La Russie pourrait bientôt devenir le premier pays au monde à bannir les VPN et les serveurs proxy
La Russie en passe de voter une loi contre l'utilisation des VPN et des serveurs proxy,
la chambre basse du Parlement l'a déjà ratifiée
Plus tôt cette année, la Chine a commencé à évaluer des moyens d'interdire les VPN et les serveurs proxy sur l’étendue de son territoire et s’est finalement résolue à obliger les particuliers et les entreprises à s'inscrire auprès du gouvernement afin d'utiliser ces services. À son tour, la Russie semble vouloir aller vers une décision similaire.
Le projet de loi visant à interdire l'utilisation d'outils tels que les serveurs proxy ou les réseaux privés virtuels (VPN) dans le pays a été adopté par la Douma d'État (chambre basse) du Parlement russe vendredi. Il n'est pas encore approuvé par la Chambre haute et le Président. Cependant, une fois que ce sera le cas, les fournisseurs de services Internet du pays devront bloquer l'accès à tous les fournisseurs de services proxy.
Selon les législateurs russes, cette décision va contribuer à faire respecter davantage l'interdiction du pays quant au contenu extrémiste hébergé en ligne. À l'heure actuelle, s’il est prévu des exceptions ou des dispositions spéciales par exemple pour des entreprises ou des individus qui ont besoin d’avoir accès à de tels services.
Dans l’édition 2016 de son rapport sur les libertés internet, l’ONG Freedom House a expliqué que les libertés ont diminué pour la sixième année consécutive : « L'augmentation des contrôles montre l'importance des médias sociaux et de la communication en ligne pour faire progresser la liberté politique et la justice sociale. Ce n'est pas un hasard si les outils au centre de la répression actuelle ont été largement utilisés pour responsabiliser les gouvernements et faciliter les conversations non censurées. Dans plusieurs pays, les autorités ont même recouru à la fermeture de tout accès à internet à des moments politiquement controversés, uniquement pour empêcher les utilisateurs de diffuser des informations via les médias sociaux et les applications de communication, avec des conséquences sociales, commerciales et humanitaires incalculables. »
Les gouvernements ont élargi la censure qui couvre une diversité croissante de sujets et d'activités en ligne. Les sites et les pages via lesquels des pétitions ou des appels à manifestation ont été censurés dans plus de pays qu'auparavant. Il en va de même pour ceux qui font la promotion des opinions des groupes d'opposition politique. « De plus en plus de contenus et sites web traitant des questions LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuelles) ont été bloqués ou dévalorisés sur le plan moral. La censure des images – contrairement à l'écrit – s'est intensifiée, probablement en raison de la facilité avec laquelle les utilisateurs peuvent maintenant les partager, et du fait qu'elles servent souvent de preuves irréfutables d'actes répréhensibles officiels. »
L’organisme a noté qu’en décembre 2015, un tribunal en Russie a prononcé la première peine maximale de cinq ans d'emprisonnement pour extrémisme au blogueur Vadim Tyumentsev, qui a été accusé d'avoir posté des vidéos qui ont critiqué les séparatistes proKremlin dans l'est de l'Ukraine et ont appelé à l'expulsion des réfugiés venant à La Russie des régions ukrainiennes de Donetsk et Luhansk. En juillet 2016, une nouvelle loi russe a accru la peine de prison maximale pour justifier ou inciter le terrorisme à sept ans.
En juin 2016, une loi antiterroriste a été adoptée et exige que tous les « organisateurs d'informations en ligne » (qui, en théorie, peut inclure aussi bien des fournisseurs de services locaux que des sociétés de médias sociaux étrangères) fournissent au Service fédéral de sécurité (FSB) des outils pour déchiffrer toute information qu'ils transmettent, demandant essentiellement un accès aux données via une porte dérobée. La loi exige également que les fournisseurs de services conservent les métadonnées des utilisateurs pendant une période maximale de trois ans et le contenu des communications des utilisateurs (appels, textes, images, vidéos et autres données) pour une durée maximale de six mois.
Source : ABC News
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La Russie pourrait bientôt devenir le premier pays au monde à bannir les VPN et les serveurs proxy
La Russie pourrait bientôt devenir le premier pays au monde à bannir les VPN et les serveurs proxy,
le projet de loi attend la signature du président
Pour passer sous le radar de certains dispositifs de contrôle gouvernementaux ou accéder à des contenus censurés sur la toile, certains utilisateurs ont recours à des outils comme les serveurs proxy, les réseaux privés virtuels (VPN) ou encore Tor (le réseau permettant de préserver l’anonymat sur internet). Mais selon toute vraisemblance, ces pratiques semblent déranger plus d’une personne en Russie.
En effet, le Conseil de sécurité russe a saisi le régulateur des télécommunications du pays afin de faire voter une loi interdisant l’utilisation des VPN, serveurs proxy, Tor et autres services similaires. Et la semaine dernière, la chambre basse du parlement russe a adopté le projet de loi afin d’interdire l’utilisation de ces outils dans le pays. En début de semaine, ce projet de loi a franchi une nouvelle étape avec le conseil de la fédération russe (Chambre haute) qui a procédé à sa ratification. Il ne reste plus maintenant que la signature du chef du kremlin, Vladimir Poutine, pour que cette loi entre dans sa phase active.
Si elle est validée, elle consacrera l’illégalité de tout service ou moyen permettant de contourner les restrictions imposées par les forces de l’ordre russes afin d’empêcher l’accès à tout contenu en ligne prohibé dans ce pays. Dans la pratique, le régulateur russe traquera les domaines, sites Web, outils et services offrant ce type de services afin de mettre en place une base de données. Après avoir répertorié les sites, domaines et autres services dits illégaux, le régulateur enverra un avis aux fournisseurs de services. Selon les termes de l’avis, les fournisseurs de service auront 72 heures pour mettre fin aux services proposés. Les fournisseurs de services d’hébergement pour leur part auront trois jours pour empêcher les fournisseurs de services de fournir les services illégaux à partir des domaines interdits. Si un fournisseur d’hébergement ne respecte pas les demandes spécifiées dans un délai imparti, le régulateur peut le bloquer purement et simplement afin qu’il n’offre plus ses services en Russie. Au-delà des fournisseurs d’hébergement, plusieurs autres fournisseurs de services, comme les moteurs de recherche qui peuvent afficher les sites ou domaines bannis, seraient également dans le collimateur de cette loi.
Bien que les autorités russes aient présenté cette loi comme un moyen de lutter contre la propagation des informations extrémistes hébergées en ligne, plusieurs estiment qu’elle ne vise qu’à limiter davantage l’accès aux informations sur la toile en Russie et surtout à freiner la dissidence et l’opposition russe. Des milliers de personnes ont donc manifesté leur opposition dans les rues de Moscou, mais cela n’a pas réussi à faire fléchir le gouvernement qui semble bien décidé à aller jusqu’au bout de son projet.
Si cette loi est signée, la Russie deviendra le premier pays monde à condamner l’usage Tor, les serveurs proxy et les VPN. Certains pays comme la Turquie ont également interdit Tor et les VPN, mais ces mesures n’étaient que temporaires et ne ciblaient que certains VPN uniquement, mais pas tous. Et du côté de la Chine qui est très regardante sur les informations transitant en son sein, les fournisseurs de VPN ne sont pas interdits dans le pays, mais doivent s’enregistrer auprès des sociétés d’État s’ils veulent continuer à fournir ces services aux entreprises uniquement et non aux particuliers.
Avec cette nouvelle étape que ce projet de loi russe a franchie, plusieurs utilisateurs sont inquiets. D’autres par contre pensent que c’est une bonne chose, car cela incitera les Russes à inventer de nouveaux et meilleurs outils qui ne pourront pas être bloqués. Mais déjà, certains soulignent que le VPN SSL/TLS est un système qui peut être utilisé par les utilisateurs russes sans qu’ils puissent être bloqués.
Source : Bleeping Computer, Le VPN
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:fleche: Pensez-vous que cette loi parviendra à dissuader les utilisateurs de faire usage de tels services en Russie ?
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La Russie bannit finalement l’usage des VPN et serveurs proxy
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Le président a signé le projet de loi y relatif
Vladimir Poutine était le dernier d’une longue chaîne à devoir poser sa signature sur le projet de loi visant à bannir tous les moyens permettant aux internautes russes d’accéder à du contenu « illégal » sur internet. Reuters vient de se faire le relais d’une information selon laquelle le président russe a bel et bien ratifié le projet de loi.
La Russie devient donc le premier pays à bannir totalement l’usage de toutes les technologies d’anonymisation sur internet à savoir : Tor, les serveurs proxy, les VPN et tout autre service similaire. Si la Chine est réputée pour être un pays où la censure sur internet est très forte, l’usage des VPN y est encore possible pour les entreprises à condition qu’elles aient recours à des services eux-mêmes enregistrés auprès du gouvernement.
Pratiquement, il s’agira pour le Service fédéral de supervision des communications – Roskomnadzor – d’établir une base de données de tous les domaines, sites Web, outils et services permettant aux internautes russes de surfer en tout anonymat et d’accéder à des contenus prohibés dans le pays. Les fournisseurs de services ainsi répertoriés recevront notification de mettre fin à leurs activités dans des délais fonction du rôle qu’ils occupent dans la chaîne d’anonymisation. Le délai maximal dont les termes de la notification font mention est d’un mois.
Il semblerait cependant que pour ce qui est des entreprises l’on s’acheminera vers le modèle chinois. Facebook et Google seraient à la recherche de négociateurs auprès du gouvernement russe. Un succès de leur manœuvre ouvrirait la porte à des canaux VPN dédiés aux entreprises comme c’est le cas en Chine.
La nouvelle loi est censée entrer en application dès le premier novembre prochain si l’on s’en tient aux développements de Reuters à ce sujet.
Sources : Reuters, LeVPN
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Russie : la loi interdisant l’usage des VPN et serveurs proxy est entrée en vigueur ce mercredi
Russie : la loi interdisant l’usage des VPN et serveurs proxy est entrée en vigueur ce mercredi,
trois mois après la signature du projet de loi
Le président russe Vladimir Poutine avait signé il y a trois mois une loi qui interdit l'utilisation ou la fourniture de réseaux privés virtuels (VPN) pour officiellement interdire aux internautes de la fédération d’accéder à du contenu considéré comme illégal. Cette loi, qui a fait couler beaucoup d’encre au-delà des frontières russes est entrée en vigueur ce mercredi premier novembre. La législation russe oblige les fournisseurs d’accès internet à bloquer les sites Web qui offrent des VPN et autres services proxy utilisés par des millions de Russes pour contourner la censure imposée par l'État.
Le projet de loi avait été signé par le président Vladimir Poutine le 29 juillet dernier et avait été justifié comme étant une mesure nécessaire pour prévenir la propagation de l'extrémisme en ligne. Son impact réel, cependant, sera de rendre beaucoup plus difficile pour les Russes l’accès à internet, note certains observateurs. Les fournisseurs d’accès internet sont, à partir de cette date, tenus par le régulateur russe Roskomnadzor (le Service fédéral de surveillance des communications, des technologies de l'information et des médias) de bloquer les connexions avec ces sites web.
Parmi les sites qui sont visés par cette interdiction, figure Wikipédia qui a été ajouté à la liste parce qu'il contiendrait des informations sur la consommation de drogues, mais aussi de nombreux sites pornographiques, ainsi que certains sites extrémistes tels que The Daily Stormer. L'inquiétude la plus importante soulevée par les observateurs concerne les interdictions à court terme qui ont été mises en place à plusieurs reprises sur les sites d'information lorsqu'ils font état de sujets que le gouvernement russe considère comme sensibles.
Ce fut le cas par exemple lors de l'annexion de la Crimée par la Russie, une action qui a été condamnée par la communauté internationale et pour laquelle le pays a subi des sanctions. Plusieurs publications russes qui critiquaient cette décision se sont retrouvées sur la liste noire des sites censurés. Le régulateur russe a également fermé certaines ressources importantes en ligne. Il a été notamment demandé de supprimer l’accès à GitHub parce que des notes mettant en exergue des méthodes de suicide apparaissaient sur la plateforme. GitHub a d’ailleurs publié les demandes de retrait qui lui ont été adressées par le gouvernement russe. Roskomnadzor aurait par ailleurs coupé l'accès à Amazon Web Services pendant plusieurs heures à cause d’un jeu de Poker hébergé sur ces systèmes et qui ne serait pas conforme aux impératifs de sécurité du régulateur russe.
La Russie semble suivre le même modèle que la Chine en matière de censure sur internet même si elle ne dispose pas d'un appareil de censure permanent à l'échelle du pays, connu sous le nom de Grande Muraille de Chine. Selon les observateurs, cette loi s’inscrit dans une logique du gouvernement russe pour restreindre l'accès à l'information sur la toile. En effet, en même temps que le président russe a signé la législation sur les VPN, il a également signé une autre loi qui entrera en vigueur en janvier. Cette dernière loi, comme celle adoptée par le gouvernement chinois au début de cette année, exigera que les opérateurs de services de messagerie vérifient l'identité de leurs utilisateurs au moyen de numéros de téléphone. La loi prévoit que les opérateurs mettent en place des mesures permettant de couper l’accès à leurs services aux personnes qui diffuseraient des contenus illégaux.
Une autre chose intéressante à noter est le fait que cette loi répressive entre en vigueur quelques mois seulement avant les élections de mars 2018, au cours desquelles Vladimir Poutine se présentera pour un nouveau mandat de six ans. Cela fait craindre aux observateurs de la vie politique russe que cette loi ne soit utilisée contre les adversaires politiques du président russe.
Source : Loi fédérale (Google Translate), GitHub
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