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Starlink de SpaceX est en pourparlers avec "plusieurs" compagnies aériennes pour le Wi-Fi à bord
Starlink de SpaceX est en pourparlers avec "plusieurs" compagnies aériennes pour le Wi-Fi à bord
l'entreprise est en concurrence avec OneWeb, Viasat et Kuiper (Amazon)
Elon Musk, PDG de SpaceX, avait laissé entendre en mars que ses collaborateurs et lui travaillaient à apporter son service Internet par satellite Starlink sur les navires, les camions, les véhicules de loisirs et les avions. Sur ce dernier point, la société a déclaré cette semaine qu'elle est en pourparlers avec plusieurs compagnies aériennes afin de connecter leurs avions à Starlink. Offrir un accès Wi-Fi plus rapide dans les avions commerciaux serait la première étape de l'entreprise dans l'extension de son réseau à un large éventail de domaines. Starlink d'Elon Musk rivalise avec OneWeb, Viasat et Amazon sur ce point.
SpaceX serait proche de connecter les avions à Starlink
Starlink a été créé dans l'intention de produire de petits satellites peu coûteux, mais très performants. L'idée est de créer une infrastructure Internet et un réseau mondial à large bande en orbite basse. Parmi les avantages annoncés, le système devrait permettre d'atteindre des pings beaucoup plus faibles que les satellites géostationnaires. Après que les premiers tests du réseau ont démarré l'année dernière, SpaceX a annoncé qu'elle souhaite diffuser son service Internet par satellite sur les navires, les avions, les camions et les camping-cars, mais pas sur les Teslas, car les antennes nécessaires sont trop grandes.
En effet, l'année dernière, SpaceX a déposé des plans pour tester Starlink sur cinq jets Gulfstream. En mars, il a demandé à la FCC l'autorisation d'utiliser Starlink avec des "stations terrestres en mouvement", c'est-à-dire tout véhicule susceptible de recevoir un signal. Musk a clarifié la situation sur Twitter à l'époque : « Nous ne connectons pas les voitures Tesla à Starlink, car notre terminal est beaucoup trop grand ». Vendredi dernier, SpaceX a demandé l'approbation de tests à travers cinq États américains un récepteur mis à jour avec une antenne de forme carrée, un design de base communément associé aux antennes d'avion.
Mercredi, SpaceX a annoncé qu'il a entamé des discussions avec des compagnies aériennes pour leur offrir le service. « Nous sommes en pourparlers avec plusieurs compagnies aériennes », a déclaré mercredi Jonathan Hofeller, vice-président de SpaceX chargé de Starlink et des ventes commerciales, à l'occasion d'une table ronde organisée dans le cadre du Connected Aviation Intelligence Summit. « Nous avons notre propre produit d'aviation en développement. Nous avons déjà fait quelques démonstrations à ce jour, et nous cherchons à finaliser ce produit pour l'installer sur les avions dans un avenir très proche », a expliqué Hofeller.
L'extension du réseau Starlink des foyers ruraux aux compagnies aériennes est une démarche attendue de SpaceX, qui s'efforce d'ouvrir commercialement le réseau à large bande dans le courant de l'année. Depuis 2018, SpaceX a lancé près de 1 800 satellites Starlink sur les 4 40 dont il a besoin pour assurer une couverture mondiale de l'Internet haut débit. Cela est dans un premier temps principalement pour les foyers ruraux où les connexions en fibre optique ne sont pas disponibles. La société est au milieu d'une phase bêta de Starlink qui promet des vitesses de téléchargement allant jusqu'à 100 Mb/s en aval et 20 Mb/s en amont.
SpaceX a déjà des dizaines de milliers d'utilisateurs dans le monde. La plupart d'entre eux paient 99 dollars par mois pour l'Internet dans le cadre de cette phase bêta, en utilisant un ensemble de 499 dollars comprenant une antenne Starlink à alignement automatique et un routeur Wi-Fi. Hofeller a déclaré mercredi que la conception des antennes Starlink pour les compagnies aériennes sera très similaire à la technologie utilisée dans ses terminaux grand public, mais avec des améliorations évidentes pour la connectivité aérienne. « Comme ces antennes grand public, le matériel d'aviation sera conçu et construit par SpaceX », a-t-il précisé.
Les antennes aéroportées pourraient être reliées à des stations terrestres pour communiquer avec les satellites Starlink. En effet, pour que Starlink puisse fournir une connectivité aux avions qui survolent des régions éloignées de l'océan, loin des stations terrestres, il faudra des liaisons intersatellites – une capacité dans laquelle les satellites communiquent entre eux par des liaisons laser sans faire rebondir les signaux sur les stations terrestres. « La prochaine génération de notre constellation, qui est en cours de réalisation, disposera de cette connectivité intersatellite », a déclaré Hofeller à l'assemblée.
Alors, quand est-il de la concurrence dans le domaine ?
La concurrence est féroce entre le réseau Starlink de Musk et le secteur en pleine expansion des fournisseurs d'accès Internet par satellite en orbite basse. Parmi les nouveaux concurrents figurent les mégaconstellations Kuiper d'Amazon de Jeff Bezos, qui n'a encore lancé aucun de ses 3 000 satellites prévus, et OneWeb du Royaume-Uni, qui a lancé 182 satellites sur les 640 prévus. Tous ces satellites seront en orbite terrestre basse, un domaine situé en dessous des orbites géostationnaires plus éloignées des grands satellites Internet qui fournissent actuellement des services Internet aux avions commerciaux.
Les concurrents américains établis pour l'Internet en vol sont Intelsat et Viasat, qui exploitent des réseaux de satellites en orbite géostationnaire. Viasat a récemment annoncé son intention d'utiliser son réseau de satellites de nouvelle génération sur la flotte principale de Delta. La société californienne prévoit de mettre en place son propre réseau de 300 satellites en orbite basse ainsi qu'un nouveau trio géostationnaire dont le lancement commencera au début de l'année prochaine. Viasat est déjà un concurrent acharné de SpaceX. Il a d'ailleurs interpellé la FCC récemment concernant les lancements de SpaceX.
La société a allégué que le projet de SpaceX constitue une grande menace pour l'environnement et que l'on devrait l'analyser de plus près. Elle exige en effet que le projet soit suspendu jusqu'à ce que la question soit examinée plus avant. Viasat a ensuite menacé de poursuivre la FCC et le gouvernement fédéral en justice si elle n'obtenait pas gain de cause. Si Viasat parle de l'impact environnemental de Starlink, des critiques estiment qu'il pourrait bien s'agir d'une ruse pour paralyser le projet de Musk et maintenir sa part de marché. De son côté, SpaceX semble persuadé qu'il peut survivre à la concurrence plus établie.
« Dans l'ensemble, les passagers et les clients veulent une grande expérience que les systèmes [géostationnaires] ne peuvent tout simplement pas offrir », a déclaré Hofeller lors du panel. « Il appartiendra donc à chaque compagnie aérienne de savoir si elle veut y répondre ou si elle est d'accord pour avoir un système qui n'est pas aussi réactif à la demande de ses clients ». OneWeb, qui a été tiré de la faillite en 2020 par le gouvernement britannique et le géant indien des télécommunications Bharti Global, vise également les services Internet en vol avec sa constellation et a été beaucoup plus public avec ses plans que SpaceX.
Interrogé par le modérateur du panel sur la date à laquelle les clients peuvent s'attendre à utiliser l'Internet en vol avec l'un des réseaux de satellites concurrents qui se développent actuellement en orbite basse, Ben Griffin, vice-président des services de mobilité de OneWeb, a déclaré : « c'est au milieu de l'année prochaine ; peut-être plus tôt. Les compagnies aériennes veulent d'abord voir du matériel et des services développés qui fonctionnent ». « Nous discutons avec les compagnies aériennes depuis un certain temps, ce n'est donc pas un manque d'intérêt », a déclaré Ben Griffin mercredi.
Hofeller de SpaceX s'est montré méfiant lorsque la question lui a été posée. « Ce que Ben a dit est correct. Les gens veulent voir le matériel, ils veulent voir la constellation, et donc nous poussons cela aussi vite que nous le pouvons. Quand l'annonce sera-t-elle faite ? À déterminer. Je ne sais pas. Espérons que ce soit le plus tôt possible », a-t-il déclaré.
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SpaceX estime qu'il parviendra à une couverture mondiale de l'internet par satellite Starlink d'ici septembre
SpaceX estime qu'il parviendra à une couverture mondiale de l'internet par satellite Starlink d'ici septembre,
environ 1 800 satellites sur les 12 000 prévus ont déjà été déployés
SpaceX sera en mesure de transmettre l'internet par satellite Starlink au monde entier d'ici septembre environ, a déclaré mardi 22 juin Gwynne Shotwell, ingénieur dans le domaine de l'aérospatiale et COO de SpaceX. À l'occasion d'une vidéoconférence avec Macquarie Group, rapportée par Reuters, elle a indiqué « Nous avons déployé avec succès environ 1 800 satellites, et une fois que tous ces satellites auront atteint leur orbite opérationnelle, nous aurons une couverture mondiale continue, donc cela devrait être vers le mois de septembre. Mais ensuite, nous avons un travail réglementaire pour aller dans chaque pays et obtenir l'approbation pour fournir des services de télécommunications », a-t-elle continué.
À terme, SpaceX espère déployer environ 42 000 satellites Starlink en orbite terrestre basse d'ici la mi-2027. Starlink exploite la version bêta dans 11 pays, a précisé Gwynne Shotwell, notamment aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande et dans certaines parties de l'Europe, entre autres l'Angleterre et la France. Pour cette dernière, si vous êtes intéressé par l'offre Starlink, elle vous coûtera 99 euros par mois. S'ajoutent à la facture 499 euros pour recevoir le matériel indispensable au bon fonctionnement de l'ensemble et 59 euros pour la livraison. Elon Musk propose tout d'abord une offre en « édition limitée » : seulement quelques utilisateurs vont pouvoir souscrire dans un premier temps. Au fur et à mesure des lancements spatiaux, de plus en plus de Français pourront profiter de cette offre.
SpaceX a reçu plus de 500 000 précommandes pour son service Internet par satellite Starlink et n'anticipe aucun problème technique pour répondre à la demande, a déclaré en mai le fondateur Elon Musk.
« À ce jour, plus d'un demi-million de personnes ont passé une commande ou fait un dépôt pour bénéficier de Starlink », a confirmé l'ingénieur des opérations de SpaceX Siva Bharadvaj lors de la diffusion Web de lancement de sa 26ème mission Starlink.
Si l'annonce de SpaceX de plus d'un demi-million de commandes indique une demande croissante pour son service, on ne sait pas combien d'entre elles deviendront des utilisateurs mensuels ou se trouveront dans des zones desservies par Starlink. Bien que le service soit conçu pour atteindre n'importe quel endroit sur Terre, la « [seule] limite est la forte densité d'utilisateurs dans les zones urbaines », a tweeté Musk, ajoutant que « très probablement, tous les 500 000 initiaux recevront un service. Le défi sera plus important lorsque nous allons entrer dans la gamme de plusieurs millions d'utilisateurs ».
La concurrence
Amazon et son projet Kuiper
En avril 2019, Amazon a annoncé travailler sur un nouveau projet nommé Kuiper pour fournir l’accès à internet haut débit dans le monde. Selon ses déclarations, « le projet Kuiper est une nouvelle initiative visant à lancer une constellation de satellites en orbite terrestre basse qui offrira une connectivité haut débit à faible temps de latence aux communautés non desservies et sous-desservies du monde ».
À travers ce projet, Amazon envisage donc de se présenter comme un acteur non des moindres parmi les fournisseurs d’accès à internet haut débit par satellite. Pour ce faire, l’entreprise entend mettre en orbite terrestre une constellation de 3 236 satellites afin de permettre à des millions de personnes d’accéder à internet haut débit dans le monde entier. Cette constellation sera composée de trois couches de satellites : 784 satellites sur une orbite de 590 km, 1 156 satellites sur une orbite de 630 km et 1 296 satellites sur une orbite de 610 km.
En juillet de la même année, Amazon a demandé aux autorités américaines l’autorisation de procéder au lancement de ses 3 236 satellites Internet dans le cadre de son projet Kuiper. Il aura fallu attendre un an pour qu'Amazon reçoive l'approbation des autorités américaines ; la Federal Communications Commission (FCC), le régulateur américain du secteur des télécommunications, a donné son aval le 30 juin 2020.
« Nous faisons une quantité incroyable d'inventions pour fournir un haut débit rapide et fiable à un prix qui a du sens pour les clients », a déclaré Rajeev Badyal, Vice President of Technology au sein du Project Kuiper. « Les systèmes à large bande basés sur LEO comme le projet Kuiper présentent un grand nombre de défis, et nous avons réuni une équipe d'ingénieurs et de scientifiques de classe mondiale qui se sont engagés à concrétiser notre vision du projet Kuiper et à faire de l'espace un environnement sûr et durable pour tous. Combinez cela avec la profonde expertise d'Amazon en matière de réseautage et d'infrastructure et sa capacité à financer une telle entreprise, et je suis optimiste quant à l'impact que nous pouvons avoir pour ces communautés non desservies et mal desservies. »
L'offre du Britannique OneWeb
OneWeb est une société de communication mondiale fournissant des services Internet à large bande par satellite à une population géographiquement mondiale. De par ses activités, OneWeb se place en comme un concurrent direct de SpaceX et d'Amazon (pour ses activités spatiales). Tout comme SpaceX Starlink, OneWeb construit un réseau de satellites en orbite basse qui peut fournir un haut débit avec des latences bien plus faibles que les satellites géostationnaires traditionnels. En mars 2020, OneWeb a déposé le bilan et procédé au licenciement de la majorité de son personnel.
Quelques mois plus tard, en juillet 2020, OneWeb a accepté de vendre l'entreprise à un consortium comprenant le gouvernement britannique et Bharti Global Limited pour un milliard de dollars. Dans une annonce le même mois, l'entreprise a déclaré avoir obtenu « toutes les autorisations réglementaires nécessaires » pour sortir de la faillite. OneWeb est revenu à ses activités sous un nouveau régime de propriété et a affirmé qu'il commencera à lancer d'autres satellites à large bande dès le mois suivant. Neil Masterson, un ancien directeur des opérations de Thomson Reuters Corp où il a passé 20 ans, a été nommé comme nouveau PDG.
Je me réjouis de pouvoir aider l'équipe de OneWeb à concrétiser et à commercialiser sa vision d'un accès à Internet dans le monde entier », a-t-il expliqué dans un communiqué. « OneWeb a un objectif social fort pour améliorer l'accès du monde à l'information, que je partage. Il possède un grand talent, une opportunité commerciale convaincante, et est soutenu par des propriétaires et des investisseurs engagés et bien informés ». Ce dernier remplace le directeur général sortant Adrián Steckel, qui continuera d'être un conseiller auprès du conseil d'administration.
La nouvelle holding prend possession de tous les actifs de l'opérateur, y compris les 74 satellites qu'il a en orbite et toute l'infrastructure au sol pour les soutenir. Cela signifie que l'entreprise, dont le siège est à Londres, peut désormais se lancer dans la construction de sa mégaconstellation à large bande. La société a aussi annoncé dans un billet de blogue que son usine de fabrication en coentreprise avec Airbus a repris ses activités en Floride, et continuera à produire de nouveaux engins spatiaux pour de futurs lancements.
Le fait qu’autant de satellites soient en passe de rejoindre l’orbite a poussé la communauté internationale à agir. Cette semaine, l’agence spatiale européenne (ESA) a ainsi présenté un nouveau système de notation pour lutter contre le fléau des débris spatiaux baptisé Space Sustainability Rating (SSR).
Source : déclarations Gwynne Shotwell
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:fleche: Amazon obtient le feu vert des autorités américaines pour son projet Kuiper rival de SpaceX et va investir 10 milliards de dollars dans l'internet satellitaire
Starlink d'Elon Musk nécessiterait un investissement de 30 milliards de dollars
Starlink d'Elon Musk nécessiterait un investissement de 30 milliards de dollars
SpaceX prévoit d'atteindre une couverture Internet mondiale dans 5 semaines et 500 000 utilisateurs d'ici 12 mois
Alors, combien pourrait coûter la mise en place d'une constellation de satellites Internet de la taille de Starlink ? Elon Musk, PDG de SpaceX, a répondu à la question mardi à l'occasion du Mobile World Congress (MWC) en annonçant que le projet Starlink devrait nécessiter un investissement total compris entre 20 et 30 milliards de dollars. L'entrepreneur milliardaire a ajouté que Starlink devrait atteindre une couverture mondiale dès le mois d'août et que le réseau Internet par satellite devrait compter environ 500 000 utilisateurs au cours des 12 prochains mois.
Starlink serait très proche d'une couverture Internet mondiale
Starlink est le projet de fourniture d'Internet à haut débit par satellite du milliardaire Elon Musk. Le projet est en cours de déploiement depuis janvier 2019 et SpaceX aura lancé à ce jour près de 2 000 satellites sur les 42 000 prévus. Malgré le petit nombre de satellites lancés pour le moment, les premiers tests du réseau ont donné de résultants probants, ce qui a suscité l'enthousiasme chez beaucoup d'internautes dans le monde. Cette semaine, Elon Musk, PDG de SpaceX, a fait quelques déclarations sur l'état d'avancement du projet et sur les prévisions de l'entreprise.
En effet, invité à la conférence Mobile World Congress (MWC) qui se tient depuis ce lundi (du 28 juin au 1er juillet 2021), Musk a déclaré que son projet d'Internet par satellite Starlink se développait rapidement et qu'il prévoyait que le coût total de l'investissement dans ce projet se situerait entre 20 et 30 milliards de dollars. Sans divulguer plus de détails, il a aussi déclaré que Starlink avait deux partenariats assez importants avec de grandes entreprises de télécommunications nationales qui pourraient aider la division SpaceX à combler les lacunes des réseaux mobiles et cellulaires de cinquième génération.
Selon les propos de Musk à la MWC, Starlink, actuellement en pleine phase de bêta ouverte, a lancé plus de 1 700 satellites en orbite terrestre basse depuis 2019 et a récemment dépassé un repère "stratégiquement significatif" de 69 420 utilisateurs actifs. Musk a annoncé que le réseau fonctionne déjà dans 12 pays et qu'il est en expansion, ajoutant qu'il devrait atteindre une couverture globale dans au plus cinq semaines, soit début août. « Nous sommes, je pense, sur la voie d'avoir quelques centaines de milliers d'utilisateurs, peut-être plus de 500 000 utilisateurs dans les 12 mois », s'est-il réjoui.
Certains analystes se demandent toutefois si l'Internet par satellite peut être un modèle économique viable. En effet, avec Starlink, SpaceX vise principalement les zones reculées, où il n'y a peut-être pas assez de personnes capables de payer les tarifs élevés nécessaires pour récupérer les coûts d'investissement. Selon l'analyste Tim Farrar, président de TMF Associates, Starlink aurait besoin de quelques millions d'abonnés payant environ 99 dollars par mois chacun pour récupérer un investissement de 5 milliards de dollars en un an.
Farrar estime en fait qu'un investissement de 30 milliards de dollars sur une décennie ne nécessiterait pas une augmentation spectaculaire du nombre d'abonnés. Mais il a ajouté que pour atteindre la projection de Musk en 2020, qui prévoit des revenus annuels d'environ 30 milliards de dollars, il faudrait des dizaines de millions d'abonnés. « Il n'est pas invraisemblable d'obtenir ce nombre (quelques millions) pour que le système ne fasse pas faillite. Mais ce n'est pas suffisant pour justifier la valorisation de SpaceX », a déclaré Farrar.
« Plus Elon parle en disant qu'il va investir des dizaines de milliards, plus cela devient difficile pour les autres personnes. De toute évidence, c'est la grande partie de l'objectif de Musk : limiter la concurrence », a-t-il ajouté. Starlink doit en effet faire face à la concurrence de Kuiper, filiale d'Amazon, de OneWeb (un opérateur de satellites en faillite sauvé par le gouvernement britannique et le groupe indien Bharti) ainsi que de Telesat et de plusieurs autres. Paolo Pescatore, un analyste de PP Foresight, a déclaré que Starlink avait besoin d'une échelle qui permettrait de réduire les coûts : d'où la nécessité de s'associer avec des opérateurs télécoms.
Starlink et ses partenaires veulent améliorer les connexions 5G
« En août, nous devrions avoir une connectivité mondiale partout, sauf dans les pôles », a déclaré Musk lors de la conférence MWC. Cela signifie que le lancement est presque prêt, et qu'il aura lieu au moins un mois plus tôt que prévu. La semaine dernière, la présidente de SpaceX, Gwynne Shotwell, a déclaré que Starlink serait lancé dans le monde entier en septembre, mais il semble que l'échéance ait été avancée de quelques semaines. En outre, Musk a déclaré mardi qu'il discutait avec d'éventuels partenaires, car certains pays exigent des opérateurs qu'ils fournissent une couverture rurale comme conditions de leurs licences 5G.
Il a également déclaré que si les opérateurs de télécommunications disposent de stations cellulaires dans des régions éloignées, ils peuvent utiliser Starlink pour leur permettre de se connecter aux réseaux centraux. « Vous pouvez penser que Starlink comble les lacunes entre la 5G et la fibre en atteignant vraiment les trois ou cinq pour cent les plus difficiles à atteindre des personnes ayant besoin d'une connexion Internet haut débit », a déclaré Musk. Mais quel est le coût pour les particuliers ? Il a annoncé que l'acquisition d'une antenne parabolique Starlink pourrait coûter 350 dollars ou moins à l'avenir.
« Nous aimerions réduire le coût du terminal de 500 $ à 200 $ ou 350 $ ou quelque chose comme ça », a ajouté Musk. « Nos clients vont très souvent vivre dans des régions éloignées. Parfois, ils sont dans une cabane en haut de la montagne qui n'a même pas d'électricité. SpaceX conçoit donc le système de manière à ce qu'il ne nécessite pas beaucoup de maintenance, et il est prévu qu'il soit mis en ligne en seulement cinq minutes. Vous devriez [pouvoir] le pointer vers le ciel et le brancher », a-t-il déclaré. Mais les défis sont nombreux sur la voie de l'ouverture d'un service commercial et de la fourniture d'une couverture Internet mondiale.
Ainsi, Musk a aussi révélé quelques difficultés de SpaceX, notamment le fait que l'entreprise perdait actuellement de l'argent sur le terminal. Alors que le coût de chaque terminal Starlink est de 499 dollars pour les consommateurs, Musk a admis lors de la conférence MWC que chaque terminal coûte à SpaceX le double, soit plus de 1 000 dollars. « L'entreprise a déjà réduit de moitié le coût du terminal, qui était de 3 000 dollars, et vise à le ramener à quelques centaines de dollars d'ici un an ou deux », avait déclaré Shotwell en avril. Musk a noté que les abonnements mensuels seront au même prix partout dans le monde, hors taxes.
Enfin, il a déclaré qu'un objectif clé pour SpaceX est d'éviter la faillite alors qu'il traverse un profond gouffre de flux de trésorerie négatif. « Si nous parvenons à ne pas faire faillite, ce sera formidable, et nous pourrons passer à autre chose », a-t-il déclaré. Notons que Musk a annoncé depuis le début de l'aventure Starlink que la majorité des revenus issus du projet serviront à financer le système Starship de SpaceX, la pièce maîtresse de son ambition de transporter des humains sur la Lune et sur Mars. Il prévoit que le chemin jusque-là sera parsemé d'embuches internes et externes.
Source : Mobile World Congress Barcelona 2021
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Elon Musk, PDG de SpaceX, annonce que le service Internet Starlink sortira de sa phase bêta en octobre
Elon Musk, PDG de SpaceX, annonce que le service Internet Starlink sortira de sa phase bêta en octobre,
avec des vitesses de téléchargement de 100 Mbps et de 20 Mbps
Starlink, le programme de SpaceX projetant de fournir une connexion Internet à haut débit depuis l’espace sortira de la phase bêta en octobre, a déclaré hier soir le PDG Elon Musk. Le service Internet Starlink est prévu pour être vendu directement aux consommateurs des zones rurales du monde entier et il annonce des vitesses de téléchargement de 100 Mbps et de 20 Mbps.
SpaceX avait déjà commencé à tester son service Starlink, en commençant par les employés de l'entreprise plus tôt cet été. Les premiers tests de vitesse qui sont apparus en ligne, et qui ont ensuite été confirmés par SpaceX, ont montré des vitesses Internet impressionnantes, même avec moins d'un dixième du nombre de satellites prévus ; sur une première flotte de 12 000 satellites prévus, la société n’a actuellement lancé qu’environ 800 satellites.
En octobre 2020, SpaceX a commencé à envoyer des invitations par courriel au public de Starlink. Le service est loin d'être parfait, car les arbres peuvent perturber les connexions en visibilité directe avec les satellites et les antennes satellites se mettent en « arrêt thermique » dans les zones chaudes. Mais pour les personnes vivant dans des zones où les FAI câblés n'ont jamais déployé le câble ou la fibre, Starlink reste une alternative prometteuse, et le service devrait s'améliorer à mesure que SpaceX lance plus de satellites et affine son logiciel.
SpaceX a déclaré qu'il desservait plus de 100 000 utilisateurs de Starlink dans une douzaine de pays à partir de plus de 1 700 satellites. La société a pris des précommandes pour le service post-bêta et a déclaré en mai que « plus d'un demi-million de personnes ont passé une commande ou versé un acompte pour Starlink. »
En mai, Musk a déclaré que les 500 000 premières personnes obtiendraient "très probablement" le service, mais que SpaceX serait confronté à "un défi plus important lorsque nous atteindrons plusieurs millions d'utilisateurs". Musk a déclaré que les limites de capacité seront principalement un problème dans les zones urbaines densément peuplées, de sorte que les populations rurales devraient avoir une bonne chance d'obtenir le service.
SpaceX a l'autorisation des États-Unis de déployer 1 million de terminaux d'utilisateurs à travers le pays et cherche à obtenir une licence pour déployer jusqu'à 5 millions de terminaux. Le nombre de précommandes de Starlink a atteint 600 000, et SpaceX serait en train d'accélérer sa production de paraboles pour répondre à la demande.
Les engins spatiaux “morts” de Starlink menacent régulièrement d'entrer en collision avec d'autres et de créer une crise de débris spatiaux.
Cette année, par exemple, les traqueurs de satellites ont signalé un passage rapproché “à très haut risque” entre un satellite mort et un corps de fusée mis au rebut. Alors qu’une entreprise évaluait à 10 % le risque de collision, SpaceX a annoncé qu’il a une solution à ce problème : les satellites Starlink comporteraient un système d’auto-destruction et de désorbitation, mais cela ne convainc pas les astronomes.
Au Royaume-Uni, des habitants de zones rurales ont déclaré que Starlink d'Elon Musk offre un haut débit "incroyable". SpaceX a reçu au début de l'année l'autorisation de l'autorité britannique de régulation des communications (Ofcom) pour déployer et commercialiser Starlink dans le pays. L'entreprise a alors envoyé des kits Starlink aux personnes retenues pour participer au test bêta public. Des utilisateurs des zones rurales qui participent au test bêta ont déclaré cette semaine avoir atteint des vitesses de navigation et de téléchargement "incroyables" avec le service Internet par satellite d'Elon Musk. Alors que SpaceX n'a lancé pour l'instant que 1 000 satellites sur les 42 000 prévus, le service semble respecter les promesses initiales de la société.
Malgré le fait que SpaceX soit encore loin du nombre total de satellites prévus pour sa constellation Starlink, il expérimente déjà le service dans trois grands pays. La société a déjà des clients aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni. SpaceX a reçu l'autorisation de commencer à déployer Starlink en France cette semaine, mais la société continue à travailler pour obtenir l'autorisation réglementaire afin d'étendre le service Starlink à toute l'Europe cette année. Les utilisateurs ruraux britanniques qui participent aux premiers tests de Starlink dans le pays ont commencé à faire part de leurs impressions sur le service.
Un mois plus tôt, Bruxelles a commandé une étude de faisabilité à de grands noms européens comme Airbus, Thalès, Orange ou Eutelsat pour concevoir un service d’Internet satellitaire européen destiné à stimuler l’économie digitale et réduire la fracture numérique. L’initiative qui vise à renforcer la souveraineté digitale de l’Europe est annoncée alors que SpaceX entend proposer à long terme un accès généralisé à l'Internet par satellite via son service Starlink. Starlink veut fournir de l’Internet haut débit même aux zones les plus difficilement accessibles partout dans le monde.
L'étude de faisabilité du projet de l’UE devrait avoir une durée d'un an, coûtera 7,1 millions d'euros et est destinée à concevoir un système spatial indépendant de communications propre à l’Union européenne. Elle est confiée à un consortium de fabricants et d’opérateurs de satellites, d’un opérateur de télécommunication et du fournisseur européen de services de lancement afin d’étudier la conception, le développement et le lancement d’un système spatial européen de communications.
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Voir aussi :
:fleche: L'UE ne veut pas laisser l'Internet satellitaire à Starlink, une étude de faisabilité pour un système spatial indépendant de communications a été confiée aux géants européens de la technologie
:fleche: Au Royaume-Uni, des habitants de zones rurales déclarent que Starlink d'Elon Musk offre un haut débit "incroyable", le service est disponible dans le pays depuis le début de l'année
:fleche: SpaceX prévoit un service téléphonique Starlink, une batterie de secours, et un accès pour les gens à faible revenu, ainsi que « les applications vocales autonomes dans le réseau Starlink »
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