Faut-il craindre la fin de notre civilisation (ambiance collapsologie) ou la disparition de l’espèce humaine ? Yves Cochet, ex-ministre de l’Ecologie et président de Momentum qui publie Devant l’effondrement, ne rejette pas l’hypothèse selon laquelle l’humanité n’existerait plus en tant qu’espèce en 2050. Si cette prédiction semble pessimiste, les études scientifiques ne sont guère plus joyeuses.
Au mois de mai, un rapport du groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité (IPBES) a alerté sur l’effondrement -plus rapide que prévu- de la biodiversité.
Environ un million d’espèces animales et végétales sur les quelque huit millions estimées sur Terre sont menacées d’extinction, dont « beaucoup dans les prochaines décennies ». Ces projections correspondent aux mises en garde de nombreux scientifiques qui estiment que
la Terre est au début de la sixième « extinction de masse ».
L’humanité, qui dépend de la nature pour boire, respirer, manger, se chauffer ou se soigner, est-elle directement menacée ?
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Dans un monde idéal, après seulement 300.000 ans d’existence, Homo sapiens devrait encore avoir beaucoup de temps à vivre. Mais ne rêvons pas trop vu la rapidité de l’effondrement de la biodiversité…
Que se passera-t-il lorsque l’humanité sera balayée de la surface de la Terre ? « Les enseignements qu’on peut tirer des grandes crises de la biodiversité à travers l’histoire de la vie montrent que, de toute façon, la vie reprend », observe Francis Duranthon. Il reste toujours des espèces, en très petit nombre, à partir desquelles une nouvelle biodiversité se crée.
« La vie sur Terre s’est complètement passée de nous pendant quasiment quatre milliards d’années, elle se passera complètement de nous une fois qu’on aura disparu », observe Jean Renaud Boisserie. N’en déplaise à l’ego de l’homme. Des extinctions de masse ont déjà eu lieu dans le passé et elles n’étaient pas liées à l’influence humaine. « Par exemple, il y a 250 millions d’années, au moins 90 % des espèces se sont éteintes et c’est reparti après. Ça met du temps, ça a pris quelques millions d’années pour se rétablir, mais quand ça repart c’est encore plus diversifié et encore plus riche qu’avant », reprend le paléontologue. Même des catastrophes nucléaires en chaîne ne suffiraient pas à détruire le vivant.
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