Antitrust : Bruxelles rallonge le temps de préparation de la défense de Google
Antitrust : Bruxelles rallonge le temps de préparation de la défense de Google
qui a jusqu'au 31 août pour répondre aux accusations dont il est l'objet
La Commission Européenne a décidé d’accorder un délai supplémentaire à Google pour répondre aux accusations de la concurrence qui l’accuse d’abus de position dominante. Si l’échéance initiale avait été fixée au 07 juillet 2015 puis repoussée une première fois au 17 août, le numéro un de la recherche a désormais jusqu’au 31 août pour préparer activement sa défense.
« La Commission a accepté la demande de Google de prolonger le délai pour répondre à la communication des griefs par deux semaines supplémentaires », a déclaré le porte-parole de la Commission, Ricardo Cardoso. Ce dernier a précisé que « conformément à la pratique en vigueur, la Commission a analysé les raisons de la demande. En conséquence, elle a accordé une extension permettant à Google d’exercer pleinement ses droits de la défense ».
C’est l’année 2010 qui a vu commencer les investigations de Bruxelles sur les accusations selon laquelle Google profitait de sa position dominante sur le marché de la recherche pour promouvoir ses propres produits, comme son comparateur de prix Google Shopping, au détriment de la compétition.
En avril de l’année en cours, le commissaire Européen en charge de la concurrence Margrethe Vestager a estimé que « dans le cas de Google, je crains que l’entreprise ne donne un avantage injuste à son propre service de comparaison de prix, en violation des règles antitrust européennes ».
Une déclaration publique qui a coïncidé avec l’envoi d’une communication des griefs à Google par la Commission Européenne qui exposait son avis préliminaire selon lequel « l’entreprise abuse de sa position dominante, en violation des règles de l’UE en matière d’ententes et d’abus de position dominante, en favorisant systématiquement son propre produit de comparaison de prix dans ses pages de résultats de recherche générale au sein de l’Espace économique européen (EEE). La Commission craint que les utilisateurs ne voient pas nécessairement les résultats les plus pertinents en réponse à leurs requêtes, ce qui porte préjudice aux consommateurs et aux services de comparaison de prix concurrents et entrave l’innovation ».
Le même mois, la Commission a également ouvert une procédure formelle d’examen distincte et séparée contre Google concernant son système d’exploitation Android ainsi que les applications et des services pour smartphones et tablettes en matière de concurrence en UE. « La Commission évaluera si, en concluant des accords anticoncurrentiels et / ou en commettant d'éventuels abus de position dominante, Google a illégalement entravé le développement et l’accès au marché des systèmes d’exploitation pour appareils mobiles ainsi que des applications et des services de communication mobile de ses concurrents dans l’Espace économique européen (EEE) », a-t-elle avancé.
Cardoso a quand même précisé que « envoyer une communication des griefs ne porte pas préjudice au résultat final de l’enquête et nous allons examiner attentivement la réponse de Google avant de prendre une quelconque décision sur la façon de procéder ».
Source : WSJ
Antitrust : Google a répondu à la communication des griefs émise par l'Europe
Antitrust : Google a répondu à la communication des griefs émise par l'Europe
et estime que les allégations de Bruxelles sont incorrectes
Dans un billet, Kent Walker, Senior Vice-Président et avocat général de Google, s’est exprimé au sujet de l’accusation d’entrave à la concurrence qui pèse sur son entreprise en Europe. « Google a toujours œuvré pour améliorer ses services, créer de nouvelles façons de fournir de meilleures réponses et afficher plus de publicités utiles », a-t-il avancé.
Après avoir précisé que Google prend très au sérieux les inquiétudes soulevées par la communication des griefs que la Commission Européenne lui a adressé, il explique que « la réponse que nous avons envoyée aujourd’hui montre pourquoi nous pensons que ces allégations sont incorrectes et pourquoi nous pensons que Google accroît le choix des consommateurs Européens et offrent des opportunités d’affaires à des entreprises de toutes tailles ». Dans son billet où il va résumer la position de l’entreprise sur les grandes lignes, il va se concentrer sur les accusations liées à Google Shopping, faisant fi de celles qui concernent Android.
Tout d’abord, il rappelle que la communication des griefs indique que l’affichage des publicités de Google des sites marchands « détourne » le trafic des services de shopping, même si elle n’y apporte pas de preuve. « Notre réponse fournit des preuves et des données pour montrer pourquoi les préoccupations de la communication des griefs ne sont pas fondées. Nous utilisons l'analyse du trafic pour réfuter les accusations selon lesquelles nos affichages publicitaires (…) nuisent à la concurrence en empêchant les agrégateurs d'achat d'atteindre les consommateurs. Les données économiques couvrant plus d'une décennie, un éventail de documents, et les déclarations des plaignants confirment tous que la recherche de produits est extrêmement concurrentielle. Et nous montrons pourquoi la communication des griefs est incorrecte lorsqu’elle omet d'examiner l'impact des principaux services commerciaux comme Amazon et eBay, qui sont les plus grands acteurs de cet espace ».
Il explique que l’univers du service de shopping a vu une énorme progression de son trafic, notamment grâce à Google : « Google a fourni plus de 20 milliards de clics gratuits aux agrégateurs durant cette dernière décennie dans les pays couverts par la communication des griefs, avec un trafic gratuit qui a observé une augmentation de 227% (et le trafic total encore plus) ».
Il ajoute que les habitudes des internautes en termes de recherche, comparaison et achats des produits évoluent rapidement. « Les utilisateurs sur desktop ou dispositifs mobiles veulent parfois aller directement vers les marchands de confiance qui ont établi une présence en ligne ».
Mais le point le plus important est l’attachement à la qualité (la pertinence et l’utilité des résultats de recherches et les publicités affichées par Google). « En fournissant des résultats pour les personnes intéressées par des achats, nous savions que nous devions aller au-delà du modèle démodé "10 liens bleus" pour faire face à nos concurrents et mieux servir nos utilisateurs ainsi que les annonceurs. Nous avons développé de nouvelles façons d'organiser l'information sur les produits et de le présenter aux utilisateurs dans des formats utiles à la recherche et aux annonces. En 2012, dans le cadre de cet effort, en plus de nos annonces traditionnelles, nous avons introduit l'Unité Google Shopping comme étant un nouveau format d'annonce ».
Pour lui, ce format n’est pas anti-concurrentiel, bien au contraire même : « il s’est avéré qu’afficher des publicités basées sur des données structurées fournies par des marchands améliore la qualité de la publicité et facilite la recherche aux consommateurs ».
« Notre moteur de recherche est conçu pour fournir les résultats les plus pertinents et les publicités les plus utiles quelle que soit la requête. Les utilisateurs et les annonceurs en profitent quand cela est bien fait, ainsi que Google. Il en va de notre intérêt de fournir des résultats de grandes qualités et des annonces qui lient les gens à ce qu’ils recherchent. Plus pertinente est l’annonce, mieux elle réussit à connecter les acheteurs potentiels aux vendeurs, plus elle génère de la valeur pour tout le monde ».
La Commission européenne, qui avait accordé un délai supplémentaire à Google pour répondre à la communication des griefs, va donc étudier dans le détail les réponses du numéro un de la recherche.
Source : blog Google
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Google répond à la Commission européenne et estime qu’une sanction financière serait « inappropriée »
Google répond à la Commission européenne et estime qu’une sanction financière serait «inappropriée»,
la gratuité du service évoquée pour sa défense.
La Commission européenne a accusé le géant américain d’abus de position dominante au détriment de la concurrence et des utilisateurs et a même évoqué de possibles sanctions financières si les faits sont avérés, des sanctions pouvant atteindre plusieurs milliards de dollars.
Pour sa défense, le géant américain estime qu’une sanction financière serait « inappropriée » en se basant sur plusieurs facteurs. Tout d’abord, Google souligne le fait qu’il a participé de bonne foi à des négociations avant même la communication des griefs de la Commission. Comme second argument, la filiale d’Alphabet évoque la gratuité de son moteur de recherche et estime qu’il ne peut pas y avoir d’abus de position dominante alors que le service même est offert gratuitement. En effet, martèle Google, aucune relation commerciale ne le lie à ses utilisateurs. Ces arguments avancés par la firme américaine seront étudiés par la Commission européenne qui va ensuite statuer sur la question à la fin du mois.
Source : Reuters
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous de ces arguments avancés par Google ?
:fleche: Seront-ils assez convaincants pour la Commission européenne ?
Voir aussi
:fleche: le forum Politique