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Ransomware WannaCry : les délais fixés par les hackers sont passés
Ransomware WannaCry : les délais fixés par les hackers sont passés
Mais très peu de rançons ont été payées
Les possesseurs des ordinateurs affectés par le ransomware WCry ont le choix entre se plier à la requête des hackers, c’est-à-dire payer la rançon ou ne pas le faire. De récentes informations révèlent que malgré le chaos que le ransomware WannaCry a semé depuis le 12 mai (on parle désormais d’un minimum de 300 000 ordinateurs pris en otage de par le monde), très peu de personnes ont décidé de payer la rançon exigée.
Pour rappel, une rançon de 300 $ est exigée pour chaque appareil pris en otage et elle double tous les trois jours. Si le choix du réseau bitcoin permet aux hackers de rester dans l’anonymat, il donne néanmoins la possibilité de suivre les transactions associées aux portefeuilles liés aux adresses indiquées par les hackers. Quartz révèle en effet qu’un bot Twitter a été mis en place après le signalement des premiers cas de prise en otage pour effectuer un suivi de l’activité de trois portefeuilles liés à la collecte des rançons.
Le bot (lié au compte Twitter @actual_ransom) génère un tweet à chaque fois qu’il y a paiement de la rançon. Les informations recueillies par ce dernier révèlent qu’à date, 296 paiements ont été effectués par les possesseurs des machines infectées, soit seulement 0,1 % des victimes. Le montant collecté par les hackers s’élève pour sa part à 100 000 dollars. Il faudrait noter que le nombre de paiements a connu son pic le plus élevé autour du 15 mai et dès lors a commencé à chuter pour se retrouver au plus bas à ce jour.
Les mises en garde de la communauté de la cybersécurité quant à ce qui concerne le paiement de la rançon et la récente mise à disposition d’outils de déchiffrement des données ont sûrement contribué à ce qu’il y ait de moins en moins de paiements. Seulement, faudrait-il le rappeler, les outils de déchiffrement mis à disposition fonctionnent sous certaines conditions. Le dernier à être testé est fonctionnel de Windows XP à Windows 7 et ne fonctionne qu’à condition qu’il n’y ait pas eu redémarrage de l’ordinateur infecté.
Maintenant, difficile de dire combien d’ordinateurs respectent encore ce critère quand on sait que dans ce genre de situation le premier réflexe est généralement de redémarrer la machine en question. Le problème demeure donc entier et est amplifié par le fait que les délais accordés pour le paiement sont dépassés, ce qui, théoriquement, expose les victimes à l’effacement de leurs données par les hackers. Si des observateurs s’accordent à dire que le butin engrangé par les hackers derrière le ransomware WannaCry est bien maigre en comparaison à ce qui a été enregistré par le passé, rien n’exclut qu’il soit fortement revu à la hausse. Une vague d’attaques d’une version de WannaCry sans kill switch reste en effet redoutée.
Sources : Quartz, bot Twitter
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WannaCry : 386 échantillons du logiciel malveillant ont été découverts
WannaCry : 386 échantillons du logiciel malveillant ont été découverts
par les chercheurs en sécurité de Trustlook
Les chercheurs en sécurité de Trustlook ont annoncé avoir trouvé quelques centaines d’échantillons du logiciel malveillant WannaCry. Malgré le fait que ce logiciel n’a commencé son activité, armé d’outils de la NSA qui ont fuité sur internet, qu’il y a un peu plus d’une semaine, les victimes se comptent déjà par centaines de milliers et sont réparties sur une centaine de pays.
La vitesse de propagation était telle que Microsoft s’est décidée à sortir un correctif même pour ses systèmes qu’il ne prenait plus en charge, parmi lesquels Windows XP.
Le logiciel malveillant se sert de l'exploit EternalBlue, qui a été publié avec d’autres exploits de la NSA par les Shadow Brokers. Cet exploit profite d’une vulnérabilité de sécurité qui est désormais corrigée (depuis le mois de mars pour les versions prises en charge) dans le protocole Windows Server Message Block (SMB). Puis intervient un autre outil de la NSA, baptisé DoublePulsar, qui a facilité sa propagation.
Il est possible que de nombreux échantillons de logiciels malveillants aient émergé en raison de l'empaquetage des kits d’exploitation actuellement disponibles qui ont été mis à jour pour y intégrer WannaCrys. Les premiers exemples de WannaCry, antérieurs à la version utilisée dans les attaques récentes qui se propagent comme un ver, remontent à février de cette année.
Une activité amorcée en février
C’est en tout cas ce que laisse penser Sean Whalen de VirusTotal Intelligence : « Lors de la collecte d'échantillons de WannaCry, j'ai trouvé un échantillon antérieur à la version de vers. L'échantillon a été compilé le 9 février et téléchargé sur VirusTotal le 10 février. Bien que les timestamps de compilation puissent être falsifiés, la proximité de la date de téléchargement suggère que l'horodatage de la compilation est légitime ». Même son de cloche du côté d’Avast qui a déclaré que le ransomware a commencé à être actif durant le mois de mars.
Malgré le fait que les victimes aient été très nombreuses et que même de grandes institutions comme l’opérateur de télécommunications Telefónica n’ont pas été épargnées, les rançons versées ont été relativement faibles : durant l’écriture de ces lignes, Elliptic indique que la somme se rapproche des 110 000 dollars. Ce qui peut suggérer que la crise a relativement pu être bien gérée.
L’heure des leçons ?
Mais cette attaque a également été le moment de tirer des sonnettes d’alarme. La firme de sécurité Malwarebytes a écrit dans un nouveau rapport que, compte tenu de l'absence d'autres preuves, c'est la seule manière dont WannaCry aurait pu se propager : les attaquants ont balayé Internet à la recherche de ports SMB vulnérables.
« Sans preuve autrement définitive du vecteur d'infection via des captures ou des journaux fournis par l'utilisateur, et sur la base des rapports des utilisateurs indiquant que les machines ont été infectées lorsque les employés sont arrivés au travail, nous devons conclure que les attaquants ont lancé une opération de recherche de vulnérabilité des ports SMB publics et, une fois localisés, ont utilisé des exploits SMB nouvellement disponibles pour déployer des logiciels malveillants et se propager vers d'autres machines vulnérables au sein des réseaux connectés », a écrit l’analyste senior de logiciels malveillants, Adam McNeil.
« Développer une campagne bien conçue pour identifier quelques milliers de machines vulnérables en si peu de temps permettrait la distribution répandue de ce malware sur l'échelle et la vitesse que nous avons vues avec cette variante particulière de ransomware », a-t-il continué.
McNeil a affirmé qu’il est d'accord avec Microsoft lorsque l’entreprise estime que la NSA et d'autres agences de renseignement doivent cesser de stocker des exploits et des failles qui peuvent être utilisés comme des armes numériques et tomber entre n’importe quelles mains. L'incident WannaCry n'est qu'un exemple qui vient illustrer ce qui peut arriver lorsque les failles zero day ne sont pas signalées aux entreprises concernées et conservées pour être exploitées par le gouvernement.
La convention numérique de Genève, une nécessité ?
Pour parer à ce genre d’éventualité, Microsoft avait proposé aux gouvernements du monde entier la création de l’équivalent numérique de la convention de Genève : « De même que la quatrième Convention de Genève protège depuis longtemps les civils en temps de guerre, nous avons besoin d'une Convention de Genève numérique qui engagera les gouvernements à protéger les civils contre les attaques des États-nations en temps de paix. De même que la quatrième Convention de Genève a reconnu que la protection des civils exigeait la participation active de la Croix-Rouge, la protection contre les cyberattaques de l'État-nation nécessite l'assistance active des entreprises technologiques. Le secteur de la technologie joue un rôle unique en tant que premiers intervenants de l'Internet, et nous devons donc nous engager dans une action collective qui rendra l'internet plus sûr, affirmant un rôle de Suisse numérique neutre qui assiste les clients partout et conserve la confiance du monde », a estimé Brad Smith, le président et directeur juridique de Microsoft.
Source : TrustLook, MalwareBytes
Voir aussi :
:fleche: Microsoft propose aux gouvernements du monde entier la création d'une « convention de Genève numérique », que pensez-vous de ce projet ?
Il est fort probable que le groupe Lazarus soit derrière le ransomware WannaCry
Il est fort probable que le groupe Lazarus soit derrière le ransomware WannaCry
D’après la firme de sécurité Symantec
Il y a déjà une semaine que Neel Mehta, chercheur en sécurité chez Google a fait le rapprochement entre le code du ransomware WannaCry (dans sa version du mois de février) et celui du malware Cantopee. Les similitudes dans le code avaient permis de lier un groupe nord-coréen nommé Lazarus au ransomware WannaCry. Il subsistait cependant un doute, le ransomware WannaCry dans sa version de mai ne portait pas les signatures retrouvées dans celle du mois de février, ce qui laissait penser à une manœuvre de diversion.
La firme de sécurité Symantec a aussi mené des investigations sur les similitudes entre le ransomware WannaCry et le malware Cantopee. Symantec se veut clair, les versions de WannaCry de février et de mai sont globalement identiques, avec cependant quelques changements. La version de mai diffèrerait de celle de février essentiellement par l’utilisation de l’exploit EternalBlue qui lui a conféré son caractère d’arme de destruction de masse. Symantec a clairement établi le lien entre les versions de WannaCry du mois de février et celle de mai en évoquant le fait que les mots de passe des fichiers .Zip contenus dans l’injecteur de WannaCry sont similaires dans les deux versions. Il s’agit des chaînes de caractères : wcry@123, wcry@2016 et WNcry@2ol7.
Les similitudes entre la version de WannaCry de février et le malware Cantopee ayant été établies, ce nouvel élément de Symantec (le lien entre les versions de WannaCry de février et de mai) augmente la probabilité que le groupe Lazarus soit l’auteur du ransomware WannaCry. C’est d’ailleurs ce que semble affirmer Vikram Thakur, directeur technique chez Symantec, lorsqu’il s’exprime au micro de Reuters en disant que « nous sommes sûrs du fait qu’il s’agit du travail de personnes liées au groupe Lazarus puisqu’elles devaient avoir accès au code source. » Et d’ajouter que « nous ne pensons pas qu’il s’agisse d’une opération pilotée par un gouvernement. »
Au sujet d’un possible commandite du gouvernement nord-coréen, Vikram Thakur a ajouté : « le fait que les hackers aient demandé des rançons avant que les fichiers ne soient déchiffrés prouve qu’ils ne travaillent pas pour le gouvernement nord-coréen. »
Sources : Symantec, Reuters
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Faites attention aux faux correctifs de WannaCry diffusés en ligne
Faites attention aux faux correctifs de WannaCry diffusés en ligne,
les chercheurs en sécurité recommandent la prudence et le bon sens
Avec la vague d’attaques au ransomware WannaCry, les experts en sécurité ont recommandé aux entreprises de faire attention aux correctifs qu’ils téléchargent sur Internet. « Ils exploitent vraiment les craintes de tous », a expliqué Adam Malone, directeur des enquêtes numériques de l’entreprise PwC basée à New York.
Il a rappelé que les vendeurs légitimes ne vont pas envoyer des alertes via des publications virales sur les réseaux sociaux. De plus, il a souligné que les correctifs ne nécessitent d’ordinaire pas de téléchargement : « Ils sont généralement fournis via le logiciel de mise à jour du fournisseur ». « Dans ce cas particulier, le correctif est fourni par Microsoft officiellement grâce à son service de mise à jour Windows ».
Pour obtenir le patch, tout ce que les utilisateurs doivent faire c’est lancer leur programme Windows Update.
De même, il a rappelé que les fournisseurs d'antivirus distribuent automatiquement les nouvelles signatures via des mises à jour logicielles : « Ils ne sont jamais distribués via un lien ou un message texte ou un site de réseautage social ».
Et dans les cas où un patch doit être téléchargé ou si les utilisateurs choisissent de faire une mise à jour manuelle, ils devraient être sûrs qu'ils se trouvent sur le site Web officiel du fournisseur et non sur un site tiers.
Par exemple, Microsoft a publié des liens de mises à jour à l’intention d’anciennes versions de son système d'exploitation, ainsi que sa Microsoft Malicious Software Removal Tool (MSRT) pour détecter et supprimer le malware WannaCrypt dans un billet de blog officiel. L’entreprise a prévenu que « Pour les clients qui exécutent Windows Update, l'outil détecte et supprime WannaCrypt et d'autres infections malveillantes répandues. Les clients peuvent également télécharger et exécuter manuellement l'outil en suivant les instructions. L'outil MSRT s'exécute sur tous les ordinateurs Windows pris en charge où les mises à jour automatiques sont activées, y compris celles qui ne fonctionnent pas avec d'autres produits de sécurité Microsoft ».
Certains fraudeurs vont même tenter de vendre des correctifs, a déclaré Cathie Brown, vice-présidente de la société de conseil en technologie Impact Makers inc. « Chaque fois qu'il y a une attaque à grande échelle ou une attaque de malware lancée, nous voyons émerger de faux correctifs », a-t-elle déclaré. « Tout comme le système de ransomware, il est facile de coder et de déployer un faux correctif - il peut rapidement devenir rentable ».
Aussi, même si cela peut sembler évident, elle recommande la prudence et le bon sens : « Aucune entreprise de sécurité ou d'informatique réputée ne va essayer de vendre des correctifs aux vulnérabilités des logiciels malveillants lorsque vous pouvez l'obtenir gratuitement par Microsoft », a-t-elle déclaré.
Damien Hugoo, directeur de la gestion de produits chez Easy Solutions, inc., a déclaré qu’il y a même eu des applications dans des magasins d'applications tierces offrant des correctifs à WannaCry. Pourtant, comme il l’a rappelé, « WannaCry n'affecte même pas les appareils mobiles ».
Les cybercriminels qui lancent des attaques de phishing utilisent également le nom « WannaCry » pour inciter les utilisateurs à cliquer sur des liens malveillants. Par exemple, au Royaume-Uni où le service national de santé a été touché par le virus, les utilisateurs ont reçu un courriel prétendant être de BT qui leur a demandé de cliquer sur un lien pour confirmer une mise à niveau de sécurité.
Un autre courriel a prétendu être issu de LogMeIn, inc., connu pour ses produits tels que GoToMeeting, GoToMyPC, LastPass et LogMeIn. Selon la publication du blog de l'entreprise, ce courriel a déclaré aux utilisateurs qu'ils étaient déjà infectés par WannaCry et qu'ils avaient besoin de mettre à jour leur logiciel LogMeIn en cliquant sur un lien qui semblait pointer vers le site officiel. L'adresse de retour affichait « LogMeIn.com Auto-Mailer » au niveau du nom, mais l’adresse de retour réelle était une chaîne de caractères aléatoires.
Une autre arnaque consiste à envoyer un message qui indique aux utilisateurs qu'ils sont infectés et leur demander de l'argent. Notons que, dans ces cas-là, les ordinateurs ne sont en réalité pas infectés ou les fichiers ne sont pas chiffrés. « Cela ne coûte pas grand-chose aux criminels de diffuser ce genre de messages », a déclaré Malone de PwC.
Source : blog TechNet, PwC, Impact Makers