Viadeo en redressement judiciaire, le groupe Figaro rachète Viadeo pour 1,5 millions d'euros
LinkedIn va-t-il faire disparaître Viadeo ?
Le réseau social professionnel français a demandé la suspension de son cours en Bourse
Viadeo, le réseau social professionnel français va de mal en pis en dépit des mesures prises par l’entreprise pour redresser sa situation financière. Dans sa conquête du monde, en 2007, Viadeo s’est lancé en Chine, avec le rachat du réseau social professionnel Tianji. Mais face à une concurrence locale rude et à l’arrivée de LinkedIn en 2014, l’aventure a été coûteuse et lui a fait perdre 23 millions d’euros l’an dernier pour un revenu de 24 millions. Ce qui a conduit à la fermeture de la filiale chinoise du réseau social en fin 2015.
Au début de l’année, le cofondateur et PDG historique de Viadeo, Dan Serfaty a quitté le poste qu’il occupait depuis la création de l’entreprise en 2005. Cet aveu d’échec a été suivi par la fin de la conquête internationale. En mai dernier, la nouvelle direction a en effet annoncé sa volonté de se recentrer sur son pays, la France, et sur son cœur de métier, la mise en relation entre candidats et entreprises ; dans l’espoir de renouer enfin avec la rentabilité, et de générer à nouveau de la trésorerie dès 2017.
Cela ne suffit toutefois pas à améliorer la situation de Viadeo et à repositionner la société française sur les rails de la croissance. Pour les neuf premiers mois de l’année 2016, Viadeo a réalisé un chiffre d’affaires de 12,3 millions d’euros. Par rapport aux 18,6 millions réalisés pour les trois premiers trimestres de 2015 (hors activités de la plateforme chinoise fermée le 31 décembre 2015), la société enregistre donc une baisse d’environ 34 % de son chiffre d’affaires.
La trésorerie est également à l’image des performances réalisées par le réseau social professionnel. « Au 31 octobre 2016, la société dispose d’une trésorerie de 1,3 M€ (montant non audité) tenant compte de décalage de décaissements », indique Viadeo dans un communiqué de presse.
Cette situation financière n’aide donc pas l’entreprise à mener à bien sa nouvelle stratégie de relance, surtout que son nouveau PDG craint de ne pas être en mesure de sécuriser de nouvelles sources de financement : « Comme nous l’avons annoncé, notre société ne réussira pas à mener à bien sa stratégie de redéploiement avec la trésorerie limitée dont elle dispose », explique Renier Lemmens dans le communiqué de presse relatif à la demande de suspension du cours de Viadeo. « À l’heure actuelle, il semble peu probable que nous puissions sécuriser de nouvelles sources de financement et nous explorons des solutions alternatives. Les actionnaires actuels devraient à ce stade considérer le titre Viadeo comme un investissement spéculatif », ajoute le PDG du réseau social professionnel français.
Viadeo est entré en Bourse en juillet 2014, avec le cours de son action au-dessus de 17 euros. Aujourd’hui, l’action de Viadeo vaut juste 0,99 euro. La demande de suspension de sa cotation semble donc logique.
Si les activités du site ont été recentrées sur la France, le réseau social français a un peu moins de 11 millions de membres dans le pays. Il est donc au coude à coude avec son rival LinkedIn, qui a franchi la barre des 10 millions de membres depuis l’année dernière. Il est important de préciser qu’au niveau mondial, LinkedIn a plus de 400 millions de membres, un avantage qui lui permet de continuer à percer le marché français, son deuxième plus grand marché en Europe, après le Royaume-Uni. LinkedIn peut encore compter sur le potentiel de Microsoft – qui a entamé son rachat - pour être de loin le numéro un des réseaux sociaux professionnels en France et peut-être accélérer la chute de Viadeo, clairement en difficulté. En plus, avec le recentrage de ses activités en France, Viadeo limite les capacités de réseautage et les possibilités de ses membres. La question qu’on peut donc se poser actuellement est de savoir si LinkedIn va finir par faire disparaitre le réseau social professionnel français.
Mise à jour le 30/11/2016 : Viadeo en redressement judiciaire pour trois mois, des offres de reprise pour sauver le réseau social professionnel français sont à l’étude.
Hier mardi 29 novembre, le tribunal de commerce de Paris a placé le réseau social professionnel Viadeo en redressement judiciaire pour une durée de trois mois. Il s’agit d’une procédure collective de droit français dans laquelle sont placés un commerçant, une profession libérale ou une entreprise lorsqu'ils sont en cessation de paiements et tant qu'un redressement de l'activité est envisageable.
« L'objectif du redressement judiciaire est de poursuivre le processus de cession d'actifs de l'entreprise déjà engagé dans un cadre confidentiel sous l'égide du président du tribunal de commerce de Paris », précise la société dans un communiqué.
Différentes offres de reprise de l’activité ont été émises, et les juges devraient se prononcer avant la fin de l'année. D’après la société, ces offres prévoient le maintien d'une « part significative » des effectifs de Viadeo et les choix du tribunal de commerce se porteront sur des « repreneurs solides financièrement et ayant une expertise reconnue sur le marché du recrutement online ».
Sources : Les Échos, Communiqué de presse de Viadeo , Viadeo en redressement judiciaire
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Voir aussi :
:fleche: Les beaux jours du réseau social français Viadeo sont-ils derrière lui ? Le réseau accuse des pertes encore plus importantes en 2015
:fleche: La Russie veut bannir LinkedIn pour refus de stocker ses données dans le pays, et ouvre une enquête sur Microsoft sur le marché des antivirus
:fleche: Salesforce veut bloquer le rachat de LinkedIn par Microsoft, le fournisseur de solutions CRM demande un examen plus approfondi de l'Union européenne
Six candidats, dont Leboncoin et Le Figaro, veulent reprendre les actifs de Viadeo pour moins de 1,5 million €
Six candidats, dont Leboncoin et Le Figaro, veulent reprendre les actifs de Viadeo
mais aucune offre excède 1,5 million d'euros
Viadeo ne vaut plus qu’un pour cent de sa capitalisation boursière en 2014, d’après les propositions faites par six candidats pour reprendre les actifs de l’entreprise. Comme nous l’avons rapporté en fin novembre, le tribunal de commerce de Paris a placé le réseau social professionnel français en redressement judiciaire. Il s’agit d’une procédure collective de droit français dans laquelle est placée une entreprise qui est en cessation de paiements si un redressement de l'activité est encore envisageable. Cette procédure va également permettre au tribunal de se prononcer sur des offres de reprise de l’entreprise.
C’est ce lundi 19 décembre que le tribunal de Paris a commencé à examiner les offres des différents candidats. Six entreprises sont dans la course pour reprendre les actifs de Viadeo. Il s’agit de Figaro Classifieds (filiale de petites annonces du groupe Le Figaro), Leboncoin (filiale du groupe Schibsted), la start-up américaine One More Company créée par des Français, Rivalis (filiale du fonds d’investissement alsacien Phosphore), la Société Française d’Assurance Multimédia (SFAM) et le cabinet de conseil Ethics Group.
Le repreneur devrait donc être désigné dans les jours à venir, selon certains critères définis préalablement par le tribunal de commerce de Paris. D’après le communiqué de Viadeo en novembre dernier, les offres doivent garantir le maintien d'une « part significative » de ses effectifs, mais les potentiels repreneurs doivent être « solides financièrement et avoir une expertise reconnue sur le marché du recrutement online ».
En ce qui concerne le critère social, celui de maintenir une bonne partie des employés de Viadeo, la meilleure offre vient de la Société Française d'Assurance Multimedia, qui devrait reprendre 122 des 126 salariés actuels du réseau social professionnel made in France. Leboncoin et Le Figaro proposeraient quant à eux de reprendre entre 80 et 90 des employés de Viadeo. Pour le critère financier, les candidats sont probablement en mesure de faire le poids. Le problème, c’est qu’ils proposent tous une bouchée de pain pour reprendre le concurrent français de LinkedIn. D’après Les Échos, la meilleure offre n’excéderait pas 1,5 million d’euros, une belle désillusion pour l’entreprise qui était valorisée à 142 millions d’euros lors de son entrée en bourse en juillet 2014, soit 100 fois plus que ce que proposent le plus généreux des potentiels repreneurs. Il faut également noter que lorsque Viadeo quittait le Bourse en novembre dernier, la société était valorisée à 10,1 millions d’euros.
D’après le quotidien français Les Échos, deux offres se démarqueraient des autres : celles du Figaro et de SFAM. L’acquéreur des actifs de Viadeo pourrait tirer parti des atouts restants de l’entreprise, à savoir sa base d’inscrits de 40 millions de membres, mais également une technologie développée par Viadeo dans le but de « matcher » les offres d'emploi et les candidats, ou de rapprocher les membres par affinités.
Source : Les Échos
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