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Les principaux acteurs européens du secteur des satellites s'associent pour construire un rival de Starlink
L'UE ne veut pas laisser l'Internet satellitaire à Starlink,
Une étude de faisabilité pour un système spatial indépendant de communications a été confiée aux géants européens de la technologie
Bruxelles vient de commander une étude de faisabilité à de grands noms européens comme Airbus, Thalès, Orange ou Eutelsat pour concevoir un service d’Internet satellitaire européen destiné à stimuler l’économie digitale et réduire la fracture numérique. La nouvelle initiative qui vise à renforcer la souveraineté digitale de l’Europe est annoncée alors que SpaceX entend proposer à long terme un accès généralisé à l'Internet par satellite via son service Starlink. Starlink veut fournir de l’Internet haut débit même aux zones les plus difficilement accessibles partout dans le monde.
L'étude de faisabilité devrait avoir une durée d'un an, coûtera 7,1 millions d'euros et est destinée à concevoir un système spatial indépendant de communications propre à l’Union européenne. Elle est confiée à un consortium de fabricants et d’opérateurs de satellites, d’un opérateur de télécommunication et du fournisseur européen de services de lancement afin d’étudier la conception, le développement et le lancement d’un système spatial européen de communications.
Cette étude a pour but d’évaluer la faisabilité de cette nouvelle initiative destinée à renforcer la souveraineté digitale de l’Europe et à fournir une connectivité sécurisée à ses citoyens, ses entreprises commerciales et ses institutions publiques. Comme le projet Starlink, le système aura également pour mission d’assurer une couverture, à l’échelle mondiale, des zones rurales et des zones blanches. Une fois validé, ce nouveau projet phare de l’Union européenne, qui s’inscrit dans la lignée des programmes Copernicus et Galileo, exploitera pleinement les synergies et le potentiel technologique des industries numérique et spatiale, a écrit Orange l’un des géants européens a qui a été confié l’étude.
« Cette étude aura pour but d’évaluer la faisabilité de cette nouvelle initiative destinée à renforcer la souveraineté digitale de l’Europe et à fournir une connectivité sécurisée à ses citoyens, ses entreprises commerciales et ses institutions publiques », indique l'Union européenne. Et d'indiquer que ce nouveau système aura, comme Starlink, pour vocation « d’assurer une couverture, à l’échelle mondiale, des zones rurales et des zones blanches ».
Les acteurs de la technologie sélectionnés par Bruxelles pour mener à bien cette étude sont : Airbus, Arianespace, Eutelsat, Hispasat, OHB, Orange, SES, Telespazio et Thales Alenia Space. Il leur revient de concevoir le futur système spatial européen à même de fournir des services sécurisés de communication aux États membres de l'UE, « ainsi qu’une connectivité à large bande pour les citoyens, les entreprises et les secteurs de la mobilité européens, renforçant ainsi la souveraineté numérique de l’Union ».
« La phase d’étude attribuée par la Commission européenne permettra plus particulièrement de définir les besoins des utilisateurs, la mission du système, une conception architecturale préliminaire et un concept de prestation de services, ainsi que les estimations budgétaires afférentes », a précisé la Commission européenne. « Un programme de partenariat public-privé (PPP) sera envisagé et évalué au cours de cette phase ».
L’étude examinera la façon dont ce système spatial pourrait améliorer les infrastructures critiques, actuelles et futures, y compris les réseaux terrestres. Elle évaluera également la manière de se connecter à ces infrastructures pour renforcer les capacités de l’Union en matière d’accès au Cloud et pour fournir des services numériques de manière indépendante et sécurisée, des caractéristiques essentielles pour susciter la confiance vis-à-vis de l’économie numérique et garantir l’autonomie stratégique et la résilience de l’Europe. Le projet a été initié par le commissaire européen à l'industrie, Thierry Breton, ancien directeur de la technologie et ministre français des Finances.
Bruxelles tient également compte de l’évolution à venir vers la technologie 6G
Les services à large bande par satellite existent déjà, mais ils utilisent des satellites géostationnaires en orbite à environ 36 000 kilomètres de la Terre. Cela rend les connexions trop lentes pour concurrencer efficacement la plupart des services terrestres. Les constellations en orbite basse sont suffisamment proches pour correspondre aux réseaux à fibres optiques les plus rapides.
SpaceX d’Elon Musk a installé des centaines de satellites Starlink et teste déjà le service auprès de clients potentiels. La Chine affirme avoir mis en place des satellites de communication qui utilisent une technologie basée sur les lois de la physique quantique pour les rendre "inviolables". OneWeb, basé au Royaume-Uni, est le plus proche rival de Starlink, mais ce dernier est maintenant hors de portée de l'UE après le Brexit. Il est donc difficile pour l'UE de rester un spectateur, d'autant plus que l'Union tente de défendre sa souveraineté technologique.
Les fonctionnaires de l'Union européenne ont approuvé l’étude sur une constellation en orbite basse similaire à Starlink qui offrirait des communications gouvernementales sécurisées et apporterait le service Internet aux communautés isolées. La mise au point d'une telle constellation rendrait l'Europe moins dépendante des technologies chinoises et américaines dans ce qui est en train de devenir une nouvelle course à l'espace en orbite basse.
Le travail pourrait s'inspirer des programmes européens existants autour des communications gouvernementales par satellite et de la technologie quantique. Dans un discours prononcé en septembre dernier, M. Breton a fait allusion à la nécessité d'une constellation européenne « pour permettre à l'Europe d'accéder au niveau de sécurité offert par la cryptologie quantique basée dans l'espace ».
Rappelons que l'UE entend également ne pas être à la traîne en ce qui concerne la technologie 6G, cette future génération de technologie mobile dont on ne sait pour l'heure pas grand-chose. Pour ne pas se faire distancer dans cette nouvelle course à la 6G qui s'annonce, Bruxelles vient ainsi de lancer le projet Hexa-X, qui doit lui permettre de faire émerger de nouveaux cas d'usages pour la 6G. Financé par l'UE dans le cadre de son programme d'investissement Horizon 2020, ce projet vient tout juste de débuter et devrait durer deux ans et demi, avant la remise des premières conclusions.
Le projet doit déboucher sur la commercialisation de premiers équipements compatibles avec la 6G d'ici l’année 2030. La responsabilité du projet a été confiée à Nokia, qui occupera le rôle de coordinateur d'un consortium réunissant de grands noms de la technologie européenne ou internationale. Parmi lesquels figurent notamment les opérateurs Orange ou Telefonica, mais également Intel, Atos ou encore Siemens. Côté académique, les universités d'Oulu (en Finlande) et de Pise (en Italie) feront également partie de l'aventure.
L’UE n’est pas le premier groupe à se projeter dans l’avenir des technologies après la 5G. Une équipe de chercheurs de l'Université d'Osaka et de l'Université technologique de Nanyang a présenté une puce 6G avec laquelle elle a pu transmettre des données à une vitesse de 11 gigabits par seconde, dépassant ainsi la vitesse maximale théorique de 10 gigabits par seconde de la 5G. En outre, la puce serait suffisamment rapide pour diffuser des vidéos haute définition 4K en temps réel. L’équipe a conclu que la 6G pourrait être 100 fois plus rapide que la 5G.
Alors que les mobiles compatibles 5G ne sont pas encore nombreux, NTT DoCoMo, le premier opérateur de téléphone mobile japonais, a publié en janvier un livre blanc décrivant qu’il serait déjà passé à la phase d’amélioration de la 5G, tout en planchant sur la sixième génération de réseau mobile. La firme estime que les débits maximums de la 6G dépasseront les 100 Gb/s, soit 100 fois plus rapide que la 5G et pourrait couvrir toute la Terre à partir des satellites.
Sources : Orange, Hexa-X
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous de l’initiative de la mise en œuvre d’un système spatial indépendant de communications européen ?
:fleche: L’UE veut faire concurrence à Starlink, qui est déjà en train de tester ses services et qui compte lancer jusqu’à 40 000 satellites. Quels commentaires en faites-vous ?
Voir aussi :
:fleche: SpaceX Starlink a maintenant son propre système autonome avec un numéro ASN (Autonomous System Number), et est présent au Seattle Internet Exchange
:fleche: Le bêta test public de Starlink commence à la réception des invitations, et à l'apparition de l'application dans l'App Store et Google Play, respectivement pour iOS et Android
:fleche: OneWeb sort de la faillite et est prêt à lancer d'autres satellites à large bande, d'ici le 17 décembre prochain et tout au long de 2021 et 2022
:fleche: Les offres internet par satellite d'Amazon, SpaceX, OneWeb et d'autres entreprises pourraient faire économiser des milliards de dollars, aux consommateurs dans le monde
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L'UE va se doter de sa propre constellation de satellites pour l’Internet haut débit pour contrer Starlink
L’UE va se doter de sa propre constellation de satellites pour l’Internet haut débit afin de mettre à mal l’offre américaine via Starlink d’Elon Musk
Et celle dont la Chine a fait la récente annonce
Les 27 États représentés au sommet spatial ont donné leur feu vert politique au projet défendu par le commissaire Thierry Breton pour le lancement d'une constellation de satellites de connectivité européenne et souveraine. La manœuvre vise à mettre à mal l’offre américaine au travers de Starlink d’Elon Musk et celle dont la Chine a fait la récente annonce.
L’Europe aura donc bien sa propre constellation de satellites. La Commission européenne a fini par approuver un projet à six milliards d'euros après de vives discussions en interne. L’initiative est destinée à muscler les capacités en apport de connexion Internet et téléphonique en Europe. En sus, il est question de proposer des services à l’Afrique, dont la connectivité repose davantage sur des réseaux mobiles que sur des liaisons filaires terrestres. Les premiers services offerts au travers de la constellation européenne de satellites devraient être disponibles en 2024.
Les Américains pour leur part ont déjà de l’avance en Europe avec le projet Starlink d’Elon Musk. Starlink est le programme de SpaceX projetant de fournir une connexion Internet à haut débit depuis l’espace. Avec Starlink, Musk a pour objectif de déployer une couverture Internet très rapide à l'échelle mondiale afin de connecter les utilisateurs au-delà de la portée des réseaux à large bande existants en envoyant des milliers de satellites en orbite terrestre basse. Starlink a déjà lancé des centaines de satellites (plus de 800) et a commencé à tester un service bêta en Amérique du Nord. Les tests du réseau Starlink ont commencé depuis l’année dernière, en commençant par les employés de l'entreprise. Le service Internet par satellite américain a été approuvé au Royaume-Uni depuis le début de l’année précédente et les utilisateurs reçoivent déjà leurs kits. En France, c’est depuis la mi-parcours de l’année 2021 que le service est disponible pour un coût de 99 dollars par mois, et ce, malgré les oppositions de la France Insoumise. Kuiper d’Amazon est un autre projet d’Internet satellitaire en cours de gestation et dont les objectifs sont les mêmes que ceux de Starlink en matière d’expansion à l’échelle mondiale.
La Chine ne veut pas être en reste. Elle va commencer à fabriquer des satellites Internet pour faire front au projet Starlink d'Elon Musk. Elle prévoit de construire et de lancer en orbite terrestre basse environ mille satellites dans les trois prochains mois afin de fournir une couverture 5G qui pourrait offrir des vitesses allant jusqu'à 500 Mb/s dans tout le pays. Le projet, dirigé par la startup GalaxySpace basée à Pékin, vise à desservir en premier lieu les zones les plus reculées du pays. Ces efforts suggèrent que Starlink pourrait ne pas être autorisé à offrir des services de connectivité par satellites dans l'Empire du Milieu.
Et vous ?
:fleche: Quelle est votre préférence entre l'Internet terrestre et l'Internet fourni par des satellites ?
:fleche: Le bénéfice tiré de ces constellations vaut-il le revers de la médaille (avoir des satellites en masse dans le ciel) ?
Voir aussi :
:fleche: Le bêta test public de Starlink commence à la réception des invitations et à l'apparition de l'application dans l'App Store et Google Play, respectivement pour iOS et Android
:fleche: Les utilisateurs de la version bêta de Starlink obtiennent des vitesses de téléchargements allant de 11 à 60 Mb/s, selon des tests effectués par Speedtest by Ookla
:fleche: Une tribu amérindienne obtient un accès anticipé à Starlink de SpaceX et dit que c'est rapide, « nous avons été catapultés au XXIe siècle », a déclaré la tribu Hoh
:fleche: SpaceX Starlink a maintenant son propre système autonome avec un numéro ASN (Autonomous System Number) et est présent au Seattle Internet Exchange