Eolas vous considère en infraction si vous utilisez AJAX, les entreprises américaines vont-elles trop loin avec leurs procédures de viols de brevets ?
Et encore un. Les Etats-Unis nous gratifient d'un nouveau cas de plainte déposée pour viol de brevet. C'est cette fois-ci la société Eolas Technologies, fondée en 1994, qui a lancé hier une action en justice contre plus d'une vingtaine de sociétés d'horizons totalement différents, dont : Google et YouTube, Apple, eBay, Texas Instruments, Adobe, Amazon, Sun Microsystems, PepsiCo, le magazine Playboy, l'hébergeur Go Daddy, le revendeur Office Depot, le vidéoclub en ligne Blockbuster, l'établissement financier JPMorgan Chase, Citigroup, Plano, CDW, New Frontier Media, Perot Systems, etc... La liste est édifiante d'originalité et d'importance.
Quel est le motif à l'origine de ce contentieux ? L'entreprise de Michael David Doyle reproche à tous ces groupes d'avoir violé deux de ses brevets déposés auprès de l'United States Patent and Trademark Office. Il y a d'abord le numéro 5.838.906 ('906) déposé en 1998 concernant « l'ajout d'applications entièrement interactives à travers l'usage de modules complémentaires et d'AJAX (asynchronous JavaScript and XML) et des développement web techniques », et son amélioration récente enregistrée sous le numéro 7.599.985 ('985).
Les descriptifs des brevets sont très flous, et permettraient de poursuivre pratiquement chaque éditeur de sites Internet exploitant JavaScript.
Eolas n'en est pourtant pas à son coup d'essai, puisque l'entreprise avait déjà frappé en 1999 en portant plainte contre Microsoft pour des raisons similaires (et avait obtenu la coquette somme de 521 millions de dollars en guise e dommages et intérêts, suite à une condamnation de la firme de Bill Gates).
L'affaire actuelle sera, comme pour le cas du procès entre Microsoft et i4i à propos de Word, examinée par un juge texan.
SpeedTrack avait déjà porté plainte il y a quelques semaines pour une affaire du même type, portant sur un brevet loin d'être original, contre une liste de compagnies de la même longueur ; quelques jours seulement après que le géant communautaire Facebook ait engagé une procédure du même acabit.
Quelques jours en amont encore, et c'était Samsung et BTG qui se lançaient dans une querelle de propriété intellectuelle cinq jours seulement après une action similaire déclenchée par Xpoint.
Et la liste pourrait encore être longue, si tous les procès engagés en 2009 pour violation de brevets dans le domaine de l'IT devaient être répertoriés.
Pourquoi tant de haine ? Manque de civisme des concurrents ou convoitise de l'argent facile ?
Source : La dépêche d'origine
Ces plaintes à répétition d'entreprises américaines ne sont-elles pas qu'une grosse farce ? Les informaticiens sont-ils tous des voleurs, ou bien est-ce que les groupes adeptes des dépôts de plainte vont trop loin ?
Sera-t-il un jour interdit de frapper sur son clavier pour viol de brevet ?
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