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De Michael Jackson à Amy Winehouse, ces artistes regrettés font des spectacles sous forme d'hologramme
De Michael Jackson à Amy Winehouse, comment ces artistes regrettés font-ils des spectacles,
sous forme d'hologramme ?
Maria Callas, Abba et maintenant Amy Winehouse en hologramme ? C’est bien ce qu’a annoncé la société américaine Base Hologram. Amy Winehouse, du moins son hologramme, devrait débuter une tournée mondiale dès l’automne 2019. La famille de la chanteuse défunte est associée au projet par la voix de son père, Mitch Winehouse. Cette initiative est pour lui « une manière formidable de pointer de nouveau les projecteurs sur son héritage musical, tout en levant des fonds pour The Amy Winehouse Foundation », dont le but est de sensibiliser sur les dangers de l’alcool et de la drogue.
Rappelons que la chanteuse britannique, qui a été très connue sur la scène internationale notamment grâce à des hits comme Rehab et Back To Black, est décédée en 2011.
Ce n'est pas la première fois qu'un musicien mort est ressuscité sur scène grâce à la magie de la technologie. Récemment, Roy Orbison avait joué récemment, Michael Jackson s'était produit aux Billboard Music Awards de 2014, mais aussi dans One, le spectacle que lui consacre en ce moment le Cirque du Soleil à Las Vegas, et Tupac avait fait une apparition à Coachella en 2012, plus de dix ans après son décès.
De plus, ce n’est pas le seul projet en cours d’étude. Par exemple, le frère de Michael Jackson, Tito a récemment déclaré qu’un hologramme de son frère Michael pourrait prochainement rejoindre Jermaine, Jackie et Marlon pour reformer les Jackson 5.
Comment cela se passe-t-il ?
Les productions actuelles sont des projections vidéo en 2D plutôt que des hologrammes dans le sens propre du terme. Ces projections sont préenregistrées, il ne s’agit pas de projection en direct comme on peut le voir dans les films. C'est en tout cas ce qu’a expliqué Mike Seymour, chercheur en digital human (humain numérique) à l'université de Sydney, qui a travaillé dans les effets visuels à Londres et à Hollywood.
Bien que l’imagerie soit photoréaliste et utilise des réseaux de neurones complexes pour reconstruire un visage célèbre, la méthode utilisée pour projeter cette image sur une scène n’est pas nouvelle.
Un réseau de neurones artificiels, ou réseau neuronal artificiel, est un système dont la conception est à l'origine schématiquement inspirée du fonctionnement des neurones biologiques, et qui par la suite s'est rapproché des méthodes statistiques. Les réseaux de neurones, en tant que systèmes capables d'apprendre, mettent en œuvre le principe de l'induction, c’est-à-dire l'apprentissage par l'expérience. Par confrontation avec des situations ponctuelles, ils infèrent un système de décision intégré dont le caractère générique est fonction du nombre de cas d'apprentissages rencontrés et de leur complexité par rapport à la complexité du problème à résoudre.
« Hologram USA utilise une version high-tech [haute définition] de la technique du Pepper's Ghost du 19ème siècle », a déclaré le milliardaire Alki David, dont la société Hologram USA détient les droits permettant de créer des hologrammes de Billie Holiday, Jackie Wilson et d'autres.
« C’était le moyen original "Smoke and mirrors” de mettre un fantôme sur une scène », a-t-il déclaré.
Smoke and mirrors est une technique classique dans le domaine de l’illusion qui donne l'impression à une entité de planer dans un espace vide. Il a été documenté dès 1770 et s'est répandu largement après son utilisation par le charlatan Johann Georg Schröpfer, qui a prétendu que les apparitions étaient des esprits conjurés. Il est ensuite devenu un incontournable des spectacles de fantasmagorie du XIXe siècle. L'illusion repose sur un projecteur caché (appelé alors lanterne magique) dont le faisceau se reflète dans un miroir et se transforme en un nuage de fumée, qui à son tour disperse le faisceau pour créer une image.
L'expression "smoke and mirrors" est devenue un langage courant en anglais pour désigner toute proposition qui, examinée de près, s'avère être une illusion.
La plupart des productions commencent par filmer une performance, généralement par un imitateur, pour préciser les mouvements de danse et la physionomie générale de la célébrité, explique Seymour.
« Alors, vous pouvez évidemment filmer quelqu'un qui danse comme Michael Jackson et ensuite remplacer [le visage] par une version numérique du visage de Michael Jackson, reconstituée à partir d'une tonne d'images de Michael Jackson », a déclaré Seymour.
Ce visage que vous créez sera initialement inerte. La prochaine chose que vous devez faire est d’y effectuer des manipulations. Il s’agit ici de la deuxième étape. Vous pouvez la voir comme étant la phase de production d’un ensemble de ficelles de marionnettes qui vous permettraient de “tirer” une expression sur le visage - ou d'ailleurs le corps - d'un personnage numérique que vous avez à votre disposition ».
Après cela, vous devez « diriger la marionnette ». Cela peut être fait en utilisant des caméras attachées à la tête d'un acteur pour capturer les mouvements faciaux.
« Donc, si j'ai cette plateforme sur la tête, si je prononce le mot bonjour, elle lit mes mouvements des lèvres, à partir des caméras qui se trouvent sur la plateforme, puis tire les “ficelles numériques" pour faire dire bonjour au chanteur holographique ».
À partir de là, la vidéo sera rendue et la lumière sera corrigée pour faire tomber les ombres où elles le devraient.
« Les artistes sur scène avec un hologramme peuvent voir les réflexions que le public ne peut pas voir et ajuster leurs mouvements à leur convenance », a déclaré David à propos de l'approche de sa compagnie.
« Mais grâce à nos avancées et à nos projecteurs puissants, nous sommes en mesure de présenter des hologrammes opaques, de manière à minimiser le problème de "transparence".».
Eyellusion, une autre société américaine dont les spectacles à venir sont composés du célèbre holographique Frank Zappa, utilise un enregistrement de l'artiste tiré d'une vraie performance en direct comme piste vocale du spectacle.
Pour ce qui est de l'interaction avec le public, « vous pouvez faire des plaisanteries à l'avance », a déclaré Jeff Pezutti, PDG et fondateur de la société.
« Il y a une technologie futuriste où [la plaisanterie en direct] peut se produire et se produira, mais pour le moment c'est une émission pré-produite, vous devez donc être malin pour savoir où vous le mettez afin que le résultat soit sans faille ».
Source : ABC
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