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L’application de traçage des contacts, TousAntiCovid, passe la barre des 10 millions de téléchargements
L’application de traçage des contacts, TousAntiCovid, passe la barre des 10 millions de téléchargements,
mais beaucoup de choses restent encore à améliorer pour satisfaire les utilisateurs
Voici maintenant un peu plus d’un mois que l’application TousAntiCovid a pris le relais de StopCovid et le moins qu’on puisse dire c’est que TousAntiCovid semble être mieux accueillie par le public que son prédécesseur StopCovid. En effet, Jean Castex, le Premier ministre du gouvernement français a annoncé ce week-end sur son compte Twitter que « plus de 10 millions de personnes ont déjà téléchargé et activé l’application TousAntiCovid ». Il ajouta que « c’est un maillon essentiel de notre stratégie pour nous protéger et protéger nos proches ». À ceux qui n’ont pas encore installé et activé l’application, Castex adresse une invite à le faire en se rendant sur la page https://bonjour.tousanticovid.gouv.fr/. Il acheva sa déclaration en affirmant que « Plus nous serons nombreux à l’utiliser, plus elle sera efficace pour limiter la transmission du virus ».
Dans ces 10 millions d’utilisateurs imputés au compte de TousAntiCovid, il faut préciser que 2,5 millions étaient déjà des utilisateurs de l’application StopCovid qui a été mis à la disposition du public depuis le mois de juin. Ce sont donc 7,5 millions d’utilisateurs qui se sont appropriés l’application TousAntiCovid en un peu plus d’un mois de service.
Au vu de ces récents chiffres, le gouvernement français peut donc se féliciter d’avoir changé la dénomination de l’application StopCovid en TousAntiCovid. Comme son prédécesseur, TousAntiCovid permet d’alerter les utilisateurs qui ont pu être en contact rapproché avec un utilisateur testé positif au COVID-19. Elle utilise le signal Bluetooth de l’appareil mobile pour détecter un smartphone à proximité et ainsi établir de manière anonyme que plusieurs personnes se sont croisées à moins d’un mètre pendant au moins 15 minutes. Après avoir vérifié le contact prolongé avec l’utilisateur testé positif, l’application envoie une notification à l’utilisateur sain sur le fait qu’il a été en contact avec un utilisateur infecté et qu’il court le risque d’être contaminé.
En plus du changement de nom qui a été apporté à StopCovid, la nouvelle application TousAntiCovid est venue avec les améliorations suivantes :
- un environnement visuel et une ergonomie optimisés avec un accès instantané à toutes les fonctionnalités de l’application ;
- un centre d’informations, qui vous propose des informations sur la situation épidémiologique en France ainsi que des actualités en lien avec la lutte contre l’épidémie (exemple : mesures mises en place par les autorités nationales et locales) ;
- une plus grande transparence avec la publication automatique et régulière des chiffres l’utilisation de l’application ;
- l’accès à DépistageCovid, la carte des centres de dépistages actualisée et avec des informations sur les temps d’attentes remontées par les utilisateurs ;
- l’accès à MesConseilsCovid pour avoir des conseils personnalisés ;
- l’accès facilité à l’attestation dérogatoire de déplacement pour les zones concernées par le couvre-feu.
Dans le souci d’améliorer l’efficacité de TousAntiCovid, le gouvernement a pris un nouveau décret qui change désormais les critères de détection d’un contact. Dans sa première mouture, l’Application TousAntiCovid prenait en compte tout utilisateur qui avait été en contact « à moins d’un mètre pendant au moins 15 minutes » avec un autre utilisateur. Depuis hier, ces conditions ont changé. L’application considère maintenant qu’un utilisateur a été en contact avec un autre quand :
- soit, il a été en contact avec ce dernier à une distance inférieure ou égale à un mètre pendant cinq minutes ;
- soit, il a été en contact avec celui-ci à une distance supérieure à un mètre et inférieure ou égale à deux mètres pendant quinze minutes.
Avec ce changement, il est fort évident que le nombre de notifications émis par l’application risque de grimper.
Si l’application TousAntiCovid commence à faire son chemin au sein de la population, il n’en demeure pas moins que plusieurs problèmes restent encore à résoudre. En effet, sur le Play Store, plusieurs utilisateurs se plaignent d’arrêts intempestifs de l’application.
Sur iOS, le problème de communication entre les iPhone demeure. En effet, sur iOS, lorsque les applications TousAntiCovid tournent en arrière-plan sur les iPhone de deux personnes qui se trouvent à proximité l’une personne de l’autre, les applications n’arrivent pas à communiquer entre elles.
À ces problèmes, il faut également ajouter que l’application TousAntiCovid qui s’appuie sur le Bluetooth ne sait toujours pas faire la différence entre les personnes situées à moins d’un mètre et celles situées à plus d’un mètre. Des alertes basées sur de fausses détections pourraient être générées. Enfin, vu que l’application TousAntiCovid utilise toujours un protocole centralisé, elle n’est donc pas interopérable avec l’application développée conjointement par Apple et Google ainsi que les applications tierces. La résultante est que si vous quittez la France, TousAntiCovid ne vous servira pas à grand-chose. Il va falloir installer une application tierce si vous souhaitez être alerté via une application de contact tracing.
Source : Jean Castex, Legifrance
Et vous ?
:fleche: Avez-vous déjà testé TousAntiCovid ? Quelles sont les forces et les faiblesses que vous lui reconnaissez ?
:fleche: À votre avis, TousAntiCovid pourra-t-il atteindre son objectif en termes d’efficacité dans le traçage des contacts ?
Voir aussi
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StopCovid, la première application de contact tracing développée par la France aurait coûté 6,5 millions €
StopCovid : la première application de contact tracing développée par l’État français aurait coûté 6,5 millions d’euros,
mais « aurait été d’une inutilité sanitaire manifeste », selon un récent rapport des députés français
Depuis le 22 octobre dernier, le gouvernement français a annoncé la sortie de l’application de contact tracing TousAntiCovid qui est venue remplacer StopCovid. Après un peu plus d’un mois de mise en service, TousAntiCovid bénéficie d’un taux d’adoption meilleur que son prédécesseur StopCovid. En effet, le week-end dernier, Jean Castex, le Premier ministre du gouvernement français a annoncé que TousAntiCovid avait dépassé le cap des 10 millions de téléchargements. Bien sûr, il s’agit de téléchargements de StopCovid et TousAntiCovid cumulés. Lorsque l’on regarde de plus près, StopCovid a enregistré environ 2,5 millions de téléchargements tandis qu’en un peu plus d’un mois après son entrée en scène, TousAntiCovid a obtenu environ 7,5 millions de téléchargements.
En plus des améliorations apportées au niveau de l’ergonomie et du contenu, TousAnticovid a reçu une implication particulière de la part du gouvernement dans la promotion de l’application. En effet, le gouvernement français a envoyé un SMS à tous les Français afin de les encourager à télécharger et à activer TousAntiCovid. Si l’application TousAntiCovid donne déjà des résultats prometteurs après quelques semaines d’utilisation, quel est le bilan que l’on peut faire de son ancêtre StopCovid qui a fonctionné pendant plus de 5 mois et n’a récolté que 2,5 millions d’utilisateurs ?
Avant le déploiement de StopCovid, Cédric O, le Secrétaire d’État chargé de la transition numérique et des Communications électroniques déclarait que si l’application était adoptée par 56 % de la population, elle mettrait fin à l’épidémie. Cet objectif étant difficilement réalisable, Cédric O ajouta que « si on a 20 % ou 30 % des populations des grandes villes, c’est très bien. En termes de gain marginal, c’est non négligeable, c’est même très utile ». Mais après un peu moins de six mois d’utilisation, la réalité est tout autre. À peine 3,5 % de la population (2,5 millions d’utilisateurs) ont installé StopCovid, tandis qu’elle a enregistré 1 million de désinstallations et 300 000 réinstallations. Il est clair qu’avec de tels chiffres, il ne fallait vraiment pas s’attendre à grand-chose.
Pour certains, ce fiasco était prévisible. En effet, le 23 juin, c’est-à-dire trois semaines après la mise à la disposition du public de StopCovid, Cédric O a présenté les premiers chiffres de StopCovid qui s’avéraient décevants, selon certains sénateurs. Pour Loïc Hervé, sénateur français, les chiffres communiqués confirment les doutes exprimés dès le début sur l’opportunité même du déploiement d’une telle application de suivi des contacts :
- L’adoption par la population française reste minime (1,9 million de téléchargements seulement, auxquels il faut même retrancher 460 000 désinstallations), ce qui contraste fortement avec la situation en Allemagne (près de 7 millions de téléchargements le jour de son lancement pour l’application développée par les autorités sanitaires), pays pourtant moins touché que le nôtre par l’épidémie ;
- l’utilité sanitaire concrète à ce jour semble bien négligeable ; seules 68 personnes ont fait une déclaration de test positif via l’application, et avec seulement 14 utilisateurs avertis d’un risque de contact avec une personne contaminée, « StopCovid » apparaît bien comme un rendez-vous manqué ;
- réduisant encore son efficacité, le dispositif reste un des rares en Europe qui ne sera probablement pas interopérable avec les autres applications développées par nos partenaires européens, en raison du choix minoritaire d’une architecture technologique centralisée (selon les informations de la Commission européenne, seules la Hongrie, la Norvège et la Slovaquie auraient fait un choix comparable) ;
- si le protocole et le système applicatif ont été développés dans des conditions de délais exceptionnelles et grâce à la participation largement bénévole des équipes de chercheurs et d’informaticiens associées au projet, le fonctionnement normal de l’application et la maintenance des serveurs semblent désormais particulièrement coûteux (environ 200 000 € par mois), et ce d’autant plus au regard de ses maigres résultats ;
Dans ces 200 000 euros par mois, il faut inclure 40 000 euros pour l’hébergement, 80 000 euros pour la maintenance et les développements et, en option, 50 000 euros pour l’appui au support utilisateur ainsi que 30 000 euros de dépenses liées au déploiement. Nous précisons que lors de son audition devant le Sénat, Cédric O avait déclaré que l’application ne coûterait que « quelques centaines de milliers d’euros par mois ».
Récemment, les députés français Julien Borowczyk (LREM) et Eric Ciotti (LR) ont fourni un rapport qui montre avec plus de précisions qu’en plus d’avoir été un fiasco (« 5 553 tests positifs ont été scannés dans l’application qui a émis seulement 346 alertes, dont 296 ont été effectivement transmis »), StopCovid a été un gouffre financier. Après avoir auditionné les acteurs impliqués dans la conception et la maintenance de StopCovid, les députés ont révélé qu’en cinq mois d’existence (du 3 juin au 22 octobre), StopCovid a englouti 6,5 millions d’euros TTC. Pour son développement seulement, l’État français a dû débourser 2,5 millions d’euros TTC qui incluent les frais suivants :
- Exploitation : 1 128 000 euros TTC/an ;
- licences : 69 876 euros TTC/an ;
- support utilisateur : 720 000 euros TTC/an ;
- animation du déploiement : 432 000 euros TTC/ans ;
- hébergement : 576 000 euros TTC/an.
En plus de ces coûts liés au développement de StopCovid, le gouvernement français a dû décaisser 2 793 000 euros TTC pour assurer sa campagne de lancement.
Au-delà de ces dépenses, il faut préciser que StopCovid a été conçue avec des défauts qui ont scellé son sort d’avance. L’application souffre d’un manque d’interopérabilité avec les applications développées au sein de l’Union européenne, ce qui fait que hors de la France, elle devient inutile pour le suivi des contacts. De même, comme son successeur TousAntiCovid, StopCovid sur un téléphone iOS n’arrive pas à communiquer avec un autre iPhone utilisant StopCovid, lorsque les applications tournent en arrière-plan. En comparant les investissements et les résultats obtenus, le rapport des députés n’a pas manqué de souligner que l’application a été d’une « inutilité sanitaire manifeste ».
Pour certains utilisateurs, les montants déboursés pour StopCovid sont justifiés au regard de toutes les ressources (personnes et infrastructures cloud) qu’il a fallu mobiliser en très peu de temps pour développer une application qui supporte des millions d’utilisateurs. Pour d’autres par contre, il aurait fallu ne même pas avoir entamé le développement d’une application aussi chère et qui n’aura servi qu’à dire qu’elle existe. Ces derniers ajoutent que l’État français aurait pu réduire certains coûts comme l’hébergement lorsqu’il s’est rendu compte que StopCovid était très peu installée, mais ce ne fut pas le cas. D’autres utilisateurs vont encore plus loin et déclarent que c’est une escroquerie menée par les entreprises qui ont facturé leurs services. Et vous, quels commentaires faites-vous au sujet des coûts liés au développement et à la maintenance de StopCovid ?
Source : Rapport des députés sur StopCovid, Sénat
Et vous ?
:fleche: Quels commentaires faites-vous des coûts liés au développement et à la maintenance de StopCovid au regard des résultats obtenus ?
:fleche: Selon vous, qu’est-ce qui n’a pas marché avec StopCovid et que le gouvernement français devrait corriger pour éviter le même échec avec TousAntiCovid ?
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:fleche: Covid-19 : la technologie de traçage de contacts Apple-Google suscite l’intérêt dans 23 pays, mais les autorités ne devraient pas exiger des numéros de téléphone des utilisateurs
:fleche: L’application de traçage de contacts Covid-19 du Dakota du Nord partage des données de localisation avec Foursquare et un identifiant publicitaire avec Google, selon un rapport
:fleche: Covid-19 : le NHS, système national de santé en Grande-Bretagne, dévoile le code source de son application de traçage de contacts, qui contourne les restrictions d’Apple liées au Bluetooth
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République des magouilles
Vivement un Nuremberg post covid.
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TousAntiCovid : le gouvernement espère déployer les codes QR dès la fin janvier
TousAntiCovid : le gouvernement espère déployer les codes QR dès la fin janvier,
Pour instaurer une nouvelle méthode de traçage des contacts
Dans un projet de décret, le gouvernement français envisage de faire évoluer certaines règles liées à TousAntiCovid, son application de traçage, en instaurant notamment des possibles codes QR, que les utilisateurs de l'application pourraient scanner. Ces derniers seraient placés à l'entrée de certains lieux publics et permettraient la mise en place d'un nouveau moyen de traçage des contacts lié aux lieux à risques. Le projet de mise à jour des règles liées à TousAntiCovid est connu depuis décembre, mais a fait récemment l’objet de commentaire de la part du cabinet du secrétaire d’État au Numérique Cédric O.
Présenté dans un document d’avis édité par le Comité de contrôle et de liaison covid-19 (CCL-Covid), chargé de conseiller le gouvernement sur les dispositifs numériques de lutte contre la pandémie, le projet prévoit d’ajouter une nouvelle fonctionnalité à l’application française TousAntiCovid : l’utilisation de codes QR comme dispositif de traçage des contacts. Ils seraient placés à l’entrée des lieux clos, comme les restaurants et les transports en commun. Voilà ce qu’écrit le CCL-Covid dans son avis :
« De manière simplifiée, un code QR sera positionné à l’entrée de certains lieux à risque (liste des lieux en cours d’identification en lien avec SPF [Santé publique France, NDLR]). La personne flash ce code (il suffit donc d’un téléphone avec appareil photo) et fait ainsi un check-in à la date ‘d’ pour une durée ‘t’ dépendant du type de lieu. Si une personne, qui a été dans le même lieu sur la même plage horaire, se déclare dans l’application, la personne ci-avant reçoit une notification de contact warning, dit à ‘risque modéré ‘ (impliquant la surveillance des symptômes, etc.). Si trois personnes se sont déclarées, et étaient sur la même plage horaire, alors la personne reçoit une notification classique de contact tracing à ‘risque élevé’. »
Le CCL-Covid précise avoir reçu les « questions formulées » de la Cnil, l’autorité des données française, avant d’émettre son avis. Si le décret entre en vigueur tel quel, il intégrerait donc une nouvelle fonctionnalité de traçage des contacts sur TousAntiCovid, en plus de celui déjà en place depuis mai, fonctionnement sur le Bluetooth. Reste que le détail du dispositif n’est pas donné, et de nombreuses questions restent en suspens.
Cependant, l’exécutif devrait rapidement apporter des réponses et plus de précision sur le décret qui est en ce moment examiné par le Conseil d’État, et le gouvernement pourrait procéder à une publication d’ici la fin du mois de janvier 2021. En effet, le cabinet du secrétaire d’État au Numérique Cédric O a confirmé à un média local la volonté du gouvernement de faire évoluer certaines règles liées à son application TousAntiCovid.
Actuellement, la France s’appuie sur deux méthodes pour effectuer le traçage des contacts, dont la finalité est de prévenir les personnes exposées à un patient atteint de covid-19. La première méthode se fait par téléphone. Des brigades d’agents de la Sécurité sociale contactent les personnes touchées par le coronavirus afin d’identifier leurs cas contacts. Puis elles se chargent d’avertir ces derniers par SMS, email ou téléphone, afin qu’ils puissent se mettre en septaine et effectuer un test.
La seconde méthode se fait par l’application TousAntiCovid. Seuls les Français qui ont installé et activé l’application participent à ce deuxième rideau de traçage des contacts. Lorsqu’ils sont à proximité, leurs smartphones s’échangent des identifiants aléatoires, régulièrement renouvelés, qui sont ensuite envoyés à intervalle constant vers un serveur central contrôlé par l’État. Si une personne fait un test positif, elle peut se déclarer dans l’application à l’aide d’un code QR remis par les autorités sanitaires. Cette information sera remontée au serveur central, et tous les appareils qui ont échangé des identifiants avec la personne malade recevront une notification.
Le traçage par code QR serait donc un troisième dispositif, lui aussi intégré à TousAntiCovid. Il permettrait de faire un traçage des contacts par lieu. Le Comité de contrôle et liaison covid-19 précise que les informations collectées par les codes QR seront stockées sur un serveur dédié, et ne seront pas remontées au serveur central déjà utilisé. Autrement dit, si la déclaration des cas positifs et l’envoi des notifications se font bien dans l’application, la gestion de ces nouvelles données se fera sur un nouveau serveur, à part.
« Ces informations sont stockées par un serveur dédié en vue d’informer l’utilisateur qu’il a été en contact avec une personne diagnostiquée ou dépistée positive au virus du covid-19 et ayant fréquenté le même lieu durant la même plage horaire », selon la description du projet par le comité.
Déploiement de codes QR pour accompagner la réouverture de certains lieux publics
Comme pour le fonctionnement actuel du dispositif TousAntiCovid, le Comité rassure explicitement sur les éventuelles dérives du dispositif : « les modalités de recueil de données n’ont pas pour objet, ni pour effet, de mettre en place une géolocalisation de l’utilisateur ». En revanche, si TousAntiCovid actuel ne demande que l’autorisation d’utiliser le Bluetooth, il devra demander l’autorisation d’utiliser l’appareil photo pour le bon fonctionnement du nouveau dispositif.
L’avis du CCL-Covid évoque que les codes QR pourraient être déployés dans un large éventail de lieux publics fermés où le risque de transmission du SARS-CoV-2 est élevé, dont les transports en commun. Le cabinet de Cédric O précise quant à lui que la fonctionnalité a surtout été pensée pour accompagner la réouverture des bars, restaurants et salles de sport, dont la date n’est toujours pas connue.
Dans tous les cas, la typologie précise des lieux, qui se verront offrir la possibilité de fournir un code QR aux utilisateurs de TousAntiCovid, est en cours de définition avec l’appui de Santé publique France, a précisé la même source. Ces lieux seraient divisés en deux catégories : à « haut risque de transmission » et à « risque de transmission modéré », selon divers critères, dont leur surface, leur ventilation ou le public accueilli. Il n’est pas encore indiqué ce que cette distinction impliquerait comme conséquence.
Fonctionnement de TousAntiCovid avec les codes QR
Scanner le code QR reviendrait à récupérer un pseudonyme (une suite de caractères propres à chaque lieu, mais qui ne comporte pas d’éléments identifiables), ainsi qu’une date et une heure approximative) sur l’application TousAntiCovid.
C’est un fonctionnement relativement similaire à celui de l’application entre deux utilisateurs. Lorsqu’elles sont à une certaine distance l’une de l’autre, deux applications TousAntiCovid vont s’échanger via le Bluetooth des pseudonymes, propres à chaque application, et renouvelés à intervalles réguliers.
Dans le nouvel usage de TousAntiCovid, scanner le code reviendrait à faire ce même type d’échange, dans un seul sens, et avec un avantage, le code QR étant un moyen de récupération des pseudonymes bien plus fiable que le Bluetooth, dont la relative inefficacité pour cette tâche est de plus en plus prouvée.
Une fois les pseudonymes récupérés, un serveur serait chargé de repérer quand un cas de covid-19 déclaré dans l’application a récupéré le pseudonyme d’un lieu, et à prévenir tous les utilisateurs qui ont récupéré ce même pseudonyme sur une plage horaire proche. L’avis du CCL-Covid précisait que ce serveur ne serait pas le même que le serveur central de l’application.
Si l’utilisation des codes QR dans une éventuelle prochaine version de TousAntiCovid se précise, de trop nombreuses questions restent en suspens. Ces questions sont d’autant plus nombreuses que le gouvernement ne communique pas officiellement sur ce projet d’évolution de l’application. Reste à savoir si les utilisateurs ne pourront les connaître qu’une fois déployés, ou quelques jours auparavant.
Outre-Manche, le gouvernement britannique vient de déployer un dispositif similaire, et la NHS (équivalent britannique de la Sécurité sociale) avance certaines garanties : les notifications de cas contact ne mentionnent pas, par exemple, le nom de l’établissement (comme c’est également prévu par le projet de décret), mais le gérant des lieux est, lui, prévenu si plusieurs de ses visiteurs sont déclarés positifs afin de s’organiser en conséquence.
Sources : Le cabinet du secrétaire d’État au Numérique, Avis du CCL-Covid
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous de cette évolution des règles liées à TousAntiCovid qui va déployer des codes QR ?
:fleche: Ce changement permettra-t-il de prévenir davantage de cas contacts qu’aujourd’hui ?
:fleche: Que pensez-vous de la communication du gouvernement sur une modification qui pourrait être publiée dès la fin de ce mois ?
Voir aussi :
:fleche: La CNIL donne son aval au déploiement de StopCovid dont l'algorithme de chiffrement a été remplacé, Bercy en profite pour partager des captures d'écran de l'application
:fleche: StopCovid : l'application de contact tracing est enfin disponible sur iOS et Android, les utilisateurs avaient d'abord téléchargé en grand nombre une app catalane qui porte pratiquement le même nom
:fleche: 2 milliards de téléphones ne peuvent pas utiliser l'outil de traçage du Covid-19 de Google et d'Apple, car il repose sur une technologie qui manque aux anciens appareils, selon des chercheurs
:fleche: France : TousAntiCovid, une révision de StopCovid est disponible avec des nouveautés mineures, qui n'apportent pas solution à l'incompatibilité de l'appli. française avec celle des autres pays d'UE