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Microsoft annonce la réussite d'un essai de pile à hydrogène dans son centre de données américain
Microsoft annonce qu'il veut être négatif en émission de carbone d’ici 2030
et éliminer autant de carbone qu'il en a émis au cours de son histoire d'ici 2050
Le réchauffement climatique est un problème évident qui nécessite des solutions au plus vite pour limiter ses dégâts sur l’environnement. Les entreprises technologiques ont contribué à l’augmentation du taux des gaz à effet de serre dans l’atmosphère et se doivent ainsi de réparer leur tort. Cette semaine, Microsoft prend ses responsabilités en annonçant un gros plan qui se tiendra sur la nouvelle décennie. La société s’engage à effacer son empreinte carbone d’ici 2030 et à éliminer de 2030 à 2050 autant de carbone qu'elle en a émis au cours de son histoire.
La réduction des émissions de gaz à effet de serre se retrouve de plus en plus dans les principaux objectifs des entreprises technologiques. La consommation électrique de ces entreprises représente une grosse source d’émission de carbone dans la nature. Toutefois, elles comptent désormais adopter des pratiques énergétiques saines en exploitant des énergies 100 % renouvelables. Les entreprises comme Apple se vantent d’être neutres en carbone depuis quelques années déjà, mais l’idée de Microsoft va plus loin et s'étale sur plusieurs décennies.
« D'ici à 2030, Microsoft sera négative en carbone, et d'ici 2050, Microsoft éliminera de l'environnement tout le carbone que l’entreprise a émis soit directement, soit par sa consommation électrique depuis qu’elle a été créée en 1975 », a écrit Microsoft jeudi dans un billet de blogue. Le plan comprend la création d'un fonds d'innovation climatique, qui investira 1 milliard de dollars au cours des quatre prochaines années pour accélérer le développement de la technologie d'élimination du carbone. Comment Microsoft compte-t-il arriver à un tel résultat ?
Dans son billet, la société a annoncé qu’elle y parviendra grâce à un portefeuille de technologies à émissions négatives (NET pour negative emission technologies) qui comprend potentiellement le boisement et le reboisement, la séquestration du carbone dans le sol, la bioénergie avec capture et stockage du carbone (BECC) et la capture directe de l'air (DAC). Les entreprises technologiques américaines ont chacune continué à entreprendre des actions de leur côté même après que Donald Trump s’est retiré des accords de Paris sur le climat.
La plupart des grandes sociétés américaines avaient manifesté leur mécontentement par rapport à ce retrait. En juin 2017, elles ont rejoint un mouvement visant à rester dans les accords de Paris malgré la décision de Trump. Cette démarche de Trump a été perçue comme nuisible à la cause commune. « Nous devons commencer à compenser les effets néfastes du changement climatique », a dit hier le PDG de Microsoft Satya Nadella, ajoutant que si les températures mondiales continuent à augmenter sans cesse, « les résultats seront dévastateurs ».
La société a aussi déclaré qu'elle publierait des rapports annuels sur ses émissions de carbone à partir de cette année. Elle envisage également de signer l'engagement d'ambition commerciale des Nations Unies pour limiter la hausse de la température mondiale à environ 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels. Cependant, des questions demeurent quant à la technologie que Microsoft envisage. Les aspects économiques de la capture directe de l'air n'ont pas encore été définis et le taux de reforestation peuvent ne pas être assez rapides pour rattraper les émissions croissantes.
Il s’agit là de ce que pense Sue Reid, vice-présidente du climat et de l'énergie chez Ceres, une association américaine sans but lucratif qui travaille avec plusieurs sociétés sur des engagements de développement durable. « Ces calculs se heurtent à de nouvelles incertitudes et à de nouvelles vulnérabilités liées à l'aggravation des effets des changements climatiques, comme l'augmentation du nombre de feux de forêt », a-t-il déclaré. Les autres entreprises de la place ont également établi des plans pour réduire à zéro leur émission de carbone.
Amazon Inc, le plus grand détaillant en ligne du monde, s'est engagé l'an dernier à être « net zéro carbone » d'ici 2040 et à acheter 100 000 camionnettes de livraison électrique à une startup, après que des militants salariés aient poussé le détaillant à durcir sa position sur le changement climatique. Google, la filiale d'Alphabet Inc., s'est engagé à neutraliser les émissions de carbone provenant de la livraison de matériel informatique grand public d'ici la fin de l’année 2020 et à inclure du plastique recyclé dans chacun de ses produits d'ici 2022.
Google aurait réduit ses émissions de carbone de 40 % en 2018 par rapport à 2017 en s'appuyant davantage sur les navires plutôt que sur les avions pour transporter le matériel des usines. De son côté, Facebook Inc. a déclaré l'année dernière qu'elle s'était engagée à réduire son empreinte de gaz à effet de serre de 75 % par rapport aux niveaux de 2017 en 2021 et à utiliser 100 % d'énergie renouvelable en 2020. Il a aussi publié un rapport montrant qu’il a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 23 %, à 339 000 tonnes métriques, au cours des quatre années depuis 2014.
« La réduction du carbone est la voie que le monde doit suivre, et nous reconnaissons que c'est ce que nos clients et nos employés nous demandent de faire », a déclaré Microsoft. « C'est un pari audacieux, un coup de chance pour Microsoft. Et il devra devenir un pari sur la lune pour le monde. Il ne sera pas facile pour Microsoft de devenir négatif en carbone d'ici 2030. Mais nous pensons que c'est le bon objectif. Et avec le bon engagement, c'est un objectif réalisable », a conclu l’entreprise.
Sources : Microsoft, Reuters
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Microsoft ne sera jamais négatif en carbone.
Certains commentaires mélangent écologie en général (déchets, ...) et réduction de gaz à effet de serre. Microsoft ne parle que des émissions de gaz à effet de serre, suivant ses critères, c'est à dire principalement sa consommation électrique. Premièrement la production d’électricité zéro carbone n'existe pas. Pour la construction d'une éolienne ou un panneau solaire il faut des matériaux de base (aluminium, verre, etc) ou plus élaborés (semi-conducteurs), dont la fabrication émet des gaz à effet de serre. L'éolien et le solaire étant des énergies intermittentes, quelle solution pour produire de l'électricité quand le vent ne souffle ou que le soleil ne brille pas ? Des énergies fossiles qui émettent du CO2 ou la construction de batterie qui vont aussi générer du CO2 à la construction ?
Savoir aussi que la fabrication d'une voiture électrique émet du CO2, 50 grammes de C02 par kilomètres, pour une voiture électrique qui parcourra 200 000 kilomètres dans sa vie. Ensuite la question de savoir avec quoi sera produite l’électricité qui alimentera cette voiture ? Si l'électricité est produite avec du charbon, le bilan carbone sera pire que des voitures thermiques. Dans le monde 38 % de l'électricité est produite par le charbon, et 64 % de l’électricité est d'origine fossile.
Microsoft oublie également la fabrication de ses serveurs, chaque serveur doit produire presque une tonne de CO2 à la fabrication, Microsoft doit posséder un million de serveurs qui sont renouvelés régulièrement, sans parler des équipements, routeurs, switchs, qui doivent se compter par centaines de milliers.
Microsoft vend aussi des millions de périphériques (ordinateurs, tablettes, ordinateurs). Chaque périphérique vendu produit lui aussi plusieurs centaines de kilogrammes de CO2 à la fabrication.
Donc on voit bien que Microsoft ne sera jamais négatif en carbone ! Si nous voulons réduire nos émissions de CO2, il faut de la décroissance. Le jour où Microsoft annoncera : nous allons produire moins de périphériques, mais il dureront plus longtemps et seront repérables à vie ; nous allons optimisez Windows pour que vous puissiez l'utiliser vingt ou trente ans sur votre ordinateur ; n'utilisez par le cloud, mais éditez vos documents en local. Alors à ce moment Microsoft fera vraiment un pas vers ses réductions de gaz à effet de serre.