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Les données utilisateurs de Grindr ont été vendues via des réseaux publicitaires
Données privées : l'application de rencontre Grindr a partagé le statut sérologique de ses utilisateurs,
à des entreprises tierces
Après Facebook et le scandale provoqué par l’exploitation des données des utilisateurs du réseau social à des fins politiques par Cambridge Analytica, voici venu un autre scandale qui concerne cette fois-ci Grindr.
Grindr est une application de rencontres destinée aux hommes homosexuels, bisexuels ou bicurieux disponible sur iOS, BlackBerry OS et Android. Cette application permet de discuter et d'échanger des photos avec des hommes géolocalisés autour de soi.
Le site américain BuzzFeed News a révélé ce lundi 2 avril que l’application, « qui compte plus de 3,6 millions d’utilisateurs actifs à travers le monde », aurait transmis le statut VIH des personnes inscrites sur ce réseau à deux entreprises : Apptimize et Localytics. Ces deux sociétés, spécialisées dans l’amélioration d’applications, recevaient donc de nombreuses informations concernant les profils inscrits sur Grindr, qui permet aux utilisateurs de renseigner si leur test du VIH est positif, négatif, ou s’ils sont sous PrEP (une pilule préventive contre les risques de contractions du VIH). Avec le numéro de téléphone ou l’e-mail de l’utilisateur, ce dernier devient facilement identifiable.
« Grindr est un lieu permettant une liberté de parole assez unique au sujet du sida. Savoir que ces données sont ensuite partagées avec des tierces parties sans que vous ayez reçu une notification particulière, au risque de mettre en danger votre santé et votre sécurité, c’est une énorme rupture des conditions d’utilisation que nous n’aurions jamais cru voir de la part d’une entreprise qui se présente comme défenseuse de la communauté queer [altersexuelle] », juge James Krellenstein, d’Act Up New York, cité par BuzzFeed.
Parce que les informations sur le VIH sont envoyées avec les données GPS, les numéros de téléphone et les e-mails des utilisateurs, elles pourraient identifier des utilisateurs spécifiques et leur statut VIH, selon Antoine Pultier, chercheur à l'association norvégienne SINTEF.
« Le statut VIH est lié à toutes les autres informations. C'est le problème principal » , a déclaré Pultier à BuzzFeed News. « Je pense que c'est l'incompétence de certains développeurs qui envoient tout, y compris le statut VIH ». Il faut rappeler que le statut VIH peut mettre en danger l’emploi d’un utilisateur ou lui faire courir un risque dans certains pays.
En France, l’association de lutte contre le sida Aides a appelé mardi au boycott total de l’application, tandis que se répandait, sur Twitter, le mot-clé #DeleteGrindr (« supprimez Grindr »). « Les entreprises qui font leur beurre sur la sexualité de leurs clients se doivent a minima d’être exemplaires. Exemplaires sur la protection des données de leurs clients ET sur les enjeux évidents de prévention et de santé publique », accuse Aides, qui « invite les utilisateurs actuels à changer d’application », dans un communiqué publié mardi.
L'analyse de SINTEF a également montré que Grindr partageait la position GPS précise de ses utilisateurs et d’autres informations comme le statut relationnel ou l'appartenance ethnique et l'identité téléphonique à d'autres agences de publicité tierces. Et cette dernière information, contrairement aux données sur le VIH, était parfois partagée en « texte clair », qui peut donc être facilement piraté.
« Cela permet à tous ceux qui dirigent le réseau ou qui peuvent surveiller le réseau – comme des pirates informatiques ou des criminels ayant un peu de connaissances technologiques, votre fournisseur de services Internet et même votre gouvernement – de voir où vous vous trouvez », a estimé Cooper Quintin de l'Electronic Frontier Foundation.
« Lorsque vous combinez cela avec une application comme Grindr qui est principalement destinée aux personnes qui peuvent être à risque – en particulier en fonction du pays où elles vivent ou en fonction de l'homophobie de la population locale –, c'est une pratique particulièrement mauvaise qui peut mettre leur sécurité des utilisateurs à risque », a-t-il ajouté.
La réaction de l’entreprise
Dans une publication sur Tumblr, Scott Chen, le CTO de l’application, a reconnu que « la révélation d’un statut VIH peut être un sujet sensible ». Il évoque notamment les « inquiétudes » suscitées par Apptimize et Localytis, deux éditeurs de logiciels tiers chargés de tester l’application Grindr, qui en reçoivent des données à cette fin.
« Dans un effort pour éliminer toute désinformation, nous estimons nécessaire d'énoncer ceci :
- Grindr n'a jamais, et ne vendra jamais, à des tiers ou à des annonceurs, d'informations personnellement identifiables sur les utilisateurs – en particulier des informations sur le statut VIH ou la date du dernier test ;
- en tant que pratique standard de l'industrie, Grindr travaille avec des fournisseurs réputés pour tester et optimiser la manière dont nous déployons notre plateforme. Ces fournisseurs sont soumis à des conditions contractuelles strictes qui garantissent le plus haut niveau de confidentialité, de sécurité des données et de confidentialité des utilisateurs ;
- lorsque vous travaillez avec ces plateformes, nous limitons les informations partagées sauf si nécessaire ou approprié. Parfois, ces données peuvent inclure des données de localisation ou des données provenant de champs de statut VIH, mais ces informations sont toujours transmises de manière sécurisée avec cryptage, et des politiques de conservation des données sont en place pour protéger davantage les renseignements personnels de nos utilisateurs ;
- il est important de se rappeler que Grindr est un forum public. Nous donnons aux utilisateurs la possibilité d'afficher des informations sur eux-mêmes, y compris le statut VIH et la date du dernier test, et nous indiquons clairement dans notre politique de confidentialité que si vous choisissez d'inclure cette information dans votre profil, l'information sera également publique. Par conséquent, vous devez examiner attentivement les informations à inclure dans votre profil.
Lundi soir, Grindr a déclaré qu'il cesserait de partager les informations sur le statut VIH avec d'autres entreprises.
Source : BuzzFeed, AIDES
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Confidentialité: l'API Grindr expose en permanence l'emplacement de ses utilisateurs
Confidentialité : l'API Grindr continue d’exposer l'emplacement de ses utilisateurs
Ainsi que d’autres informations de profil y compris le statut VIH
L’application Grindr est encore impliquée dans une affaire de divulgation des données des utilisateurs. C’est en effet, ce qu’a fait savoir le site Internet Queer Europe dans un article et dans une publication sur Twitter, le jeudi dernier en mettant l’accent sur le risque d’atteinte à la vie privée des utilisateurs de l’application. Grindr est une application de rencontres disponible sur iOS, BlackBerry OS et Android destinée aux hommes homosexuels, bisexuels et qui leur permet de discuter et d'échanger des photos avec leurs homologues géolocalisés.
En avril dernier, Grindr, qui compte plus de 3,6 millions d’utilisateurs actifs à travers le monde, a partagé le statut VIH des personnes inscrites sur son réseau avec deux entreprises : Apptimize et Localytics. Après la révélation de l’affaire, Grindr avait reconnu que « la révélation d’un statut VIH peut être un sujet sensible » et avait interrompu le partage de ces données.
Cependant, environ 6 mois après, Queer Europe a publié que l’applique continue d’exposer l’emplacement précis, les informations de statut sérologique et bien d’autres informations de profil de ses utilisateurs. Toutefois, cette fois-ci, Grindr ne révèle pas délibérément les emplacements de ses utilisateurs. Par contre, l’application expose les données utilisateur par le biais d’une API (interface de programmation d’application) privée dont elle laisse l’accès libre aux applications tierces.
Selon Queer Europe, il est facile d’accéder aux emplacements précis des utilisateurs de l’application et Grindr le sais depuis plusieurs années. En effet, Wardle, le chercheur en sécurité, en utilisant la technique de « trilatération », l’a démontré en 2014 et a partagé le problème avec Grindr. C’est ainsi que Fuckr, une application tierce téléchargeable gratuitement et non affiliée à Grindr a pu accéder aux emplacements précis des utilisateurs de Grindr. Fuckr utilise, sans autorisation, l’API privée de Grindr qui lui permet d’utiliser les informations de sa base de données. « Le niveau élevé de précision des données collectées et partagées par Grindr permet aux applications comme Fuckr de localiser les utilisateurs », selon le chercheur en sécurité Patrick Wardle.
Néanmoins, depuis la publication de Queer Europe, qui a révélé l’accès non autorisé de l’application à l’API privée de Grindr, Github a désactivé l’accès public à Fuckr qui est hébergé sur GitHub depuis sa date de sortie en 2015, a rapporté BuzzFeed. Cependant, l’application reste toujours en utilisation et peut toujours lancer des procédures de trilatération pour accéder à jusqu’à 600 emplacements précis d’utilisateurs de Gindr en une seule fois. Malgré la désactivation de l’accès public, plusieurs applications similaires (des versions modifiées de Fuckr) ont eu le temps d’être développées et sont disponible sur GitHub.
Scott Chen, président de Grindr, dans une adresse à BuzzFeed, a montré que la fonctionnalité de géolocalisation était « essentielle à notre plateforme et à notre expérience utilisateur » tout en reconnaissant qu’« il existe des défis inhérents à l'utilisation de toute application qui utilise ou repose sur des informations de localisation ». Chen a jouté également qu’« en outre, nous utilisons actuellement un système « Geohash », qui se rapproche, plutôt que de « repérer » toutes les informations de localisation. » Scott a annoncé l’intention de Grindr de continuer d’évoluer et d’améliorer sa plateforme.
Cependant, dans l’amélioration annoncée par Gindr, on pourrait croire difficilement à un blocage de l’API aux applications tierces et en particulier à Fuckr étant donné que, pour se connecter à cette dernière l’application, les utilisateurs saisissent leur nom d’utilisateur et leur mot de passe légitimes de Grindr.
Pour l’heure et selon Queer Europe, Fuckr ne se contente pas de détecter et utiliser les emplacements précis des utilisateurs de Grindr dans le simple objectif de se rapprocher d’eux, mais l’application révèle, non seulement, leur emplacement exact, mais également, d’autres données de profil telles que les photos, le type de corps, l'origine ethnique, le statut VIH, le dernier test VIH et la préférence sexuelle.
Le site web a révélé également que l’application continue de publier l’emplacement des membres de la communauté LGBT (initiale utilisée pour désigner les gays, les lesbiennes, les bisexuels et les transgenres) dans certains pays où ils sont persécutés, bien que par défaut, l’application les cache dans d’autres pays où ils sont victimes de discrimination. Selon le Site Web, les pays où Fuckr révèle l’emplacement des membres de la communauté LGBT sont : Algérie, Turquie, Biélorussie, Éthiopie, Qatar, Abou Dhabi, Oman, Azerbaïdjan, Chine, Malaisie et Indonésie.
Dans une vidéo publiée sur Twiter, Queer Europa a montré comment Grindr permet à Fuckr d’exposer des informations des utilisateurs de son réseau. La vidéo publiée sur Twitter est d’un utilisateur de Fuckr qui a pu tracker un ami, avec son consentement, un samedi soir dans tous ses déplacements grâce l’application Fuckr. L’utilisateur à pu suivre, également, ses propres déplacements. Selon lui, le suivi des emplacements étaient très précis. Il a, par ailleurs, pu se localiser avec précision assis dans un coin de son jardin. « J'ai été choqué par la précision avec laquelle je pouvais suivre et tracker ses mouvements », en parlant de son ami, a déclaré l’utilisateur de Fickr à BuzzFeed.
Grindr affirme que les malveillants ne peuvent pas obtenir d'informations transmises via leur application, qu’il protégerait ses utilisateurs avec une « technologie de pointe »,… selon le site Web. Cependant, Queer Europa a publié dans son article ceci : « j'ai pu localiser des hommes de croisière avec une précision de deux à cinq mètres, ce qui est très précis et suffisamment précis pour déterminer dans quelle maison et dans quelle pièce se trouvent les utilisateurs. »
Toutefois, et puisque rien ne montre que Grindr réagira pour apporter une solution au problème, Queer Europe a donné quelques moyens pour rendre la localisation plus difficile grâce à Grindr. Les chercheurs recommandent aux utilisateurs de désactiver leur VPN, de désactivez l’option « Afficher la distance » de Grindr, pour ne citer que ces recommandations.
Source : Queer Europe, BuzzFeed
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Les données utilisateurs de Grindr ont été vendues via des réseaux publicitaires
Les données utilisateurs de Grindr ont été vendues via des réseaux publicitaires,
les emplacements des utilisateurs de l'application de rencontres ont été collectés et vendus depuis au moins 2017
Grindr est une application de rencontre conçue pour les hommes homosexuels, bisexuels ou bicurieux disponible sur iOS, Blackberry OS et Android. Elle permet de discuter et d'échanger avec des hommes géolocalisés. L’application est numéro au monde et revendiquait en 2021 plus de 6 millions d’utilisateurs dans 192 pays. En 2022, elle a dépassé la barre des 10 millions de téléchargements sur Play Store. À la vue de ces chiffres, on peut imaginer la quantité d’informations utilisateurs dont dispose la société.
Le partage des données utilisateurs
Pour mémoire, en janvier 2018, Beijing Kunlun Tech qui détenait déjà 60 % du capital de Grindr LLC d’une valeur de 93 millions de dollars à ce moment-là, acquis en janvier 2016, a racheté la totalité de l'entreprise pour 152 millions de dollars supplémentaires. Cependant, ce n’est pas l’achat de Grindr, basé à West Hollywood avec plus de 27 millions d'utilisateurs, dont 4,5 millions actifs par jour, qui semble poser problème. En effet, malgré les assurances données à la Commission sur l'investissement étranger aux États-Unis (CFIUS) que la société chinoise n'aurait pas accès aux données sensibles des Américains par l'intermédiaire de ses bureaux en Chine, l'acquisition a entraîné une réduction rapide de son personnel d'ingénierie américain par des départs et licenciements. Beijing Kunlun a également mis un accent accru sur le développement et le traitement des données dans son bureau de Beijing, a déclaré un ancien employé connaissant bien la décision.
Les préoccupations relatives à la protection des données personnelles ont été au cœur de l’enquête de CFIUS au départ. Reuters a rapporté en mars 2019 que CFIUS se concentrait sur l'ensemble des données sensibles que Grindr recueille sur ses utilisateurs : emplacement, préférences sexuelles, statut VIH et photos qui sont échangées lors des discussions. Les autorités américaines craignaient également que le gouvernement chinois puisse facilement exiger que Kunlun lui communique ces données, bien qu’elle soit une société privée.
Mais, selon Reuters, ce sont des entretiens avec plus d'une douzaine de sources connaissant les activités de Grindr, y compris les anciens employés, qui ont pour la première fois mis en lumière ce que l'entreprise chinoise faisait des données sensibles sur les citoyens américains et comment elle a ensuite essayé d’arranger les choses pour sauver son application. En effet, pendant que la société chinoise réorganisait Grindr, certains ingénieurs de l'entreprise à Pékin ont eu accès à la base de données des utilisateurs pendant plusieurs mois, d’après les huit anciens employés.
C’est au début de 2018 que CFIUS qui est chargé d’examiner les acquisitions étrangères de sociétés américaines a commencé à examiner l'accord de Grindr pour voir s'il soulevait des risques pour la sécurité nationale, selon une source proche de la société. En septembre 2018, l’organisme a ordonné à Kunlun de restreindre l'accès de ses ingénieurs basés à Pékin à la base de données de Grindr, selon la même source. Toutefois, une porte-parole de Grindr a déclaré que « la confidentialité et la sécurité des données personnelles de nos utilisateurs sont et seront toujours une priorité absolue ».
N’empêche qu’en avril 2018, l’application de rencontre gay a partagé le statut sérologique de ses utilisateurs avec des entreprises tierces. Le site américain BuzzFeed News a rapporté en avril 2019 que Grindr aurait transmis le statut VIH des personnes inscrites sur ce réseau à deux entreprises, Apptimize et Localytics. Après la révélation de l’affaire, Grindr avait reconnu que « la révélation d’un statut VIH peut être un sujet sensible » et avait interrompu le partage de ces données. Mais cela n’a pas empêché l’application de continuer d'exposer l'emplacement de ses utilisateurs ainsi que d'autres informations de profil y compris le statut VIH. Grindr a même fait l’objet de poursuite aux USA en janvier 2019 par un utilisateur après des mois de harcèlement au travers de Grindr pour iOS et Android.
Mise en vente des données de géolocalisation depuis un réseau publicitaire
Les mouvements précis de millions d'utilisateurs de l'application de rencontres Grindr ont été collectés à partir d'un réseau publicitaire numérique et mis en vente, selon des personnes proches du dossier.
Les informations étaient disponibles à la vente depuis au moins 2017, et des données historiques peuvent encore être obtenues, ont déclaré les sources. Grindr a coupé il y a deux ans le flux de données de localisation vers tous les réseaux publicitaires, mettant ainsi fin à la possibilité d'une telle collecte de données aujourd'hui, a déclaré la société.
La disponibilité commerciale des informations personnelles, qui n'a pas été signalée auparavant, illustre le marché florissant des détails parfois intimes sur les utilisateurs qui peuvent être récoltés à partir d'appareils mobiles. L'année dernière, un responsable catholique américain a été dénoncé en tant qu'utilisateur de Grindr dans un incident très médiatisé qui impliquait l'analyse de données similaires.
Les responsables de la sécurité nationale ont également fait part de leur inquiétude à ce sujet : les données de Grindr ont été utilisées dans le cadre d'une démonstration pour diverses agences gouvernementales américaines sur les risques liés au renseignement des informations disponibles dans le commerce, selon une personne impliquée dans la présentation.
Les clients d'une société de publicité mobile ont pu pendant des années acheter des données de mouvement de téléphone en masse qui comprenaient de nombreux utilisateurs de Grindr, ont déclaré des personnes proches du dossier.
Les données ne contenaient pas d'informations personnelles telles que des noms ou des numéros de téléphone. Mais les données de Grindr étaient dans certains cas suffisamment détaillées pour déduire des choses comme des rencontres amoureuses entre des utilisateurs spécifiques en fonction de la proximité de leur appareil les uns par rapport aux autres, ainsi que pour identifier des indices sur l'identité des personnes tels que leurs lieux de travail et leurs adresses personnelles en fonction de leurs schémas, habitudes et routines, ont déclaré des personnes familières avec les données.
« Depuis début 2020, Grindr a partagé moins d'informations avec des partenaires publicitaires que n'importe laquelle des grandes plateformes technologiques et la plupart de nos concurrents », a déclaré Patrick Lenihan, porte-parole de Grindr. Il a déclaré que la société payait un prix pour la réduction des données partagées, y compris une moindre qualité des publicités pour les utilisateurs et une baisse des revenus. Lenihan a ajouté : « Les activités qui ont été décrites ne seraient pas possibles avec les pratiques de confidentialité actuelles de Grindr, que nous avons mises en place depuis deux ans ».
Les données de géolocalisation sont de plus en plus utilisées pour des raisons qui vont au-delà de leur objectif. Plus tôt cette année, des chercheurs ont repéré des signes de l'invasion russe en Ukraine avant qu'elle ne soit connue du public en regardant les fonctionnalités de Google Maps conçues pour montrer les retards de circulation. Google a ensuite désactivé ces fonctionnalités pour éviter qu'elles ne soient exploitées de manière à affecter la sécurité des personnes sur le terrain.
Grindr en 2019 a déclaré qu'il s'agissait de la plus grande application de réseautage social au monde pour les personnes gay, bi, trans et queer, avec « des millions d'utilisateurs quotidiens qui utilisent notre technologie basée sur la localisation dans presque tous les pays aux quatre coins de la planète ».
L'entreprise ne pensait pas que le partage de ce type de données poserait un risque pour la vie privée
Lorsque l'entreprise a commencé à partager les données de localisation de ses utilisateurs avec les réseaux publicitaires, les dirigeants de l'entreprise pensaient que les données ne posaient pas ce type de risques pour la vie privée, selon un ancien cadre supérieur. À l'époque, les dirigeants de l'industrie de la publicité avaient déclaré à Grindr que les publicités hyperlocales pour les établissements situés juste à côté de leurs utilisateurs allaient remodeler les budgets marketing, a déclaré l'ancien employé.
L'idée était que, grâce à ce que l'on appelle des échanges d'annonces en temps réel, les utilisateurs recevraient des messages ciblés sur les restaurants, les bars ou les hôtels les plus proches.
Le fonctionnement des enchères en temps réel est que chaque fois qu'un utilisateur de smartphone ouvre une application ou un site Web disposant d'un espace publicitaire, l'appareil partage des données sur le téléphone avec un réseau publicitaire pour aider à microcibler les publicités. Ces données peuvent inclure l'emplacement géographique précis du téléphone, si l'utilisateur a autorisé une application à le connaître, ainsi que des données démographiques sur le propriétaire et des journaux détaillés sur l'état du téléphone. La plupart des utilisateurs choisissent de partager leur emplacement avec Grindr afin d'être connectés avec d'autres utilisateurs à proximité. Cette fonctionnalité est ce qui l'a rendue attrayante en tant qu'application lors de sa création en 2009.
Dans un processus informatisé qui se déroule en quelques millisecondes, les annonceurs enchérissent sur la diffusion d'une annonce et le plus offrant l'emporte. Les consommateurs ignorent en grande partie que le processus se produit sur leurs appareils chaque fois qu'ils chargent une application ou une page Web ou combien de données sont partagées avec des tiers.
La plupart des applications participent à des échanges d'annonces en temps réel qui exposent leurs détails à des centaines ou des milliers de parties inconnues. Cependant, Grindr et d'autres applications conçues pour encourager les utilisateurs à partager leur emplacement génèrent des ensembles de données particulièrement spécifiques qui peuvent être utilisés pour reconstruire des données sur des utilisateurs individuels.
Être gay reste un crime dans un certain nombre de pays à travers le monde et de tels ensembles de données pourraient mettre les gens en danger de poursuites et de sanctions, la peine dans certains pays étant la mort. Grindr a déclaré qu'il ne diffusait pas d'annonces dans les régions où être gay est illégal, ce qui empêche les informations de ces utilisateurs d'échanger des publicités.
Même dans les pays où être gay est légal, cela peut toujours rester une menace de chantage pour ceux qui ne le vivent pas ouvertement. Le gouvernement américain est intervenu pour forcer une entreprise chinoise à se départir de Grindr pour des raisons de sécurité nationale en 2019, citant le risque de chantage à l'aide des données de l'application et la possibilité que le gouvernement chinois utilise les données de l'application à des fins de surveillance.
Ces risques ne sont pas hypothétiques.
Source : WSJ
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:fleche: Confidentialité : l'API Grindr continue d'exposer l'emplacement de ses utilisateurs, ainsi que d'autres informations de profil y compris le statut VIH
:fleche: Grindr aurait disparu des app stores en Chine, l'app de rencontres LGBTQ a été supprimée d'Apple et des magasins d'apps Android populaires, tandis que les concurrents locaux sont présents
:fleche: Grindr permet aux ingénieurs chinois de voir les données de millions d'Américains, incitant les autorités US à ordonner la cession de l'application