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Apple accepte de payer 113 millions de dollars pour régler l'affaire "Batterygate"
Apple accepte de payer 113 millions de dollars pour régler l'affaire "Batterygate"
concernant le ralentissement intentionnel des performances des anciens iPhone
Le litige entre Apple, 34 États et le District de Columbia au sujet du ralentissement des performances des anciens iPhone est peut-être sur le point de prendre fin. Après avoir accepté de payer jusqu'à 500 millions de dollars en mars dernier, toujours dans le cadre de cette controverse, Apple a de nouveau accepté de payer une amende de 133 millions de dollars pour régler les procès pour fraude à la consommation qui pèsent sur lui.
Apple ralentissait intentionnellement les performances des anciens iPhone
L'affaire remonte à 2017 où de nombreux utilisateurs de l'iPhone ont commencé par observer que la batterie de leur téléphone se vidait rapidement et que le téléphone en lui-même ralentissait. Lorsque l'affaire a pris de l'ampleur, Apple a admis plus tard dans l'année, en décembre 2017, que son logiciel iOS ralentissait les performances des anciens iPhone, après avoir nié dans un premier temps qu'il ralentissait délibérément les batteries des iPhone. La société a affirmé que l'iOS fait cela pour contrer les problèmes rencontrés avec les batteries lithium-ion vieillissantes.
« Notre objectif est d'offrir la meilleure expérience possible aux clients, ce qui inclut la performance globale et la prolongation de la durée de vie de leurs appareils », a expliqué Apple dans une première déclaration le 20 décembre 2017, alors qu'il faisait face à des critiques croissantes. Il a expliqué que lorsque les anciennes batteries ne peuvent pas fournir suffisamment de puissance alors que les téléphones tentent des tâches plus complexes, comme jouer à un jeu vidéo, cela ralentit les puces du téléphone à un niveau où la batterie peut fonctionner.
Autrement dit, selon lui, lorsqu'une batterie vieillit, elle ne tient pas aussi bien la charge et peut s'éteindre inopinément si elle est soumise à un stress trop important. L'iOS d'Apple empêcherait cela en ralentissant les performances. Les utilisateurs de l'iPhone obtenaient ainsi un compromis : leur téléphone n'est plus aussi rapide qu'avant, mais il ne s'éteint pas non plus lorsque la batterie indique qu'elle est loin d'être épuisée. Cet aveu de la marque à la pomme avait suscité à l'époque une certaine indignation en ligne et avait soulevé de nombreuses questions.
Les gens ont longtemps cru que l'entreprise faisait obstacle aux anciens appareils pour inciter les clients à acheter de nouveaux modèles. Apple a bien sûr nié qu'il s'agissait d'une manœuvre pour forcer les gens à prendre un iPhone récent, mais les critiques s'étaient faites plus vives sur le manque de transparence d'Apple concernant ses politiques en matière de batteries. Vers la fin du mois, le 28 décembre 2017, Apple s'est excusé officiellement et a déclaré qu'il proposerait un remplacement de batterie à bas prix, 29 dollars au lieu des 79 dollars habituels.
Deux jours plus tard, Apple a déclaré que les clients pouvaient acheter la nouvelle batterie à prix réduit immédiatement, plutôt que de devoir attendre jusqu'en janvier. L'on estime que le ralentissement aurait affecté les téléphones Apple qui ont été commercialisés entre 2014 et 2016. Il est apparu après que des utilisateurs d'iPhone se sont plaints sur Reddit et des blogs technologiques. C’est ainsi qu’entre 2017 et 2018, des dizaines de recours collectifs ont été déposés contre Apple pour finalement être regroupés en une seule plainte.
La controverse, connue sous le nom de "Batterygate", a perduré jusqu'à cette année. De même, plus de 30 États des États-Unis ont ouvert une enquête sur Apple en rapport avec ce choix de l'entreprise de ralentir les performances des anciens iPhone lorsque leurs batteries se dégradent. Ces États, dirigés par l'Arizona, l'Arkansas et l'Indiana, ont obtenu mercredi une sanction financière et un engagement juridique de la part d'Apple, qui promet d'être plus transparent à l'avenir.
Apple semble déterminé à mettre fin au litige avant la fin de 2020
Mercredi, dans le cadre de la résolution des procès intentés par les États pour fraude à la consommation, Apple a accepté de payer 113 millions de dollars. « Big Tech doit cesser de manipuler les consommateurs et leur dire toute la vérité sur leurs pratiques et leurs produits », a déclaré le procureur général de l'Arizona, Mark Brnovich, qui a contribué à mener l'enquête, dans un communiqué. « Je m'engage à demander des comptes à ces sociétés de technologie goliath si elles cachent la vérité à leurs utilisateurs », a-t-il fait savoir.
Selon le dossier du tribunal, Apple, l'entreprise la plus précieuse au monde, a agi de manière trompeuse en cachant les problèmes d'extinction et de ralentissement. « De nombreux consommateurs ont décidé que la seule façon d'obtenir de meilleures performances était d'acheter un iPhone plus récent chez Apple », a écrit Brnovich. « Apple, bien sûr, a parfaitement compris de tels effets sur les ventes ». Les enquêteurs de l'État ont allégué que ce mouvement a stimulé les ventes d'iPhone "potentiellement par millions d'appareils par an".
Dans le cadre du règlement de mercredi, 113 millions de dollars seront répartis entre les États, dont la Californie, le Tennessee et la Pennsylvanie. En Arizona, selon le bureau du procureur général de l'État, les fonds couvriront les frais d'avocats et serviront à financer les futures enquêtes sur la protection des consommateurs. Le dossier précise qu'Apple versera 5 millions de dollars à l'Arizona, le reste étant réparti entre les autres États. Une porte-parole d'Apple a refusé de commenter l'accord. De son côté, Apple n'a pas admis avoir enfreint de lois ou avoir commis d'autres méfaits.
« Aucune partie de ce jugement, y compris ses déclarations et engagements, ne constituera la preuve d'une quelconque responsabilité, une faute ou un acte répréhensible de la part d'Apple », a déclaré la société dans les documents déposés. Avant ce règlement, en mars, Apple a accepté de verser jusqu'à 500 millions de dollars pour régler les plaintes concernant le ralentissement intentionnel des vieux téléphones, avec un versement minimum de 310 millions de dollars. Ce règlement prévoyait qu'Apple verse aux consommateurs au moins 25 dollars par iPhone.
Cela dit, certains consommateurs qui avaient déjà dépensé des centaines de dollars pour de nouveaux appareils ont jugé les paiements trop faibles et trop tardifs. Cette action concernait les propriétaires actuels et anciens d'iPhone aux États-Unis qui possédaient un iPhone 6, 6 Plus, 6S, 6S Plus ou SE fonctionnant sous iOS 12.2.1 ou une version ultérieure. Elle couvrait également les iPhone 7 et 7 Plus fonctionnant sous iOS 11.2 ou supérieur avant le 21 décembre 2017. D'autres ont tout de même trouvé une satisfaction dans ce règlement.
À l'époque, Joseph Cotchett, co-avocat principal des plaignants, a déclaré que « le règlement apporte un soulagement substantiel aux consommateurs d'Apple et, à l'avenir, contribuera à garantir que les clients soient pleinement informés lorsqu'on leur demande de mettre à jour leurs produits ». Cette nouvelle est le dernier exemple en date de la manière dont les grandes technologies sont de plus en plus surveillées par les régulateurs et les législateurs. Bien que la saga du "Batterygate" se soit déroulée avant les grands scandales technologiques comme le scandale de Cambridge Analytica, l'événement a marqué un tournant pour le fabricant d'iPhone.
En France, cette année, Apple a été sanctionné pour défaut d'information des consommateurs concernant un correctif de batterie et payera une amende de 27 millions de dollars, soit 25 millions d'euros. Les autorités françaises reprochent au fabricant d’iPhone de n’avoir pas informé les consommateurs du fait que l’installation de certaines mises à jour de son système d’exploitation diffusées en 2017 avait pour effet de ralentir le fonctionnement d’anciennes versions de l’iPhone. L'amende a été infligée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
SourcesWashington Post
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:fleche: Apple accepte de payer jusqu'à 500 millions de dollars pour mettre fin au litige concernant le ralentissement intentionnel des performances des anciens iPhone
:fleche: France : Apple sanctionné pour défaut d'information des consommateurs concernant un correctif de batterie et payera une amende de 27 millions de dollars
:fleche: Apple fait maintenant face à plus de 26 poursuites pour avoir intentionnellement ralenti certains iPhone, prétextant la vieillesse de leurs batteries
:fleche: Une enquête ouverte aux États-Unis suite au scandale sur le bridage des iPhone pour savoir si Apple a enfreint les lois et trompé ses investisseurs
Pitoyable. Lamentable. Mais prévisible et surement réitérable.
Comme d'habitude, Apple impose sa loi à cause de l'argent qu'ils brassent. Heureusement qu'ils "acceptent" (sic) de payer l'amende qui leur est imposée pour ne pas avoir payé leurs impôts malgré leur optimisation fiscale, bien meilleure que celle de leur matériel au passage.
Pour rappel, à la base, ils s'engageaient à payer jusqu'à 500 millions de dollars en compensation pour cette arnaque à grande échelle.
Alors, on va encore me sortir exactement la même rengaine qu'on me sort depuis des années; Choisissez un camp:
- "Moi j'ai un iPhone, et comme j'en prends soin, il me tient depuis très longtemps ! D'ailleurs, la fragilité n'est clairement pas un critère pour moi, je ne le fais jamais tomber puisque je n'ai pas de gravité chez moi. De toute façons j'ai vendu ma mère pour l'extension d'assurance ! Haha *gloussement* elle me manque des fois..."
- "Ecoutez, chacun son choix, Apple c'est bien plus design et pratique d'utilisation qu'Android. Bon je n'ai jamais essayé Android, et je compare un constructeur hardware à un OS Open-Source pour preuve de ma bonne foi, mais croyez-moi, j'ai essayé un Samsung pourri et du coup, Android en général, c'est pourri !"
- "Même si Apple à clairement des pratiques anticoncurrentielles, emploie des enfants, rémunère des lobbies contre le droit de la réparation, multiplie les nouveaux standards d'interfaces malgré leur soi-disant engagements écologiques (ex: enlever le chargeur de l'iPhone) et ne paie pas les impôts sur les territoires dont elle bénéficie d'une exposition, ils sont cools, regarde ces belles émojis diversifiées et les émojis animées en temps réel !"
Sachez que 500 millions, c'est une bouchée de pain pour eux. Et sachez surtout qu'ils auraient dû payer... 13 milliards d'euros.
Petit rappel des startups victimes du moment:
- Google
- Apple
- Facebook
- Amazon
- Microsoft
TLDR: Comme pour Amazon, tant que vous achèterez chez eux, ils n'arrêteront pas de vous avoir.
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Les anciens iPhone deviennent plus rapides si vous changez la région en France
Les anciens iPhone deviennent plus rapides si vous changez la région en France
cela semble être lié aux sanctions infligées par la France à Apple par le passé
Il serait possible de rendre les anciens iPhone ultraperformants et plus rapides simplement en changeant la région en France. Dans un rapport publié cette semaine, des utilisateurs chinois d'iPhone ont rapporté que le simple fait de mettre la région sur France permet d'augmenter les performances des anciens iPhone en matière de vitesse de l'interface, mais aussi les performances générales des applications. L'analyse montre que cette astuce inattendue pourrait être le résultat des sanctions infligées par la France à Apple dans le cadre du scandale sur l'obsolescence programmée des anciens iPhone.
L'une des ruses utilisées par les fabricants de téléphones, comme Apple et Samsung, pour inciter les consommateurs à acheter la nouvelle version de leurs produits est l'obsolescence programmée. Mais quelques-uns parmi eux ont été sévèrement sanctionnés dans certains pays de l'Union européenne lorsque cette machination a été découverte. En effet, au deuxième semestre 2017, plusieurs rapports ont accusé Apple d'avoir ralenti intentionnellement d'anciens modèles iPhone. Selon la société, la batterie de ces téléphones serait déjà usée et elle a choisi de déployer une mise à jour qui a modifié la gestion de l’énergie desdits smartphones afin qu'ils continuent à fonctionner.
La fonctionnalité a été introduite pour la première fois dans le cadre de la mise à jour iOS 10.2.1. Si la batterie de votre téléphone était un peu vieillissante, alors iOS plafonnera les performances de pointe, car votre batterie pourrait ne pas être capable de gérer les pics rapides de consommation d'énergie. Le résultat de ces pics est que votre iPhone pourrait s'éteindre brusquement. À la suite des plaintes de consommateurs et aux multiples rapports de dénonciation, Apple a confirmé en décembre 2017 que les baisses de performances sont intentionnelles et qu’elles sont provoquées pour préserver la batterie du smartphone.
Apple a fait tout cela sans prendre le temps d'informer les utilisateurs concernés. L'affaire a tout de suite viré au scandale et l'entreprise a dû faire face à des dizaines de plaintes de consommateurs mécontents à travers le monde. Apple a tenté de contenir la frustration des clients concernés en leur proposant des remplacements de batterie, et des remboursements pour les clients qui ont acheté un nouveau iPhone pour retrouver une performance maximale. Toutefois, cela n'a pas suffi à apaiser les consommateurs. Si l'affaire a fait grand bruit, Apple n'a pas vraiment été sanctionné, mis à part en France et en Italie.
En France, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a sanctionné Apple pour défaut d'information des consommateurs concernant un correctif de batterie et a condamné le fabricant de l'iPhone à une amende de 25 millions d'euros (27 millions de dollars). Apple, qui n'a pas contesté l'amende, devait également afficher un communiqué de presse sur son site Internet pendant un mois. Il a également introduit une fonction appelée "Battery Health", qui permet de vérifier la capacité maximale de la batterie et de savoir si l’iPhone peut atteindre des performances maximales.
Grâce à cette fonctionnalité, de nombreux utilisateurs ont pu remarquer que leur téléphone devenait plus lent lorsqu'ils jouaient à un jeu, par exemple. Aujourd'hui, il s'avère que toute cette débâcle a fourni un moyen inattendu de faire fonctionner iOS plus rapidement sur votre iPhone. Selon un rapport récent en provenance de la Chine, si vous changez la région en France, les performances de ses téléphones deviendront plus rapides et plus fluides. L'on estime que la raison de cette fluidité est l'amende et les sanctions infligées par la France à Apple dans le cadre de l'incident sur l'obsolescence programmée des anciens iPhone.
Cela signifie que la société ne peut pas tempérer les performances des anciens iPhone dans le pays. Comme souligné plus haut, si Apple a dû faire face à une amende en France, la société avait une porte de sortie dans de nombreuses autres régions. Par exemple, en Chine, la société n'a pas payé d'amende pour avoir ralenti les anciens iPhone. Toutefois, elle a dû mettre en place une politique de réduction du prix des batteries de remplacement. Grâce à ces mesures, et aux options de santé de la batterie dans le système, les utilisateurs pensaient que l'entreprise ne réduirait plus les performances des anciens iPhone. Cependant, il semble que ce ne soit pas le cas.
Certains utilisateurs indiquent qu'après avoir changé de région, l'iPhone (surtout les anciens iPhone) devient plus rapide et plus fluide. Le rapport affirme également que même l'iPad devient plus fluide et plus rapide après le changement de région. En outre, une comparaison du score AnTuTu, un outil d'analyse comparative de logiciels couramment utilisé pour évaluer les téléphones et d'autres appareils, avant et après le changement de région montre que le score de fonctionnement du téléphone a directement changé de 5W. Il s'agit d'une augmentation significative des performances après avoir changé la région en France.
Sur l'iPhone 12 Pro, un test du score de fonctionnement GeekBench 5 montre qu'il est fondamentalement le même avant et après avoir changé la région en France. Ce fait montre que la réduction des performances de l'iPhone n'affecte pas les nouveaux iPhone. En revanche, pour les anciens iPhone, le cas est différent. Le rapport a effectué un test sur l'iPhone 7 avant et après avoir changé la localisation en France. Le score courant de GeekBench avant le changement d'emplacement en France est de 286 632. Cependant, après avoir changé l'emplacement en France, le score courant est de 298 321.
L'on peut voir qu'il y a un changement dans les points de passage lorsque l'emplacement est changé. Selon le rapport, les scores mono-core et multi-core du CPU rapportés par GeekBench 5 sont cohérents avec les scores courants d'AnTuTu. Les scores avant et après la modification de la région ne sont séparés que de quelques dixièmes.
Source : Le rapport
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:fleche: France : Apple sanctionné pour défaut d'information des consommateurs concernant un correctif de batterie, et payera une amende de 27 millions de dollars
:fleche: Obsolescence programmée : l'Italie sanctionne Apple d'une amende de 10 millions $ US et Samsung, 5 millions $ US
:fleche: Apple fait maintenant face à plus de 26 poursuites pour avoir intentionnellement ralenti certains iPhone, prétextant la vieillesse de leurs batteries
:fleche: L'enquête préliminaire visant Apple pour obsolescence programmée en France pourrait coûter à la firme jusqu'à 5 % de son chiffre d'affaires annuel
Beaucoup plus simple que de changer de région
Depuis plusieurs versions de système, Apple propose de changer soi-même le réglage par défaut dans "Réglages/Batterie" pour les batteries ayant perdu plus de 20% de capacité.
Dans tous les pays il est possible d'agir sur le réglage d'optimisation des performances ou de la batterie (au choix).
Je pense que le changement de région n'agit que sur le réglage par défaut ...
Version française :
https://support.apple.com/fr-fr/HT208387
Version internationale :
https://support.apple.com/en-us/HT208387
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La France ouvre une enquête sur Apple pour « l'obsolescence programmée » de ses smartphones
La France ouvre une enquête sur Apple pour « l'obsolescence programmée » de ses smartphones,
suite à une plainte déposée par l’association Halte à l’Obsolescence Programmée
Lundi 15 mai, le parquet de Paris a ouvert une enquête sur Apple pour des soupçons de « tromperie » et « d’obsolescence programmée » de certains de ses produits, notamment les iPhone. L’enquête préliminaire a été lancée en décembre dernier, a indiqué mardi le parquet de Paris. Elle fait suite à une plainte déposée par l’association Halte à l’Obsolescence Programmée (HOP), concernant la sérialisation (ou appariement) de ses appareils. Cette pratique, qui consiste à associer les numéros de série des composants et périphériques à celui de l’iPhone, notamment grâce à des micropuces, limite les possibilités de réparation, dénonçait Hop.
HOP espère que l’enquête démontrera que le fabricant d’iPhone a « associé les numéros de série des pièces détachées à ceux d’un smartphone, y compris grâce à des puces électroniques, donnant au fabricant la possibilité de restreindre les réparations par des réparateurs non agréés ou de dégrader à distance un smartphone réparé avec des pièces génériques ». En effet, si les numéros de série de ces pièces ne sont pas reconnus par le système d'exploitation de l'iPhone, cela peut avoir pour conséquence de gêner la bonne utilisation de l'appareil réparé (messages d'erreur, etc.).
L’association appelle Apple « à garantir le droit à la réparation des appareils dans la logique d’une véritable économie circulaire ».
Plainte de l'association HOP
L’association Halte à l’Obsolescence Programmée (HOP) a déposé plainte, mercredi 7 décembre 2022, auprès du Procureur de la République, à l’encontre du Groupe Apple. L’association agréée de protection de l’environnement vise à nouveau le leader mondial des smartphones, après l’amende record de 25 millions d’euros prononcée contre ce dernier en 2020 suite à la plainte de HOP.
Cette nouvelle plainte vise une pratique de plus en plus répandue chez le fabricant : la sérialisation (dite également « appariement »), qui consiste à associer les numéros de série des composantes et périphériques d’un produit à celui de l’iPhone grâce notamment à des micropuces. Cette pratique touche, depuis peu, les pièces les plus fréquemment soumises aux pannes (écrans, batterie, caméra…). Elle permet au fabricant de limiter les possibilités de réparation, notamment pour les réparateurs non agréés.
Dans de nombreux cas documentés dans la plainte, des dysfonctionnements sont constatés dans les cas où l’appareil est réparé avec une pièce, même identique et d’origine, non autorisée par les logiciels d’Apple. Ceux-ci peuvent également être déclenchés lors d’une mise à jour (comme dans le cas récent d’un écran tactile réparé sur un iPhone XR rendu inutilisable après la mise à jour iOS 16). Tandis qu’un simple retour à iOS 15 permet de corriger cette panne, Apple ne l’autorise pas, préférant incriminer un « écran non d’origine Apple qui provoque un problème de tactile ». Ces pratiques portent atteinte non seulement au droit à la réparation, mais également au développement du reconditionnement de smartphones, dans la mesure où les appareils remis en circulation risquent de subir des dysfonctionnements actuels ou futurs.
La plainte déposée par HOP apporte une démonstration de près de soixante pages permettant de poursuivre Apple de plusieurs chefs d’inculpation : pratiques commerciales trompeuses (notamment par défaut d’information du consommateur) et de délits assimilés à de l’obsolescence programmée. Sur ce point, la plainte s’attarde notamment sur les nouveaux délits mis en place par la loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (2020), en dénonçant les entraves à la réparation et au reconditionnement hors circuits agréés et les entraves à l’accès aux pièces détachées et aux informations, y compris logiciel, permettant la réparation d’un iPhone (art. L. 441-3 et L. 441-4 du Code de la consommation).
Pour l’association HOP, les dysfonctionnements constatés de manière répétée, sans information et sans solution apportée au consommateur ou au réparateur, ne sont pas de simples « bugs ». Ils visent à désavantager la réparation indépendante ou le reconditionnement, au profit de la vente de smartphones neufs ou de la réparation captive, à des prix souvent dissuasifs pour le consommateur.
L’enjeu est de taille, tant pour l’environnement que pour le consommateur. Près de 4 millions d‘iPhones sont vendus chaque année en France. Or, près de 80% de l’empreinte environnementale d’un smartphone est générée lors de sa fabrication, d’où l’immense intérêt écologique de la réparation et du reconditionnement. Pour le consommateur, l’allongement de la durée d’usage des smartphones permet également de substantielles économies de pouvoir d’achat.
Apple a déjà été sanctionné
Le programme de réparation en libre-service d'Apple, lancé en France en décembre dernier, exige que les clients saisissent le numéro de série de l'iPhone pour lequel ils achètent les pièces. Le numéro de série saisi doit correspondre au numéro de série de la pièce retournée afin d'obtenir le crédit de la pièce retournée d'Apple.
Pour mémoire, Apple a annoncé en novembre 2021 qu'elle mettrait à les pièces et les manuels de réparation à la disposition du grand public. La réparation en libre-service est destinée aux techniciens individuels possédant les connaissances et l'expérience nécessaires pour réparer les appareils électroniques. Le constructeur note que « Pour la grande majorité des clients, consulter un réparateur professionnel avec des techniciens certifiés qui utilisent des pièces d'origine Apple est le moyen le plus sûr et le plus fiable d'obtenir une réparation ».
Alors que le programme de réparation en libre-service d'Apple a été salué comme étant un pas dans la bonne direction, c'est clairement quelque chose qui nécessite un travail supplémentaire. Certains réparateurs indépendants et associations de consommateurs estiment que ce programme limite toujours le droit à la réparation et favorise l’obsolescence programmée des appareils Apple.
D'ailleurs, l'association HOP regrette également l’indisponibilité des pièces détachées à des prix et des délais raisonnables, hors circuits agréés, ou encore des défauts inexpliqués après des mises à jour du système iOS. Elle s’attaque également au programme « Self Service Repair », qui permet depuis fin 2022 aux particuliers de réparer leur iPhone mais « se révèle dans les faits cher et absurde (il faut par exemple commander deux valises d’outils de 35 kg pour réparer une batterie) », souligne HOP.
« Autant de pratiques contestables, portant à croire que le fabricant cherche surtout à vendre toujours plus d’équipements, au détriment des consommateurs et de l’environnement », estime l’association qui indique que ces pratiques « portent atteinte au droit à la réparation ». Le dossier a été confié à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
L’association HOP a déjà porté plainte contre plusieurs fabricants d’imprimantes, d’électroménager et de smartphones pour obsolescence programmée. Elle a également obtenu la condamnation d’Apple en 2020 à payer 25 millions d’euros pour ne pas avoir informé les utilisateurs d’iPhone que les mises à jour logicielles pouvaient ralentir les anciens appareils.
HOP milite pour le droit à la réparation des appareils électroniques et pour le développement de l’économie circulaire, qui vise à réduire la production de déchets et à favoriser le réemploi et le recyclage des produits. Selon HOP, l’obsolescence programmée est non seulement nuisible pour les consommateurs, mais aussi pour l’environnement, car elle contribue à l’épuisement des ressources naturelles et à la pollution.
Sources : HOP, France24
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