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Comble de l’ironie, c’est sur des femmes que les chercheurs ont réalisé leur étude. En effet, les hommes ayant déjà une grande concentration de testostérone dans le corps, lors d’une injection de l’hormone, leur organisme la régule automatiquement, ne faisant jamais monter leur taux de testostérone au delà d’un certain seuil. A contrario, les femmes, elles, possèdent cette hormone à des taux très faibles, environ 40 à 60 fois moins que chez les hommes.
Pour leur étude, les chercheurs ont étudié deux groupes de 17 femmes, l’un recevant une injection de testostérone, l’autre un simple placebo. Ils ont alors demandé à chaque groupe de prendre ensemble des décisions. Et les résultats sont éloquents : alors que le groupe ayant reçu un placebo est parvenu à s’entendre, celui de la testostérone a eu beaucoup plus de mal à prendre une décision commune.
Sinon il faut aller voir chez les sportives qui prennent des stéroïdes.
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Oui mais voilà, si les hommes ne se comportent pas comme des rats, les femmes encore moins. La preuve : les dames dopées à la testostérone semblent plus altruistes que les autres : elles proposent en effet plus souvent cinq pièces à leur partenaire de jeu. Mais ce n'est pas tout... Les chercheurs européens ont poussé le bouchon un chouïa plus loin : ils ont réitéré l'expérience avec 60 autres femmes mais en prenant soin, cette fois, de préciser que la pilule à glisser sur la langue était un concentré de testostérone. Résultat : adieu comportements altruistes, bonjour offres déséquilibrées, risquées, viriles. En deux temps, trois mouvements, les demoiselles ont donné corps aux comportements observés chez les rats dopés à la testostérone. Les clichés populaires sont devenus réalité sans qu'aucun cobaye ne biaise l'expérience consciemment.
Un fait qui n'étonne en rien Gérard Leboucher. « Il est très facile de s'identifier inconsciemment aux stéréotypes en vigueur dans la société. Faites passer un test de culture générale ou de mathématiques à un groupe de femmes. Puis recommencez en demandant aux dames d'écrire au préalable la couleur de leurs cheveux et vous constaterez que les blondes auront de moins bons résultats. Et ce juste parce que dans le second cas, les cobayes ont eu à se définir comme blondes, femmes qui, dans l'imaginaire collectif, manquent d'intelligence. » De quoi reconsidérer la pertinence des sondages d'opinion, tests réalisés auprès d'individus devant au préalable se ranger dans un certain nombre de catégories sociales.
Mais reste quand même un fait étrange : comment expliquer que la testostérone puisse enclencher des comportements altruistes, fût-ce chez les femmes ? « La réponse n'est pas simple, réfléchit Gérard Leboucher. Il est possible que chez l'homme, le rôle de la testostérone soit de réduire l'anxiété ou de faciliter la levée de certaines inhibitions. Dans ces cas-là, il pourrait tout autant déclencher des comportements altruistes ou risqués. » Une hypothèse qui pointe toutes les incertitudes subsistant autour de l'influence de la testostérone sur le comportement humain.