Salut
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Citation:
D'une manière générale, beaucoup d'intervenants confondent libre et gratuit. Et c'est naturel
Je ne confonds rien. Moi, je parle d'applications gratuites, je ne parle pas de libre.
Pour ce qui est de ceux qui font des applications vendues mais prétendues open-source, ben pour moi ce sont des gens qui commercialisent mais veulent se faire passer pour des acteurs du libre. À l'origine libre et gratuit étaient associés, les "Fred Fish" par exemple, étaient des applications distribuées gratuitements et libres. Libre et payant n'avait aucun sens à l'origine.
Ensuite, évidemment, certains ont voulu monnayer le libre original, et on réussi à créer du libre pas gratuit, et le libre n'est plus devenu équivalent à gratuit. L'esprit du libre original était pourtant clair, et si aujourd'hui on fait passer des vessies pour des lanternes aux dernières générations, ceux qui ont connus les ordis de fin 70/ début 80 ne se font pas avoir.
Mais bref, moi je parle de vraie gratuité ou de fausse gratuité (pub), pas du débat libre/pas libre.
Citation:
Au delà de cette confusion répandue, associer "développeur de grauit" à "bénévole" et à "Linux", semble un peu hasardeux.
Ce qui est hasardeux, c'est ta façon t'interpréter mes propos. Tu tires un tas de "conclusions" et "d'affirmations" d'une phrase humoristique qui n'a aucun rapport avec tout ce que tu prétends que j'ai dit.
Cette phrase ne sous-entend rien d'autre que ce qu'elle dit explicitement: à savoir que sur les forums Linux il y a des tas de développeurs d'applications gratuites qui seraient furieux si on venait leur dire qu'ils sont des développeurs du dimanche, ou encore que si leurs applications étaient correctes qu'ils les vendraient.
Si tu y vois une autre signification, libre à toi mais c'est chercher l'argument inexistant pour le seul plaisir de le critiquer.
Citation:
Ce n'est pas moi qui ai posé ces questions.
Où ai-je dis que c'était toi??? J'ai cité, je présume que chacun sait au moins qu'il correspond à la citation. Non?
Citation:
Ce n'est pas moi qui ai posé ces questions. Mais en savoir plus sur chacun des intervenants devrait permettre de mieux comprendre les positions de chacun, et de faire évoluer la conversation. Donc, personnellement :
Je suis développeur pour une boite qui développe sa solution de SAS
Je n'exerce pas une activité bénévole
J'ai en revanche déjà contribué à quelques logiciels libres. Principalement quelques patchs sur du code existant, mais aussi création et maintenance de plugins pour une application web
Je n'ai pas écris de tuto
Je l'ai dit, m'étaler n'est pas trop mon truc. Tu me forces à parler, je réponds au strict minimum en espérant que ça te suffira.
J'ai travaillé principalement dans le secteur de l'électronique et accessoirement (commercialement parlant) dans le domaine de l'informatique (principalement pour des applications ciblant du hardware très spécifique). Je suis continuellement en train de travailler sur des projets mixtes électronique + informatique, et je fais beaucoup d'embarqué.
J'ai exercé comme bénévole "officiel" et comme bénévole "non officiel".
Je publie régulièrement des applications gratuites, en fait chaque fois que ça m'est possible.
Je publie des "tutos". Enfin, j'ignore la différence profonde entre un tuto, un livre, ou un cours. Disons que ce que je publie se rapproche de ce qu'on trouve en librairie technique classique.
Satisfait?
Ça avance à quoi? Le fait que je t'ai dit que je faisais du gratuit ne suffisait pas?
Citation:
Un point que je souhaite mettre en avant, c'est que mes contributions au libre me conduisent à penser que cet univers n'est pas plein de bénévoles désintéressés qui ne pensent qu'à rendre service à leur prochain. Par exemple dans mon cas, même s'il me plait de penser que je suis "gentil" ; quand je suis honnête avec moi même je dois reconnaitre que mes principales motivations ont été:
Je te rappelle que j'ai explicitement dit que les motivations des réalisateurs d'applications gratuites étaient variées, j'en ai cité quelques unes, j'ai laissé des points de suspension, et j'ai indiqué que chacun avait les siennes. Alors, merci de bien vouloir arrêter de me prêter des propos qui ne sont pas les miens afin de me faire passer pour un doux rêveur communiste qui pense que tout le monde il est beau et gentil. Quand on a des choses pertinentes à dire, on n'utilise pas ce genre de procédés.
De toutes façons, l'utilisateur final se moque éperdument des motivations du développeur: Si l'application est (vraiment) gratuite et qu'elle est de qualité, je pense que ça lui suffit. Je ne connais personne qui demande un rapport de psy sur un auteur avant de télécharger son application. Ceci n'empêche pas un minimum de vigilance et d'esprit circonspect lorsque ce sont des grosses boîtes commerciales qui se mettent à devenir généreuses.
Tu es en train d'essayer de détourner les propos initiaux qui étaient de se demander si une application "publicitaire" était réellement gratuite, en débat pour savoir si un développeur de gratuit peut avoir d'autres motivations qu'une intention humaniste.
Évidemment qu'il peut y avoir bien d'autres raisons, et même certaines égoïstes. Qui peut penser un seul instant qu'une boîte payant des développeurs pour fournir une appli gratuite n'a pas un intérêt quelconque à le faire? Le tout c'est que ce soit clair, et surtout que ce soit du vrai gratuit, pas de la bouillie farcie de pub (désolé).
Citation:
Opposer "développeurs qui veulent gagner de l'argent et qui disent qu'ils font du gratuit alors qu'ils mettent de la pub", et "développeurs qui font du 'vrai' gratuit", ça n'a pour moi pas de sens.
C'est un raccourci inexact:
- Quand on a une application vraiment gratuite (sans pub), peu importe les motivations de celui qui l'a développée, elle remplit son service au niveau de l'utilisateur exactement comme toute application (gratuite ou commerciale). La seule différence, c'est que l'utilisateur ne débourse pas de sa poche pour l'utiliser. La démarche visant à publier l'application est réellement de fournir une application gratuite. Le petit développeur qui produit le gratuit publie sans calculer le rapport qu'il en aura (forcément), la grosse boîte a des motivations indirectes mais pas de rapport immédiat sur le produit gratuit lui-même.
- Quand on a une application avec pub, l'auteur vise explicitement une rentrée financière sur le produit lui-même. Ce n'est donc clairement pas une application gratuite, les rentrées se faisant sur le produit en question. Cette rentrée se fait au détriment de l'utilisateur (qui est incommodé par la pub, qui le dérange). Une appli-pub n'est donc pas l'équivalent d'une application commerciale qui serait gratuite, et donc pas équivalent à une application vraiment gratuite. Dit autrement, pour utiliser l'application il y a un prix à payer lors de chaque utilisation (manger la pub). Partant de là, j'estime anormal qu'on range les appli-pubs dans la catégorie "applications gratuites" parce qu'à aucun moment (ni dans la démarche du développeur ni dans l'utilisation de l'appli) on ne trouve une trace de gratuité. C'est un peu comme des "cadeaux gratuits" offerts à l'achat d'un produit ou d'un abonnement, il ne s'agit en aucun cas de gratuité.
Citation:
J'ai cotoyé un membre d'une association libriste. Le type s'y impliquait 80h par semaine non parce qu'il avait un business model derrière, mais par conviction : donner de son temps pour la communauté libre.
De quoi vivait-il ? Il a fait le choix de vivre des allocations afin de pouvoir se consacrer pleinement à sa passion.
Je laisse chacun déterminer qui, pour vous, finance ce libre et "gratuit".
LOL, quel pure remarque ultra-libérale. Dire qu'on me taxe de communiste, mais ça vaut bien le libéralisme ostentatoire.
Moi, je note, pour "analyser" ton exemple visant à démontrer que le type est une espèce de parasite (c'est sous-entendu) de la société que :
- Ce type touche une misère (allocations) et pourtant travaille 80 heures par semaine. Il opère comme une espèce de fonctionnaire sous-payé et sans droits. J'estime qu'au minimum il mérite ce qu'il touche, ce n'est pas une aumône.
- L'intégralité de ce qu'il produit est destiné à être partagé et à permettre à d'autres de ne pas débourser de l'argent.
- Je pourrais même ajouter que vu qu'il n'y a de toutes façons pas de boulot pour tout le monde, le fait qu'il ne travaille pas n'induit de toutes façons pas un chômeur de plus. Mais n'allons même pas jusque là:
Qui paye?
Ben, la société, via les impôts. C'est justement le principe de mutualisation dont je parlais, et c'est JUSTEMENT comme ça que fonctionnent les appli-pubs, puisqu'il est évident (je ne vais pas y revenir) que la pub impacte sur le prix de revient des marchandises, et donc sur le pouvoir d'achat du consommateur.
Est-ce avantageux?
Ben, il suffit de comparer ce "libre fait par un chômeur" avec les deux possibilités "payant" et "pub".
- Payant: L'utilisateur paye l'application incluant les bénéfices des actionnaires (non taxés) et patrons, toute l'équipe marketing, les taxes et impôts, le salaire du (admettons un seul) développeur, qui facture son temps x fois celui du chômeur. Moralité, le prix à l'heure de développement est 100 fois supérieur à celui du chômeur, et donc ça coûte plus cher à l'utilisateur, c'est clair. Par contre, pour la société, ça a rapporté de l'argent (une partie de celui de l'utilisateur). Vu à grande échelle, si tout le monde paye tout, chacun y perd en moyenne sur les produits mais économise statistiquement la même chose sur ses impôts. Au final, vu le système d'impôts, moins on gagne et plus on y perd avec ce système. Par contre, les gros salaires sont gagnants avec le tout payant.
- Pub : L'utilisateur ne paye pas l'application. Cependant, l'ouverture du canal publicitaire induit des frais pour les sociétés qui sont contraintes de l'utiliser pour cause de concurrence. L'application est donc payée par le consommateur et non par l'utilisateur. C'est une méthode de mutualisation. Au niveau du coût, le prix payé au développeur doit être augmenté d'une série de marges: salaires des publicitaires, bénéfices des actionnaires (non taxés), sans compter un surcoût d'heure de développement pour s'assurer que l'utilisateur n'utilise pas un bloqueur et autres systèmes visant à pouvoir facturer la pub. Au final, vu la société actuelle, c'est l'ensemble des citoyens qui paye. La répartition des avantages est cependant différente. Ici, celui qui utilise beaucoup de produits-pub est gagnant, mais celui qui consomme beaucoup de produits "publicités" perd à chaque achat. Au final, c'est celui qui consomme le plus (familles nombreuses etc) qui perd le plus, et l'adepte consommateur d'applis qui est gagnant. C'est un système qui n'est guère intéressant pour les moins nantis. L'utilisateur a quand même l'inconvénient de devoir manger la pub, personne n'est donc vraiment content.
-Le chômeur: il facture son application au prix du chômage réparti sur 80 heures par semaine: c'est moins de la moitié du minimex. L'application a donc un prix de revient au ras des pâquerettes. Il la distribue gratuitement. On retrouve exactement le système de mutualisation de l'appli-pub mais la répartition est différente. Celui qui utilise beaucoup d'applis est toujours gagnant par rapport au cas "payant". Par contre, l'argent est pris non pas sur les consommations de marchandises (les produits) mais est pris sur les impôts. Or, vu le système de répartition des impôts, ce sont les plus riches qui vont payer. C'est donc un système plus "de gauche" (la vraie, pas la gauche "politique"). L'utilisateur, lui, est ravi car aucun désagrément.
Donc, si on résume, en étant clair qu'aucun des 3 systèmes n'est "gratuit" au sens "communautarisation", et que l'argent vient toujours de quelque part (faut arrêter de rêver), on peut dire que :
- Les applications payantes sont un système qui avantage soit ceux qui ne consomment pas d'application (tout le monde n'a pas besoin d'un PC), soit ceux qui ont les plus gros salaires
- Les applications pub sont un système qui avantage ceux qui consomment des applications et qui consomment peu d'autres produits comparativement à leurs revenus (ceux qui arrivent à économiser de l'argent), bref les bons salaires consommateurs d'applis. L'inconvénient majeur c'est que, si la société paye l'appli, l'utilisateur final doit aussi la subir, on est dans le moins bon des mondes, personne n'est content (sauf celui qui fourgue sa pub). L'application est en fait payée par une espèce de TVA cachée sur le produit.
- Les applications gratuites faites par le chômeur sont celles qui coûtent le moins cher globalement. L'argent de l'application est payée par l'ensemble de la société (comme la pub) mais cet argent est fourni par l'impôt donc par les salaires les plus élevés et non par une ponction sur les produits (comme l'est la TVA).
On peut encore résumer en imageant :
- Payant : on utilise si on sait payer
- Pub : Payement opéré par une hausse de la TVA
- Gratuit par chômeur: Payement opéré par une hausse des impôts
- Gratuit par autre que chômeur: prix payé par le développeur (son temps)
Donc, évidemment, on va retrouver la discussion gauche/droite classique, dans le sens: qui paye? Logique que chacun évalue les avantages et inconvénients en fonction de sa propre situation financière.
MAIS il convient de noter que dans tous les cas, seule l'appli-pub dérange l'utilisateur final, est envahissante, nuisible, et dérangeante. Seule l'appli-pub prétend également qu'elle est gratuite au niveau société tout en ne l'étant pas. Seule l'appli-pub induit en elle-même des frais supplémentaires parfaitement inutiles.
C'est donc un système qui opère un financement comme les autres solutions, mais ajoute une nuisance qui n'existait pas avant. En outre, à quoi sert d'instaurer un système de mutualisation si, au final, c'est quand même le plus pauvre qui est le plus désavantagé? Autant laisser les applis payantes. Pire, le pauvre sans PC devient solidaire du consommateur d'applis.
Ah oui, j'oubliais: non, je ne vis pas des allocations sociales (bien que j'estime que le chômage ne soit pas le fait des chômeurs mais le résultat d'un refus récent de partage du temps de travail global, qui se réduit de façon logique et depuis la nuit des temps au fur et à mesure de l'évolution des outils).
A+
Claude