Antitrust : une nouvelle plainte déposée contre Google pour abus de position dominante
Antitrust : une nouvelle plainte déposée contre Google pour abus de position dominante
un éditeur dénonce les pratiques de la firme pour freiner les stores alternatifs
Google pourrait faire face à une autre enquête de la commission européenne pour abus de position dominante. Alors que le géant de la recherche est en train de chercher des voies et moyens pour trouver une entente avec l’UE suite à une enquête concernant son moteur de recherche, la firme doit faire face à une nouvelle plainte.
Aptoide, un éditeur de logiciels portugais vient de porter plainte auprès de la commission européenne, accusant Google de concurrence déloyale sur Android.
Aptoide propose une galerie d’applications pour Android, qui se positionne comme un sérieux concurrent de Google Play. La plateforme compte à ce jour plus 200 000 titres et est utilisée activement par plus de six millions de possesseurs de terminaux sous Android. Elle représente donc la galerie tierce la plus importante à ce jour.
Aptoide estime que Google a mis en place plusieurs mécanismes pour freiner l’expansion des galeries indépendantes. L’éditeur affirme qu’il ne peut pas soumettre un App Store entièrement fonctionnel sur le play store en raison des clauses de non-concurrence qui régissent la galerie d’applications de Google. Ceux listés ne seraient que des catalogues ne permettant pas d'effectuer des téléchargements sans passer par les mécanismes du Play Store.
L’entreprise affirme également qu’à partir d’Android 4.0, Google aurait corsé la procédure permettant aux possesseurs de terminaux Android d’activer dans les réglages l’accès au téléchargement d’applications en dehors du Play Store. Selon Aptoide, si 80 % d’utilisateurs étaient précédemment en mesure de trouver comment installer les applications depuis des sources tierces avec Android 2.1, actuellement seulement 20% seraient en mesure de le faire.
Aptoide critique également la politique de certification de Google qui oblige les fabricants à installer par défaut sur les terminaux Android ses applications et services, y compris le Play Store.
Enfin, Aptoide révèle que le géant de la recherche aurait bloqué pendant quatre semaines la page de téléchargement d’Aptoide sous Chrome, affichant à l’utilisateur un message d’avertissement sur une probable présence des logiciels malveillants sur cette page. Pour appuyer sa requête, Aptoide fait remarquer l’absence de Google Play en Chine qui est remplacé par des galeries tierces, ce qui montre que la concurrence est possible sur le marché des applications Android.
Android étant gratuit, la rentabilisation de l’OS pour Google repose essentiellement sur l’intégration de ses services. L’achat des applications depuis le Play Store permet à Google de percevoir des redevances sur un marché qui a représenté près de 26 milliards d’euros en 2013, selon Gartner.
Source
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:fleche: Qu’en pensez-vous ? Google abuse-t-il de sa position de freiner les concurrents du Play Store ?
Google répond point par point aux accusations du groupe média News Corp.
Google répond point par point aux accusations du groupe média News Corp,
sur son abus de position dominante en Europe
La semaine dernière, News Corp., un groupe de divertissement et de communication fondé à Adélaïde en Australie par la famille Murdoch, écrivait une lettre ouverte à la Commission Européenne où les stratégies d’affaires de Google étaient critiquées. Robert Thomson, PDG de l’entreprise, avançait que Google est une « plateforme pour la piraterie » et que l’entreprise « configure régulièrement les résultats de ses recherches d’une façon qui est très loin d’être objective ».
Pour lui, le Californien profite de sa position pour ne pas laisser place à la concurrence. Aussi, si cette domination n’est pas arrêtée, elle conduira sans doute à un monde moins bien informé. News Corps dénonce également le processus de « certification » mis en place par Google pour les appareils Android qui lui permet de « refuser l'accès à des compagnies » proposant du contenu. Une lettre écrite dans un contexte où Google se trouve être l’objet d’une enquête pour abus de position dominante en Europe.
Par le biais de Rachel Whetstone, Vice-Présidente Senior du service Global Communications de l’entreprise, Google a répondu point par point dans un billet daté du 25 septembre 2014 un message intitulé « Dear Rupert ».
Tout d’abord concernant l’accusation de « plateforme de piraterie », Google rappelle avoir retiré plus de 222 millions de pages web de ses résultats de recherche qui enfreignaient le copyright seulement pour l’année 2013. « Le temps moyen pour les enlever est désormais évalué à six heures. Et nous décrémentons la position des sites web qui violent souvent le copyright dans le positionnement des résultats de recherche ». De plus, l’entreprise a rappelé avoir investi des dizaines de millions de dollars pour une technologie innovatrice (appelée ContentID) pour s’attaquer au problème de piratage sur YouTube.
News Corp avançait que « le pouvoir de Google rendait difficile aux tiers l’accès à une information indépendante et significative. Google veut exploiter position dominante dans le marché pour étouffer la concurrence ». « Dans la recherche, Google est confronté à beaucoup de concurrence : y compris Amazon pour la recherche produit, Kayak et Expedia pour les vols, et Yelp et TripAdvisor pour l’information locale. Alors que des entreprises comme Expedia et Yelp s’opposent à ce que nous fournissions des réponses directes aux questions des utilisateurs, leurs revenus, profits et trafic depuis Google continuent d’augmenter » objecte Rachel Whetstone.
Quant à sa domination sur le monde des médias, Google rappelle que de nombreux internautes vont directement sur les sites d’organes de presse en citant ceux du Wall Street Journal et du Sun, qui, rappelons-le, appartiennent au groupe News Corp.
Concernant la certification Android qu’évoque Robert Thomson, elle n’existe pas répond Google. « Android est un système d’exploitation open source. Pour proposer une application dans Google Play, il suffit de respecter certaines normes techniques pour qu’elles fonctionnent en toute sécurité sur les appareils Android. »
Si le commissaire européen en charge des affaires relatives à la concurrence devait prendre position après les arguments et les contre-arguments apportés par l’échange entre Google et News Corp, il n’est pas certain qu’il soit plus éclairé à présent.
Source : blog Google
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