des mesures de protection appropriées. Il a déclaré que les États devraient faire plus pour surveiller les véhicules.
La NHTSA a déclaré qu’elle examinerait attentivement les recommandations, ajoutant : « il est important pour le public de noter que tous les véhicules sur la route nécessitent aujourd’hui un conducteur totalement attentif ». La NHTSA enquête également sur le crash d’Uber.
Le conseil a déclaré que les entreprises soumettaient les évaluations et que certaines d'entre elles offraient peu d'informations utiles. Jennifer Homendy, membre du conseil d'administration du NTSB, a déclaré que la NHTSA omettait de réglementer correctement les véhicules automatisés. « À mon avis, ils ont mis les avancées technologiques ici au premier plan, reléguant "sauver des vies" au second », a déclaré Homendy.
Si Uber a apporté des améliorations significatives, Sumwalt informera un panel de sénateurs américains mercredi de ses préoccupations plus larges. « Nous restons préoccupés par la culture de sécurité des nombreux autres développeurs qui réalisent des tests similaires », a déclaré Sumwalt.
À la suite de l'accident, Uber a suspendu tous les essais des véhicules autonomes. Il a repris les tests en décembre dernier en Pennsylvanie avec un logiciel révisé et de nouvelles restrictions et sauvegardes importantes. Certains critiques se sont demandé pourquoi l’accent est mis sur la mort d’un seul piéton lorsque les piétons américains tués dans des accidents de la route ont atteint leur plus haut niveau en 30 ans en 2018 (ils étaient près de 6 300).
Le NTSB a aussi publié plus de 40 documents totalisant au moins 430 pages avec divers éléments de preuve à l’appui et des comptes rendus détaillés sur des sujets comme les propriétés du véhicule et la culture de sécurité interne chez Uber. Il révèle en outre que les voitures autonomes du groupe ont été impliquées dans 37 collisions entre septembre 2016 et mars 2018, avant l’accident mortel. Dans ces 37 incidents, toutes les voitures étaient conduites en mode autonome.
Mardi soir, un porte-parole d’Uber a déclaré : « Nous regrettons l’accident survenu en mars 2018 impliquant l’un de nos véhicules autonomes qui a coûté la vie à Elaine Herzberg. À la suite de cette tragédie, l’équipe du Groupe Uber Advanced Technologies a adopté des améliorations essentielles à son programme afin d’accorder la priorité à la sécurité ». « Nous attendons avec impatience de revoir les recommandations qu’il [le NTSB] a formulées », a-t-il ajouté.
Source : Reuters
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous des conclusions de l'agence ?
:fleche: Que pensez-vous des critiques qui se sont demandé pourquoi l’accent est mis sur la mort d’un seul piéton lorsque les piétons américains tués dans des accidents de la route ont atteint leur plus haut niveau en 30 ans en 2018 ?
:fleche: Peut-on aujourd'hui parler de voiture autonome ? Dans quelle mesure ?
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Une conductrice de secours d'Uber inculpée dans un accident de conduite autonome de 2018 qui a tué une femme
Une conductrice de secours d'Uber inculpée dans un accident de conduite autonome de 2018 qui a tué une femme,
Pour avoir été distraite dans les moments précédant l'accident mortel
Un grand jury du comté de Maricopa a accusé une conductrice de secours d’Uber d'homicide par négligence dans un accident survenu le 18 mars 2018 à Tempe qui a tué une femme, selon l’acte d’accusation. Selon la vidéo enregistrée par une caméra interne de la voiture Uber, Rafaela Vasquez, une femme de 46 ans, avait regardé dans la direction de ses genoux à plusieurs reprises dans les secondes qui ont précédé l'accident du SUV Volvo, en mode autonome, qui a frappé et tué Elaine Herzberg, âgée de 49 ans. L’année dernière, les procureurs ont décidé de ne pas inculper Uber au pénal.
L'accident s'est produit après la tombée de la nuit sur un tronçon bien éclairé de Mill Avenue. Elaine Herzberg traversait la route à plusieurs voies avec son vélo lorsque le SUV d'Uber l'a heurtée à une vitesse de 38 miles par heure (61 km/h). Les autorités ont découvert que Vasquez avait regardé sur son téléphone une émission de télé-réalité appelée The Voice juste avant l'accident.
Vasquez est accusé d'homicide par négligence, une accusation similaire à celle d'homicide involontaire qui entraîne une peine recommandée de 2,5 ans. Cependant, le grand jury a également estimé que le crime a été commis avec un "instrument dangereux", à savoir la voiture. Lorsque l'homicide par négligence est commis avec une arme ou un instrument dangereux, la peine recommandée passe à six ans.
Le bureau du procureur du comté de Maricopa, Allister Adel, a déclaré mardi que Rafaela Vasquez a été inculpée le 27 août dans l'accident de 2018 à Tempe. Vasquez a plaidé non coupable mardi dernier lors d'une audience de mise en accusation. Elle a été libérée avec un dispositif de surveillance à la cheville en attendant son procès.
« La distraction au volant est un problème de grande importance dans notre communauté », a déclaré un avocat du comté de Maricopa dans un communiqué de presse. « Lorsqu'un conducteur prend le volant d'une voiture, il a la responsabilité de contrôler et d'utiliser ce véhicule en toute sécurité et dans le respect de la loi ».
Selon un rapport préliminaire du NTSB, l’agence du gouvernement des États-Unis chargée de la sécurité du transport, le logiciel de la voiture a détecté Herzberg plus de cinq secondes avant l’accident, mais ne l’a pas identifiée comme un piéton avec un vélo traversant la rue loin d’un passage pour piétons. Mais les signes des problèmes de sécurité d'Uber étaient évidents pour les insiders de l'entreprise avant même l'accident. Et au moins un manager d'Uber a tenté de sonner l'alarme le 13 mars, quelques jours avant la mort d'Herzberg.
En effet, un ingénieur démissionnaire d'Uber - Robbie Miller qui a travaillé pour le programme de voitures autonomes de Google jusqu'en 2016 - avait envoyé un e-mail cinglant (dont The Information a eu copie) au responsable du programme de conduite autonome quelques jours avant la mort de Herzberg. « Une voiture a été endommagée presque tous les deux jours en février », a écrit Miller. « Nous ne devrions pas frapper des choses tous les 15 000 miles ».
Miller a évoqué un incident survenu la semaine précédente (neuf jours avant la mort de Herzberg), lorsqu'un véhicule de test Uber « a roulé sur le trottoir sur plusieurs mètres ». « A Waymo, je n'aurais pas été surpris que toute la flotte soit immédiatement immobilisée pendant des semaines ou plus si un véhicule présentait le même comportement », a écrit Miller. Au lieu de cela, a-t-il rapporté, l'incident « a été essentiellement ignoré » jusqu'à ce que Miller le porte à l'attention de la direction.
Mais Uber a échappé à la responsabilité pénale pour l'accident. « Après un examen très approfondi de toutes les preuves présentées, ce bureau a déterminé qu'il n'y a aucune base de responsabilité pénale pour la société Uber », a écrit en mars 2019 le bureau du procureur du comté de Yavapai dans une lettre au procureur du comté de Maricopa dans lequel se trouve la ville de Tempe . Uber a conclu un accord rapide avec les héritiers de Herzberg.
Malgré des facteurs qui impliquent Uber dans l’accident, comment convaincre un jury qu'Uber était en faute alors que le chauffeur avait essentiellement abandonné toute attention pour regarder son émission préférée.
De nombreux facteurs ont conduit à cette tragédie, selon le rapport du NTSB
En 2018, un rapport préliminaire a révélé que le véhicule n'avait pas serré ses freins avant de heurter Herzberg. Uber avait déconnecté le système d'évitement des collisions installé en usine sur la Volvo. Bien que le système autonome du véhicule Uber ait détecté Herzberg avant l'impact, le véhicule - et Uber - comptaient sur Vasquez pour prendre des mesures nécessaires en cas d'urgence. L’agence a conclu que la désactivation par Uber de ce système de freinage d'urgence a augmenté les risques associés aux essais de véhicules autonomes sur la voie publique.
Le système de conduite autonome d’Uber a détecté Herzberg 5,6 secondes avant l'accident. Mais il n'a pas réussi à déterminer si elle était un cycliste, une piétonne ou un objet inconnu, ou si elle se dirigeait vers la trajectoire du véhicule, a indiqué l’agence.
« Si le conducteur du véhicule avait été attentif, elle aurait probablement eu suffisamment de temps pour détecter le piéton qui traversait et réagir pour éviter l'accident ou atténuer l'impact », a indiqué le rapport final du NTSB en novembre 2019. « La distraction visuelle prolongée de la conductrice, un effet typique de la complaisance de l'automatisation, l'a empêchée de détecter le piéton à temps pour éviter la collision ».
D’autres facteurs qui ont contribué à l’accident cités par l’agence comprenaient les procédures de sécurité inadéquates d'Uber et la surveillance inefficace de ses conducteurs, la décision de Herzberg de traverser la rue à l'extérieur d'un passage pour piétons, et la surveillance insuffisante du ministère des Transports de l'Arizona concernant les tests de conduite autonome des véhicules. Il faut noter aussi que la nuit de l'accident, la conductrice a nié aux enquêteurs qu'elle regardait son téléphone à ce moment-là.
Ce tout premier accident mortel d’Uber a eu des répercussions dans toute l'industrie automobile et dans la Silicon Valley et a forcé d'autres entreprises à ralentir ce qui avait été une marche rapide vers des services autonomes de covoiturage sur les routes publiques. Uber a retiré ses voitures à conduite autonome de l'Arizona la veille de la publication par le NTSB de son rapport préliminaire sur l'accident, et suite à une interdiction du gouverneur de l’Arizona Doug Ducey après l'écrasement de Herzberg.
Neuf mois après l'accident, Uber a finalement repris les essais à une échelle beaucoup plus réduite à Pittsburgh. Espérons qu’Uber a travaillé à mettre en place des mesures nécessaires pour que les pilotes de secours ne soient plus distraits alors que les véhicules sont en marche.
Sources : Acte d’accusation, Grand Jury
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous de l’inculpation de la conductrice de secours ?
:fleche: Le véhicule autonome Uber n’a pas reconnu la piétonne pour freiner seul. Qu’en pensez-vous ?
:fleche: Uber n’a pas été inculpé au pénal dans l’affaire. Qu’en pensez-vous ?
Voir aussi :
:fleche: La responsabilité pénale d'Uber n'est pas engagée dans la mort de la femme fauchée par l'un de ses véhicules autonomes, selon une décision de justice
:fleche: Accident Uber : le NTSB reproche à l'entreprise de ne pas accorder suffisamment d'attention à la sécurité, mais évoque également la conductrice distraite
:fleche: Accident Uber : l'opérateur à bord du véhicule suivait une émission TV sur son portable, la collision était entièrement évitable, selon la police
:fleche: Accident Uber : les capteurs du véhicule étaient fonctionnels, mais il y avait un problème logiciel, d'après l'enquête préliminaire du NTSB
La conductrice de secours de l'Uber autonome qui a tué une femme plaide coupable
La conductrice de secours de l'Uber autonome qui a tué une femme plaide coupable, elle a été condamnée à trois ans de probation supervisée.
Une femme au volant d'un Uber à conduite autonome qui a heurté et tué une piétonne a plaidé coupable de mise en danger d'autrui dans ce qui est la première collision mortelle impliquant un véhicule d'essai entièrement autonome.
Après des années de flou juridique, Rafaela Vasquez, 49 ans, a été condamnée à trois ans de probation supervisée vendredi pour l'accident de 2018 qui a tué Elaine Herzberg, 49 ans, dans la banlieue de Phoenix. Vasquez, qui était au volant de la voiture, a déclaré à la police que Herzberg "est sortie de nulle part" dans la rue peu éclairée de Tempe.
Rafaela Vasquez avait été inculpée d'homicide par négligence, un crime passible d'une peine minimale d'un an d'emprisonnement. Cependant, elle a conclu un accord avec les procureurs qui reclasserait l'accusation en délit mineur si elle remplissait les conditions de mise à l'épreuve.
Les autorités ont déclaré que Rafaela Vasquez regardait une émission de télévision sur son téléphone et ne regardait pas la route lorsque son 4x4 a heurté Elaine Herzberg alors qu'elle traversait la rue avec son vélo. Mais les avocats de Rafaela Vasquez affirment qu'elle regardait une application de messagerie Uber utilisée par les employés pendant qu'ils travaillent, et que l'entreprise devrait avoir sa part de responsabilité dans la collision.
Le décès d'Elaine Herzberg est le premier à impliquer un véhicule d'essai entièrement autonome, mais ce n'est pas le premier à impliquer une voiture dotée de certaines fonctions de conduite autonome. Deux ans auparavant, un conducteur de l'Ohio a été tué après avoir percuté un semi-remorque alors que sa Tesla fonctionnait en mode autopilote.
En 2022, les constructeurs automobiles ont signalé près de 400 accidents sur une période de 10 mois impliquant des véhicules semi-autonomes ou entièrement autonomes, selon les régulateurs américains. Une majorité de ces accidents impliquait des Tesla.
Et vous ?
:fleche: Quel est votre avis sur cette affaire ?
Voir aussi :
:fleche: Des habitants grincheux sabotent les taxis autonomes de Cruise et Waymo avec des cônes de signalisation,
Ils affirment que les robots taxis ne sont pas fiables et bloquent parfois les routes
:fleche: Voitures autonomes : les pompiers sont contraints de briser la vitre d'un taxi Cruise, sans conducteur, pour l'arrêter,
Cruise et Waymo veulent accélérer leurs efforts de déploiement
:fleche: Accident Uber : l'opérateur à bord du véhicule suivait une émission TV sur son portable
La collision était entièrement évitable, selon la police