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Les derniers correctifs du projet Rust for Linux montrent que le langage Rust avance à grands pas vers Linux
La prise en charge de Rust pour le développement du noyau Linux commence à prendre forme
le langage fait un premier pas vers la branche "Linux-Next"
Rust fait enfin son entrée dans le développement du noyau Linux, après plusieurs années d'analyses et de dialogue sur les avantages. Discuté à nouveau lors de la conférence Linux Plumbers l'année dernière, le tout premier support de Rust est apparu la semaine passée dans la branche Linux-Next. Même si les auteurs de ce travail jugent qu'il ne s'agit pas d'un ajout significatif, cela jette les bases de la construction des fonctionnalités du noyau Rust pour l'avenir. Ce support est conditionné par la présence d'un compilateur Rust (rustc) sur le système. De ce fait, les architectures actuellement visées sont ARM64 et x86_64.
Les développeurs de Linux discutent depuis un moment de la perspective de permettre l'utilisation du langage développé par Mozilla Research pour écrire de nouveaux pilotes de périphériques pour le noyau. L'année dernière, les développeurs du noyau Linux semblent s'être mis d'accord sur le sujet. Pour mémoire, Rust est plébiscité, car il offre plusieurs avantages, notamment en ce qui concerne la mémoire. Les partisans de Rust ont cité des travaux qui montrent qu'environ deux tiers des vulnérabilités du noyau auxquelles ont été attribués des CVE sur Android et Ubuntu sont tous liés à des problèmes de sécurité de la mémoire.
Par exemple, d’après les chiffres du dictionnaire Common Vulnerabilities and Exposure (CVE), 15,9 % des 2288 vulnérabilités qui ont affecté le noyau Linux en 20 ans sont liées à des dépassements de la mémoire tampon. C’est un défi à relever pour le futur en matière de programmation système. En outre, les géants de l'industrie, d'Apple à Amazon en passant par Facebook et Microsoft, se sont lancés ces dernières années dans le recrutement de développeurs Rust. D'ailleurs, selon la firme de Redmond, Rust est la meilleure chance de l’industrie informatique pour la mise sur pied d’applications système sécurisées.
Selon les partisans de Rust, il peut permettre d'éviter complètement cette classe d'erreurs à l'avenir grâce à des API plus sûres activées par son type de système et son vérificateur d'emprunt. D'autres avantages ont aussi été cités par ces derniers pour justifier la proposition de continuer le développement du noyau avec Rust. Comme premier pas vers ce rêve, le support initial de Rust a été annoncé jeudi sur rust-for-linux dans Linux-Next. « Cela ne signifie pas que nous allons le faire dans la version principale, bien sûr, mais c'est une bonne étape pour rendre les choses aussi faciles que possible », a prévenu Miguel Ojeda, qui est impliqué dans cet effort.
« C'est, malgré tout, une étape importante vers la capacité d'écrire les pilotes dans un langage plus sûr », a-t-il ajouté. Notons que la branche Linux-Next est la zone d'attente pour les correctifs destinés à la prochaine fenêtre de fusion du noyau. Ainsi, si vous faites du développement de noyau de pointe, vous voudrez peut-être travailler à partir de cet arbre plutôt que de la branche principale de Linus Torvalds. Selon les explications d'Ojeda, ce support nécessite la présence d'un compilateur Rust (rustc) sur le système. Ainsi, les architectures actuellement visées sont ARM64 et x86_64.
Actuellement, le support du noyau a besoin d'une chaîne d'outils Rust nightly récente pour la construction. En outre, bien qu'aucun pilote de noyau Rust ne soit encore prêt, la fusion initiale vers Linux-Next inclut un exemple de module de noyau écrit en Rust. Par ailleurs, alors que Rust est maintenant dans Linux-Next, il n'est pas encore clair si/quand il sera intégré à la branche principale. En général, le travail dans Linux-Next est peaufiné jusqu'au prochain cycle, mais il peut parfois rester dans Linux-Next plus longtemps s'il s'agit d'un travail en cours. Le code doit encore passer par toutes les formalités de demande d'extraction de la fenêtre de fusion.
Quoi qu'il en soit, l'effort progresse et il pourrait être intéressant de voir si cette infrastructure Rust initiale pour le noyau Linux parvient à être intégrée à la version 5.13 ou à une autre version du noyau cette année. Enfin, comme souligné plus haut, une partie de l'attrait pour Rust vient des caractéristiques de sécurité de la mémoire de Rust, en particulier par rapport au C, dans lequel le noyau Linux est actuellement codé. Une partie du problème, cependant, est que Rust est compilé sur la base de LLVM, par opposition à GCC, et supporte donc moins d'architectures.
C'est un problème auquel la communauté a assisté récemment lorsque la bibliothèque de chiffrement Python a remplacé une partie de l'ancien code C par Rust. En effet, cela a conduit à une situation où certaines architectures ne seront pas prises en charge. Actuellement, la proposition d'inclure Rust dans le noyau Linux limite ce problème en disant que Rust serait utilisé, au moins initialement, pour écrire des pilotes qui « ne seraient de toute façon jamais utilisés sur les architectures les plus obscures ».
Certaines entreprises n'ont toutefois pas attendu que l'équipe de développement du noyau Linux donne son aval pour la prise en charge de Rust, avant de commencer leurs propres efforts. Si vous cherchez un exemple de l'utilisation et de l'utilité de Rust dans le développement du noyau Linux, vous pouvez consulter les travaux d'Amazon Web Services avec Bottlerocket, une distribution Linux pour les conteneurs qui est largement écrite en Rust.
Sources : rust-for-linux, AWS Bottlerocket
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:fleche: Les développeurs semblent d'accord à l'unanimité pour la prise en charge de Rust pour le développement du noyau Linux lors de la conférence Linux Plumbers
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La prise en charge de Rust pour le développement du noyau Linux fait l'objet d'une nouvelle discussion
La prise en charge de Rust pour le développement du noyau Linux fait l'objet d'une nouvelle série de discussions,
après une proposition de RFC
Le mois dernier, le tout premier support permettant l'utilisation du langage de programmation Rust dans le noyau Linux est apparu dans l'arbre Linux-Next pour des tests plus étendus avant son inclusion éventuelle dans le noyau principal. Aujourd'hui, une "demande de commentaires" a été relancée sur la liste de diffusion du noyau autour des perspectives du code Rust pour le noyau Linux. Miguel Ojeda, développeur du noyau Linux, a lancé une proposition de RFC (Request For Comments) sur la liste de diffusion du noyau Linux.
Miguel Ojeda, développeur du noyau, a lancé une proposition de RFC sur la liste de diffusion du noyau Linux. Le message de la liste de diffusion décrit les convictions des développeurs impliqués dans l'ajout du code Rust au noyau, les avantages tels que l'amélioration de la sécurité de la mémoire, et plus encore. « Certains d'entre vous ont remarqué ces dernières semaines et ces derniers mois qu'une tentative sérieuse d'apporter un second langage au noyau était en train de se forger. Nous y sommes enfin, avec une RFC qui ajoute le support pour Rust au noyau Linux », a déclaré Miguel Ojeja. « Nous savons qu'il y a des coûts et des risques énormes à introduire un nouveau langage dans le noyau », a-t-il ajouté.
Rappelons que les RFC sont un ensemble de documents qui font référence auprès de la communauté Internet et qui décrivent, spécifient, aident à l'implémentation, standardisent et débattent de la majorité des normes, standards des technologies et protocoles liés à Internet et aux réseaux en général. Chacun de ces documents représente une proposition de spécification qui peut à tout moment être rendue obsolète par un nouveau document RFC. Ainsi, les RFC sont des fichiers textes dont le nom est rfcxxxx.txt dont xxxx est un nombre incrémenté pour chaque nouveau RFC.
Les développeurs de Linux discutent depuis un moment de la perspective de permettre l'utilisation du langage développé par Mozilla Research pour écrire de nouveaux pilotes de périphériques pour le noyau. L'année dernière, les développeurs du noyau Linux semblent s'être mis d'accord sur le sujet. Pour mémoire, Rust est plébiscité, car il offre plusieurs avantages, notamment en ce qui concerne la mémoire. Les partisans de Rust ont cité des travaux qui montrent qu'environ deux tiers des vulnérabilités du noyau auxquelles ont été attribués des CVE sur Android et Ubuntu sont tous liés à des problèmes de sécurité de la mémoire.
Notons que Rust est un langage de programmation compilé multiparadigme, conçu par Graydon Hore alors employé chez Mozilla Research. Utilisé par plusieurs grandes entreprises et par de nombreux développeurs dans le monde, Rust est devenu le langage de base pour certaines des fonctionnalités fondamentales du navigateur Firefox et de son moteur Gecko, ainsi que pour le moteur Servo de Mozilla.
Avec Rust, il est possible de développer des pilotes de périphériques, des systèmes embarqués, des systèmes d'exploitation, des jeux, des applications web, et bien d'autres choses encore. Des centaines d'entreprises dans le monde entier utilisent Rust en production pour des solutions multiplateformes et économes en ressources. Des logiciels connus et appréciés, comme Firefox, Dropbox, et Cloudflare, utilisent ce langage. De la startup à la multinationale, du système embarqué au service web à haute disponibilité, Rust serait une excellente solution.
Selon Miguel Ojeda, développeur du noyau Linux, les avantages de l’introduction du langage Rust dans le noyau Linux l'emportent sur les coûts. Pour le développeur, en utilisant Rust dans le noyau Linux, le nouveau code écrit en Rust a un risque réduit de bogues de sécurité mémoire, grâce aux propriétés du langage Rust. Le langage Rust serait plébiscité pour sa sécurité.
Google a récemment déclaré que : « les défauts de sécurité de la mémoire menacent fréquemment la sécurité des appareils, en particulier pour les applications et les systèmes d'exploitation. Par exemple, sur le système d'exploitation mobile Android, Google dit avoir constaté que plus de la moitié des vulnérabilités de sécurité traitées en 2019 résultaient de bogues de sécurité de la mémoire. Et ce, malgré les efforts considérables déployés par l'entreprise et d'autres contributeurs au projet Open Source Android, pour investir ou inventer diverses technologies, notamment l'AddressSanitizer, des allocateurs de mémoire améliorés et de nombreux fuzzers et autres outils de vérification du code ».
Le langage de programmation Rust se popularise davantage, une popularité grandement alimentée par les grandes entreprises technologiques et les solutions utilisées à grande échelle. En début de ce mois, Google a révélé sur le référentiel Git comportant les codes sources de la plateforme Android, que la nouvelle version de Gabeldorsche, la pile Bluetooth utilisée dans Android depuis la version 11, a été réécrite avec Rust.
Google a également annoncé la semaine dernière que l'Android Open Source Project (AOSP) prendra désormais en charge le langage Rust pour le développement de son système d’exploitation mobile. « Outre les langages à mémoire sécurisée comme Kotlin et Java, nous sommes heureux d'annoncer que le projet Android Open Source prend désormais en charge le langage de programmation Rust pour le développement du système d'exploitation Android », a déclaré Google sur son blog. Cette annonce s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par l'entreprise pour résoudre les problèmes de sécurité de la mémoire dans le système d'exploitation. Voici, ci-dessous quelques raisons évoquées par Miguel Ojeja pour l’utilisation de Rust dans le noyau Linux :
- plus de personnes s'impliquent dans le développement du noyau grâce à l'utilisation d'un langage moderne ;
- en tirant parti des outils de Rust, il est possible d’appliquer les directives de documentation qui ont été établies jusqu'à présent dans le cadre du projet Rust ;
- les développeurs sont plus confiants dans le remaniement et l'acceptation des correctifs pour les modules grâce à la sécurité du langage, les correctifs pour les modules grâce au sous-ensemble sûr de Rust ;
- les nouveaux pilotes et modules deviendront plus faciles à écrire, grâce à des abstractions plus faciles à concevoir, basées sur les caractéristiques du langage modernes, ainsi qu'à une documentation détaillée.
Selon les partisans de l’ajout du langage Rust comme second langage (à côté du langage C) pour l’écriture du noyau Linux, Rust est un langage de programmation système qui apporte plusieurs avantages clés par rapport au C dans le contexte de ce projet :
- bibliothèque standard étendue et indépendante ;
- une distinction claire entre le code fiable et le code "non fiable" ;
- un système de types plus strict pour réduire davantage les erreurs de logique ;
- outils intégrés prêts à l'emploi : générateur de documentation, tous basés sur le compilateur ;
- pas de comportement non défini dans le sous-ensemble fiable, y compris la sécurité de la mémoire et l'absence de courses de données ;
- un langage riche en fonctionnalités : types de somme, filtrage, génériques, durées de vie, références partagées et exclusives, modules et visibilité.
Dans l'ensemble, Rust est un langage qui a su tirer parti de décennies d'expérience des langages de programmation système et des langages fonctionnels. Cependant, Miguel Ojeja reconnaît également les raisons de s'y opposer, comme les temps de compilation plus lents, le manque de standardisation de certains aspects, l'infrastructure existante du noyau Linux qui est axée sur le C, et la dépendance au projet LLVM (est une collection de technologies de compilateurs et de chaînes d'outils modulaires et réutilisables) pour la compilation du code Rust.
En début d’année, AWS, Huawei, Google, Microsoft et Mozilla se sont associées pour lancer la fondation Rust et se sont engagées à lui consacrer un budget d'un million de dollars pour deux ans. Ce budget permettra au projet de développer des services, des programmes et des événements qui aideront les responsables du projet Rust à développer le meilleur Rust possible.
Pour Ashley Williams, Directeur exécutif par intérim de la fondation, Rust est un langage qui donne du pouvoir à tout le monde, mais surtout aux gens qui pensent que la programmation système n'est pas pour eux. « L'une des forces motrices les plus puissantes du projet Rust est la croyance simultanée dans le pouvoir de la programmation système et l'engagement à faire en sorte que ce pouvoir soit utilisable par tous », a-t-il déclaré lors de son discours d’ouverture de la RustConf 2020.
Selon Shane Miller, responsable de l'équipe Rust chez AWS et également professeur d'université, la raison pour laquelle les ingénieurs choisissent Rust pour créer des services est que cela leur permet d'offrir aux clients des expériences qui répondent à leurs exigences de qualité et de sécurité beaucoup plus rapidement et à moindre coût.
Pour certains analystes, étant donné le timing de ce RFC et le fait que la fusion du noyau Linux va probablement démarrer la semaine prochaine (ou être retardée jusqu'à la semaine suivante si la version 5.12-rc8 est justifiée), il est probable que cette prise en charge du noyau ne soit pas possible pour Linux 5.13. Peut-être avec Linux 5.14 ou une autre version du noyau plus tard dans l'année.
Source : Liste de diffusion
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Voir aussi :
:fleche: La prise en charge de Rust pour le développement du noyau Linux commence à prendre forme, le langage fait un premier pas vers la branche "Linux-Next"
:fleche: Microsoft, Google, AWS, Huawei et Mozilla s'associent pour créer la Fondation Rust, une organisation à but non lucratif chargée de gérer le langage de programmation
:fleche: Google annonce la prise en charge du langage Rust pour le développement d'Android, l'intérêt est de résoudre les problèmes de sécurité de la mémoire
:fleche: La nouvelle réécriture de la pile Bluetooth d'Android est faite avec le langage Rust, Google devrait annoncer plus d'informations sur le code dans les prochaines semaines
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Linus Torvalds souligne une bonne avancée du langage Rust dans le développement du noyau Linux
Linus Torvalds souligne une bonne avancée du langage Rust dans le développement du noyau Linux,
et aurait qualifié le C++ de « langage de m... », après le message de Google
Dans un post publié sur son blog le 14 avril, l’équipe de développement de Google a annoncé qu’elle participe à l'évaluation du langage Rust pour le développement du noyau Linux. Suite à cette déclaration, Linus Torvalds, ingénieur logiciel, créateur principal et développeur du noyau Linux, a déclaré lors d’une interview que des discussions sur le sujet seraient beaucoup plus importantes qu'un long post de Google sur le langage. Interrogé sur la suggestion d'un internaute qui a indiqué que, « la solution ici est simple : il suffit d'utiliser C++ au lieu de Rust », Linus Torvalds n'a pas pu se retenir et aurait même traité le C++ de « langage de m... ».
Rappelons que le mois dernier, le tout premier support permettant l'utilisation du langage de programmation Rust dans le noyau Linux est apparu dans l'arbre Linux-Next pour des tests plus étendus avant son inclusion éventuelle dans le noyau principal. Juste derrière, une "demande de commentaires" a été relancée sur la liste de diffusion du noyau autour des perspectives du code Rust pour le noyau Linux. Miguel Ojeda, développeur du noyau Linux, a lancé une proposition de RFC (Request For Comments) sur la liste de diffusion du noyau Linux.
Miguel Ojeda, développeur du noyau, a lancé une proposition de RFC sur la liste de diffusion du noyau Linux. Le message de la liste de diffusion décrit les convictions des développeurs impliqués dans l'ajout du code Rust au noyau, les avantages tels que l'amélioration de la sécurité de la mémoire, et plus encore. « Certains d'entre vous ont remarqué ces dernières semaines et ces derniers mois qu'une tentative sérieuse d'apporter un second langage au noyau était en train de se forger. Nous y sommes enfin, avec une RFC qui ajoute le support pour Rust au noyau Linux », a déclaré Miguel Ojeja. « Nous savons qu'il y a des coûts et des risques énormes à introduire un nouveau langage dans le noyau », a-t-il ajouté.
L'équipe Android de Google soutient Rust pour le développement du système d'exploitation Android. L’entreprise a annoncé le 6 avril que l'Android Open Source Project (AOSP) prendra désormais en charge le langage Rust pour le développement de son système d’exploitation mobile. « Outre les langages à mémoire sécurisée comme Kotlin et Java, nous sommes heureux d'annoncer que le projet Android Open Source prend désormais en charge le langage de programmation Rust pour le développement du système d'exploitation Android », a déclaré Google sur son blog. Cette annonce s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par l'entreprise pour résoudre les problèmes de sécurité de la mémoire dans le système d'exploitation.
Selon Google, les défauts de sécurité de la mémoire menacent fréquemment la sécurité des appareils, en particulier pour les applications et les systèmes d'exploitation. Par exemple, sur le système d'exploitation mobile Android, Google dit avoir constaté que plus de la moitié des vulnérabilités de sécurité traitées en 2019 résultaient de bogues de sécurité de la mémoire. Et ce, malgré les efforts considérables déployés par l'entreprise et d'autres contributeurs au projet Open Source Android, pour investir ou inventer diverses technologies, notamment l'AddressSanitizer, des allocateurs de mémoire améliorés et de nombreux fuzzers et autres outils de vérification du code.
« Dans notre précédent article, nous avons annoncé qu'Android prend désormais en charge le langage de programmation Rust pour le développement notre système d'exploitation mobile. Dans le même ordre d'idées, nous participons également à l'effort d'évaluation de l'utilisation de Rust comme langage supporté pour le développement du noyau Linux », a déclaré Google dans un nouveau message posté le 14 avril sur son blog.
« Le C a été le langage de choix pour l'écriture des noyaux pendant près d'un demi-siècle, car il offre le niveau de contrôle et de performance requis par un composant aussi critique. La densité des bogues de sécurité mémoire dans le noyau Linux est généralement assez faible en raison de la qualité élevée du code, des normes élevées de révision du code et des mesures de protection soigneusement mises en œuvre. Toutefois, des bogues de sécurité de la mémoire se produisent encore régulièrement. Sur Android, les vulnérabilités dans le noyau sont généralement considérées comme étant de haute gravité, car elles peuvent entraîner un contournement du modèle de sécurité en raison du mode privilégié dans lequel le noyau fonctionne », a ajouté Google
Nombre de backports dans les branches stables
Google, AWS, Huawei, Microsoft et Mozilla se sont associées pour lancer la fondation Rust et se sont engagées à lui consacrer un budget de deux ans à hauteur d'un million de dollars. Ce budget permettra au projet de développer des services, des programmes et des événements qui aideront les responsables du projet Rust à développer le meilleur Rust possible. L'annonce avait été faite par Ashley Williams, Directeur exécutif par intérim de la fondation, le 8 février sur le site Internet de l'organisation. « Aujourd'hui, au nom de l'équipe de Rust, je suis heureux d'annoncer la création de la Fondation Rust, une nouvelle organisation indépendante à but non lucratif chargée de gérer le langage de programmation et l'écosystème Rust, en mettant l'accent sur le soutien de l'ensemble des responsables qui régissent et développent le projet ».
Dans une annonce faite sur son blog également le 8 février, Google a dit être ravie d’avoir rejoint la fondation Rust et se dispose pour travailler sur des questions comme l'interopérabilité avec C++. « S'appuyant sur les investissements de longue date de Google dans le C/C++ et les compilateurs et chaînes d'outils, nous sommes ravis d'annoncer notre adhésion à la fondation Rust », a annoncé Google sur son blog. « Nous sommes impatients de participer davantage à la communauté Rust, en particulier de travailler dans l'ensemble sur des questions importantes, notamment l'interopérabilité avec C++, la coordination des examens de sécurité, la réduction des coûts des mises à jour et de continuer à accroître nos investissements dans les projets Rust existants », a ajouté l'entreprise.
Selon Google, le langage Rust est maintenant prêt à rejoindre le C comme langage pratique pour l'implémentation du noyau. Il pourra aider à réduire le nombre de bogues potentiels et de vulnérabilités de sécurité dans le code tout en préservant ses caractéristiques de performance. L’équipe de développement de Google a travaillé sur un prototype initial du pilote Binder pour permettre de faire des comparaisons significatives entre les caractéristiques de sécurité et de performance de la version C existante et de son homologue Rust. Elle a rejoint l'organisation Rust for Linux, où la communauté avait déjà fait et continue de faire un excellent travail pour ajouter le support Rust au système de construction du noyau Linux.
Google pense que la conception doit tenir compte du langage C et permettent au code des deux langages d'interagir l'un avec l'autre : « nous sommes particulièrement intéressés par les abstractions sûres, à coût nul, qui permettent au code Rust d'utiliser les fonctionnalités du noyau écrites en C, et par la manière d'implémenter des fonctionnalités en Rust idiomatique qui peuvent être appelées de manière transparente depuis les parties C du noyau ».
Comme Rust est un nouveau langage pour le noyau, il est également possible d'appliquer les meilleures pratiques en termes de documentation et d'uniformité. Par exemple, le développeur doit documenter les exigences qui doivent être satisfaites par les appelants pour garantir que son utilisation est fiable ; en outre, pour chaque appel à des fonctions non sécurisées (ou l'utilisation de constructions non sécurisées comme le déréférencement d'un pointeur brut), le développeur doit documenter la justification de la sécurité de cette utilisation.
Linus Torvalds aurait indiqué lors d’une interview que le fait de discuter sur le projet serait beaucoup plus important qu'un long post de Google sur le langage. Il aurait également déclaré en réponse à des questions lors de cette interview que la prise en charge de Rust n'était « pas encore effective », ajoutant qu’il y avait une bonne avancée à ce sujet « au point où peut-être elle pourrait être possible avec la version 5.14 ».
Interrogé sur la suggestion d'un internaute avisé, qui a déclaré lors d'une discussion sur le post Google, « La solution ici est simple : il suffit d'utiliser C++ au lieu de Rust », Torvalds n'a pas pu se retenir « Le C++ fait qu'empirer les difficultés. C'est vraiment un langage de merde ». « Pour les personnes qui n'aiment pas le C, optez pour un langage qui vous offre réellement quelque chose de valable. Par exemple, les langages avec sécurité de la mémoire, qui peuvent éviter certains des dangers du C, ou les langages qui facilitent la gestion de la mémoire. Toute personne qui dit réécrire le noyau en C++ est trop ignorante », ajoute Torvalds.
Rappelons qu'il y a quelques années, en réponse à un contributeur qui s'interrogeait sur les raisons qui ont conduit au choix du C (plutôt que du C++) pour le système de gestion de version Git, Torvalds s'en est donné à cœur joie pour avouer son désamour au C++ qu'il avait alors qualifié d’« horrible langage ». Notons que Linus Torvalds est tout aussi connu parmi les développeurs pour avoir initié le projet du système de gestion de version Git. « C++ est un langage horrible. Ce qui le rend d'autant plus horrible est le fait que beaucoup de programmeurs "non standard'' l'utilisent, au point qu'il est nettement plus facile de générer de la merde totale et absolue avec », avait-il déclaré.
Source : Google
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:fleche: La déclaration de Linus Torvalds au sujet du langage C++, ne serait-elle pas un peu exagérée ?
:fleche: Quelle est votre préférence entre les langages C++, C et Rust ?
:fleche: Quels commentaires faites-vous de la possible prise en charge du langage de programmation Rust dans le noyau Linux ?
Voir aussi :
:fleche: Par défaut Linus Torvalds : "C++ est un langage horrible", en justifiant le choix du langage C pour Git
:fleche: La prise en charge de Rust pour le développement du noyau Linux fait l'objet d'une nouvelle série de discussions, après une proposition de RFC
:fleche: Google annonce la prise en charge du langage Rust pour le développement d'Android, l'intérêt est de résoudre les problèmes de sécurité de la mémoire
:fleche: Microsoft, Google, AWS, Huawei et Mozilla s'associent pour créer la Fondation Rust, une organisation à but non lucratif chargée de gérer le langage de programmation
:fleche: La nouvelle réécriture de la pile Bluetooth d'Android est faite avec le langage Rust, Google devrait annoncer plus d'informations sur le code dans les prochaines semaines