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La Russie bloque 167 VPN, intensifie la perturbation d'OpenVPN et de WireGuard
La Russie va se déconnecter d'Internet dans le cadre d'un test planifié
En vue des préparatifs contre une éventuelle guerre cybernétique
Le test de déconnexion planifié consisterait à vérifier que la transmission des données entre les citoyens russes et les organisations russes reste à l'intérieur du pays plutôt que d'être acheminée à l'étranger. Il a été prévu par les autorités russes et les principaux fournisseurs d'accès à Internet. Les différents acteurs seraient d’accord pour déconnecter brièvement le pays d'Internet afin de recueillir des informations et de fournir des commentaires et des modifications à un projet de loi présenté au Parlement russe en décembre 2018, a rapporté l'agence de presse russe RosBiznesKonsalting (RBK) la semaine dernière.
L'année dernière, le Parlement russe a été saisi d'une loi imposant aux fournisseurs d'accès à Internet russes d'assurer l'indépendance de l'espace Internet russe (Runet), de sorte à pouvoir déconnecter le pays du reste de l'Internet en cas d'agression étrangère. Dans le cadre de ces changements techniques majeurs, les entreprises russes de télécommunications devraient également mettre en place des « moyens techniques » pour réacheminer tout le trafic Internet russe vers des points d'échange approuvés ou gérés par Roskomnazor, l'organisme russe de surveillance des télécommunications. Il incombe à cet organisme, la charge d’inspecter le trafic afin de bloquer les contenus interdits et s'assurera que le trafic entre les utilisateurs russes reste à l'intérieur du pays, et qu’il n’est pas dirigé vers des serveurs à l'étranger, où il pourrait être intercepté.
En décembre 2018, les sénateurs Andrei Klishas et Lyudmila Bokova, ainsi que le député Andrei Lugovoi, ont soumis à la Douma, la Chambre basse du Parlement de la Fédération de Russie, un projet de loi visant à créer des mesures de protection pour l’Internet en Russie. La Russie, à l’instar de l'Iran et la Corée du Nord, est accusée d'attaques de pirates informatiques, et les pays de l'OTAN ont annoncé à plusieurs reprises qu'ils réfléchissaient à une réponse plus ferme aux cyberattaques, dont la Russie est constamment accusée de se livrer.
La Russie est accusée dans plusieurs cyberattaques contre des Etats et des organisations, depuis plusieurs années. Moscou a été accusée d’avoir perturbé les élections présidentielles américaines de 2016. La cyberattaque ayant visé le Democratic National Committee américaine (DNC) en juin 2016, aurait également été orchestrée par le groupe de hackers connu sous le nom de « Fancy Bear » ou APT 28, qui serait affilié au GRU, l'agence de renseignement militaire russe, d’après le renseignement américain. La Russie est également accusée de cyberattaque ayant visé le siège du comité international de surveillance des armes chimiques qui a été interrompue par les services de renseignement militaires néerlandais avec l'aide de responsables britanniques.
En janvier 2018, le ministre de la Défense britannique Gavin Williamson, dans un discours alarmiste, a accusé la Russie d'espionner les infrastructures critiques de son pays dans le cadre d'un plan visant à créer un « chaos total » et qui pourrait « causer des milliers et des milliers de morts ».
Bien avant, en décembre 2017, The Guardian, média britannique, avait rapporté que des navires russes avaient été régulièrement repérés à proximité des câbles sous-marins de l’Atlantique qui transportent les communications entre l’Europe et les États-Unis, et jusqu’à d’autres régions du monde. Sur la base de cette information, Stuart Peach, le chef d’état-major de la Défense britannique qui est aussi membre du comité militaire de l’OTAN, a dénoncé ces actions de la Russie qui pourraient constituer une menace majeure pour le Royaume-Uni et les autres nations de l’OTAN. Stuart Peach, a également exhorté, à l’époque, l’OTAN à tenir compte de ces actions et à prendre les mesures qui s’imposent afin de faire face à la modernisation de la flotte russe, une armée qui, selon lui, continue de « perfectionner son arsenal de guerre de manière non conventionnelle ».
Le test de déconnexion intervient dans le cadre d'un accord obtenu lors d'une session du Groupe de travail, à la fin du mois de janvier, sur la sécurité de l'information, qui fait partie du projet de loi, appelé Programme national de l'économie numérique. Le groupe de travail, qui comprend d'importantes sociétés de télécommunications russes telles que MegaFon, Beeline, MTS, RosTelecom et autres, est présidé par Natalya Kaspersky, directrice de la société russe de cybersécurité InfoWatch et cofondatrice de Kaspersky Lab.
L'OTAN et ses alliés ont menacé de sanctionner la Russie pour les cyberattaques et autres ingérences en ligne qu'elle est régulièrement accusée d'être l'instigatrice. La déconnexion planifiée fournirait aux FAI des données sur la façon dont leurs réseaux réagiraient en cas d’éventuelles attaques contre l’Internet russe. Selon RBK, tous les fournisseurs d'accès à Internet étaient d'accord avec les objectifs de la loi, mais n'étaient pas d'accord avec sa mise en œuvre technique, qui, selon eux, entraînera des perturbations majeures du trafic Internet russe. Les services Internet locaux Mail.ru et Yandex.ru seraient également favorables au test de déconnexion.
Les mesures prévues dans le cadre du Programme national sur l'économie numérique
Toutefois, le gouvernement russe a accepté de payer la facture et de couvrir les coûts de modification de l'infrastructure des FAI et d'installation de nouveaux serveurs pour rediriger le trafic vers le point d'échange approuvé de Roskomnazor. Initialement, le budget total du projet de sécurité de l'information était estimé à 27,9 milliards de roubles (environ 424 millions de dollars US). Selon une source proche du processus de rédaction du projet de loi, 20 milliards de roubles (environ 304 millions de dollars US) supplémentaires sont nécessaires, a rapporté RBK. En effet, le projet qui vient en réponse aux menaces des pays de l'OTAN contre la Russie et sur lequel le gouvernement travaille depuis des années, est pleinement approuvé par le président Poutine et devrait être adopté. Des discussions sont en cours pour trouver les méthodes techniques appropriées pour déconnecter la Russie d'Internet avec un minimum de temps d'arrêt pour les consommateurs et les agences gouvernementales.
Parmi les mesures prévues par la loi, la Russie construit sa propre version du système d'adresses du réseau, connu sous le nom de DNS, afin de pouvoir fonctionner si les liens vers ces serveurs situés à l'étranger sont coupés. En 2017, les autorités russes ont déclaré qu'elles prévoyaient d'acheminer localement 95 % de tout le trafic Internet d'ici 2020. Pour cela, les autorités ont même construit une sauvegarde locale du système de noms de domaine, qu'elles ont testé pour la première fois en 2014, puis de nouveau en 2018, et qui sera désormais un composant majeur du Runet lorsque les FAI prévoient de déconnecter le pays du reste du monde. Ce projet s’inscrit dans des efforts de la Russie d’atteindre une autonomie vis-à-vis de l’extérieur en matière d’Internet, vu qu’actuellement, les 12 organisations qui supervisent les serveurs racine du DNS, aucune d'entre elles n'est en Russie, d’après BBC News.
Ce projet qui impose l’acheminement de toutes les communications des citoyens et des organisations vers des points approuvés par le gouvernement semble viser la mise en place d’un système de censure de masse semblable à celui que l'on observe en Chine, où l'on tente d'éliminer le trafic interdit. Pour rappel, le gouvernement chinois contrôle l’Internet Chinois et impose aux acteurs la censure à l’image du navigateur sur mesure que Google s’était engagé à lancé en Chine avant d’abandonner temporairement le projet.
La date du test n'a pas encore été dévoilée, mais le test de déconnexion est censé avoir lieu avant le 1er avril, date limite pour soumettre des modifications à la loi, connu en tant que Programme national sur l'économie numérique.
Source : RosBiznesKonsalting, BBC News
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:fleche: Que pensez-vous du Programme national sur l'économie numérique de la Russie ?
:fleche: Pensez-vous que le seul objectif de ce programme est de rechercher l’autonomie de l’Internet russe ?
:fleche: Le gouvernement russe ne serait-il pas entrain de mettre en place des instruments de contrôle de l’Internet afin de surveiller tout ce qui sort et entre en Russie ?
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Poutine veut son propre Internet et une loi qui créerait un central unique
Poutine veut son propre Internet et une loi qui créerait un central unique
D’où Moscou pourrait gérer les flux d'informations de son cyberespace
En 2018, la Chine, qui prône un modèle d’Internet basé sur une approche restrictive et autoritaire, était considérée comme le pays où les internautes sont le moins libres, où la censure sur le Web atteint son paroxysme et où le contrôle pour l’accès aux données en ligne est le plus contraignant. À l’inverse de son partenaire chinois, la Russie ne dispose pas encore d’un système centralisé qui permettrait de contrôler/verrouiller Internet facilement en cas de nécessité.
Cette situation pourrait bientôt changer grâce à un projet de loi, baptisé « Internet Souverain », soutenu par Poutine qui permettrait à Moscou de se doter d’un poste de commandement unique à partir duquel les autorités pourraient gérer les flux d’informations dans le cyberespace russe (alias Runet), cela inclut la surveillance, la limitation ou le blocage de ces flux sur toute ou partie de l’étendue du cyberespace russe. Ce projet de loi est à l’heure actuelle discuté par les législateurs moscovites au niveau du parlement.
Le président de la Russie a présenté cette initiative comme une réponse défensive à la nouvelle cyberstratégie de l’administration Trump, qui permet des mesures offensives contre la Russie et d’autres adversaires désignés. L’objectif ultime, selon Poutine, serait de faire en sorte que le Runet continue de fonctionner même si des gouvernements étrangers tentaient d’isoler numériquement la Russie, en particulier comme les États-Unis. Ce dernier prend en effet la question de la souveraineté russe sur son cyberespace très au sérieux et n’exclut pas un scénario catastrophe dans lequel les États-Unis, probablement vus par Moscou comme l’administrateur en chef de l’Internet mondial, décideraient de déconnecter son pays du Web.
Soulignant le caractère vital et hautement stratégique de cette initiative, le président russe a confié : « Ils sont assis là, c’est leur invention, et tout le monde écoute, voit et lit ce que vous dites », avant d’ajouter, « plus nous aurons de souveraineté, y compris dans le domaine numérique, mieux ce sera ». Un responsable russe a même affirmé que la nouvelle loi facilitera le contrôle par les autorités d’un grand nombre d’applications et de groupes de messagerie classifiés comme illégaux.
La première étape vers la cyberindépendance tel qu’envisagé par le Kremlim au travers de cette législation passe par la mise en place de « moyens techniques de lutte contre les menaces ». Il s’agit d’installer des dispositifs spéciaux intégrant un logiciel de surveillance dans les milliers de points d’échange reliant la Russie au Web au sens large. Ces dispositifs alimenteraient un centre névralgique qui permettrait aux régulateurs d’analyser les volumes et les types de trafic en temps réel et de bloquer ou de rediriger de façon sélective certains types de flux, qu’il s’agisse par exemple de vidéos YouTube ou de flux Facebook, un peu comme lors d’une l’inspection approfondie des paquets (DPI).
Cependant, pour Andrei Soldatov, auteur de « The Red Web : The Kremlin's Wars on the Internet » et cofondateur d’Agentura.ru, un site qui suit les services de sécurité, « cette loi ne concerne pas les menaces étrangères ni l’interdiction de Facebook et Google, ce que la Russie peut déjà faire légalement ». D’après lui, « il s’agit de pouvoir couper certains types de trafic dans certaines zones en période de troubles civils » puisqu’une fois sur l’Internet russe, les utilisateurs n’auraient accès qu’aux sites Web reconnus et approuvés par le nouveau réseau alternatif.
Malgré tout, certains experts en sécurité et hauts fonctionnaires se disent préoccupés par les bouleversements politiques que l’adoption de cette loi pourrait entrainer. Il faut signaler que les fournisseurs de large bande ont depuis des années recours aux technologies de DPI qui examinent les activités et les communications des consommateurs en ligne afin de cibler la publicité en fonction de leurs goûts et d’optimiser la charge des utilisateurs. Cette pratique très peu compatible avec la protection des données privées peut aussi malheureusement faire office de « puissant mécanisme » de répression, comme Eric Schmidt, l’ancien patron de Google, l’avait fait remarquer.
La Russie censure maintenant une variété de sujets en ligne, souvent sous le prétexte d’éliminer « l’extrémisme ». Elle bloque également des sociétés étrangères comme LinkedIn et Zello qui refusent de délocaliser les serveurs traitant ou hébergeant les données russes à l’intérieur du pays. Au total, environ 80 000 sites sont actuellement sur la liste noire, selon Roskomsvoboda, un groupe basé à Moscou qui fait campagne contre les restrictions en ligne.
Artem Kozlyuk, fondateur du groupe, a déclaré que si la Russie craignait vraiment de se faire éjecter du Web par les États-Unis, elle ne ferait que faciliter la tâche à ces derniers en essayant de centraliser un système distribué. Selon lui, cela rendrait la Runet plus facile à attaquer et aurait probablement un impact sur la fiabilité des vitesses de connexion à l’échelle mondiale.
« La Russie est l’un des plus grands centres mondiaux d’échange de trafic, avec des canaux rapides », a rappelé Kozlyuk, de ce fait « mettre des dispositifs de surveillance sur chaque nœud risque de ralentir non seulement le Runet, mais également l’Internet mondial : c’est comme fermer votre espace aérien ».
Source : Bloomberg
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Des milliers de russes protestent contre le projet de loi sur la restriction d'internet
Russie : des milliers de personnes protestent contre le projet de loi sur la restriction d'internet
qui vise à couper le pays du reste du monde
Ces dernières années, on observe de plus en plus de mouvements de protestation à travers le monde. Ces mouvements sont souvent le fait d'employés qui se plaignent de certaines choses concernant les entreprises pour lesquelles ils travaillent et aucune entreprise n'est à l'abri de ce genre de perturbation. Les mouvements de protestations peuvent également être menés par les citoyens contre une mesure prise par leur gouvernement, comme ce qui s'est passé il y a à peine quelques heures en Russie.
Dimanche dernier en Russie, des milliers de personnes se sont rassemblées à Moscou et dans 2 autres villes pour manifester contre la politique internet du pays qui est de plus en plus restrictive et qui, selon certains, conduira inévitablement à une censure totale et isolera le pays du reste du monde. Là, on n'est pas loin de ce qui se passe en Corée du Nord. Ces rassemblements de masse dans ces villes ont été planifiés après que la chambre basse du parlement russe ait soutenu un projet de loi controversé le mois dernier.
Ce projet de loi a été adopté par le Parlement russe en première lecture sur trois. La deuxième lecture est prévue pour ce mois, après quoi, s'il est adopté, le projet de loi devra être signé par la chambre haute du parlement, puis par le président Vladimir Poutine. Ce projet de loi cherche à acheminer le trafic web russe et les données via des points contrôlés par l'État et propose de mettre en place un système national de noms de domaine afin de permettre à internet de continuer à fonctionner même si le pays est coupé de toute infrastructure étrangère. Mais les critiques pensent que ce n'est ni plus ni moins qu'une tentative pour accroître la censure et étouffer la dissidence.
Selon White Counter, une ONG qui a compté les participants aux rassemblements, environ 15300 personnes se sont rassemblées à Moscou dimanche, ce qui est le double de l'estimation fournie par la police. Les manifestations à Moscou, dans les villes de Voronej au sud et de Khabarovsk, dans l'extrême Est du pays, avaient toutes été officiellement autorisées. Certains activistes à Saint-Pétersbourg sont descendus dans les rues sans le consentement des autorités. La police a arrêté plusieurs personnes sans motif apparent. Un correspondant de l'AFP a vu un homme être transporté par la police par les bras et les jambes près de l'entrée du rassemblement, mais la police n'a annoncé aucune détention.
Certains manifestants ont scandé des slogans tels que Non à l'isolement, tandis que d'autres ont prononcé des discours sur une grande scène. Un manifestant a déclaré ceci à l'agence de presse Reuters : « Si nous ne faisons rien, la situation va empirer. Les autorités continueront à suivre leur propre chemin et on franchira le point de non-retour ». Une pétition lancée par un groupe russe de défense des libertés sur internet appelle à l'abandon de cette proposition qui pourrait, selon ce groupe, conduire la Russie vers une anti-utopie à la Georges Orwell.
La populaire application de messagerie Telegram, que les autorités russes tentaient sans succès de bloquer depuis plusieurs mois, a invité ses utilisateurs à assister au rassemblement plusieurs jours auparavant. Un message en russe sur son compte officiel indique que le projet de loi sur la centralisation d'internet vise à couper la Russie du reste du monde, après quoi elle pourra bloquer les réseaux sociaux et les messagers étrangers.
Source : Reuters
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