1 pièce(s) jointe(s)
Un projet de loi visant à interdire la vente des loot box aux mineurs fait pression aux USA
Un projet de loi visant à interdire la vente des loot box aux mineurs fait pression sur les studios de jeux vidéo aux USA,
avec un soutien bipartite
Aux USA, le sénateur républicain Josh David Hawley, avec le soutien des sénateurs démocrates Ed Markey et Richard Blumenthal, a déposé à l’étude son projet de loi sur l’interdiction aux éditeurs de jeux vidéo de vendre des loot box aux mineurs, annoncé un peu plus tôt ce mois. La législation bipartite déposée officiellement hier par les trois sénateurs interdit ce qu’ils appellent l’exploitation des enfants par le biais du principe « pay-to-win » ou « payer-pour-gagner », les pratiques de monétisation de l'industrie du jeu vidéo. Le sénateur Josh Hawley voit la loi comme une nouvelle approche pour accentuer la protection des enfants, car elle vise à éliminer les pratiques de monétisation exploitantes des jeux vidéo joués par des enfants.
Les loot box ou les boîtes à surprises constituent une stratégie utilisée par les éditeurs de jeux vidéo pour gagner de l’argent avec leurs jeux. Dans l’industrie des jeux vidéo aujourd’hui, les éditeurs proposent des modèles de monétisation qui favorisent les achats compulsifs par les consommateurs en leur proposant, dans les jeux, des éléments de conception « manipulateurs » qui les incitent, entre autres, à dépenser de l'argent afin de progresser rapidement dans les étapes difficiles des jeux. Toutefois, cette stratégie de gain qui profite de la vulnérabilité de certains joueurs est peut-être en voie de disparition aux États-Unis d’après ce que propose Josh Hawley.
Le sénateur républicain Josh Hawley a annoncé en début de ce mois son intention d'introduire la « Loi sur la protection des enfants contre les jeux abusifs », qui viserait « l'exploitation des enfants par le biais de pratiques de monétisation « loot box » et « pay-to-win » (payer-pour-gagner) de l'industrie du jeu vidéo, selon un résumé publié par le bureau du sénateur. La loi, désormais déposée officiellement, interdira, si elle est adoptée, la vente de loot box dans les jeux destinés aux enfants de moins de 18 ans.
« Seule l’économie de la toxicomanie pourrait produire un modèle commercial reposant sur le fait de placer un casino entre les mains de tous les enfants américains, dans le but de les accrocher désespérément. Je suis fier de présenter ce projet de loi bipartite historique pour mettre fin à ces pratiques d'exploitation », a déclaré ce jeudi le sénateur Josh Hawley. Il est soutenu par le sénateur démocrate Ed Markey qui considère la loi comme étant juste, car, a-t-il expliqué, l’écosystème actuel du divertissement est un défi en ligne pour les enfants. Ce dernier dénonce les fonctionnalités de jeu intrinsèquement manipulatrices qui tirent parti des enfants et transforment le temps de jeu en temps de paiement.
« Cela devrait être interdit », a-t-il suggéré, tout en se disant fier de collaborer avec le sénateur Hawley et le sénateur Blumenthal sur cet important projet de loi, car les bénéfices des entreprises ne doivent jamais précéder le bien-être des enfants. « Je suis fier de parrainer cette législation bipartite destinée à protéger les enfants des applications de jeu prédateurs et à demander des comptes aux mauvais acteurs pour leurs pratiques répréhensibles. Le Congrès doit envoyer un avertissement clair aux développeurs d'applications et aux entreprises de technologie : les enfants ne sont pas des vaches à lait à exploiter à des fins lucratives », a-t-il conclu par la suite.
Dans la FAQ sur la loi proposée par le sénateur Hawley, on y lit que la loi sur l’interdiction des boîtes à surprises concerne deux catégories de jeux : ceux orientés vers les mineurs et ceux qui sont destinés à un public général. Dans la première catégorie, Hawley explique que la loi est définie à l’aide d’un cadre inspiré de la célèbre loi sur la protection de la vie privée des enfants en ligne et de la récente mise à jour proposée par les sénateurs Hawley et Markey. Le public cible d’un jeu serait déterminé en fonction d’un certain nombre de facteurs, notamment le sujet, le contenu visuel, l’utilisation de personnages animés, le matériel publicitaire et d’autres indicateurs.
Dans la deuxième catégorie, l'interdiction s'appliquerait aux jeux vidéo si les développeurs et les distributeurs ont une connaissance constructive du fait que certains utilisateurs ont moins de 18 ans. Autrement dit, dans ce deuxième cas, un nombre important des jeux accessibles à un grand public pourraient également être pénalisés par des organismes de réglementation comme la Federal Trade Commission si les entreprises permettent sciemment aux enfants d'acheter ces pochettes-surprises. Alors, comment les développeurs sauront-ils dans quels jeux pourrait-on inclure des boîtes à surprises ?
À cette question, le sénateur a répondu que seuls les jeux destinés aux adultes pourraient inclurent ces fonctionnalités. Néanmoins, il reconnaît qu’il n’est pas aisé de distinguer quel joueur est mineur ou non, mais selon lui, les développeurs doivent faire tous leurs possibles pour parvenir à dissuader les enfants de jouer aux jeux adressés aux adultes. « Il incombe aux développeurs de dissuader les enfants de consommer des produits qui favorisent le jeu et des comportements d'achat compulsifs similaires, comme dans d'autres industries qui limitent l'accès à certains types de produits et de divertissements aux consommateurs adultes », a-t-il expliqué.
À l'instar des deux sénateurs démocrates, des groupes de pression, notamment Focus on the family, Common Sense Media, le Conseil de télévision pour les parents et la Campagne pour une enfance sans publicité, ont apporté leur soutien au projet de loi du sénateur Josh Hawley à travers un communiqué. L’un d’entre eux, Jim Steyer, le PDG de Common Sense a déclaré qu’inciter les enfants à dépenser de l'argent pendant qu'ils jouent à des jeux est inacceptable et devrait être illégal. Il a félicité le sénateur Hawley d'avoir tenu tête à ces entreprises qui exploitent les enfants. D’après ce qu’il dit, les leaders de l’industrie devraient soutenir la création d’une législation et encourager leurs collègues à concevoir des produits réellement bénéfiques pour le bien-être des enfants et de leurs familles.
Cela dit, il semblerait que l’on ait mal pris la nouvelle de la loi dans le rang des développeurs et des éditeurs de jeux vidéo. Stanley Pierre-Louis, le PDG de Entertainment Software Association voit la loi comme une législation imparfaite et semée d’inexactitudes. Il estime que cette législation ne reflète pas le fonctionnement des jeux vidéo ni la manière dont l’industrie du jeu s'efforce de fournir des expériences de divertissement innovantes et convaincantes au public. Selon lui, l’impact de ce projet de loi serait considérable et aurait en fin de compte des conséquences néfastes sur l’expérience des joueurs, sans parler des plus de 220 000 Américains employés par l’industrie du jeu vidéo. « Nous encourageons les coauteurs du projet de loi à collaborer avec nous pour mieux faire connaître les outils et les informations en place permettant de garder le contrôle du jeu vidéo et des dépenses associées au jeu entre les mains des parents plutôt que du gouvernement », a-t-il conclu pour finir.
:fleche: Le projet de loi (pdf)
Source : Josh Hawley
Et vous ?
:fleche: Quel est votre avis sur le sujet ?
:fleche: Êtes-vous pour ou contre le système de loot box dans les jeux vidéo pour les mineurs ? Pourquoi ?
:fleche: Ce projet de loi vous semble-t-il convenable pour lutter contre cette pratique ?
:fleche: Quelles autres solutions proposeriez-vous ?
Voir aussi
:fleche: Les studios de jeux seraient interdits de vendre des loot box aux mineurs, en vertu du nouveau projet de loi des États-Unis
:fleche: Des sénateurs américains souhaitent que les dirigeants de Facebook soient personnellement mis en cause, en cas d'abus commis par l'entreprise
:fleche: Un sénateur US propose des règles strictes de Do Not Track dans un nouveau projet de loi « les gens en ont assez des violations de la vie privée »
1 pièce(s) jointe(s)
Devant le parlement britannique, EA préfère le terme « mécanique de surprise » à « loot box »
Devant le parlement britannique, EA préfère le terme « mécanique de surprise » à « loot box »,
assurant qu'il ne s'agit pas d'un jeu hasard mais d'un système éthique
Un cadre supérieur d'Electronic Arts a déclaré que les loot box étaient une « mécanique de surprise » comme Kinder Surprise et qu'elles étaient « assez éthiques et très amusantes ».
Rappelons que dans le monde des jeux vidéo, une loot box (qui peut être traduit par « coffre à butin ») est un objet virtuel, généralement présenté sous forme de coffre, contenant un ou plusieurs objets virtuels, offrant au joueur des améliorations dans le jeu, pouvant aller de la simple personnalisation d'un personnage, à l'acquisition de nouvelles fonctionnalités. Cette loot box peut être gratuite ou payante. Dans ce dernier cas, elle fait partie de la stratégie commerciale des éditeurs de jeux vidéo, leur permettant, via une somme modique généralement, de faire payer aux joueurs des évolutions qui leur auraient demandé des heures de jeu en temps normal. Les loot boxes font l'objet de nombreuses controverses sur le plan éthique, elles sont parfois associées comme des jeux de hasard, notamment par la Belgique qui les a interdits sur son territoire.
EA et d’autres sociétés sont sous le feu des critiques depuis un certain temps concernant les loot box. EA, en particulier, a dû faire face à de graves réactions négatives autour de Star Wars: Battlefront II, bien qu’ils aient également été témoins de problèmes récents concernant FIFA et d’autres titres. Hier, EA et Epic Games ont été appelés à témoigner devant le comité du Parlement britannique chargé du numérique, de la culture, des médias et du sport (DMCS) concernant les loot box et d’autres éléments.
Naturellement, EA a déjà nié les allégations selon lesquelles les loot box sont des jeux de hasard, en dépit de la conviction répandue que le caractère « aléatoire » des éléments contenus dans les loot box lui confère une similitude avec les jeux de hasard. Des pays tels que la Belgique, les Pays-Bas, ainsi que d'autres législateurs ou organismes qui se penchent sur les loot box comme la FTC, certains sénateurs américains et l'Association internationale des développeurs de jeux (IGDA) ont lancé un appel aux entreprises, les appelant à procéder à une auto-réglementation avant que les gouvernements s'impliquent Même la commission du jeu du Royaume-Uni a découvert que plus d’un million d’enfants avaient été exposés à des jeux de hasard via les loot box.
Kerry Hopkins, vice-président des affaires juridiques et gouvernementales d’EA, s’exprimant devant le comité du Parlement britannique chargé du numérique, de la culture, des médias et du sport, n’a même pas utilisé le terme « loot box » lorsqu'on lui a demandé si elles étaient éthiques.
« Eh bien d’abord, nous ne les appelons pas loot box. Nous les voyons comme une mécanique de surprise. Si vous allez dans un magasin qui vend beaucoup de jouets et que vous recherchez des jouets surprises, vous constaterez que c’est quelque chose que les gens apprécient, les gens apprécient les surprises. C'est quelque chose qui fait partie des jouets depuis des années, qu'il s'agisse de Kinder Surprise, de Hatchimals ou de LOL Surprise, nous pensons avoir mis en œuvre ce type de mécanique. Elle est en fait assez éthique et très amusante, agréable pour les gens.
Et d’assurer que « nous pensons que c’est comme beaucoup d’autres produits que les gens apprécient de façon très saine et qui aiment l’élément de surprise ».
Les loot box et autres microtransactions payantes sont un point sensible pour les joueurs. Nombreux sont les jeux avec loot box qui demandent de payer de l'argent réel pour acheter un « coffre » contenant des objets aléatoires. C’est parfois quelque chose de purement esthétique, comme dans Overwatch, mais dans d’autres jeux, ces coffres offrent aux joueurs un avantage considérable. Certains de ces jeux sont gratuits, et les régulateurs craignent que les enfants ou d'autres personnes vulnérables n’y voient un avant-goût qui pourrait les conduire à dépenser de l’argent sur des loot box payantes.
Les régulateurs britanniques cherchent à savoir si les loot box sont une forme de jeu de hasard et pourraient, avec leurs homologues néerlandais et belges, établir des règles plus strictes ou même interdire les loot box. Le sénateur américain Josh Hawley (R-MO) a présenté en mai un projet de loi interdisant la vente des loot box aux mineurs.
« Seule l’économie de la toxicomanie pourrait produire un modèle commercial reposant sur le fait de placer un casino entre les mains de tous les enfants américains, dans le but de les accrocher désespérément. Je suis fier de présenter ce projet de loi bipartite historique pour mettre fin à ces pratiques d'exploitation », a déclaré le sénateur Josh Hawley. Il est soutenu par le sénateur démocrate Ed Markey qui considère la loi comme étant juste, car, a-t-il expliqué, l’écosystème actuel du divertissement est un défi en ligne pour les enfants. Ce dernier dénonce les fonctionnalités de jeu intrinsèquement manipulatrices qui tirent parti des enfants et transforment le temps de jeu en temps de paiement. La Entertainment Software Association, un important groupe de lobbying du jeu vidéo, s'est rapidement opposée au projet de loi.
Pour EA, les loot box constituent une activité lucrative. La société a déclaré en 2017 qu'Ultimate Team Mode de sa série FIFA, qui vous permet d'acheter de meilleurs joueurs ou des groupes de joueurs choisis au hasard, génère des revenus d'environ 800 millions de dollars par an. Il est logique que la société veuille protéger une vache à lait aussi importante.
Source : Parlement britannique
Et vous ?
:fleche: Que pensez-vous de l'argument selon lequel ces loot box doivent être pris au même titre que les Kinder Surprise ?
:fleche: Les loot box sont-elles, selon vous, des sortes de jeu de hasard ? Pourquoi ou dans quelle mesure ?
:fleche: Avez-vous déjà payé pour une loot box ? Pour quel type d'item (décoratif, avantage dans le jeu, niveaux / personnages débloqués, etc.) ?
Voir aussi :
:fleche: Epic Games, l'éditeur de Fornite, sous le coup d'un recours en action collective à cause de loot box jugés « agressifs »
:fleche: Loot box : une source de revenus attrayante pour les développeurs de jeux freemium, son interdiction pourrait-elle menacer l'essor de ce marché ?
:fleche: Jeux vidéo : Electronic Arts compte améliorer les « loot box » ou pochettes-surprises payantes, même si certains gouvernements les jugent illégales