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Les Afghans suppriment leurs comptes sociaux, les talibans se saisissent de matériels de surveillance
Le porte-parole des talibans accuse Facebook d'étouffer la liberté d'expression en censurant les comptes liés à l’organisation
Twitter apparaît pour l’heure moins ferme, plus en prudence
La liberté d’expression relève-t-elle de l’utopie ? Cette interrogation et d’autres qui lui sont connexes sont liées au débat sur les politiques de modération déployées sur les réseaux sociaux. Elles prennent un coup de neuf avec l’évolution de la situation en Afghanistan. Le porte-parole des talibans accuse Facebook d’étouffer la liberté d’expression du groupe islamiste.
Le gouvernement afghan est tombé. Kaboul est aux mains des talibans. Après 20 ans, la voix de l’ombre de l’organisation islamiste (son porte-parole) sort de l’ombre et signe devant les médias : « les droits des femmes seront respectés dans les limites de l’islam. » Sur le terrain, des femmes inquiètent de leur avenir cherchent à fuir le pays. Le porte-parole de l’organisation islamiste évoque le droit à la liberté d’expression pour faire valoir ses opinions sur les réseaux sociaux.
Chez Facebook, on ne partage pas ce positionnement et le réseau social s’explique : « Les Talibans sont considérés comme une organisation terroriste par la loi américaine et sont interdits de nos services en vertu de notre politique relative aux organisations dangereuses. Cela signifie que nous supprimons les comptes gérés par ou au nom des talibans et que nous interdisons toute louange, tout soutien et toute représentation de ces derniers. Facebook ne prend pas de décisions concernant le gouvernement reconnu d'un pays donné, mais s’aligne sur l'autorité de la communauté internationale dans ce domaine. Quel que soit le détenteur du pouvoir dans un pays donné, nous prenons les mesures appropriées contre les comptes et les contenus qui enfreignent nos règles. »
Sur son site web, Facebook explique que l'entreprise divise les individus et les groupes qu'elle considère comme dangereux en trois niveaux, le niveau 1 étant soumis aux restrictions les plus étendues pour les personnes, organisant ou prônant la violence contre les civils, déshumanisant ou prônant de manière répétée le mal contre les personnes basées sur des caractéristiques protégées, ou s'engageant dans des opérations criminelles systématiques. Selon Facebook, le niveau 1 comprend les organisations terroristes. Si les talibans ne figurent pas sur la liste des organisations terroristes étrangères du département d'État, certains dirigeants du groupe ont été sanctionnés par le département du Trésor en 2018.
Facebook met à contribution une équipe de modérateurs afghans pour passer les contenus en lien avec les talibans au peigne fin et les censurer si nécessaire.
Les talibans sont également persona non grata sur Instagram et WhatsApp : « En tant que service de messagerie privée, nous n’avons pas accès au contenu des discussions personnelles des utilisateurs, cependant, si nous nous réalisons qu’une personne ou une organisation sanctionnée peut être présente sur WhatsApp, nous prenons des mesures. Nous sommes obligés d'adhérer aux lois sur les sanctions américaines. Cela inclut l'interdiction des comptes qui semblent se présenter comme des comptes officiels des talibans. Nous cherchons à obtenir davantage d'informations auprès des autorités américaines compétentes, compte tenu de l'évolution de la situation en Afghanistan. »
Twitter pour sa part continue à autoriser les comptes affiliés à l’organisation islamiste à poursuivre dans leur utilisation de sa plateforme malgré ses politiques contre l'apologie de la violence et les menaces. C’est au travers de la plateforme qu’ils ont publié le déroulement en temps réel de l’assaut en Afghanistan. Le compte Twitter de Donald Trump reste cependant suspendu malgré les multiples sorties de l’ex-président de la République des États-Unis pour dénoncer la mise à mal de sa liberté d’expression.
La plateforme YouTube, propriété de Google, souligne à ce sujet que ses règles d’utilisation s’appliquent à tous ses utilisateurs sans distinction. Elle indique ainsi qu’elle n’entend pas instaurer une censure spécifique pour les contenus pro-talibans.
Sources : Facebook, Twitter, BBC
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Les Afghans s'efforcent d'effacer leur historique numérique et d'échapper à la biométrie
Les Afghans s'efforcent d'effacer leur historique numérique et d'échapper à la biométrie
pour se prémunir des représailles des talibans
Après plus de deux décennies de guerre, l'Afghanistan est retombé aux mains des talibans début août et le pays pourrait replonger dans la charia. Parmi les dizaines de milliers d'Afghans qui n'ont pas pu fuir le pays, certains s'empressent désormais d'effacer leurs dossiers numériques, leur base de donnée biométrique et leur historique en ligne afin d'assurer leur sécurité physique et celle de leur famille. Ces derniers craignent que les bases de données biométriques et leur propre historique numérique puissent être utilisés pour les suivre et les cibler.
Les forces talibanes auraient saisi des appareils biométriques de l'armée américaine capables de scanner l'iris, les doigts et les visages, ce qui pourrait les aider à identifier les Afghans qui ont aidé les forces de la coalition. Ces appareils, connus sous le nom de HIIDE (Handheld Interagency Identity Detection Equipment), auraient été saisis lors de l'offensive des talibans. Selon des rapports sur le sujet, les anciens et actuels responsables militaires américains craignent tous que les données sensibles qu'ils contiennent puissent être utilisées par les talibans. Les appareils sont censés se connecter au Biometrics Automated Toolset (BAT), un logiciel de traitement de l'identité utilisé par les soldats américains pour détecter les menaces.
En effet, après des années d'efforts pour numériser les bases de données du pays et introduire des cartes d'identité numériques et des données biométriques pour le vote, les militants mettent en garde contre le fait que ces technologies peuvent être utilisées pour cibler et attaquer des groupes vulnérables. Depuis la prise de contrôle du pays par les talibans, les groupes de défense des droits conseillent les militants sur la manière de supprimer les traces numériques. « Nous comprenons que les talibans sont maintenant susceptibles d'avoir accès à diverses bases de données et équipements biométriques en Afghanistan », a écrit le groupe Human Rights First sur Twitter lundi.
« Cette technologie est susceptible d'inclure l'accès à une base de données avec des empreintes digitales et des scans de l'iris, et d'inclure également une technologie de reconnaissance faciale », a ajouté le groupe. De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a mis en garde contre des restrictions "effrayantes" des droits de l'homme et des violations à l'encontre des femmes et des jeunes filles. Amnesty International a quant à lui déclaré lundi que des milliers d'Afghans - notamment des universitaires, des journalistes et des militants - étaient désormais "gravement menacés par les représailles des talibans".
Par exemple, selon des médias asiatiques, Muhibullah, un traducteur d'une trentaine d'années qui travaillait pour l'armée américaine à Kandahar, en Afghanistan, a fui son domicile avant l'avancée des talibans dans la province du sud. Il craint maintenant d'être repéré et ciblé par les militants grâce à son historique numérique, qui comprend les données biométriques que plusieurs civils afghans ont utilisées pour s'inscrire sur les listes électorales. Selon les médias, le traducteur afghan aurait caché ses papiers et documents physiques qui racontent l'histoire de son soutien et de son assistance aux forces armées américaines.
Mais alors que les talibans ont pris le contrôle de son district natal, son dossier numérique menace toujours sa sécurité. À en croire ces sources, plusieurs autres interprètes seraient dans le même cas que Muhibullah et nombre d'entre eux ont brûlé leurs documents physiques pour échapper aux répercussions de l'utilisation de la technologie fournie par l'armée américaine qui s'est livrée à une identification biométrique rigoureuse des civils tant en Afghanistan qu'en Irak. Pour aider les gens comme Muhibullah, Human Rights First a rapidement publié une version en farsi de son guide sur la manière d'effacer l'historique numérique.
Le groupe de défense basé aux États-Unis avait produit ce manuel l'année dernière pour les militants de Hong Kong - et a également rédigé un manuel sur la manière d'échapper à la biométrie. Selon le guide, les astuces pour contourner la reconnaissance faciale consistent à baisser le regard, à porter des vêtements pour masquer les traits du visage ou à appliquer de nombreuses couches de maquillage, bien que les scans d'empreintes digitales et d'iris soient difficiles à contourner.
« Avec les données, il est beaucoup plus difficile de cacher, d'obscurcir votre identité et celle de votre famille, et les données peuvent aussi être utilisées pour étoffer vos contacts et votre réseau », a déclaré à la Fondation Thomson Reuters Welton Chang, responsable de la technologie chez Human Rights First. « Elles pourraient également être utilisées pour créer une nouvelle structure de classe - les candidats à un emploi verraient leurs données biologiques comparées à la base de données, et les emplois pourraient être refusés sur la base de liens avec l'ancien gouvernement ou les forces de sécurité », a-t-il ajouté.
Selon Chang, la « circonstance la plus grave serait l'utilisation de ces données pour cibler toute personne ayant été impliquée dans le régime précédent, ou ayant travaillé dans une organisation internationale à but non lucratif, ou ayant été un défenseur des droits de l'homme. Selon certains médias afghans, il y a cinq ans déjà, les talibans utilisaient les systèmes biométriques du gouvernement pour cibler les membres des forces de sécurité, en vérifiant leurs empreintes digitales dans une base de données. Lundi, quelques heures seulement après l'entrée des militants dans la capitale Kaboul, l'on craignait que cela ne soit déjà le cas.
« Les talibans ont commencé à faire du porte-à-porte à la recherche de fonctionnaires, d'anciens membres des forces de sécurité et de personnes travaillant pour des organisations étrangères à but non lucratif », a déclaré lundi un utilisateur de Twitter appelé Mustafa, ajoutant que les domiciles des journalistes étaient également fouillés. Dans un communiqué de presse, les talibans ont déclaré qu'ils « assurent à tous leurs citoyens qu'ils protégeront, comme toujours, leur vie, leurs biens et leur honneur et qu'ils créeront un environnement pacifique et sûr pour leur nation bien-aimée ».
Cependant, selon le rapport, une habitante de Kaboul a déclaré dans un message privé qu'elle avait entendu parler d'inspections de maison en maison et que les militants islamistes utilisaient une "machine biométrique". « Les groupes de défense des droits numériques reçoivent déjà un nombre important de demandes de groupes de la société civile et de militants sur la sécurisation de leur présence numérique. Nous sommes également très préoccupés par les bases de données conservées par les agences d'aide et d'autres groupes », a déclaré Raman Jit Singh Chima, directeur de la politique Asie-Pacifique chez Access Now.
« Nous sommes également alarmés par le fait qu'il n'y a aucune clarté quant aux mesures d'atténuation prises pour soit supprimer soit purger les informations qui peuvent être utilisées pour cibler les gens. Les cartes d'identité numériques, les tazkira, peuvent exposer certains groupes ethniques », a-t-il ajouté. Pendant ce temps, les Afghans faisaient ce qu'ils pouvaient pour effacer leurs profils numériques. « Des garçons et des hommes fouillaient frénétiquement leurs téléphones pour supprimer les messages qu'ils avaient envoyés, la musique qu'ils avaient écoutée et les photos qu'ils avaient prises », a écrit Sana Safi, journaliste de la BBC, sur Twitter dimanche.
« La responsabilité de sécuriser les systèmes de données incombe en dernier ressort au gouvernement afghan même si les forces américaines et leurs alliés ont probablement joué un rôle dans la conception des systèmes en premier lieu et l'aide à la mise en œuvre. Il est probable que la planification délibérée de la création, de la maintenance et du transfert du système n'ait pas été suffisante dès le départ en matière d'évaluation des risques et de prévention des abus », a déclaré Chang.
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Facebook, Twitter et LinkedIn sécurisent les comptes des utilisateurs afghans.
Facebook, Twitter et LinkedIn sécurisent les comptes des utilisateurs afghans
dans un contexte de prise de contrôle par les talibans
Facebook, Twitter et LinkedIn ont déclaré cette semaine qu'ils avaient pris des mesures pour sécuriser les comptes des citoyens afghans afin de les protéger contre les attaques dans le contexte de la prise de contrôle rapide du pays par les Talibans. Ces entreprises de médias sociaux ont mis en place de nouvelles mesures de sécurité pour les utilisateurs inquiets pour leur sécurité en Afghanistan, alors que les talibans continuent de consolider leur emprise sur le pouvoir.
Facebook
Le responsable de la politique de sécurité de Facebook, Nathaniel Gleicher, a indiqué jeudi sur Twitter que la société de médias sociaux avait temporairement supprimé la possibilité de consulter ou de rechercher les listes d'amis des comptes en Afghanistan. « Nous avons lancé un outil permettant aux Afghans de verrouiller rapidement leur compte en un seul clic. Lorsque leur profil est verrouillé, les personnes qui ne sont pas leurs amis ne peuvent pas télécharger ou partager leur photo de profil ni voir les publications sur leur compte en ligne », a tweeté Gleicher.
Il a ajouté que sur Instagram, propriété de Facebook, « nous déployons des alertes contextuelles en Afghanistan avec des étapes spécifiques sur la façon de protéger votre compte ». Gleicher a ajouté que Facebook « travaille en étroite collaboration avec ses homologues de l'industrie, de la société civile et du gouvernement afin de fournir tout le soutien possible pour aider à protéger les gens ». Auparavant, le géant de la technologie avait confirmé qu'il continuerait à interdire le contenu taliban sur ses plateformes, car il considère le groupe comme une organisation terroriste.
Twitter
Twitter a déclaré être en contact avec des partenaires de la société civile pour apporter un soutien aux groupes en Afghanistan. Twitter collabore avec l'Internet Archive pour accélérer les demandes directes de suppression des tweets archivés. Twitter a également indiqué que si les utilisateurs ne parvenaient pas à accéder à leurs comptes, qui contiennent des informations susceptibles de les mettre en danger, il pourrait les suspendre temporairement jusqu'à ce que les personnes retrouvent l'accès et soient en mesure de supprimer le contenu. Twitter a également déclaré qu'il surveillait de manière proactive les comptes affiliés à des organisations gouvernementales et pourrait suspendre temporairement les comptes dans l'attente d'informations supplémentaires pour confirmer leur identité.
Entre temps, Twitter a fait l'objet d'un examen minutieux pour son traitement des contenus liés aux talibans. Les porte-parole des talibans ont utilisé la plateforme pour mettre à jour leurs centaines de milliers d'adeptes, alors que le groupe militant reprenait le contrôle de l'Afghanistan. En réponse aux questions posées sur l'utilisation de Twitter par les talibans, un porte-parole de la société a mis en avant les politiques de lutte contre les organisations violentes et les comportements haineux. Selon ses règles, Twitter n'autorise pas les groupes qui font la promotion du terrorisme ou de la violence contre les civils.
LinkedIn
Dans une déclaration envoyée par courriel un porte-parole de la société LinkedIn a déclaré : « Notre équipe surveille de près les conversations sur les développements en Afghanistan et prend des mesures sur tout contenu qui ne respecte pas nos politiques de communauté professionnelle… Nous avons également pris certaines mesures temporaires, notamment en limitant la visibilité des connexions pour nos membres dans le pays ».
Les talibans, qui sont présents sur les réseaux sociaux et publient régulièrement des vidéos, ont trouvé des moyens d'échapper aux restrictions imposées sur YouTube, Facebook et WhatsApp. Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, publie régulièrement des mises à jour sur Twitter à l'intention de ses 300 000 adeptes, dont les médias internationaux.
Des groupes de défense des droits de l'homme ont déclaré que les talibans pourraient utiliser des plateformes en ligne pour suivre l'historique numérique ou les connexions sociales des Afghans. Amnesty International a déclaré cette semaine que des milliers d'Afghans, notamment des universitaires, des journalistes et des défenseurs des droits de l'homme, risquaient sérieusement de subir les représailles des talibans.
Les talibans ont promis des droits pour les femmes et un gouvernement inclusif, ainsi qu'une amnistie totale pour tous ceux qui ont travaillé avec le gouvernement afghan élu soutenu par l'Occident. Cependant, des dizaines de milliers de personnes tentent de fuir le pays par crainte de représailles et se souviennent du régime islamique ultraconservateur des talibans de 199 à 2001, lorsqu'ils infligeaient des châtiments brutaux.
L'AFP cite un document confidentiel des Nations unies selon lequel les talibans intensifient la recherche de personnes ayant travaillé avec les forces américaines et de l'OTAN, tout en affirmant qu'ils ne se vengeront pas de leurs opposants. Le rapport, fourni par les consultants de l'ONU en matière d'évaluation des menaces et consulté par l'AFP, indique que le groupe dispose de "listes prioritaires" d'individus qu'il souhaite arrêter. Selon le rapport, les personnes ayant joué un rôle central dans l'armée, la police et les unités de renseignement afghanes sont les plus menacées.
Les personnes les plus exposées sont celles qui ont joué un rôle central dans l'armée, la police et les services de renseignement afghans, selon le document. Les talibans ont effectué des "visites ciblées de porte à porte" des personnes qu'ils veulent arrêter et des membres de leur famille, indique le rapport. Il ajoute que les militants contrôlent également les personnes qui se rendent à l'aéroport de Kaboul et ont mis en place des points de contrôle dans les grandes villes, notamment la capitale et Jalalabad.
Le document, daté de mercredi, a été rédigé par le Norwegian Center for Global Analyses, une organisation qui fournit des renseignements aux agences des Nations unies. « Ils ciblent les familles de ceux qui refusent de se rendre, et poursuivent et punissent leurs familles 'selon la charia'. Nous nous attendons à ce que les personnes qui travaillaient auparavant avec les forces de l'OTAN/des États-Unis et leurs alliés, ainsi que les membres de leur famille, soient exposés à la torture et aux exécutions », a déclaré à l'AFP Christian Nellemann, directeur exécutif du groupe.
« Cela compromettra davantage les services de renseignement occidentaux, leurs réseaux, leurs méthodes et leur capacité à contrer à la fois les talibans, ISIS et les autres menaces terroristes à venir », a-t-il ajouté. Le rapport indique que les militants « recrutent rapidement » de nouveaux informateurs pour collaborer avec le régime taliban et qu'ils élargissent leur liste de cibles en contactant des mosquées et des courtiers en argent.
Source : Reuter
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Les Afghans suppriment leurs comptes sociaux, les talibans se saisissent de matériels de surveillance
Les Afghans suppriment leurs comptes de médias sociaux alors que les talibans se saisissent de matériels de surveillance US
ces dispositifs pourraient aider à punir les militants de l'ancien régime
Les talibans s'empareraient l'un après l'autre des systèmes d'identification des Afghans et les équipements de surveillance mis en place par les Américains au cours de ces deux dernières décennies. Dans cette atmosphère, les Afghans s'empressent pour supprimer toute trace numérique les concernant, y compris leurs comptes de médias sociaux, afin d'échapper à toute forme de représailles de la part des nouveaux tenants du pouvoir. Les médias locaux avaient rapporté la semaine dernière que les Afghans faisaient la course pour effacer leur vie en ligne (ou leur historique numérique) pour échapper à la biométrie.
Les Afghans font tout ce qu'ils peuvent pour disparaître d'Internet
Depuis la reprise du pouvoir par les talibans, chaque photo et chaque point de données est potentiellement un lien avec le mode de vie sous l'ancien régime, et donc une raison pour les talibans de se venger. Craignant d'être visés par les opérations de surveillance en ligne des talibans, les alliés afghans des États-Unis se précipitent en masse pour supprimer leurs profils de médias sociaux. Pendant ce temps, de nombreux groupes de défense de la vie privée et des droits de l'homme s'inquiètent du fait que le programme de données américain dont les talibans pourraient hériter pourrait avoir des répercussions sur les libertés civiles.
Le 16 août, le groupe Human Rights First, basé à New York, a annoncé que des combattants talibans avaient mis la main sur des outils de surveillance américains. Ces appareils, connus sous le nom de Handheld Interagency Identity Detection Equipment (HIIDE), étaient utilisés par les soldats pour scanner les données biométriques des Afghans afin de faire correspondre les empreintes digitales sur les engins explosifs improvisés (EEI), et pour d'autres enquêtes médico-légales de ce type. L'avis de Human Rights First comprenait des guides multilingues destinés aux alliés afghans sur la protection de leur identité numérique.
« Nous comprenons que les talibans sont désormais susceptibles d'avoir accès à diverses bases de données et équipements biométriques en Afghanistan, dont certains ont été abandonnés par les forces militaires de la coalition », a déclaré la semaine dernière le groupe de défense des droits de l'homme dans un communiqué. « Cette technologie est susceptible d'inclure l'accès à une base de données avec des empreintes digitales et des scans de l'iris, et d'inclure une technologie de reconnaissance faciale ». Cet avertissement correspond à de nombreux rapports faisant état de la suppression par les Afghans de leurs profils sur les médias sociaux.
L'Agence américaine pour le développement international (USAID) aurait fait circuler des courriels à ses partenaires en Afghanistan leur conseillant de "supprimer les photos et les informations qui pourraient rendre des individus ou des groupes vulnérables". Cela dit, l'ancien procureur de l'armée américaine John Maher a déclaré que cet avertissement spécifique concernant la prise d'équipement HIIDE par les talibans est probablement exagéré. Maher, qui a travaillé sur le programme de biométrie afghan lorsqu'il était responsable du centre de justice de Parwan, a déclaré que les appareils HIIDE sont protégés par un mot de passe.
Selon lui, après qu'un soldat utilise l'appareil et télécharge les données dans la base de données centrale, le protocole prévoit d'effacer l'appareil. « Même si les [talibans] parviennent à pénétrer dans ce dispositif, ils obtiendront une liste non classifiée de leurs propres membres », a déclaré Maher. En outre, il a déclaré que contrairement à ce que l'on pense, les talibans ne peuvent pas exploiter ces systèmes pour mener des opérations pour localiser leurs ennemis sans l'aide d'un acteur extérieur mieux outillé. En effet, Maher a déclaré qu'il pense qu'ils devraient être aidés par des gouvernements plus sophistiqués comme la Chine ou l'Iran.
« Je suis sceptique quant à la sophistication des talibans », a-t-il déclaré. Néanmoins, si les dispositifs HIIDE ne présentent peut-être pas de risque pour les Afghans, les talibans ont déjà utilisé des systèmes biométriques pour cibler leurs ennemis. Selon un rapport de 2016 de TOLOnews, en 2016, ils auraient utilisé une base de données gouvernementale pour vérifier si les passagers d'un bus étaient des membres des forces de sécurité. Pour d'autres, à l'instar de Klon Kitchen - chercheur principal à l'American Enterprise Institute - la saisie des dispositifs HIIDE par les talibans est l'une des nombreuses fautes imputables à Washington.
Klon Kitchen a déclaré que les risques liés à la sécurité posés par les équipements de surveillance américains abandonnés ne sont qu'une des nombreuses conséquences d'un retrait bâclé des États-Unis d'Afghanistan. « Un retrait correct aurait impliqué la suppression de tous les fichiers numériques dans les installations et serveurs américains en Afghanistan, la destruction de tous les ordinateurs et autres équipements physiques, et la collaboration avec les entreprises technologiques et les plateformes de médias sociaux pour protéger les identités afghanes », a déclaré Kitchen.
« Pendant ce temps, les informations biométriques recueillies sur des dizaines de millions d'Afghans restent dans les bases de données du gouvernement américain, et peuvent être utilisées par le FBI, le ministère de la Sécurité intérieure et d'autres agences pour des enquêtes. Ce sont des données interagences maintenant », a-t-il déploré. Selon les médias américains, jusque-là, les responsables du ministère de la Défense (DoD) n'ont pas donné des réponses convaincantes sur le statut et la sécurité des données afghanes, notamment à la question de savoir s'il existe encore des bases de données centralisées en Afghanistan.
Les systèmes de fichage des populations sont-ils dangereux ?
Plusieurs groupes de défense de la vie privée s'insurgent contre la quantité croissante de données que les gouvernements récoltent aujourd'hui sur leurs sujets et qui peuvent par la suite constituer un danger pour eux. Selon un rapport du média américain The Epoch Times, plus largement, le programme biométrique du DoD a suscité un débat sur le rôle que cette technologie devrait jouer dans la société. « Ce n'est rien de plus compliqué que les données relatives aux empreintes digitales, qui ont plus de 100 ans », a déclaré Maher au sujet des inquiétudes suscitées par la collecte de données biométriques par le gouvernement.
Les partisans des programmes biométriques soulignent les avantages de la lutte contre la criminalité. Outre les innombrables affaires résolues grâce à la collecte des empreintes digitales, les experts en médecine légale ont fait des percées dans le domaine de l'analyse de l'ADN, aidant à résoudre des affaires comme celui du "Golden State Killer". Ils affirment aussi que la collecte de données biométriques sur les citoyens permet aux gouvernements d'établir des identités numériques - permettant aux gens de voyager plus facilement, d'ouvrir des comptes bancaires, de recevoir des soins médicaux et d'accéder à d'autres services sociaux.
« Imaginez un monde où l'embarquement ne prend pas cinq jours, mais seulement quatre heures. Où pour prouver que vous êtes éligible pour recevoir votre pension de l'ONU, cela ne prend que deux minutes à partir du smartphone dans la paume de votre main, comparé à deux mois en utilisant l'ancienne poste régulière », peut-on lire sur un site Web des Nations Unies, vantant les mérites de l'UN Digital ID. « L'identifiant numérique de l'ONU est le même moteur sous-jacent qui alimentera tous ces cas d'utilisation et bien d'autres encore », renseigne également le site Web.
Cependant, les défenseurs des libertés civiles et de la vie privée ont exprimé des inquiétudes quant à l'utilisation de la biométrie par les gouvernements à des fins de répression. Dans son livre "First Platoon", l'auteure Annie Jacobsen a comparé le programme afghan au programme "Physicals for All" du Parti communiste chinois imposé aux musulmans ouïghours en Chine. « En plus des échantillons d'ADN, le programme a permis de collecter des données biométriques sur 36 millions de Chinois ouïghours, notamment des scans de l'iris, des images faciales, des empreintes vocales et bien d'autres choses encore », a déclaré Jacobsen.
« Les groupes de défense des droits de l'homme ont raison de le dénoncer, mais ils n'ont pas encore admis que ce programme "Physicals for All" est directement modelé sur le programme du Pentagone en Afghanistan », a-t-elle déclaré. Jacobsen a fait valoir que le programme afghan pourrait venir aux États-Unis sous la forme d'une technologie de traçage des contacts et de passeport vaccinal. Elle a souligné que Palantir, la même société qui a construit le logiciel pour le programme afghan, travaille maintenant avec le département américain de la santé et des services sociaux (HHS).
Cette collaboration vise à rassembler des ensembles de données disparates et à fournir une meilleure visibilité au HHS sur la propagation du Covid. « L'argument selon lequel ce qui se passe en Chine - c'est-à-dire la mise en banque obligatoire des données biographiques de toute une population, y compris l'ADN - ne pourrait jamais se produire en Amérique est optimiste. La pandémie de 2020 a suscité l'enthousiasme pour les programmes de recherche de contacts dirigés par le gouvernement aux États-Unis, ouvrant la voie à des programmes de qualité militaire pour la mise en banque des données biologiques des Américains », a-t-elle déclaré.
« Parce que la maladie est au centre de cette nouvelle menace, la réalité que les échantillons de cellules ADN des citoyens intéressent le gouvernement n'est plus de la science-fiction », a-t-elle ajouté. Le militant antiguerre Scott Horton a approuvé la thèse de Jacobsen. « Il suffit de regarder le Patriot Act : il était censé nous protéger des terroristes, et pourtant ils l'utilisent tout le temps sur tout le monde. Cette fois, ce sont les conservateurs qui pourraient être victimes du retour de bâton, les agences fédérales américaines intensifiant leurs activités de surveillance intérieure », a déclaré Horton.
« Vous savez, les personnes qui ont soutenu la guerre en font maintenant les frais. C'est la guerre contre le terrorisme qui revient à la maison. C'est ce qui arrive toujours », a-t-il conclu.
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