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Des archives Facebook révèlent l’ampleur de la traque dont les utilisateurs font l’objet
Des archives Facebook révèlent l’ampleur de la traque dont les utilisateurs font l’objet
Alors que le fantôme Cambridge Analytica continue de planer
Citation:
Mise à jour le 04/04/2018 : Facebook désigne un bogue comme responsable de l’enregistrement des vidéos non publiées sur sa plateforme
Vous souvenez-vous de la période où le géant des réseaux sociaux proposait des outils pour enregistrer des vidéos directement sur sa plateforme ? Si vous avez fait usage de ces derniers alors, il se pourrait bien que Facebook dispose de copies de celles que vous n’avez pas publiées sur sa plateforme. Le bihebdomadaire américain New York Magazine s’est fait le relais d’un cas similaire il y a seulement quelques jours.
Les responsables de Facebook ont fait une sortie pour désigner un bogue comme responsable de l’enregistrement des vidéos non publiées sur la plateforme. Facebook s’excuse et promet que les vidéos enregistrées dans ces conditions seront supprimées, ce qui veut dire que les utilisateurs de la plateforme qui ont fait usage de cet outil ne devraient pas les retrouver dans l’archive liée à leur compte et mise à leur disposition en téléchargement.
Source
New York Magazine
01/04/2018 :Garder le contact avec ses proches, gérer une entreprise, etc. les réseaux sociaux sont utiles à bien des égards. Seulement, a-t-on conscience de l’ampleur de la traque dont on peut faire l’objet en tant qu’utilisateurs ? Le bihebdomadaire américain New York Magazine a apporté sa contribution à la réponse à cette question avec des éléments plutôt troublants à propos de Facebook. Le réseau social est une fois de plus pointé du doigt dans une histoire de gestion de données appartenant à des possesseurs de comptes.
Le média américain s’est fait le relais de l’expérience d’une utilisatrice de la célèbre plateforme. D’après ce dernier, Facebook sauvegarde toutes les données liées à un utilisateur dans une archive ZIP téléchargeable. L’auteur de l’article du New York Magazine rapporte que l'archive liée au compte Facebook de sa parente contient des mises à jour de son statut, sa liste d’amis, ses messages et, tenez-vous tranquille, chacune des vidéos créées sur la plateforme. Le point saillant à propos de ce dernier élément de la liste est que le média rapporte qu’il s’agit d’un contenu dont l’utilisateur a annulé la publication sur la plateforme.
En substance, le New York Magazine rapporte que par le passé, Facebook a offert les outils nécessaires pour procéder à l’enregistrement d’une vidéo directement sur sa plateforme ; le processus pouvait immédiatement être suivi d’une annulation. Le New York Magazine rapporte que l’utilisatrice dont il est fait mention a procédé à ce jeu d’opérations a plusieurs reprises, mais a été surprise de retrouver ces fragments de vidéos au format FLV au sein de l’archive téléchargée récemment. L’annulation de la publication laisse pourtant penser que la plateforme ne garde pas trace du contenu. Le média américain a publié des vignettes de vidéos qui n’auraient jamais dû se retrouver sur la plateforme.
Ces plaintes font suite à celles d’autres utilisateurs de la plateforme qui, il y a une semaine, rapportaient que le réseau social s’est emparé des métadonnées de leurs appels et SMS. Quid des prérequis de la collecte ? Facebook pointe les conditions d’utilisation de la plateforme. D’après les responsables du réseau social, c’est de la faute des utilisateurs qui ne prennent pas suffisamment connaissance des CGU. Le New York Magazine a rebondi sur cet aspect pour relever que ces dernières précisent que tout contenu « créé » sur la plateforme est susceptible d’être sauvegardé, toute chose qui explique que des vidéos qu’un utilisateur n’a pas publiées se retrouvent sauvegardées. Le réseau social s’est toutefois voulu rassurant dans le cadre de l’affaire sur la journalisation de l’historique des appels et messages texte en précisant que les données sont sauvegardées en toute sécurité et ne sont pas revendues.
Dans le cadre de l’affaire Cambridge Analytica, la firme a promis qu’a l’avenir, elle adoptera un modèle de gestion de la confidentialité similaire à celui d’Apple : faire en sorte que les utilisateurs sachent exactement quelles applications ils utilisent et être transparent en ce qui concerne les données que ces applications collectent en donnant la possibilité aux utilisateurs de les supprimer facilement.
Source
New York Magazine
Et vous ?
:fleche: Avez-vous déjà téléchargé votre archive Facebook ? Qu’y avez-vous découvert ?
:fleche: Que pensez-vous de la posture du réseau social qui consiste à pointer ses CGU du doigt ?
:fleche: Que pensez-vous de la résolution prise par le géant des réseaux sociaux dans le cadre de l’affaire Cambridge Analytica ?
Voir aussi
:fleche: Un leader politique du Kenya envisage d'attaquer Facebook en justice, l'entreprise aurait favorisé son rival aux dernières élections présidentielles
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Facebook frôle un énième scandale dans le sillage de l’affaire Cambridge Analytica
Facebook frôle un énième scandale dans le sillage de l’affaire Cambridge Analytica
À cause du mémo controversé de l’un de ses vice-présidents
Le scandale Cambridge Analytica qui secoue actuellement l’industrie d’Internet porte sérieusement atteinte à la réputation de Facebook et de ses dirigeants. Mais comme si cela ne suffisait pas déjà, de nouveaux éléments accablants tendraient à prouver que le géant des réseaux sociaux ne serait en réalité qu’une entreprise focalisée sur la seule recherche du profit, même si cela doit se faire aux dépens de ses utilisateurs.
Tout serait parti d’un mémo interne intitulé « The Ugly » qui a récemment été rendu public. Celui-ci a été rédigé en 2016 par Andrew Bosworth, un cadre dirigeant travaillant chez Facebook depuis 2006, peu de temps après qu’un homme avait été assassiné à Chicago pendant qu’il diffusait une vidéo en direct sur Facebook. Actuellement vice-président responsable des projets de réalité virtuelle et de réalité augmentée, Bosworth a précédemment occupé le poste de vice-président de la division publicité du groupe.
Dans son mémo, Bosworth a évoqué la « cruelle vérité » derrière le fonctionnement de Facebook et tenté d’expliquer pourquoi la croissance du groupe devait rester la préoccupation première de ses employés même si le produit qu’ils développent peut s’avérer dangereux pour le consommateur finalement. Bosworth estimait que, sans une stratégie basée sur la croissance à tout prix, Facebook n’aurait pas pu devenir l’entreprise leader des réseaux sociaux qu’elle est aujourd’hui, et ce, malgré ses « excellents produits. » :
« La cruelle vérité, c’est que nous croyons en l’importance de connecter les gens si profondément que tout ce qui nous permet de connecter des gens plus souvent est de facto bon […] Nous ne le faisons pas pour nous-mêmes ou pour le cours de notre action. C’est juste notre travail. Nous connectons les gens, un point c’est tout. »
« C’est pourquoi tout le travail que nous faisons pour améliorer la croissance est justifié. Toutes les pratiques douteuses d’importation de contacts. Toutes les subtilités qui aident les gens à rester accessibles à leurs amis. Tout le travail que nous faisons pour apporter plus de communication. Le travail que nous aurons probablement à faire en Chine un jour ou l’autre. Tout cela. »
Bosworth a réagi sur Twitter en indiquant que son mémo a été rédigé à l’origine pour motiver ses troupes dans un contexte particulier. Il a aussi tenu à préciser que le débat qui s’en est suivi en interne aurait permis de mieux adapter les outils développés par son entreprise.
« Je ne suis pas d’accord avec ce mémo aujourd’hui et je n’étais déjà pas d’accord avec, même quand je l’ai écrit. Le but de ce message, comme beaucoup d’autres que j’ai écrits en interne, était de faire remonter à la surface des questions qui, selon moi, méritaient davantage de discussions avec l’ensemble de l’entreprise. Débattre sur de tels sujets sensibles est une part essentielle de nos processus, » a confié l’auteur du mémo.
Suite à cette révélation, le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, a tenté de calmer les esprits en rappelant que Bosworth est un « dirigeant talentueux qui dit beaucoup de choses pour provoquer », avant d'ajouter : « la majorité des gens chez Facebook, incluant moi-même, sommes profondément en désaccord avec ce mémo. »
« Nous n’avons jamais cru que la fin justifie les moyens, insiste Mark Zuckerberg. Nous reconnaissons que de connecter les gens entre eux n’est pas suffisant. Il faut aussi travailler pour que les gens se rapprochent. On a complètement transformé notre mission et notre vision d’entreprise l’an dernier pour refléter cela. »
Accusée de ne pas protéger suffisamment les données de ses utilisateurs et d’être instrumentalisée par des entités liées à des gouvernements souhaitant manipuler l’opinion publique dans d’autres pays, l’entreprise de Mark Zuckerberg est probablement en train de traverser l’une des périodes les plus tumultueuses depuis sa création en 2004. Le scandale de Cambridge Analytica qui l’éclabousse en ce moment alimente une tempête médiatique et une campagne de boycottage anti-Facebook sans précédent. L’entreprise est aussi régulièrement pointée du doigt dans des affaires liées à la diffusion de fausses nouvelles et de contenus discriminatoires sur Internet.
À titre de rappel, le scandale Cambridge Analytica a ceci de particulier qu’il implique au moins quatre acteurs clés : un informaticien russe, une société spécialisée dans la communication stratégique et l’analyse de données, le géant des réseaux sociaux Facebook et des politiciens. Dans cette affaire, une masse de données collectées qui devaient à l’origine servir à une recherche universitaire a, semble-t-il, été détournée à des fins de profilage stratégique et pour alimenter une « arme de déstabilisation politique ». Il est question ici de données appartenant à plus de 50 millions de comptes Facebook rien qu’aux États-Unis. Cette « arme » aurait notamment été utilisée pour favoriser l’ascension de Donald Trump à la magistrature suprême des États-Unis et influencer le vote du Brexit.
Suite à ces révélations, plusieurs personnalités ont appelé les utilisateurs de Facebook à supprimer leur compte et déserter la plateforme, notamment Brian Acton, l’un des fondateurs de Whatsapp, l’application de messagerie rachetée par Facebook. Pour Edward Snowden, Facebook est plus qu’un réseau social, c’est une véritable société de surveillance. Mark Zuckerberg a décidé de briser son silence concernant la collecte illicite de données. Le PDG a reconnu avoir commis des erreurs et a annoncé de nouvelles mesures pour éviter d’autres abus.
Mais alors que le PDG du géant des réseaux sociaux tente tant bien que mal de limiter les dégâts, la campagne #DeleteFacebook bat son plein sur les autres plateformes, notamment sur Twitter où le hashtag est apparu plus de 10 000 fois hier en l’espace de deux heures seulement, selon le service d’analytics ExportTweet.
Source : New York Times, BuzzFeed
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