3 pièce(s) jointe(s)
Amazon, Apple et Google coupent l'accès au réseau social Parler
Amazon, Apple et Google coupent l'accès au réseau social Parler,
L’application sera mise hors ligne, à moins qu'elle ait trouvé un autre hébergeur jusqu’à dimanche
Apple et Amazon ont suspendu Parler de leur App Store et service d'hébergement Web respectif, affirmant que le service de réseau social populaire auprès de nombreux utilisateurs de médias sociaux de droite n'a pas pris les mesures adéquates pour empêcher la diffusion de messages incitant à la violence. Ce changement a fait suite à une mesure similaire prise vendredi par Google pour les mêmes raisons. Parler a les faveurs de nombreux partisans du président américain Donald Trump, qui a été définitivement suspendu de Twitter vendredi.
Parler a été lancé en 2018 comme une alternative "libre expression" à Twitter et Facebook. En 2019 et 2020, il a attiré un certain nombre d'utilisateurs conservateurs, de droite et d'extrême droite. L'utilisation a considérablement augmenté ces derniers jours à la suite des événements de mercredi au Capitole américain et de l'interdiction permanente imposée par les médias sociaux Facebook, Twitter et d'autres plateformes comme Twitch et Snap au président Donald Trump.
Parler est devenu un refuge pour les personnes interdites par ces sites populaires. L'entreprise basée à Henderson, au Nevada, s'est présentée comme une alternative à la liberté d'expression sur les réseaux sociaux traditionnels et a adopté une approche plus détendue de la modération de contenu, attirant les théoriciens du complot et les membres de groupes haineux qui ont ouvertement incité à la violence.
Les internautes de Parler ont utilisé le réseau social pour alimenter la peur, répandre la haine et coordonner l'insurrection au Capitole mercredi. L'application a récemment été envahie par des menaces de mort, des célébrations de violence et des messages encourageant les "Patriots" à marcher sur Washington, DC, avec des armes, le 19 janvier, la veille de l'inauguration du Président élu Joe Biden, a rapporté BuzzFeed News, l’un des premiers médias à rapporter les changements chez le réseau social Parler.
Par exemple, L. Lin Wood, un avocat qui avait intenté un procès pour faire annuler la défaite électorale de Trump, a posté sur Parler jeudi matin : « Préparez le peloton d'exécution. Pence passe en PREMIER », a rapporté USToday. Le post aurait été consulté au moins 788 000 fois, selon une capture d'écran sur Internet Archive. Samedi matin, le post de Wood a été supprimé parce qu’il violait les conditions de services de Parler. Mais Parler n’a pas fait assez pour éviter le courroux des propriétaires des app stores et de son hébergeur Web.
Parler interdit des app stores et des services de son hébergeur Web
Tout d'abord, Apple et Google ont retiré l'application de leur boutique parce qu'ils estimaient qu'elle n'avait pas suffisamment surveillé les messages de ses utilisateurs, en autorisant trop de messages qui encourageaient la violence et la criminalité. La suspension par Google est intervenue vendredi lorsque l’entreprise a confirmé que l'application n'est plus sur le Play Store.
« Afin de protéger la sécurité des utilisateurs sur Google Play, nos politiques de longue date exigent que les applications affichant du contenu généré par les utilisateurs aient des politiques de modération et une application qui supprime les contenus flagrants comme les messages qui incitent à la violence. Tous les développeurs acceptent ces conditions et nous avons rappelé à Parler cette politique claire au cours des derniers mois », a dit la société dans une déclaration envoyée à plusieurs médias.
« Nous sommes conscients de la poursuite de la publication dans l'application Parler qui cherche à inciter à la violence aux États-Unis. Nous reconnaissons qu'il peut y avoir un débat raisonnable sur les politiques de contenu et qu'il peut être difficile pour les applications de supprimer immédiatement tout contenu violent, mais pour que nous puissions distribuer une application par le biais de Google Play, nous exigeons que les applications mettent en œuvre une modération robuste pour les contenus flagrants ».
Vendredi, Apple a donné à Parler 24 heures pour débarrasser son application des messages incitant à la haine des partisans de Trump ou la retirer de son App Store. Parler a semblé retirer certains postes pendant cette période, mais samedi, Apple a déclaré à la société que ses mesures étaient inadéquates. « Nous avons toujours soutenu la représentation de divers points de vue sur l'App Store, mais il n'y a pas de place sur notre plateforme pour les menaces de violence et les activités illégales », a déclaré Apple dans un communiqué.
« C'est très énorme », a dit Amy Peikoff, chef de la politique de Parler, dans une déclaration après qu'Apple ait donné son avertissement vendredi. Sans accès à l'App Store, a-t-elle dit, « nous sommes grillés ».
Plusieurs dirigeants de Parler, y compris John Matze, le directeur général de Parler, ont accusé les actions des entreprises technologiques d'être politiquement motivées et anticoncurrentielles. Matze a souligné le fait que Twitter avait récemment promu la phrase "Pendre Mike Pence" comme un sujet de tendance. La majorité des discussions sur Twitter portait sur des émeutiers scandant la phrase sur le vice-président mercredi, selon lui. « Je n'ai vu aucune preuve qu'Apple les poursuit », a déclaré Matze. « Cela semble être un double standard injuste, car tous les autres sites de médias sociaux ont les mêmes problèmes, sans doute à une échelle pire ».
Puis vint le tour d’Amazon, plus tard samedi, d’annoncer qu’il virera Parler de son service d'hébergement Web dimanche soir en raison de violations répétées des règles d'Amazon. La décision d'Amazon signifiait que la plateforme entière de Parler serait mise hors ligne, à moins qu'elle ne trouve un nouveau service d'hébergement dimanche.
« Il est clair que Parler ne dispose pas d'un processus efficace pour se conformer aux conditions de service de l'AWS. Il semble également que Parler essaie toujours de déterminer sa position sur la modération du contenu. Vous supprimez certains contenus violents lorsque nous ou d'autres personnes vous contactent, mais pas toujours de manière urgente. Votre PDG a récemment déclaré publiquement qu'il ne "se sent pas responsable de tout cela, et la plateforme ne devrait pas non plus se sentir responsable" », lit-on dans le courriel adressé à Parler.
« Ce matin, vous nous avez fait part de votre intention de modérer de manière plus proactive les contenus violents, mais vous prévoyez de le faire manuellement avec des volontaires. Nous pensons que ce plan naissant qui consiste à utiliser des volontaires pour identifier et supprimer rapidement les contenus dangereux ne fonctionnera pas, compte tenu du nombre croissant de messages violents ». En raison du « risque très réel pour la sécurité publique » que représente Parler, AWS prévoit de suspendre le compte de Parler à compter de dimanche, à 23h59 (Heure du Pacifique).
Les employés d'Amazon avaient publiquement demandé l'interdiction de Parler sur les services Web, et une pétition de Change.org réclamant la même chose avait recueilli des milliers de signatures cette semaine. Des officiels Américains ont mis la pression sur Google et Apple. Sur Twitter, la représentante Alexandria Ocasio-Cortez a appelé les deux sociétés à prendre des mesures contre les applications.
Réactions à l’interdiction de Parler
Le directeur général de Parler s'en est pris à Amazon, Google et Apple, déclarant qu'il s'agissait d'un effort coordonné sachant que les options de Parler seraient limitées et que cela causerait le plus de dommages, car Trump a été banni des autres plateformes de médias sociaux.
« Il est possible que Parler ne soit pas disponible sur Internet pendant une semaine, car nous devons tout reconstruire à partir de zéro », a-t-il déclaré dans une publication sur Parler. « C'était une attaque coordonnée par les géants de la technologie pour tuer la concurrence sur le marché... Vous pouvez vous attendre à ce que la guerre contre la concurrence et la liberté d'expression continuent, mais ne nous excluez pas ».
Après qu'Apple ait interdit Parler, devenu le lieu de refuge d'un nombre croissant de voix conservatrices et de droite, pour ne pas avoir supprimé les contenus encourageant la violence, le PDG de Twitter, Jack Dorsey, a publié une photo des Top Charts sur l'App Store. Avant l'interdiction, Parler était l'application la plus téléchargée. Le samedi soir, elle avait disparu. Dorsey a ajouté un émoji en forme de cœur.
Sur Parler, le PDG John Matze a répondu en publiant une capture d'écran du tweet de Dorsey et en ajoutant son propre commentaire : « Oui, nous étions numéro un jusqu'à ce que la fausse bande en colère de Twitter et vos amis anticoncurrentiels s'en prennent à nous », a écrit Matze. Il a ajouté : « C'est vraiment mignon ».
Plus tôt samedi, Matze avait fait une publication sur l'interdiction d'Apple, disant qu'Apple voulait qu'il mette en place des politiques de « surveillance ». « Ils prétendent que c'est dû à la violence sur la plateforme. La communauté n'est pas d'accord, car nous avons atteint le numéro 1 sur leur magasin aujourd'hui », a-t-il écrit.
Parler a été abandonné par pratiquement toutes ses alliances commerciales après qu'Amazon, Apple et Google aient mis fin à leurs accords avec le service de médias sociaux, a dit John Matze dimanche sur Fox News. « Tous les fournisseurs, des services de messagerie texte aux fournisseurs d'e-mail en passant par nos avocats, nous ont également abandonnés le même jour », a-t-il dit.
Les réactions se sont étendues aux utilisateurs de l’application. Sur Parler, certains discutaient de la violence contre Amazon. « Il serait dommage que quelqu'un ayant une formation en explosifs se rende dans certains centres de données d’AWS », a écrit une personne.
D'éminents utilisateurs ont déclaré sur la plateforme que l'interdire était une forme de censure. « Apple et Google ont maintenant supprimé l'application Parler. Bienvenue à la censure politique ! Faites passer le mot pour que vos concitoyens américains soient au courant », a écrit le député Devin Nunes samedi soir. Le député Ken Buck a écrit que le Congrès devait prendre des mesures contre Google, Facebook, Twitter et Apple. « La Big Tech a abusé de son pouvoir monopolistique et s'est engagée dans la censure », a-t-il écrit.
L’application des mesures fermes contre les messages haineux pourrait renforcer la primauté des médias sociaux traditionnels, à savoir Facebook, Twitter et Instagram. Cela donne également plus de poids aux décisions de ces entreprises. Si elles interdisent un critique pour avoir enfreint leurs règles, celui-ci n'aura pas d'alternative solide. Mais Matze a promis que Parler reviendra très rapidement en ligne.
« Nous allons faire de notre mieux pour nous remettre en ligne le plus rapidement possible. Mais nous avons beaucoup de difficultés parce que tous les fournisseurs avec lesquels nous parlons disent qu'ils ne travailleront pas avec nous. Parce que si Apple n'approuve pas et Google n'approuve pas, ils ne le feront pas ».
Sources : Tweets (1, 2 & 3), Parler
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous de l’interdiction de Parler par Google, Apple et Amazon ?
:fleche: Parler trouvera-t-il un hébergeur Web dans ce contexte de crise ?
:fleche: Une interdiction permanente par Apple, Google et Amazon est-elle une faillite programmée pour Parler ?
Voir aussi :
:fleche: Le défenseur des droits numériques EFF estime que les décisions de Twitter, Facebook de bloquer ou suspendre les communications de Trump, constituent un simple exercice de leurs droits
:fleche: Le président US a menacé de « réglementer » ou de « fermer » des plateformes de réseaux sociaux, après que ses tweets ont été marqués comme véhiculant des informations non vérifiées
:fleche: Le compte Twitter de Donald Trump piraté ! Victor Gevers, un chercheur néerlandais, affirme avoir eu accès au compte du président américain, mais Twitter et la Maison Blanche nient ces allégations
:fleche: Le président Trump suspendu « indéfiniment » sur Facebook et Instagram, du moins jusqu'à la fin de son mandat, Twitch, le service de streaming vidéo en direct, fait de même
2 pièce(s) jointe(s)
La France et l'Allemagne s'opposent à la suspension du compte Twitter de Donald Trump
La suspension définitive du compte de Donald Trump par Twitter oppose la France et l’Allemagne à la plateforme
Qui se justifie par la nécessité de lutter contre l’incitation à la violence
Le compte Twitter de Donald Trump fait l’objet de suspension définitive suite à des émeutes au Capitole. Liberté d’expression du Président américain sortant mise à mal ? Le réseau social justifie la manœuvre par la nécessité de lutter contre l’incitation à la violence véhiculée par ses publications. Déjà des voix s’élèvent pour poser la question de savoir sur quelle base juridique un Président élu de façon démocratique et encore en exercice se trouve ainsi sevré de parole. Bruno le Maire dénonce une oligarchie digitale qui menace les démocraties.
« Ce qui me choque dans la fermeture du compte Twitter de Donald Trump est que ce soit Twitter qui ferme. La régulation des gens du numérique ne peut pas se faire par l'oligarchie numérique elle-même. L'oligarchie digitale est une des menaces qui pèsent sur les États et sur les démocraties. La régulation est nécessaire, mais doit se faire par le peuple souverain, par les États et par la justice », déclare le ministre français de l'Économie et des Finances au micro de France Inter.
Même son de cloche en Allemagne avec la sortie du porte-parole d’Angela Merkel : « La chancelière considère la suspension définitive du compte d’un président en fonction comme problématique. Des droits tels que la liberté d’expression peuvent faire l’objet d’entraves, mais par la loi et dans le cadre défini par le législateur et non sur la décision d’une entreprise. »
La situation met en lumière un point de désaccord majeur entre les États-Unis et l'Europe sur la manière de réglementer les plateformes de médias sociaux. L'UE veut donner aux régulateurs plus de pouvoirs pour obliger les plateformes Internet telles que Facebook ou Twitter à supprimer les contenus illégaux. Aux États-Unis par contre la surveillance des contenus publiés sur leurs plateformes relève jusqu’ici des fournisseurs de services en ligne, ce, bien que des mesures politiques visant à restreindre leurs libertés réglementaires soient de plus en plus fréquentes. Plusieurs membres du Congrès travaillent sur des projets de loi qui limiteraient les protections juridiques dont disposent les entreprises de médias sociaux pour être poursuivies en justice pour des contenus tiers publiés sur leurs sites. D'autres font pression en faveur d'un nouveau projet de loi fédéral sur la protection des données, qui pourrait refléter le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) de l’Union européenne.
Les débats en lien aux pouvoirs des réseaux sociaux et à l’interprétation à donner à la liberté d’expression font rage. Les intervenants se regroupent en plusieurs factions dont : celles qui pensent que les réseaux sociaux ne sont ni des services publics, ni bénéficiaires d’un monopole en matière de communication et celles qui pensent que ces plateformes peuvent être considérées comme des services publics si on les considère sous l’angle de leur expansion.
Les réseaux sociaux ont longtemps évité de tels débats en se positionnant en neutres quant au contenu. Mais depuis la prise d'assaut du Capitole, il est devenu de plus en plus évident qu'elles ont un pouvoir et une responsabilité sur le débat public.
Et vous ?
:fleche: Qu’en pensez-vous ?
:fleche: Par quel bout Twitter aurait-il dû tenir les tweets de Donald Trump ?
:fleche: Quelle place accordez-vous aux réseaux sociaux dans le débat public ?
Voir aussi :
:fleche: « Ici ce n'est pas la Chine », des experts indiquent que Trump n'a aucune autorité légale pour fermer Twitter. « Il est clair qu'il est en train d'intimider Twitter pour diffuser ce qu'il veut »
:fleche: Un ingénieur de Facebook décide de démissionner en guise de protestation. Il accuse la société de « profiter de la haine aux États-Unis et dans le monde » et indique ne plus vouloir y contribuer
:fleche: Le compte Twitter de Donald Trump piraté ! Victor Gevers, un chercheur néerlandais, affirme avoir eu accès au compte du président américain, mais Twitter et la Maison Blanche nient ces allégations
:fleche: Le président US a menacé de « réglementer » ou de « fermer » des plateformes de réseaux sociaux, après que ses tweets ont été marqués comme véhiculant des informations non vérifiées
1 pièce(s) jointe(s)
AWS déconnecte les serveurs de Parler, le réseau social utilisé par les partisans de Trump
AWS déconnecte les serveurs de Parler suite à son implication supposée dans l'organisation des émeutes du Capitole.
Le réseau social utilisé par les partisans de Trump n'est plus accessible
Parler ne reviendra probablement pas de si tôt. Le réseau social qui soutient toujours Donald Trump et ses abonnés, l'un des rares à le faire actuellement, a été fermé après qu'Amazon l'ait suspendu de ses services d'hébergement Web lundi. Google et Apple ont déjà supprimé Parler de leurs magasins d'applications respectifs et le service est complètement inaccessible au moment de l'écriture de ces lignes.
Amazon a annoncé dimanche son intention de rompre ses liens avec Parler, affirmant qu'il « ne peut pas fournir de services à un client qui est incapable d'identifier et de supprimer efficacement le contenu qui encourage ou incite à la violence contre les autres ». « Parce que Parler ne peut pas se conformer à nos conditions d'utilisation et présente un risque très réel pour la sécurité publique, nous prévoyons de suspendre le compte de Parler à compter du dimanche 10 janvier à 23 h 59 PST », a déclaré un porte-parole.
Parler a été lancé en 2018 comme une alternative « libre expression » à Twitter et Facebook. En 2019 et 2020, il a attiré un certain nombre d'utilisateurs conservateurs, de droite et d'extrême droite. L'utilisation a considérablement augmenté ces derniers jours à la suite des événements de mercredi au Capitole américain ainsi qu'à la suspension des comptes de Donald Trump sur les médias sociaux comme Facebook et Twitter ou d'autres plateformes comme Twitch et Snap.
Parler est devenu un refuge pour les personnes bannies de ces sites populaires. L'entreprise basée à Henderson, au Nevada, s'est présentée comme une alternative à la liberté d'expression sur les réseaux sociaux traditionnels et a adopté une approche plus détendue de la modération de contenu, attirant les théoriciens du complot et les membres de groupes haineux qui ont ouvertement incité à la violence.
Des portes qui se ferment
Tout d'abord, Apple et Google ont retiré l'application de leur boutique parce qu'ils estimaient qu'elle n'avait pas suffisamment surveillé les messages de ses utilisateurs, en autorisant trop de messages qui encourageaient la violence et la criminalité. La suspension par Google est intervenue vendredi lorsque l’entreprise a confirmé que l'application n'est plus sur le Play Store.
« Afin de protéger la sécurité des utilisateurs sur Google Play, nos politiques de longue date exigent que les applications affichant du contenu généré par les utilisateurs aient des politiques de modération et une application qui supprime les contenus flagrants comme les messages qui incitent à la violence. Tous les développeurs acceptent ces conditions et nous avons rappelé à Parler cette politique claire au cours des derniers mois », a dit la société dans une déclaration envoyée à plusieurs médias.
« Nous sommes conscients de la poursuite de la publication dans l'application Parler qui cherche à inciter à la violence aux États-Unis. Nous reconnaissons qu'il peut y avoir un débat raisonnable sur les politiques de contenu et qu'il peut être difficile pour les applications de supprimer immédiatement tout contenu violent, mais pour que nous puissions distribuer une application par le biais de Google Play, nous exigeons que les applications mettent en œuvre une modération robuste pour les contenus flagrants ».
Vendredi, Apple a donné à Parler 24 heures pour débarrasser son application des messages incitant à la haine des partisans de Trump ou la retirer de son App Store. Parler a semblé retirer certains postes pendant cette période, mais samedi, Apple a déclaré à la société que ses mesures étaient inadéquates. « Nous avons toujours soutenu la représentation de divers points de vue sur l'App Store, mais il n'y a pas de place sur notre plateforme pour les menaces de violence et les activités illégales », a déclaré Apple dans un communiqué.
« C'est très énorme », a dit Amy Peikoff, chef de la politique de Parler, dans une déclaration après qu'Apple ait donné son avertissement vendredi. Sans accès à l'App Store, a-t-elle dit, « nous sommes grillés ».
Plusieurs dirigeants de Parler, y compris John Matze, le directeur général de Parler, ont accusé les actions des entreprises technologiques d'être politiquement motivées et anticoncurrentielles. Matze a souligné le fait que Twitter avait récemment promu la phrase "Pendre Mike Pence" comme un sujet de tendance. La majorité des discussions sur Twitter portait sur des émeutiers scandant la phrase sur le vice-président mercredi, selon lui. « Je n'ai vu aucune preuve qu'Apple les poursuit », a déclaré Matze. « Cela semble être un double standard injuste, car tous les autres sites de médias sociaux ont les mêmes problèmes, sans doute à une échelle pire ».
Puis vint le tour d’Amazon, plus tard samedi, d’annoncer qu’il virera Parler de son service d'hébergement Web dimanche soir en raison de violations répétées des règles d'Amazon. La décision d'Amazon signifiait que la plateforme entière de Parler serait mise hors ligne, à moins qu'elle ne trouve un nouveau service d'hébergement dimanche.
« Il est clair que Parler ne dispose pas d'un processus efficace pour se conformer aux conditions de service de l'AWS. Il semble également que Parler essaie toujours de déterminer sa position sur la modération du contenu. Vous supprimez certains contenus violents lorsque nous ou d'autres personnes vous contactent, mais pas toujours de manière urgente. Votre PDG a récemment déclaré publiquement qu'il ne "se sent pas responsable de tout cela, et la plateforme ne devrait pas non plus se sentir responsable" », lit-on dans le courriel adressé à Parler.
« Ce matin, vous nous avez fait part de votre intention de modérer de manière plus proactive les contenus violents, mais vous prévoyez de le faire manuellement avec des volontaires. Nous pensons que ce plan naissant qui consiste à utiliser des volontaires pour identifier et supprimer rapidement les contenus dangereux ne fonctionnera pas, compte tenu du nombre croissant de messages violents ». En raison du « risque très réel pour la sécurité publique » que représente Parler, AWS prévoit de suspendre le compte de Parler à compter de dimanche, à 23h59 (Heure du Pacifique).
Les employés d'Amazon avaient publiquement demandé le bannissement de Parler, et une pétition de Change.org réclamant la même chose avait recueilli des milliers de signatures cette semaine. Des officiels Américains ont mis la pression sur Google et Apple. Sur Twitter, la représentante Alexandria Ocasio-Cortez a appelé les deux sociétés à prendre des mesures contre les applications.
Le PDG de Parler s'exprime sur le sujet
Le PDG de Parler, John Matze, a déclaré dimanche à Fox News que la plateforme « se remettrait en ligne le plus rapidement possible » et que le site pourrait être indisponible pendant une semaine. Dans un billet ultérieur publié sur Parler, Matze a déclaré que le site « serait probablement indisponible plus longtemps que prévu ».
John Matze n'a pas manqué de tacler au passage Amazon, Google et Apple, déclarant qu'il s'agissait d'un effort coordonné sachant que les options de Parler seraient limitées : « Dimanche à minuit, Amazon fermera tous nos serveurs dans une tentative de supprimer complètement la liberté d'expression sur internet. Il est possible que Parler ne soit pas disponible sur internet pendant une semaine, car nous devons tout reconstruire à partir de zéro. Nous nous sommes préparés à de tels événements en ne nous appuyant jamais sur l'infrastructure propriétaire d'Amazon et en construisant des produits en métal nu. Nous ferons de notre mieux pour passer à un nouveau fournisseur dès maintenant, car nous avons beaucoup de concurrents pour notre activité, cependant Amazon, Google et Apple ont délibérément coordonné leurs efforts sachant que nos options seraient limitées... »
Parler a été abandonné par pratiquement toutes ses alliances commerciales après qu'Amazon, Apple et Google aient mis fin à leurs accords avec le service de médias sociaux, a indiqué John Matze dimanche sur Fox News :
« Nous avons nos logiciels et les données de tout le monde sont prêtes à l'emploi. Ce sont plutôt les déclarations d'Amazon, de Google et d'Apple à la presse concernant l'abandon de notre accès qui ont amené la plupart de nos autres fournisseurs à ne plus nous apporter leur assistance et nous fermer leurs portes », a regretté Matze. Et de continuer en disant « Tous les fournisseurs, des services de messagerie texte aux fournisseurs d'e-mail en passant par nos avocats, nous ont également abandonnés le même jour ».
Les réactions se sont étendues aux utilisateurs de l’application. Sur Parler, certains suggéraient d'infliger à Amazon des dommages physiques. « Il serait dommage que quelqu'un ayant une formation en explosifs se rende dans certains centres de données d’AWS », a écrit une personne.
Source : BBC
3 pièce(s) jointe(s)
Parler poursuit Amazon, alléguant des violations de la législation antitrust
Parler poursuit Amazon, alléguant des violations de la législation antitrust,
Après que le géant du e-commerce a interdit l'application de médias sociaux d'extrême droite d'AWS
Comme on pouvait s’y attendre, AWS a déconnecté les serveurs de Parler, une plateforme de médias sociaux populaire auprès de l'extrême droite, de son service d’hébergement après lui avoir donné jusqu’à dimanche pour modérer efficacement les commentaires violents des partisans pro-Trump ou trouver un autre hébergeur Web. Amazon fait maintenant face à une action en justice suite à sa décision d'interdire à Parler d'utiliser l'infrastructure Cloud d'AWS. Le procès déposé lundi devant le tribunal de District américain de Seattle allègue que la suspension de Parler des services AWS violait la loi antitrust et enfreignait un accord contractuel.
Après avoir gagné en popularité et s’être hissé au premier rang sur l'App Store d'Apple au cours du week-end dernier, en faveur de la ruée des utilisateurs de la droite suite aux interdictions des médias sociaux traditionnels, le service de réseautage social Parler n’est plus accessible en ligne après quelque trois jours. En réponse, l'entreprise poursuit maintenant son ancien hébergeur, Amazon, en alléguant que le géant de l'hébergement s'est intentionnellement associé au service social rival Twitter pour éliminer un concurrent du marché.
Amazon a fait tomber Parler de son service d'hébergement en Cloud, affirmant que Parler n'avait pas réussi à modérer les menaces de violence après le siège meurtrier du Capitole américain la semaine dernière. Mais selon le procès Parler, la décision d'Amazon Web Services de couper les vivres à Parler « est apparemment motivée par une animosité politique ». « Elle est aussi apparemment destinée à réduire la concurrence sur le marché des services de microblogage au profit de Twitter ».
Mercredi dernier, des émeutiers pro-Trump ont pris d'assaut le Capitole pendant que les législateurs certifiaient le résultat de l'élection présidentielle. Le Congrès a ensuite confirmé la victoire du président élu Joe Biden. Les tweets du président Donald Trump pendant et après le siège, au cours duquel il a continué à diffuser de nouvelles informations erronées sur les élections, ont incité Twitter à le suspendre définitivement et Facebook à le suspendre au moins jusqu'à son départ de la Maison-Blanche.
La droite a longtemps accusé les sociétés de médias sociaux comme Twitter de discriminer les conservateurs en ajoutant des étiquettes d'avertissement et des vérifications de faits aux messages. Depuis l’interdiction de Trump, les petits réseaux sociaux d'extrême droite comme Parler et Gab ont gagné en popularité. Parler, qui se vante d'être attaché à la liberté d'expression et qui a peu de politiques de modération, a passé un bref moment en tête de liste des Top Charts sur l'App Store d'Apple. Gab a déclaré samedi, dans un tweet qui n’est plus disponible, qu'il gagnait 10 000 nouveaux utilisateurs chaque heure.
Selon son procès, Parler demande au tribunal d'accorder une ordonnance de restriction temporaire contre Amazon et « d'ordonner à AWS de maintenir le compte de Parler jusqu'à nouvel ordre ». L'entreprise demande également des dommages et intérêts « d'un montant à déterminer lors du procès ».
L'accusation de Parler selon laquelle Amazon a enfreint la loi antitrust attire certainement l'attention, d'autant plus qu'Amazon fait l'objet d'une enquête pour de multiples violations potentielles du droit de la concurrence. Mais malgré toutes les failles antitrust alléguées d'Amazon, la concurrence n'a apparemment pas grand-chose à voir avec la réalité de l’abandon de Parler par les géants de la technologie qui subissent une pression énorme, eux aussi, de la part des officiels Américains et autres pour interdire les plateformes qui favorisent les messages de haine suite à l’insurrection du Capitole.
Les choses vont mal pour Parler : « Nous serons probablement hors service plus longtemps que prévu »
Alors que de nombreux utilisateurs de Parler étaient issus de la droite "dominante", au cours des derniers mois, la plateforme a également attiré un nombre croissant d'utilisateurs d'extrême droite, marginaux et extrémistes qui ont explicitement appelé à la violence. Parler a également attiré davantage d'utilisateurs extrémistes à la suite des interdictions permanentes du président Donald Trump par Twitter, Facebook et de plusieurs autres plateformes sociales.
Les messages sur Parler appelant à une augmentation de la violence à la suite de l'émeute au Capitole - y compris en vue de la prochaine inauguration du président élu Joe Biden - n'ont pas été difficiles à trouver. Plusieurs comptes Twitter consacrés à l'agrégation de ce type de messages ont débordé d'exemples au cours du week-end. Suite aux événements insurrectionnels de mercredi dernier, ces messages sont désormais pris très au sérieux. Face aux critiques, le PDG de Parler, John Matze, au lieu d'accepter d'introduire une modération efficace du contenu, a continué de vanter la "libre expression" sur le réseau social. Mais les choses n’ont pas tardé à tourner court.
Google a été le premier à agir vendredi en retirant Parler de son app store Android. « Nous sommes au courant de la poursuite de la publication dans l'application Parler qui cherche à inciter à la violence continue aux États-Unis », a déclaré un porte-parole de la société. « À la lumière de cette menace urgente et continue pour la sécurité publique, nous suspendons les annonces de l'application du Play Store jusqu'à ce qu'elle traite ces questions ».
Apple a suivi le mouvement au cours du week-end, en déclarant samedi dernier : « Nous avons toujours soutenu la représentation de divers points de vue sur l'App Store, mais il n'y a pas de place sur notre plateforme pour les menaces de violence et d'activités illégales. Parler n'a pas pris les mesures adéquates pour faire face à la prolifération de ces menaces à la sécurité des personnes. Nous avons suspendu Parler de l'App Store jusqu'à ce qu'ils résolvent ces problèmes ».
Si les actions de Google et d'Apple ont retiré Parler des app tores mobiles, elles n'ont pas réellement empêché Parler de fournir des services par l'intermédiaire de son site Web ou aux personnes qui avaient déjà installé l'application. Amazon l'a fait, cependant, lorsqu'il a annoncé samedi soir qu'il allait mettre fin aux services d'hébergement AWS de Parler à partir de minuit le dimanche 10 janvier. C’est ce qu’Amazon a fait lundi.
Par la suite, presque tous ceux dont Parler avait obtenu des services ont pris leur distance du réseau social. « Tous les fournisseurs, des services de messagerie textuelle aux fournisseurs de courrier électronique, en passant par nos avocats, nous ont également abandonnés le même jour », s'est plaint John Matze, PDG de Parler, dans une interview accordée dimanche à Fox News.
C’est le cas avec la plateforme d'authentification des utilisateurs Okta qui a confirmé dans la nuit de samedi à dimanche que Parler utilisait un "essai gratuit" de son produit et que le compte de Parler a été résilié dès qu'Okta l'a découvert. « Bien que nous soutenions des organisations de tout le spectre politique », a déclaré l'entreprise dans un tweet, « notre plateforme ne sera pas utilisée pour des menaces de violence et d'activités illégales ».
« Nous serons probablement hors service plus longtemps que prévu », a écrit Matze dans l'un de ses derniers messages sur Parler avant que la plateforme ne soit hors ligne. « Cela n'est pas dû à des restrictions logicielles - nous avons nos logiciels et les données de tout le monde prêts à être utilisés. C'est plutôt que les déclarations d'Amazon, de Google et d'Apple à la presse sur la suppression de notre accès [ont] amené la plupart de nos autres fournisseurs à supprimer leur soutien à notre égard également. Et la plupart des gens qui ont suffisamment de serveurs pour nous héberger nous ont fermé leurs portes. Nous mettrons tout le monde au courant et nous informerons la presse lorsque nous serons de nouveau en ligne ».
Le procès pourrait-il ramener Parler rapidement en ligne ?
Parler demande à la Cour d'émettre une ordonnance de restriction temporaire qui obligerait AWS à rétablir le compte de Parler et à « s'abstenir de suspendre, de résilier ou de ne pas fournir les services » prévus dans son accord avec AWS. Cependant, les conditions de service d'Amazon, pour l'ensemble de ses services AWS, sont assez explicites sur le fait qu'elle peut interdire les clients qui autorisent certains types de contenus sur leurs sites :
Si nous pensons raisonnablement que l'un de vos contenus viole la loi, enfreint ou détourne les droits d'un tiers, ou viole d'une autre manière une condition matérielle de l'accord (y compris la documentation, les conditions de service ou la politique d'utilisation acceptable) ("Contenu interdit"), nous vous informerons du contenu interdit et pourrons demander que ce contenu soit retiré des services ou que l'accès à celui-ci soit désactivé. Si vous ne supprimez pas ou ne désactivez pas l'accès au contenu interdit dans les 2 jours ouvrables suivant notre notification, nous pouvons supprimer ou désactiver l'accès au contenu interdit ou suspendre les services dans la mesure où nous ne sommes pas en mesure de supprimer ou de désactiver l'accès au contenu interdit.
Nonobstant ce qui précède, nous pouvons supprimer ou désactiver l'accès à tout contenu interdit sans préavis en rapport avec un contenu illégal, lorsque le contenu peut perturber ou menacer les services ou conformément à la loi applicable ou à toute ordonnance ou demande judiciaire, réglementaire ou autre ordonnance gouvernementale. Dans le cas où nous retirerions votre contenu sans préavis, nous vous en informerons rapidement, sauf si la loi l'interdit. Nous résilions les comptes des contrevenants récidivistes dans des circonstances appropriées.
En outre, le retrait de Parler des plateformes ne semble pas avoir été un acte concerté de collusion de la part d'autres sociétés de médias sociaux ou, en fait, de n'importe quelle plateforme. Il est bien plus probable que toutes les entreprises impliquées dans l'affaire Parler aient examiné la façon dont les choses se déroulent à la suite d'une attaque réelle, littérale et violente contre le Capitole américain qui a fait cinq morts et aient décidé d'éviter tout lien supplémentaire.
« Il n'y a aucun mérite à ces revendications », a déclaré un porte-parole d'Amazon à propos de ce procès. « Il est clair qu'il y a un contenu important sur Parler qui encourage et incite à la violence contre les autres et que Parler ne peut ou ne veut pas identifier et retirer rapidement ce contenu ».
Bien que Parler soit maintenant hors ligne – vraisemblablement pour longtemps -, les données pourront être facilement accessibles aux forces de l'ordre, qui n'ont pas eu à chercher bien loin pour trouver et identifier les nombreux auteurs de l'attaque de mercredi sur le Capitole.
En effet, un effort d'archivage pour préserver autant de contenu de Parler que possible a été lancé samedi, selon un fil de discussion sur Twitter. L’effort a commencé avec le contenu du 6 janvier, mais a pu rapidement élargir son champ d'action. Et depuis dimanche, 99,9 % de tout le contenu publiquement disponible sur Parler a été capturé. @Donk_enby a même démenti les rapports sur un "hack" de Parler qui ont circulé sur certains réseaux sociaux.
« Seules les choses qui étaient accessibles au public via le Web ont été archivées », a-t-elle précisé dans un tweet. « Je n'ai pas votre adresse e-mail, votre numéro de téléphone ou de carte de crédit, sauf si vous l'avez vous-même publié sur Parler ».
Source : Parler LLC vs AWS Inc
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous des arguments de Parler pour forcer le retour de ses services en ligne ?
:fleche: Quelle suite prévoyez-vous pour ce procès ?
Voir aussi :
:fleche: AWS déconnecte les serveurs de Parler suite à son implication supposée dans l'organisation des émeutes du Capitole. Le réseau social utilisé par les partisans de Trump n'est plus accessible
:fleche: AWS lance CloudShell, un Shell basé sur le Web pour l'accès en ligne de commande à AWS, qui peut être lancé directement à partir de l'AWS Management Console
:fleche: Stripe s'ajoute à la liste des plateformes technologiques qui ont décidé de priver Donald Trump de leurs services, suite aux actions violentes menées au Capitole
:fleche: La suspension définitive du compte de Donald Trump par Twitter oppose la France et l'Allemagne à la plateforme, qui se justifie par la nécessité de lutter contre l'incitation à la violence