Je ne crois pas que ce soit la bonne façon de poser le problème, parce qu'on va pouvoir fournir des contre exemples qui vont dans les deux sens...
Côté technologies modernes, le téléphone, l'électricité, le disque, les chemins de fer, l'aviation, presque tout a été crée dans des contextes de recherche privée, et protégé par des brevets, des secrets de fabrication et tout cela (et même dans certains cas, dont l'informatique, des secrets militaires). Ca ne les a pas empêché de se développer.
Si le calcul intégral avait été sous licence, codétenue par Leibniz et Newton, disons, à l'époque de Fourier, elle aurait été dans le domaine public depuis belle lurette.
Côté oeuvres de l'esprit, la licence libre (ou plus précisément l'absence de copyright) était la norme jusqu'à assez récemment, en fait. Ca a donné pas mal de grands artistes vivant dans la misère (de Beethoven à Van Gogh). Inversement, le copyright ne semble pas avoir tué la création (mais il permet à pas mal d'artistes de mieux vivre...)
On peut bien sur trouver des exemples qui vont dans l'autre sens... Ce que je dis, c'est que ce type de débat ne va nulle part.
Ouais, comme ca, on développe très vite, et on se rattrape sur la maintenance, en régie. Et là c'est cool, parce que plus on développe mal, plus on gagne des sous... enfin, jusqu'à ce que le client jette l'éponge, et la boite d'IT avec.
Je ne connais pas personnellement Mac Lak, mais je suis prêt à parier que quand il dit qu'il gagne des marchés contre de l'offshore, c'est presque toujours contre ce type de produits avec une pile de roues qu'on n'a pas réinventées mal scotchées ensemble...
Si tout ton marché est comme ca, alors je comprends bien l'intérêt du libre : si on doit avoir ce genre de logiciel, il vaut mieux en avoir les sources (et de toutes façons, le modèle économique repose sur le service, en l'espèce, le débogage). Mais là, on pourrait probablement facilement faire valoir qu'une petite boite proprio avec de bons développeurs chasserait facilement un libre mal gaulé sur ce genre de marché... (entre un truc libre qui marche mal, et un truc proprio qui marche bien, il n'y a jamais débat)
En fait, sur tout ce fil, on a assez peu parlé de licence, je crois... Mais beaucoup du modèle économique, et donc, indirectement des motivations des développeurs.
Et c'est bien sur ce sujet de la motivation des développeurs (et en particulier des bons développeurs) que je demeure perplexe.
A la base, le libre ca rapporte moins au développeur (puisqu'il ne vend pas son developpement initial).
Tu nous disais précédemment que cela déplace le développeur vers des fonctions moins centrales (comme le marketing), donc, dans la société actuelle, ca veut dire moins de statut (et souvent moins de salaire).
Ensuite, comme cela repose sur la réutilisation maximale, et souvent la copie de logiciels existants, cela se traduit par un fort accent mis sur le recyclage et le débogage... Je sais qu'il y en a qui adorent cela, mais ce n'est pas exactement ce qui fait rêver un développeur.
C'est peut être juste moi, mais je dois dire que je ne trouve pas cela très motivant... D'autant plus que de la reconnaissance de ses pairs, on en a dans le monde proprio (tu vas faire une ou deux confs de temps en temps, tu publies un peu, éventuellement tu fais un peu de libre... comme ca, pour faire le malin), tout comme le sentiment d'être utile.
Francois
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