Le chinois Lenovo pourrait être intéressé par un rachat du canadien RIM
Le chinois Lenovo pourrait être intéressé par un rachat du canadien RIM
Pour se lancer dans les smartphones avec le hardware de Blackberry
Le directeur financier de Lenovo, le fabriquant chinois de PC n° 2 mondial derrière HP, n’a pas démenti son projet d'un éventuel rachat de RIM, le constructeur canadien des BlackBerry.
« Nous regardons toutes les opportunités, dont RIM ; mais aussi les autres », a-t-il déclaré lors d’un entretien au Forum Economique Mondial de Davos.
Son intérêt s’explique par la volonté de Lenovo d’étendre son activité au secteur des smartphones, plus porteur que celui des PC, ce dernier étant actuellement jugé en déclin par de nombreux analystes.
Le dirigeant chinois indique par ailleurs qu’il a déjà discuté de plusieurs options de rapprochement avec ses homologues canadiens et leurs banquiers. Sans donner plus de détails.
Mais sans écarter non plus un rachat – total ou partiel – puisqu’il admet regarder avec attention le prix des actions de RIM.
Et c’est bien là le problème pour Lenovo. Car si RIM était donné pour mort mi-2012 par de nombreux observateurs, l’entreprise a depuis entamé une stratégie de reconquête avec BlackBerry 10, son prochain OS qui sortira à la fin du mois et qui sera présent dans sa prochaine gamme de smartphones.
Résultat, le cours de RIM tutoie aujourd’hui les 18 $ après avoir quasiment triplé en cinq mois (6,31 $ en septembre).
On est certes loin de son plus haut de 2008 à plus de 140 $, mais la progression du cours renchérit d’autant une éventuelle acquisition.
Autre obstacle, rappelé par Bloomberg, le gouvernement canadien verrait d’un mauvais œil le rachat par une société étrangère d’une entreprise stratégique pour l’IT du pays. Or toutes les opérations de ce type supérieures à 344 millions de dollars sont soumises, de fait, à son approbation.
La réticence sera d’autant plus forte – et pas qu’au Canada – que RIM est un spécialiste de la sécurité des terminaux mobiles, aussi bien dans le milieu économique que dans les institutions publiques. Le passage sous pavillon chinois susciterait immédiatement une levée de boucliers (comme le montre les récents déboires de Huaweï, évincé des appels d’offres publics américains).
En revanche - et suite à la déclaration du dirigeant de Lenovo - l’hypothèse d’une scission de RIM revient en force avec d’un côté le logiciel et l’expertise en sécurité, et de l’autre le hardware - qui serait lui racheté par le constructeur chinois.
Une hypothèse renforcée par RIM lui-même qui ne cache plus son intention de rendre disponible BlackBerry 10 à des partenaires – aujourd’hui concurrents – contre monnaie sonnante et trébuchante. En d’autres termes, RIM pourrait ne plus lier le hardware et le software (modèle Apple) mais tirer ses revenus de licences sur son système d'exploitation (modèle Windows).
Pour mémoire, Lenovo s’était fait un nom à l’international avec un autre rachat : celui de la branche PC, alors moribonde, d’IBM.
IBM qui, de son côté, s’est montré très intéressé par l’unité services et entreprises de RIM (avec le nouveau BES 10 par exemple). Une division encore très profitable et renommée qui n’est pas à vendre. En tout cas pas seule.
En attendant, RIM prépare la sortie de son prochain OS.
Une sortie dont le succès aura aussi – on le voit – beaucoup de conséquences sur l’avenir capitalistique du groupe.
Source : Bloomberg
