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Le réseau social de Trump a 30 jours pour cesser d'enfreindre les règles de sa licence logicielle
Le réseau social de Trump a 30 jours pour cesser d'enfreindre les règles de sa licence logicielle,
nonobstant sa fortune à 2,1 milliards, Truth Social aurait volé la plateforme open source Mastodon
L'ancien président américain est aujourd’hui exclu des plateformes Twitter et Facebook. Pour continuer d’exister sur la toile, Trump a annoncé son intention de lancer sa propre plateforme de réseau social, TRUTH Social. Le Software Freedom Conservancy (SFC) affirme que le nouveau réseau social de l'ancien président Donald Trump a violé un accord de licence de logiciel libre et open source en s'appropriant le réseau social Mastodon. « …le groupe Trump doit immédiatement mettre la source de TRUTH Social à la disposition de tous ceux qui ont utilisé le site alors qu'il était en ligne. S'ils ne le font pas dans les 30 jours, leurs droits et permissions sur le logiciel sont automatiquement et définitivement résiliés », a déclaré Bradley Kuhn, militant du logiciel libre et directeur de la SFC.
La Trump Media and Technology Group (TMTG) a lancé le 20 octobre une campagne de collecte de fonds auprès d'une société d'acquisition à vocation spéciale, promettant de bâtir un vaste empire médiatique. TMTG et Digital World Acquisition Corp. ont conclu un accord de fusion définitif, prévoyant un regroupement d'entreprises qui fera de TMTG une société cotée en bourse, sous réserve de l'approbation des autorités réglementaires et des actionnaires. La mission officielle de TMTG est de « créer un rival au consortium des médias libéraux et de riposter aux entreprises "Big Tech" de la Silicon Valley, qui ont utilisé leur pouvoir unilatéral pour faire taire les voix opposées en Amérique. »
« TMTG lancera bientôt un réseau social, nommé "TRUTH Social". TRUTH Social est maintenant disponible en précommande dans l'App store d'Apple. TRUTH Social prévoit de commencer son lancement bêta pour les invités en novembre 2021. Un déploiement à l'échelle nationale est prévu pour le premier trimestre de 2022. Ceux qui souhaitent rejoindre TRUTH Social peuvent dès à présent se rendre sur le site et s'inscrire sur la liste des invités », peut-on lire sur le site de TMTG.
« J'ai créé TRUTH Social et TMTG pour m'opposer à la tyrannie de Big Tech. Nous vivons dans un monde où les talibans sont très présents sur Twitter, alors que votre président américain préféré a été réduit au silence. C'est inacceptable. Je suis impatient d'envoyer mon premier TRUTH on TRUTH Social très bientôt. TMTG a été fondé avec la mission de donner une voix à tous. J'ai hâte de commencer à partager mes pensées sur TRUTH Social et de me battre contre Big Tech. Tout le monde me demande "pourquoi personne ne s'oppose à Big Tech ? Eh bien, nous le ferons bientôt ! », a déclaré l'ancien président américain Donald Trump.
S’il est vrai que TMTG promet de bâtir un vaste empire médiatique pouvant aider les ''anti Big Tech'' (GAFAM et Twitter), il n’en est pas moins vrai que son seul produit à ce jour est un réseau social appelé Truth Social, qui aurait utilisé le code de la plateforme Mastodon sans se conformer à la licence publique générale Affero (ou AGPLv3) qui régit ce code.
Truth Social ne se conforme pas à licence AGPLv3 et qualifie sa plateforme de réseau social de « propriétaire ». Ses développeurs auraient tenté de supprimer les références qui auraient pu faire apparaître clairement le lien avec Mastodon. Ils auraient même indiqué qu'une « observation » du logo Mastodon était un bug mais ils ont inclus des références directes à Mastodon dans le code HTML sous-jacent du site, ainsi que des similitudes visuelles évidentes. Cette stratégie de TMTG n'a pas été bien accueillie par la SFC, une organisation qui fait respecter les licences de logiciels libres et open source.
« La licence traite volontairement tout le monde de manière égale (même les personnes que nous n'aimons pas ou avec lesquelles nous ne sommes pas d'accord), mais ils doivent fonctionner selon les mêmes règles des licences copyleft qui s'appliquent à tout le monde, a écrit Bradley Kuhn, dans un billet de blog. Aujourd'hui, nous avons vu le groupe Trump Media and Technology ignorer ces règles importantes qui ont été conçues pour le bien social. »
TRUTH Social n'a pas été officiellement lancé. Mais les premières preuves indiquent clairement que le groupe Trump a lancé publiquement une version test de la plateforme, basée sur la plateforme logicielle Mastodon sous licence AGPLv3. De nombreux utilisateurs ont pu créer des comptes et l'utiliser brièvement. Cependant, lorsqu’un site est publié sur Internet sous licence AGPLv3, celle-ci exige de fournir à chaque utilisateur la possibilité de recevoir la totalité de la source correspondante pour le site Web basé sur ce code. Les premiers utilisateurs TRUTH Social n'ont pas reçu ce code source, et le Trump's Group ignore actuellement leurs demandes très publiques à ce sujet. La SFC exige que TMTG offre à tous ces utilisateurs l'accès au code source de TRUTH Social. « S'ils ne le font pas dans les 30 jours, leurs droits et autorisations dans le logiciel sont automatiquement et définitivement résiliés », précise Kuhn.
Le fondateur de Mastodon, Eugen Rochko, a également déclaré qu'il avait l'intention de faire appel à un conseiller juridique au sujet de la situation, bien qu'il n'ait pas discuté d'un plan d'action spécifique. « Le respect de notre licence AGPLv3 est très important pour moi, car il s'agit de la seule base sur laquelle moi-même et d'autres développeurs sommes prêts à offrir gratuitement des années de travail », a-t-il déclaré.
Donal Trump, serait-il incompris et victime de la désinformation ou d’une théorie du complot ?
Depuis quarante ans, le plus gros atout de Donald Trump, c'est son nom, sa marque, plastronnée au fronton de ses immeubles, ses hôtels, ses parcours de golf, son école de commerce, jusqu'à des lignes de prêt-à-porter et même à de la literie. « C'était une marque commerciale à succès, symbole du luxe, de richesse et de réussite souligne Melissa Aronczyk, professeur en communication à l'université de Rutgers. Avant qu'il ne devienne président, la marque Trump était très puissante ». À tel point que nombre des hôtels affichant le nom de Donald Trump ne sont en fait qu'exploités sous licence.
Mais les quatre ans de mandat Trump, marquées par des prises de position extrêmes, et surtout les dernières semaines entachées par l'assaut du Capitole par ses fervents partisans, ont rendu périlleuses les affaires de l’ex-président américain. Pour les gens du monde entier, les images désormais iconiques d'un homme portant une coiffe à cornes errant dans le Capitole américain pendant l'insurrection du 6 janvier ont été un choc. La marque Trump est devenue "toxique", car associée au chaos, au racisme, résume Tim Calkins, professeur de marketing à la Kellogg School of Management de l'université Northwestern, dubitatif sur le repositionnement de la marque tant les dégâts sont importants. La fortune de Donald Trump est passée de 3,1 milliards de dollars à 2,1 milliards. Pendant sa présidence, Trump a fréquemment effectué des tweets liés à une théorie du complot affirmant qu'une puissante cabale de démocrates et d'élites trafique et abuse du monde et que Trump les combat.
Le récit de l’élection présidentielle de novembre 2020 au Etats-Unis a été une occasion historique pour les chercheurs d'étudier comment la désinformation se propage sur Internet. En juillet, Starbird, spécialiste des sciences sociales à l'université de Washington à Seattle, qui étudie la propagation de la désinformation sur les réseaux sociaux s'est associé à Renee DiResta, chercheur en chef à l'Observatoire de l'Internet de Stanford, en Californie, et à d'autres membres du Partenariat pour l'intégrité des élections, pour suivre et corriger la désinformation sur les plateformes de réseaux sociaux telles que Twitter, Facebook et TikTok.
Inspirées par le discours de Trump sur la fraude électorale, ces allégations ont été lancées par ses partisans sur Twitter, puis amplifiées par des membres de sa propre famille et des influenceurs de droite, ce qui a contribué à diffuser le message beaucoup plus loin et à le faire passer dans le grand public. Les efforts déployés pour rétablir la vérité, notamment l'apposition par Twitter d'étiquettes d'avertissement sur les tweets les plus importants, ont échoué car le récit s'est propagé à la base, parmi des comptes plus petits et non vérifiés, ont constaté les chercheurs.
« Nous observons une interaction entre les élites et leur public, qui collaborent en fait les uns avec les autres pour créer de faux récits », explique Starbird. « Les réseaux sociaux deviennent un terrain d'essai pour les idées qui prennent ensuite de l'ampleur et sont souvent reprises par d’autres médias. »
Sources : SFC
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Voir aussi :
:fleche: Twitter verrouille le compte du président Trump pendant 12 heures et l'avertit d'une suspension permanente, Facebook retire ses publications incriminées et déclare une « situation d'urgence »
:fleche: L'ancien président américain Donald Trump lance TRUTH Social, un nouveau réseau social à la gloire de Trump
:fleche: Le réseau social TRUTH de Trump aurait violé les termes du code open source sur lesquels il est construit, plagiat, photos obscènes, usurpation d'identité, le réseau social est attaqué de toute part
:fleche: Trump met un terme à son blog après 29 jours, furieux du faible nombre de lecteurs, l'ex-président aurait eu du mal à attirer des "abonnés"
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La nouvelle plateforme de médias sociaux de Trump viole la licence de Mastodon.
La nouvelle plateforme de médias sociaux de Trump viole la licence de Mastodon,
Truth Social peut utiliser le code de Mastodon, mais doit laisser les autres le faire à leur tour
Mastodon a envoyé à l'entreprise de l'ancien président Donald Trump une notification officielle l'informant qu'elle enfreint les règles en utilisant le code open source de Mastodon pour construire son réseau social, nommé Truth. Cette nouvelle provient d'un billet de blog d'Eugen Rochko, fondateur de Mastodon. Mais d'autres personnes avaient déjà signalé que l'organisation à l'origine de Truth, le Trump Media and Technology Group (ou TMTG), violait la licence du logiciel Mastodon en ne fournissant pas le code source du site construit par-dessus. Le groupe de Trump dispose de 30 jours à compter de l'envoi de la lettre pour se conformer à la licence ou cesser d'utiliser le logiciel, faute de quoi il pourrait définitivement perdre le droit de le faire.
Vendredi, Mastodon a annoncé qu'il avait envoyé une lettre officielle à la plateforme "Truth Social" de Trump, lui demandant de se conformer à la licence de source ouverte du code informatique de Mastodon dans les 30 jours. Si Truth Social ne le fait pas, Mastodon pourrait poursuivre la plateforme pour violation du droit d'auteur, selon le fondateur de Mastodon, Eugen Rochko.
Alors que Truth n'a pas encore été officiellement lancé, des internautes ont découvert qu'une version de test présentait essentiellement la même interface que Mastodon, et qu'une partie du code du site était identique à celui de l'autre réseau social. En soi, c'est l'utilisation prévue d'un logiciel libre, mais comme l'a souligné la semaine dernière le Software Freedom Conservancy, les applications ou les sites Web basés sur un logiciel qui utilise la licence AGPLv3 doivent à leur tour fournir leur propre code source. Selon la fondation qui a rédigé la licence AGPL, celle-ci a pour but d'améliorer les logiciels de la communauté : si vous améliorez quelque chose que quelqu'un d'autre a fait, il doit pouvoir bénéficier de votre travail comme vous l'avez fait pour le sien.
« Nous sommes fiers de fournir un logiciel qui permet à quiconque de gérer sa propre plateforme de médias sociaux indépendamment des grandes technologies. Mais la condition à laquelle nous publions notre travail gratuitement en premier lieu est l'idée que, comme nous donnons aux opérateurs de la plateforme, les opérateurs de la plateforme nous rendent la pareille en fournissant leurs améliorations pour nous et tout le monde », écrit Mastodon dans le billet de blog.
Dans le même billet de blog, Mastodon a également déclaré que les conditions d'utilisation comprenaient un passage qui affirmait que le site était propriétaire et que tout le code source était détenu par TMTG. Maintenant que la vérité a été révélée, TMTG devra soit reconstruire le site sans utiliser le code de Mastodon (un défi de taille, car il n'est pas particulièrement facile de démarrer un site de réseau social) soit publier son code source et modifier les conditions de service. Mastodon a également exprimé sa déception de travailler avec des personnes " opposées " à ses valeurs, mais a ajouté : « la réalité du travail sur des logiciels libres est que vous renoncez à la possibilité de choisir qui peut et ne peut pas les utiliser dès le départ, donc, dans un sens pratique, le seul problème que nous pouvons avoir avec quelque chose comme Truth Social est qu'ils ne respectent même pas la licence de logiciel libre sous laquelle nous publions notre travail ».
Ce n'est pas la première fois que Mastodon doit faire face, comme le dit Rochko, à des « personnes aussi opposées à ses valeurs » qui tentent de construire au-dessus de sa plateforme open source. En 2019, Gab, un réseau social connu pour avoir été banni de presque tout en raison du nombre d'utilisateurs toxiques qu'il comptait, a décidé d'utiliser Mastodon comme backend. Mais contrairement à cette situation, où Gab n'enfreignait pas vraiment de règles (du moins en ce qui concerne son utilisation du logiciel), Truth viole l'AGPL en utilisant le code de Mastodon de manière non autorisée.
Personne ne sait comment TMTG va réagir maintenant qu'il a été mis à terre, mais il devra répondre s'il ne veut pas s'exposer à une éventuelle action en justice. Dans un courriel, Rochko ajoute : « La licence dont nous parlons ici est une construction juridique et non un objet physique ou une clef numérique. Nous parlons donc de la révocation de la licence dans le sens où un tribunal le jugerait ainsi. L'utilisation du code sans licence signifierait une violation du droit d'auteur, et les voies de la lutte contre la violation du droit d'auteur nous seraient alors ouvertes ».
Le groupe à but non lucratif, Software Freedom Conservancy, menace également de poursuivre la plateforme de médias sociaux de Trump pour ne pas avoir respecté la licence logicielle de Mastodon. « S'ils ne le font pas dans les 30 jours, leurs droits et permissions dans le logiciel sont automatiquement et définitivement résiliés. C'est ainsi que fonctionne la disposition curative de l'AGPLv3, sans exception, même si vous êtes un magnat de l'immobilier, une star de la télé-réalité, ou même un ancien Président des États-Unis », a écrit le groupe la semaine dernière.
Source : Billet de blog
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Voir aussi :
:fleche: Le réseau social TRUTH de Trump aurait violé les termes du code open source sur lesquels il est construit, plagiat, photos obscènes, usurpation d'identité, le réseau social est attaqué de toute part
:fleche: Une erreur de codage de débutant qui pourrait avoir été utilisée pour le piratage de Gab provenait de son directeur technologique, le site a masqué les preuves de l'introduction du code non sécurisé
:fleche: IBM aide les développeurs dans l'utilisation de l'open source et de l'apprentissage automatique, avec de nouveaux outils : Dax et Kabanero
:fleche: L'Inde rend obligatoire l'utilisation des solutions open source dans l'administration, une grande victoire pour les logiciels libres ?