L'escalade des fonctionnalités offertes par les smartphones est-elle une bonne chose ?
L'escalade des fonctionnalités offertes par les smartphones est-elle une bonne chose ? Des chercheurs veulent y stocker l'ADN de leurs propriétaires
Une équipe de chercheurs travaillant à Bordeaux propose un nouvel "outil de prévention et de vigilance" qui fait débat.
En effet, leur projet, qui a été conçu bénévolement et sur des fonds privés, propose de «produire un logiciel qui "digère" les données issues du séquençage du génome pour les transporter sur des plate-formes mobiles».
Autrement dit, il s'agit d'entrer son ADN dans son smartphone ou sa tablette.
Un procédé qui fait grand débat en France, alors qu'il est totalement banalisé dans d'autres pays. Ainsi, aux Etats-Unis, n'importe qui peut, pour une poignée de -centaines de- dollars, faire séquencer son code génétique. Il suffit pour cela de cracher dans un tube et de faire parvenir ensuite cet échantillon de salive au laboratoire concerné qui propose ce service.
Ce qui l'équipe de Patrick Merel, Docteur en biologie moléculaire, propose, c'est de stocker les 3 gigaoctets d'un tel séquençage dans son mobile, et de les décrypter pour les faire parler. Par exemple, si un gêne dont on sait qu'il prédispose le développement d'une certaine maladie est détecté, il sera automatiquement signalé à l'utilisateur du logiciel.
Le patient pourra facilement montrer ces données à son médecin ou les avoir sur lui en cas d'accident. Il pourra aussi recevoir grâce au programme des informations en lien avec la condition inscrite dans ses gênes : conseils (faire attention au sucre en cas de prédisposition au diabète), géolocalisation de spécialistes à proximité, etc.).
Mais si son créateur la voit comme d'une grande utilité, d'autre sont beaucoup moins enthousiastes à propos de cette innovation. Certains en critiquent le fond ("les gens ont-ils vraiment besoin de savoir tout ça, et de s'affoler parce qu'ils apprennent qu'ils portent un gêne favorisant un cancer, alors qu'ils ne développeront jamais cette maladie" ; certains critiquent la forme.
En effet, un périphérique mobile est-il adapté pour le stockage d'informations aussi personnelles ? Est-il assez sécurisé pour cela ?
Enfin, d'autres se mettent à rêver et imaginent des appareils qui reconnaîtraient l'ADN de leur propriétaire pour ne pouvoir être activés que par lui...
Source : Portable Genomics, la société que vient de créer le Dr Merel aux USA
:fleche: Et vous, que pensez-vous de cette initiative ?
:fleche: Que pensez-vous de cette escalade des smartphones qui en font toujours plus (moyens de paiements, coachs sportifs, etc.) ? Ces nouvelles fonctionnalités sont-elles utiles, ou bien un appareil mobile ne devrait-il servir qu'à communiquer ?
:fleche: Un smartphone est-il assez sécurisé pour stocker un dossier médical ou servir de moyen de paiement ?
Quelques elements de reponse
Merci de votre interet pour notre projet.
Plusieurs choses.
1) la forme: les interfaces de visualisation des données génomiques d'aujourd'hui sont incompréhensibles et trop complexes pour le grand public, ET les médecins qui vont devoir utiliser ce type de données,
2) rien n'existe sur plateforme mobiles dans ce domaine
3) les biologistes savent déjà anonymiser les données génomiques, plusieurs algo de cryptage existent déjà, meme en open source, donc pas de crainte, les données seront bien sécurisées, quelles soient sur un portable, une clé USB ou un DD.
4) vous perdez plus facilement une clé USB ou votre portable?
5) sur iPhone, et bientot sur d'autres smartphones, le blocage à distance et la localisation d'un mobile perdu existent déjà et renforcent la sécurisation des données
6) qui vous dit que les données de votre génome resteront sur votre portable?
7) de toute facon, on ne rappellera jamais assez, de proteger son smartphone par une clé de vérouillage automatique
8) ne nous voilons plus la face, les smartphones vont remplacer les ordi portables très rapidement. La fonction téléphone va devenir "très accessoire", non?
9) le génome est une clé de codage à 3 milliards de bits, une clé de sécurisation ultime pour les transactions sécurisées, c'est sur
10) les applications: ne font que débuter. Une partie de cette information seulement commence à etre utilisable, en médecine prédictive et préventive et en matière de pharmacogénétique (comment notre organisme métabolise les médicaments). Un champ très vaste....
Les applications plus "light" dont on parle dans la presse, selection de sportifs, ....restent encore très périphériques et absolument pas encore cautionnées par l'ensemble de la communauté scientifique. On n'empechera pas l'apparition d'abbus, mais c'est là que la société devra intervenir et réglementer.
La connaissance du génome n'est pas à ce jour un diagnostique médical
La connaissance du génome et en particulier le génome humain est scientifiquement intéressant, mais elle est encore très parcellaire ... sur son fonctionnement.
Et on voit (c'est un exemple) des malheureuses qui ayant l'info qu'un gène prédisposant au cancer du sein se font faire une ablation de l'appendice alors qu'elles ne développent pas de cancer .
L'information d'un gêne n'entraine pas mécaniquement (ou alors la mécanique est très complexe) une maladie .
Cela fait surtout la richesse des boites qui proposent des analyses ...
Sans intérêt individuel pour l'instant.