Salut
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Ce que je veux dire, c'est qu'aujourd'hui encore, s'ils n'ont que 1% des parts du marché, c'est principalement parce qu'ils ont découragé les utilisateurs lambda dès le départ. Le changement de stratégie depuis quelques années n'a pas suffit à ramener vers eux les utilisateurs qui avaient été intéressés au départ lorsqu'ils n'avaient pas encore l'habitude de Windows (au moment où le choix leur appartenait et où les gens étaient encore malléables et ouverts, venant d'OS et de machines alternatifs comme Amiga, Atari, etc). Pour situer le contexte, j'ai 51 ans et je fais de l'informatique depuis 1980 (TRS80 au départ), j'ai assez bien suivi les différents choix qui se sont posés à la génération "pionnière" de l'informatique domestique.Si Windows perd des parts de marché, je peux comprendre que cela coûte très cher à Microsoft, par contre j'ai du mal à comprendre le sens de ta phrase pour Linux.
Même si Linux peut être téléchargé gratuitement, les packs sont quand même vendus dans le commerce (bien moins chez que l'équivalent Windows mais qui dit vente dit rentrées d'argent). Il y a donc des bénévoles, mais pas uniquement. A mon avis les bénévoles sont plus du côté applicatif que du côté OS (et maintenant ça se développe aussi chez Windows, on trouve des tonnes de logiciels gratuits qui n'imposent plus de changer d'OS).Il ne faut pas oublié que Linux a été développé à la base et l'est toujours, d'une manière bénévole, la plupart des développeurs du noyau (il me semble) font ça par pur plaisir.
Et puis dire que les bénévoles sont des gens qui travaillent par pur plaisir est un peu limitatif, il y a aussi tous les bénévoles qui font du gratuit par conviction, politique ou autre (qu'on y prenne plaisir est un effet secondaire)
Mais à mon avis le problème est plutôt bel et bien que les premiers pionniers de Linux ont directement voulu viser une "élite" et l'élite ben ça ne concerne qu'une infime part des OS vendus. Ces gens qui prétendaient que tout qui voulait un Gui ou un outil convivial et refusait d'utiliser VI était un traître (ce n'est pas une caricature, j'ai connu cette période), ce sont eux qui ont plombé Linux depuis le début. Il aurait fallu se débarrasser de ces extrémistes si Linux visait à concurrencer à terme Windows, et non laisser proliférer des genres de clans censés représenter l'esprit de Linux.
Maintenant le mal est fait et décider quelqu'un qui a déjà un PC avec Windows de revenir à Linux est lourd (il faut d'abord trouver tous les logiciels compatibles) et à l'inverse quelqu'un qui débute, de peur d'être perdu, adopte la même solution que son entourage (et donc Windows). C'est réversible à terme mais pas du tout évident. Linux a plus facile s'imposer en entreprise à terme, parce que là il s'agit non seulement de coût de licenses, mais en plus d'éviter l'espionnage industriel (Windows n'est pas open-source). Par contre Windows soit est fourni sur la machine d'office (scandaleux, je suis d'accord, j'ai du remplacer un portable, non disponible sans Windows et donc repayer une licence que j'avais déjà), soit se trouve aisément "sans payer", sachant que le risque pour un particulier d'être pris est inexistant. Pour un particulier pas très regardant, l'avantage de Linux est nul et vu l'époque actuelle où tout nous démontre qu'on se fait sans arrêt escroquer par ceux qui nous dirigent, il s'agit de la majorité des utilisateurs (d'après un pote qui vend des PC, moins de 1% des nouveaux clients ont un budget logiciel, la machine représente 100% de l'argent qu'ils sont prêts à mettre).
Je prends mon propre cas : au départ, lors de ma migration Amiga->PC (par obligation de résultat suite à l'abandon de l'Amiga par Commodore) j'avais le choix entre un linux avec qui il fallait se battre ou un windows prêt à l'emploi. Le choix a été vite fait, perdre mon temps avec un OS ne m'intéresse pas, il doit être transparent, l'OS c'est le problème de la machine, pas le mien.
Récemment, j'ai envisagé de migrer sur Linux (je développe du gratuit, ça me semblait logique comme démarche), mais maintenant ça se révèle pratiquement impossible : les softs équivalents soit n'existent pas, soit sont incompatibles avec les formats de fichier que j'utilise, et je fais l'impasse de mes propres applications développées sous Windows.
Moralité : je suis amateur potentiel de Linux, mais l'extrémisme des premiers développeurs fait que ça m'a été rendu impossible et que ça le demeure aujourd'hui. Et faisant partie d'un petit club d'informaticiens/électroniciens, je peux dire que je ne suis pas seul dans ce cas : le seul membre sous Linux l'est par passion... MAIS dispose d'une session Windows qu'il lance dans une plateforme virtuelle sous Linux chaque fois qu'il a besoin d'un logiciel spécifique, et donc il ne peut utiliser Linux qu'à condition d'avoir quand même un Windows (par exemple, son scanner récent ne fonctionne pas sous Linux).
Si le choix se résume à Windows ou la combinaison Linux+windows de secours, alors à quoi sert Linux en pratique à part pour la beauté du geste? Question alternative: qui a envie de se farcir 2 OS à la place d'un seul?
Et pour être clair, je ne suis pas anti-Linux, bien au contraire je déplore le fait que j'ai été placé devant l'impossibilité matérielle de l'utiliser. Aujourd'hui je ne peux qu'acter de ce fait et essayer d'expliquer pourquoi des gens comme moi en sont arrivés sous Windows et restent dans l'impossibilité matérielle de migrer.
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Claude
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