Quel changement climatique ?

Le réchauffement climatique est un fait avéré et reconnu par la majorité des scientifiques. L'origine en est très probablement humaine : depuis la révolution industrielle, c'est à dire depuis le 19e siècle, la concentration de certains gaz de l'atmosphère a connu une augmentation rapide [1] : en particulier le dioxyde de carbone (C02), le méthane (CH4), le dioxyde d'azote (N20). Ce sont des gaz à effets de serre : leur présence dans l'atmosphère retient une partie du rayonnement que la Terre émet et donc la réchauffe. Sans eux, la Terre serait sans doute trop froide pour nous, mais leur trop grande présence déstabilise le climat et entraîne un réchauffement (en moyenne) climatique inquiétant. Les conséquences à long terme d'un tel réchauffement peuvent être dramatiques : dérèglement du climat, augmentation du niveau des océans, fontes des glaces, etc. Il est probable que, dans le passé, des changements climatiques aient contribué aux extinctions massives d'espèces qui marquent la fin des périodes géologiques.

Afin de limiter l'augmentation des gaz à effet de serre, la plupart des pays ont signé en 1992 la « Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques » (CCNUCC). Aujourd'hui, 192 pays ont ratifié cet accord et ont accepté de coopérer et de mettre en place des politiques de lutte contre le changement climatique. Ce premier traité international en a engendré un autre : le protocole de Kyoto, rédigé en 1998. 184 des pays signataires de la CCNUCC l'ont ratifié. Alors que la Convention-cadre ne contraignait pas les signataires, le protocole de Kyoto met en place un calendrier pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il met également en place un marché du carbone qui est en fait un marché de droit d'émission de gaz à effet de serre. Parallèlement, un Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a été mis en place, en tant qu'expert indépendant travaillant sur le changement climatique. Il rend régulièrement des rapports sur l'évolution du climat, ainsi que des prévisions pour les années à venir.

Des hommes politiques essayent, depuis quelques années, de sensibiliser leurs confrères ainsi que les populations à ce problème. On pensera à Al Gore et à son film An Inconvenient Truth (Une vérité qui dérange) récompensé par deux Oscars, et qui a reçu, en compagnie du GIEC, le prix Nobel de la paix. Plus près de nous, la bonne performance des Verts aux dernières élections européennes n'est peut-être pas étrangère à ce problème.

Les gaz à effet de serre ont différentes origines. Tout d'abord, les industries, en rejettent en quantité, soit directement, soit par leur consommation d'électricité (plus de 60 % de l'électricité mondiale est produite par combustion). Le transport automobile et la déforestation sont également des gros producteurs de gaz à effet de serre. Mieux vaut prendre un vélo ou marcher pour effectuer des petits trajets. Enfin, l'élevage et l'agriculture produisent beaucoup de méthane.

Où en est-on vraiment ?

Le protocole de Kyoto est entré en vigueur en 2005. A-t-il eu des effets déjà perceptibles ? Sur le site de la CCNUCC [2] on trouvera une grande quantité d'information sur le sujet, et en particulier des mesures des concentrations et des émissions de gaz à effet de serre depuis 1990, ainsi que leur représentation sur des cartes [3]. La carte par défaut sur la page est celle de l'évolution des émissions entre 1990 et 2006. Les données ne sont évidemment et malheureusement pas disponible pour tous les pays. Seuls les pays « du nord » sont représentés sur ces cartes, sans doute à cause de la difficulté d'obtenir des données fiables pour les autres. On remarquera qu'une bonne partie de l'Europe et la Russie ont réussi à diminuer leurs émissions, au contraire de l'Amérique du Nord, de l'Autralie et du Japon. Les États-Unis, l'Union Européenne et la Russie restent évidemment de gros émetteurs. D'après [4], la Chine est le plus gros émetteur de gaz à effet de serre et ses émissions sont en augmentation. L'Inde, le Brésil et les autres pays émergents ont une part de responsabilité. On pourra trouver en [5] un classement des pays par émission de C02.

Il faut espérer que la diminution des émissions que l'on observe en Europe et en Russie n'est qu'un début et qu'elle va se poursuivre et s'étendre. Les États-Unis n'ont pas ratifié le protocole de Kyoto : Clinton l'avait promis, mais Bush ne l'a pas fait. Obama semble plus ouvert que son prédécesseur et prêt à ratifier le prochain traité sur le climat. La prochaine conférence des Nations Unis sur le changement climatique aura lieu en décembre 2009 à Copenhague. L'objectif est d'obtenir un accord incluant cette fois les États-Unis afin qu'il soit plus efficace. La Chine s'est également dite prête à lutter contre le changement climatique. Évidemment, le problème est loin d'être simple. Les pays émergents se réfugient derrière le droit au développement, les gros émetteurs n'accepteront pas facilement de faire des efforts. Mesurer les émissions de gaz à effet de serre n'est pas évident non plus, puisque cela nécessite la coopération des pays et des industries.

Rendez-vous début 2010 pour avoir les conclusions et les décisions de la conférence sur le changement climatique.


[1] http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaz_%C3%A0_effet_de_serre
[2] http://unfccc.int/2860.php
[3] http://maps.unfccc.int/di/map/
[4] http://en.wikipedia.org/wiki/Greenhouse_gas
[5] http://en.wikipedia.org/wiki/List_of...xide_emissions