Le Cloud marquera-t-il le retour des DRM ? Les labels militent pour imposer de nouvelles technologies de marquage très discrètes
Les vendeurs de musique en ligne commercialisent de fichiers sans DRM. Cependant, il y a deux catégories chez ces commerçants : ceux comme Apple, Walmart ou LaLa qui distribuent des MP watermarkés (enregistrant les informations personnelles de leur propriétaire, ce qui pose problème si les fichiers sont partagés sur des réseaux P2P) ; et ceux comme Amazon ou Napster qui ont su résister aux pressions des maisons de disque et qui délivrent des MP3 propres.
Malheureusement, très peu de consommateurs font attention à ces détails. Ils devraient.
Selon une source interne au marché de la musique en ligne (souhaitant garder l'anonymat), les vendeurs "collabos" disposent de moyens techniques pour que dans chaque fichier acheté, se trouve une trace à propos de la transaction et de l'identité de l'acheteur. Le problème, c'est que ce dispositif n'est pas mentionné dans les conditions d'utilisations de ces boutiques numériques (comme Apple), ni dans la facture d'achat.
Quand une commande est passée, le site reçoit une requête comportant le pseudo du client et le numéro de la transaction. Avant que le fichier ne soit disponible au téléchargement, un programme spécifique inclut ces deux informations dans le MP3 concerné. On se retrouve donc avec un fichier marqué, mais ce marquage n'est pas aisément visible (sauf lorsque l'on sait précisément où regarder). Cette opération n'affecte pas la qualité audio de la chanson, mais permettra par contre de remonter jusqu'à l'acheteur (si le fichier est illégalement partagé par exemple).
Ces faits restent confidentiels et les vendeurs ne s'expriment pas à leur sujet, mais un simple outil comparateur de fichiers montrera clairement une différence entre deux morceaux identiques, s'ils ont été achetés sous deux identités différentes.
Les maisons de disque seraient les instigratrices de telles pratiques, en exigeant un tel dispositif pour permettre à un site de vendre les titres issus de son catalogue d'artistes. Et, sans être particulièrement intelligent, on comprend vite quel est leur intérêt dans l'affaire.
Certains labels espèreraient même utiliser ces données pour contrôler l'accès à leurs musiques dans un futur proche où ils espèrent un retour des DRM. Les MP3 watermarkés pourraient donc être des portes d'entrées au retour des Digital Rights Management.
Lorsqu'une playlist est stockée via le cloud, il est possible d'accèder à ces données personnelles pour voir si elles correspondent bien à l'identité de l'utilisateur. Si la réponse est positive, alors le morceau sera joué. Dans le cas contraire, la musique sera bloquée par un système de réseau DRM.
Ce scénario ne sera cependant réalisable que lorsque tous les revendeurs musicaux du web se plieront aux exigences des majors, ce qui n'est pas encore le cas.
De plus, Apple, Google et Amazon seraient tous trois en pleines négociations avec les maisons de disque pour lancer un service de musique en cloud. Ces plate-formes permettraient d'acheter des crédits pour écouter de la musique en streaming ; mais aussi la synchronisation de fichiers musicaux présents sur le disque dur de l'utilisateur afin qu'il puisse les écouter sans avoir à les acheter de nouveau. Evidement, seuls les fichiers watermarkés seront pris en compte par ce servive. Les MP3 rippés depuis un CD compteront pour du beurre. Idem si vous changez de nom d'utilisateur...
Source : La liste de tous les vendeurs de musique en ligne notant s'ils commercialisent des fichiers "propres" ou non.
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Trouvez-vous normal que les fichiers MP3 achetés légalement soient watermarkés ? Que penser du fait que les vendeurs n'indiquent pas ce détail technique aux consommateurs ?
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