3 pièce(s) jointe(s)
Donald Trump retweete un appel au boycott gouvernemental de Microsoft
Microsoft appelle à la réglementation de la reconnaissance faciale afin d'éviter des dérives potentielles,
et propose des axes de réflexion
La reconnaissance faciale, un sujet dont les applications sont souvent revenues cette année dans les médias. Cette technologie a été souvent employée au nom de la sécurité nationale.
Par exemple, en avril dernier, la police chinoise s’est targuée d’avoir appréhendé un homme de 31 ans recherché pour des crimes économiques. Bien que cela pourrait paraître comme un fait divers, la police chinoise a souligné que cette interpellation a été possible grâce à une technologie de reconnaissance faciale, tandis que le suspect assistait à un concert de musique pop rassemblant une foule de cinquante à soixante mille personnes. Un mois avant cette arrestation, la police chinoise a commencé à tester un nouveau moyen de surveillance : les lunettes connectées. Avec ces lunettes, les policiers scannent le visage des personnes et des plaques d’immatriculation des véhicules en quête de la moindre anomalie. Les informations récoltées sont comparées en temps réel à de grosses bases de données qui retournent des alertes en cas d’anomalie. Avec ce nouvel outil de surveillance, le gouvernement chinois serait parvenu à réduire les délits dans certains cas.
.
La Russie a commencé à utiliser un système de reconnaissance faciale alimenté par un système d’intelligence artificielle pour traiter les données récoltées à travers les 170 000 caméras de surveillance installées dans la ville de Moscou. Selon Artem Ermolaev, responsable du département des technologies de l’information à Moscou, un essai du système de surveillance sur deux mois aurait permis l’arrestation de six criminels qui étaient sur la liste fédérale des personnes recherchées.
Aux États-Unis, c’est le FBI qui depuis des années consolide sa base de données avec des outils de reconnaissance faciale, et cela sans le consentement des Américains. Pour les défenseurs de la vie privée, cette technologie qui est encore sujette à des imperfections devrait être mieux encadrée afin d’éviter des dérives. Toutefois, en dépit des craintes soulevées par ces personnes vis-à-vis de la reconnaissance faciale, le gouvernement américain a annoncé qu’en août prochain, un nouveau système de reconnaissance faciale nommé Vehicle Face System (VSF) sera déployé aux frontières terrestres américaines afin de vérifier l’identité du voyageur alors qu’il se trouve dans son véhicule.
À Londres, la police a commencé à tester son système de reconnaissance faciale, mais dans 98 % des cas lorsque le système d’intelligence artificielle lançait des alertes d’identification de suspects, il s’agissait de faux positifs. De quoi susciter des craintes au sein de la population. Toutefois, la police rassure en affirmant qu’un agent effectue toujours la vérification avant qu’une procédure soit déclenchée.
En France, les autorités du pays souhaitent également tirer profit des avantages qu’offrent ces nouvelles technologies et ont annoncé qu’une technologie de reconnaissance faciale sera prochainement implémentée au sein des aéroports de Roissy Charles-de-Gaulle et Orly.
Un appel des sociétés technologiques à la régulation
Vendredi dernier, Microsoft s’est joint à un appel à la réglementation pour limiter l'utilisation de la technologie de reconnaissance faciale.
Dans un billet de blog riche en illustrations de dérives potentielles, Bradford L. Smith de Microsoft a comparé la technologie à des produits comme les médicaments et les voitures hautement réglementés, et il a exhorté le Congrès à l'étudier et à superviser son utilisation.
« Tous les outils peuvent être utilisés pour le bien ou le mal. Même un balai peut être utilisé pour balayer le sol ou frapper quelqu'un sur la tête. Plus l'outil est puissant, plus les avantages ou les dommages peuvent être importants. Les derniers mois ont mis en évidence la reconnaissance faciale assistée par ordinateur - la capacité d'un ordinateur à reconnaître les visages des gens à partir d'une photo ou d'un appareil photo. Cette technologie peut cataloguer vos photos, aider à réunir des familles ou potentiellement être mal utilisée et abusée par des entreprises privées et des autorités publiques.
« La technologie de reconnaissance faciale soulève des questions qui vont au cœur des protections fondamentales des droits de l'homme comme la vie privée et la liberté d'expression. Ces problèmes augmentent la responsabilité des entreprises technologiques qui créent ces produits. À notre avis, ils appellent également à une réglementation réfléchie du gouvernement et à l'élaboration de normes concernant les utilisations acceptables. Dans une république démocratique, rien ne remplace la prise de décision par nos représentants élus concernant les questions qui exigent l'équilibre entre la sécurité publique et l'essence de nos libertés démocratiques. La reconnaissance faciale exigera que les secteurs public et privé intensifient - et agissent », a-t-il déclaré.
Les grandes enseignes de la technologie préconisent rarement la réglementation de leurs innovations, et la demande inhabituelle de Smith illustre comment les technologies puissantes impliquant l'intelligence artificielle - y compris la reconnaissance faciale - ont déclenché une bataille litigieuse parmi les cadres de la Silicon Valley. Ces technologies ont le potentiel de refaire des industries. Elles pourraient également réduire les perspectives d'emploi des travailleurs ou entraîner des opportunités inégales pour les consommateurs, ce qui a poussé certains à affirmer que certains produits sont trop risqués pour que les entreprises de technologie puissent les déployer sans la surveillance du gouvernement.
Quelles questions devraient être traitées par la réglementation gouvernementale ?
Maintenant que l’utilisation de la reconnaissance faciale est au centre des polémiques, Microsoft prend l'initiative d'appeler à une certaine restriction réglementaire.
La technologie peut être utilisée pour identifier des personnes dans des photos ou des flux vidéo sans leur connaissance ou permission. Les partisans y voient un outil potentiellement important pour identifier les criminels, mais les experts en libertés civiles ont averti que cette technologie pourrait permettre une surveillance de masse, entravant la capacité des gens à participer librement à des manifestations politiques ou à vivre leur vie quotidienne dans l'anonymat.
C'est pourquoi Microsoft a proposé des axes de réflexion pour les élus. Comme point de départ, Microsoft croit que les gouvernements devraient examiner les questions suivantes, entre autres :
- L'application de la reconnaissance faciale par les forces de l'ordre devrait-elle faire l'objet d'une surveillance et de contrôles humains, y compris des restrictions sur l'utilisation de la technologie de reconnaissance faciale sans preuve de culpabilité ou d'innocence ?
- De même, devrions-nous veiller à ce qu'il y ait une surveillance et une responsabilisation civiles pour l'utilisation de la reconnaissance faciale dans le cadre des pratiques gouvernementales en matière de technologie de sécurité nationale ?
- Quels types de mesures juridiques peuvent empêcher l'utilisation de la reconnaissance faciale pour le profilage racial et d'autres violations des droits tout en permettant les utilisations bénéfiques de la technologie?
- L'utilisation de la reconnaissance faciale par les autorités publiques ou d'autres personnes devrait-elle être soumise à des niveaux de performance minimum en matière de précision?
- La loi devrait-elle exiger que les détaillants affichent un avis visible de leur utilisation de la technologie de reconnaissance faciale dans les espaces publics?
- La loi devrait-elle exiger que les entreprises obtiennent un consentement préalable avant de recueillir des images d'individus pour la reconnaissance faciale? Si oui, dans quelles situations et quels lieux cela devrait-il s'appliquer? Et quelle est la manière appropriée de demander et d'obtenir un tel consentement?
- Devrions-nous nous assurer que les personnes ont le droit de savoir quelles photos ont été recueillies et stockées avec leurs noms et visages?
- Devrions-nous créer des processus qui accordent des droits légaux aux personnes qui croient avoir été mal identifiées par un système de reconnaissance faciale?
Source : Microsoft
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous des axes de réflexion proposés par Microsoft ?
:fleche: Pensez-vous également que la reconnaissance faciale devrait être réglementée ? Si oui, pourquoi et par qui ?
Voir aussi :
:fleche: Des chercheurs Australiens créent un nouveau modèle de reconnaissance faciale 3D capable de reconnaitre des sujets portant des lunettes ou grimaçant
:fleche: Des actionnaires demandent à Amazon d'arrêter de vendre son IA de reconnaissance faciale aux forces de l'ordre
:fleche: Chine : la police se sert de la reconnaissance faciale pour arrêter un fugitif, la fiction Big Brother de 1984 est-elle devenue une réalité en 2018 ?
:fleche: Londres : les tests d'une technologie de reconnaissance faciale ne mènent à aucune arrestation en raison du nombre élevé de faux positifs
:fleche: Paris : la reconnaissance faciale pour le contrôle automatisé des passeports n'arrivera pas ce printemps, sa mise en service prévue pour le 18 juillet
1 pièce(s) jointe(s)
Le président de Microsoft a déclaré que nous devions réglementer la technologie de reconnaissance faciale
Le président de Microsoft a déclaré que sans la réglementation de la technologie de reconnaissance faciale
2024 pourrait ressembler au roman « 1984 »
Les prédictions du roman Nineteen Eighty-Four (1984) de l'écrivain anglais Georges Orwell sont-elles à la porte de notre monde avec la bénédiction de la transformation numérique de ces dernières années ? En tout cas, c’est le sujet sur lequel le président de Microsoft, Brad Smith, interpelle les responsables de l’industrie de l’Internet. En effet, M. Smith a pris la parole, lors de la conférence technique Web Summit au Portugal, et a présenté un fait d’actualité selon lequel l'année 2024 pourrait ressembler à la fiction présentée par l’ouvrage 1984 où chaque citoyen est sous la surveillance constante des autorités d’un Etat totalitaire, si la technologie de reconnaissance faciale n’est pas réglementée bien avant.
L’utilisation courante de la technologie de reconnaissance faciale n’est plus un secret pour personne. Si vous avez déjà dérouillé votre iPhone avec votre identifiant de visage ou si vous avez utilisé les filtres de visage Snapchat ou Instagram, c’est que vous avez déjà fait usage de la technologie de reconnaissance faciale. Cependant, selon M. Smith, les années à venir pourrait voir d’autres utilisations plus contraignantes, voire oppressives, par des gouvernements au détriment des populations, si rien n’est fait.
Au moment où les questions sur l'utilisation acceptable ou éthique de l'intelligence artificielle ne sont pas encore tranchées, son utilisation dans les services de reconnaissance faciale au nom de la sécurité se diversifie.
Aux Etats-Unis, les salariés d’Amazon ainsi que les associations de protection des libertés se sont érigés contre la technologie de reconnaissance faciale d'Amazon, craignant une surveillance de masse par la police. Cependant, cela n’a pas fait reculer la société. Par ailleurs, Amazon Rekognition a été mis à la disposition des forces de l’ordre. Au Royaume-Uni, la technologie de reconnaissance faciale utilisée par la police de South Wales aurait été améliorée et aurait permis d'arrêter un suspect.
La Chine, reconnue comme le record de l’utilisation de cette technologie, n’hésite plus sur les moyens pour la mettre en œuvre afin de contrôler la population. La police utilise des lunettes dotées de reconnaissance faciale pour scanner les foules à la recherche de suspects. Le système chinois de crédit social, qui vise à mettre en place d'ici 2020 un système national de réputation des citoyens, exploite l’infrastructure de reconnaissance faciale chinoise pour récompenser ou punir les habitants de la Chine selon leur note sociale. Et bien d’autres utilisations encore à travers le monde.
Ce n’est pas la première fois que M. Smith intervient sur la nécessité de régulation du secteur afin de mettre en œuvre des balises permettant de limiter l’utilisation de la reconnaissance faciale par les entreprises et les gouvernements. En juillet dernier, Brad Smith a qualifié la technologie de reconnaissance faciale comme soulevant des questions qui vont au cœur des protections fondamentales des droits de l'homme telles que la vie privée et la liberté d'expression. Il a rappelé également que ces problèmes devraient renforcer la responsabilité des entreprises de haute technologie qui créent ces produits, sans manquer de donner les mesures et recommandations de sa société en matière de réglementation gouvernementale. Selon lui la reconnaissance faciale peut être réglementée tout comme les secteurs pharmaceutiques et les automobiles.
A la dernière conférence technique Web Summit le mercredi dernier, M. Smith a déclaré que la technologie de reconnaissance faciale pourrait totalement changer notre façon de vivre, si elle n'était pas contrôlée. « Cela signifie potentiellement que chaque fois que vous entrez dans un magasin, un détaillant sait à quel moment vous y étiez pour la dernière fois, quels produits vous avez choisi, quels produits vous avez acheté », a-t-il déclaré le mercredi dernier. « Je pense que même cela est franchement dérisoire par rapport à ce que cela pourrait faire pour les relations entre les individus et l'État », a rapporté Biométric Update.
Le président de Microsoft est allé plus loin en s’inquiétant de l’utilisation que les gouvernements pourraient faire de la technologie au détriment des libertés humaines. « Pour la première fois, le monde est au seuil de la technologie qui donnerait à un gouvernement la possibilité de suivre n'importe qui, n'importe où et tout le monde partout. Il pourrait savoir exactement où vous allez, où vous êtes allé et où vous étiez hier. Et cela a de profondes ramifications potentielles même pour les libertés civiles fondamentales sur lesquelles reposent les sociétés démocratiques. ».
C’est pour ces raisons que M. Smith interpelle les acteurs de l’industrie des nouvelles technologies à réagir et à réglementer le secteur. « Avant de nous réveiller et de constater que l'année 2024 ressemble à l'ouvrage « 1984 », déterminons le genre de monde que nous voulons créer, quelles en sont les sauvegardes et quelles sont les limitations à la fois des entreprises et des gouvernements pour l’utilisation de cette technologie. »
Selon Biometric Update, Brad Smith a été rejoint sur scène par Tony Blair, l'ancien Premier ministre britannique qui a abordé le sujet dans le même sens que lui en le soutenant dans sa logique réglementation technique. « Je ne pense pas que les gouvernements soient encore équipés pour comprendre ces problèmes, mais je pense qu'ils doivent l'être », a déclaré Blair. « Il est vraiment nécessaire pour ceux du monde de la technologie… d'éduquer les décideurs politiques sur ce que cela signifie. », a-t-il ajouté.
Selon l’ex-Premier ministre britannique, les politiciens devraient profiter de l’occasion maintenant qu’il existe des inquiétudes réelles au sujet des nouvelles technologies pour rectifier l’élan d’utilisation pris par les entreprises et des gouvernements et présenter une utilisation bénéfique de la technologie pour l’avenir.
Source : Biometric Update, Futurism
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous des inquiétudes de M. Smith ?
:fleche: Quelle est votre opinion sur l’utilisation de la reconnaissance faciale par les gouvernements ?
:fleche: Faut-il encadrer l’utilisation de cette technologie ?
Voir aussi
:fleche: USA : des associations s'érigent contre la technologie de reconnaissance faciale d'Amazon, craignant une surveillance de masse par la police
:fleche: La police chinoise s'équipe de lunettes dotées d'une technologie de reconnaissance faciale, pour scanner les foules à la recherche de suspects
:fleche: Chine : le système de crédit social, comme une science-fiction dystopique, est en marche, et fait déjà des victimes
:fleche: UK : la technologie de reconnaissance faciale de la police aurait permis d'arrêter un suspect, grâce à l'amélioration du logiciel et de son algorithme
:fleche: Chine : la police se sert de la reconnaissance faciale pour arrêter un fugitif, la fiction Big Brother de 1984 est-elle devenue une réalité en 2018 ?
1 pièce(s) jointe(s)
Microsoft a refusé les ventes liées à la reconnaissance faciale pour des raisons liées aux droits de l'homme
Microsoft a refusé des ventes de sa technologie de reconnaissance faciale
pour des raisons liées aux droits de l'homme
La reconnaissance faciale est de plus en plus utilisée dans l'informatique en général et dans le monde entier. Les smartphones et les ordinateurs peuvent être déverrouillés avec votre visage, mais la technologie est également utilisée à des fins de sécurité et de maintien de l'ordre. L'utilisation de cette technologie prend tellement d'ampleur que Microsoft s'en inquiète et a appelé il y a quelques mois à une régulation mondiale avant que cette technologie ne devienne problématique au sein de la société.
On a d'ailleurs appris que Microsoft aurait récemment refusé de vendre sa technologie de reconnaissance faciale à une agence de police californienne. L'agence en question, dont l'identité n'a pas été divulguée, voulait faire installer cette technologie dans les voitures et les caméras corporelles de ses officiers. Brad Smith, le président de Microsoft, a déclaré cette semaine lors d'une conférence sur l'IA à l'université de Stanford, que la principale raison qui aurait motivé le refus de Microsoft était l'impact potentiel sur les droits de l'homme. En effet, la société craint le fait que si cette technologie avait été installée dans les voitures et caméras corporelles des officiers de cette agence de police, cela aurait certainement conduit à l'interrogatoire disproportionné des femmes et des minorités innocentes.
Des recherches antérieures ont montré que, du fait que la technologie de reconnaissance faciale soit principalement formée sur les visages blancs et masculins, elle présente des taux d'erreurs plus élevés pour les autres individus. Smith a également fait savoir que Microsoft avait aussi refusé un accord visant à installer sa technologie de reconnaissance faciale sur des caméras recouvrant la capitale d'un pays dont il s'est gardé de révéler le nom et en disant que si cela avait été fait, ça aurait certainement supprimé la liberté de réunion dans ce pays. Mais il est tout de même important de savoir que Microsoft a accepté de fournir cette technologie à une prison américaine après avoir décidé que son utilisation serait suffisamment limitée et améliorerait la sécurité.
Au cours de cette conférence, Smith a tenté de faire comprendre qu'à l'allure avec laquelle les avancées technologiques sont réalisées, il est plus que jamais temps de se pencher plus sérieusement sur la réglementation de cette technologie au risque de se retrouver dans des situations aux conséquences irréversibles. Il appelle également à une utilisation responsable de l'IA en mettant en garde sur le fait que sans cela, les entreprises qui accumulent le plus de données pourraient développer la meilleure IA et on ne peut imaginer ce qui pourrait arriver si celle-ci était utilisée à de mauvaises fins.
Source : Reuters
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous de la stratégie de Microsoft concernant cette technologie ?
Voir aussi :
:fleche: La reconnaissance faciale comme méthode de sécurité est inutile pour 4 smartphones sur 10, d'après une étude
:fleche: Reconnaissance faciale : Microsoft appelle à une régulation mondiale avant que cette technologie ne devienne problématique au sein de la société
:fleche: Le président de Microsoft a déclaré que sans la réglementation de la technologie de reconnaissance faciale, 2024 pourrait ressembler au roman « 1984 »
1 pièce(s) jointe(s)
Le Vatican, IBM et Microsoft ensemble pour appeler à une réglementation de la reconnaissance faciale, de l'IA
Le Vatican, IBM et Microsoft ensemble pour appeler à une réglementation de la reconnaissance faciale
Et de façon générale, à une régulation de l'IA pour le bien de l’humanité
L’effort se nomme Call For an AI Ethics et c’est le Vatican qui en est l’initiateur. Les responsables de l’Église Catholique romaine appellent à la mise sur pied de normes éthiques plus strictes en matière de développement d’intelligence artificielle. IBM et Microsoft sont les premières entreprises à s’arrimer à l’initiative à côté du gouvernement italien et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture…
En fait, ces différentes entités sont les premiers signataires du document support pour un usage éthique de l’intelligence artificielle. Le Rome Call For an AI Ethics énonce 6 grands principes : transparence, inclusion, responsabilité, impartialité, fiabilité, sécurité et respect de la vie privée. Grosso modo, ces derniers stipulent que la technologie (l’intelligence artificielle) doit être mise sur pied dans le but de protéger les personnes ; en particulier, les faibles et les défavorisés.
Le Vatican veut s'assurer que les entreprises n'utilisent pas l'intelligence artificielle comme un moyen de collecter des données sans le consentement des individus, puis de les utiliser à des fins commerciales ou politiques.
« Sur le plan personnel, l'ère numérique modifie notre perception de l'espace, du temps et du corps, et sur le plan socio-économique, les utilisateurs sont souvent réduits à des "consommateurs", en proie à des intérêts privés concentrés dans les mains de quelques-uns. Les algorithmes extraient désormais des données qui permettent de contrôler les habitudes mentales et relationnelles à des fins commerciales ou politiques, ce, souvent à notre insu. L'asymétrie par laquelle un petit nombre d'élus savent tout de nous alors que nous ne savons rien d'eux ternit la pensée critique et l'exercice conscient de la liberté », a déclaré le Pape François absent à l’atelier, mais représenté. Ce dernier n’a pas manqué de déplorer les inégalités qui se creusent énormément avec le savoir et la richesse qui s'accumulent entre quelques mains avec de graves risques pour les sociétés démocratiques. Les cas pour illustrer les propos du Pape sont légion avec de nombreuses agences gouvernementales et entreprises privées qui usent de logiciels de la société Clearview AI pour extirper des données de reconnaissance faciale à l’insu de tiers. La base de données de cette société, qui contient plus de 3 milliards d'images extraites de divers sites en ligne, est utilisée par les forces de l'ordre pour mettre la main sur des individus dignes d'intérêt.
Le Rome Call For an AI Ethics stipule en sus qu’un devoir d’explication doit faire l’objet d’instauration et que les algorithmes basés sur l'intelligence artificielle doivent fournir aux individus des informations sur la manière dont ces derniers ont abouti à leurs décisions afin de garantir qu'il n'y a pas de biais.
Toutefois, le document ne va pas plus loin que la définition de ce qui reste de grands axes de réflexion tant les principes énoncés peuvent prêter à débat. En effet, sur la base de ces derniers l’on peut déboucher sur un ensemble de points susceptibles de faire l’objet d’examen par des gouvernements :
- L'application de la reconnaissance faciale par les forces de l'ordre devrait-elle faire l'objet d'une surveillance et de contrôles humains, y compris des restrictions sur l'utilisation de la technologie de reconnaissance faciale sans preuve de culpabilité ou d'innocence ?
- De même, devrions-nous veiller à ce qu'il y ait une surveillance et une responsabilisation civiles pour l'utilisation de la reconnaissance faciale dans le cadre des pratiques gouvernementales en matière de technologie de sécurité nationale ?
- Quels types de mesures juridiques peuvent empêcher l'utilisation de la reconnaissance faciale pour le profilage racial et d'autres violations des droits tout en permettant les utilisations bénéfiques de la technologie?
- L'utilisation de la reconnaissance faciale par les autorités publiques ou d'autres personnes devrait-elle être soumise à des niveaux de performance minimum en matière de précision ?
- La loi devrait-elle exiger que les détaillants affichent un avis visible de leur utilisation de la technologie de reconnaissance faciale dans les espaces publics ?
- La loi devrait-elle exiger que les entreprises obtiennent un consentement préalable avant de recueillir des images d'individus pour la reconnaissance faciale ? Si oui, dans quelles situations et quels lieux cela devrait-il s'appliquer ? Et quelle est la manière appropriée de demander et d'obtenir un tel consentement ?
- Devrions-nous nous assurer que les personnes ont le droit de savoir quelles photos ont été recueillies et stockées avec leurs noms et visages ?
- Devrions-nous créer des processus qui accordent des droits légaux aux personnes qui croient avoir été mal identifiées par un système de reconnaissance faciale ?
Le Vatican espère augmenter le nombre de signataires de son initiative en matière d’éthique sur l'intelligence artificielle dans les mois à venir. En sus, il espère également collaborer avec des universités du monde entier pour promouvoir davantage de recherches scientifiques sur les directives éthiques en matière d'IA.
Sources : Vatican News, Academyforlife
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous de cette initiative ?
:fleche: Peut-elle cacher une manœuvre de positionnement du Vatican ?
Voir aussi :
:fleche: Des chercheurs australiens créent un nouveau modèle de reconnaissance faciale 3D capable de reconnaitre des sujets portant des lunettes ou grimaçant
:fleche: Des actionnaires demandent à Amazon d'arrêter de vendre son IA de reconnaissance faciale aux forces de l'ordre
:fleche: Chine : la police se sert de la reconnaissance faciale pour arrêter un fugitif, la fiction Big Brother de 1984 est-elle devenue une réalité en 2018 ?
:fleche: Londres : les tests d'une technologie de reconnaissance faciale ne mènent à aucune arrestation en raison du nombre élevé de faux positifs
:fleche: Paris : la reconnaissance faciale pour le contrôle automatisé des passeports n'arrivera pas ce printemps, sa mise en service prévue pour le 18 juillet
2 pièce(s) jointe(s)
Donald Trump retweete un appel au boycott gouvernemental de Microsoft
Trump en soutien d’un appel au boycott gouvernemental de Microsoft ?
Le président US retweete une demande de sanctions pour refus de vendre la technologie de reconnaissance faciale à la police
Richard Grenell, ex-directeur intérimaire du service de renseignements national au sein du gouvernement Trump, appelle au boycott gouvernemental de Microsoft. Il l’a fait savoir dans un tweet repris par le président américain Donald Trump.
« Ils doivent désormais être mis à l’écart lors des procédures d’appels d’offres gouvernementales. Il doit y avoir des conséquences pour refus de vendre la technologie de reconnaissance faciale à la police », écrit-il.
Ces sorties font suite à une publication de l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) annonçant que Microsoft refuse de vendre la technologie de reconnaissance faciale aux forces de l’ordre.
En fait, cela fait un moment que l’entreprise affiche ce positionnement. En effet, on a appris au début du deuxième trimestre de l’année précédente que Microsoft aurait refusé de vendre sa technologie de reconnaissance faciale à une agence de police californienne. L'agence en question, dont l'identité n'a pas été divulguée, voulait faire installer cette technologie dans les voitures et les caméras corporelles de ses officiers. Brad Smith, le président de Microsoft, avait alors déclaré lors d'une conférence sur l'IA à l'université de Stanford, que la principale raison du refus de Microsoft est l'impact potentiel sur les droits de l'homme. En effet, la société craint le fait que si cette technologie avait été installée dans les voitures et caméras corporelles des officiers de cette agence de police, cela aurait certainement conduit à l'interrogatoire disproportionné des femmes et des minorités innocentes.
Le contexte actuel marqué par la brutalité policière a encore donné à l’entreprise l’occasion de réitérer sa position sur le sujet. Dans une interview accordée Washington Post le 11 juin dernier, le président des affaires juridiques de Microsoft, Brad Smith, a fait savoir que Microsoft ne vend pas de technologie de reconnaissance faciale aux forces de police américaines et s'est engagé à ne pas la vendre jusqu'à ce qu'une loi nationale régissant son utilisation soit adoptée. Son intervention faisait suite à la publication, par 250 employés de l’entreprise, d’une lettre ouverte l’appelant à rompre les relations commerciales avec les forces de police de manière plus générale.
À date, Amazon, IBM et Microsoft ont la même position sur le sujet. IBM a été la première des trois sociétés à annoncer qu'elle se retirait du marché de la reconnaissance faciale et c'est également elle qui en a pris l'engagement le plus permanent.
« IBM ne propose plus de logiciel de reconnaissance ou d'analyse faciale IBM à usage général. IBM s'oppose fermement et ne tolérera pas l'utilisation de toute technologie, y compris la technologie de reconnaissance faciale offerte par d'autres fournisseurs, pour la surveillance de masse, le profilage racial, les violations des droits et libertés fondamentaux de la personne, ou tout autre objectif non conforme à nos valeurs et principes de confiance et transparence. Nous pensons que le moment est venu d'entamer un dialogue national sur l'opportunité et la manière dont la technologie de reconnaissance faciale devrait être utilisée par les autorités nationales chargées de l'application des lois », a écrit le PDG Arvind Krishna dans une lettre adressée aux membres du congrès.
Amazon a pour sa part annoncé le 10 juin dernier la suspension de la vente de son logiciel de reconnaissance faciale Rekognition aux forces de l'ordre pour un an. En fait, depuis le début de l’affaire, Amazon a exprimé sa faveur au mouvement Black Lives Matter. Le 3 juin, l’entreprise a notamment annoncé un don de 10 millions de dollars à plusieurs organisations qui soutiennent les opportunités économiques, l’éducation et la justice pour les Afro-Américains. Mais de nombreuses voix ont continué à demander plus de mesures. L’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) est par exemple revenue sur l’utilisation de Rekognition par la police. En juillet 2018, l’association avait déjà mené un test pour simuler la manière dont les forces de l’ordre utilisaient le logiciel. Ce dernier avait alors identifié 28 membres du Congrès comme étant des criminels.
Source : Twitter
Et vous ?
:fleche: Quelle est votre opinion sur l’utilisation de la reconnaissance faciale par les gouvernements ?
:fleche: Faut-il encadrer l’utilisation de cette technologie ?
Voir aussi :
:fleche: La reconnaissance faciale comme méthode de sécurité est inutile pour 4 smartphones sur 10, d'après une étude
:fleche: Reconnaissance faciale : Microsoft appelle à une régulation mondiale avant que cette technologie ne devienne problématique au sein de la société
:fleche: Le président de Microsoft a déclaré que sans la réglementation de la technologie de reconnaissance faciale, 2024 pourrait ressembler au roman « 1984 »
:fleche: Chine : même les porteurs de masques peuvent être identifiés, selon une société chinoise de reconnaissance faciale
:fleche: Le Vatican, IBM et Microsoft ensemble pour appeler à une réglementation de la reconnaissance faciale et de façon générale, à une régulation de l'IA pour le bien de l'humanité
"Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits."
Citation:
Envoyé par
Neckara
Les Hommes naissent libres et égaux (aux yeux de la Loi). Vouloir protéger en particulier les "faibles" et "défavorisés", va à l'encontre de ce principe. De plus, on voit bien de quelle manière certaines personnes luttent pour défendre les "faibles" et "défavorisés", i.e. utiliser les "faibles" et "défavorisés" comme bouclier et prétexte pour faire n'importe quoi, jusqu'à tabasser ses opposants politiques.
"Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits."
https://www.un.org/fr/universal-decl...-human-rights/
C'est pas beau de tronquer les citations pour les faire correspondre avec ses idées.
Si les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits, il est logique de vouloir protéger les droits et la dignité des "faibles" et des "défavorisés".