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Intelligence artificielle Discussion :

Les acteurs de la course à l'IA financent mutuellement leur croissance grâce à des accords circulaires


Sujet :

Intelligence artificielle

  1. #1
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    Par défaut Les acteurs de la course à l'IA financent mutuellement leur croissance grâce à des accords circulaires
    Comment les acteurs de l’IA recyclent leurs milliards entre eux : les ventes de puces en amont soutiennent les paris sur les infrastructures en aval, créant une chaîne critique de flux économiques circulaires

    De Nvidia à OpenAI, quelques géants technologiques financent mutuellement leur croissance dans un cycle qui pourrait soit soutenir la bulle de l'IA, soit le faire éclater. Une analyse approfondie du marché révèle un réseau critique d'accords circulaires. L’argent tourne en boucle : les fabricants de puces, tels que Nvidia, gagnent d’abord de l’argent en vendant leur matériel, puis réinvestissent une partie de leurs revenus dans les entreprises comme OpenAI qui construisent ou exploitent les infrastructures d’IA. Ces entreprises, à leur tour, achètent à nouveau des puces aux fabricants initiaux, créant une dynamique circulaire où chaque acteur profite du cycle qu’il alimente lui-même.

    Le marché mondial de l'IA n'a jamais semblé aussi prospère. L'essor de l'IA générative a propulsé la capitalisation boursière de Nvidia à 4 600 milliards de dollars. Principal fournisseur de puces d'IA, Nvidia détient plus de 90 % des parts de marché et engrange des milliards de dollars de bénéfices depuis quelques années. Cependant, derrière ces valorisations record se cache un cercle vicieux d'argent et d'influence qui façonne discrètement l'ensemble du secteur.

    Au cours des derniers mois, OpenAI a annoncé une série d'accords avec Nvidia, AMD, Oracle et CoreWeave pour un montant total de plus de 1 000 milliards de dollars. Ces accords promettent la puissance de calcul nécessaire pour construire et déployer la prochaine génération de modèles d'IA. Pourtant, les mêmes partenaires qui investissent dans OpenAI sont également ceux qui lui vendent les puces et les centres de données dont elle a besoin pour survivre.

    Le battage médiatique et le développement des infrastructures d'IA se répercutant sur tous les marchés, de la dette et des actions à l'immobilier et à l'énergie. Pendant ce temps, OpenAI brûle ses liquidités à une vitesse préoccupante et ne prévoit pas d'avoir un flux de trésorerie positif avant la fin de la décennie.

    Les partenariats portent sur environ 500 milliards de dollars avec Nvidia, 300 milliards avec AMD, 300 milliards avec Oracle et 22 milliards avec CoreWeave. Ensemble, ces accords représentent à peu près la taille de l'économie annuelle de l'Indonésie. Ces chiffres sont certes stupéfiants, mais ils soulèvent une question simple, mais importante. Un secteur peut-il continuer à croître si le même argent continue à tourner en rond ? Les économistes sont sceptiques.

    Nvidia : le grand acteur du financement circulaire dans le secteur de l'IA

    L'engagement de 100 milliards de dollars pris par Nvidia envers OpenAI sur plusieurs années est l'un des nombreux accords circulaires conclus par Nvidia. Selon les données disponibles, Nvidia a participé à plus de 50 transactions liées à l'IA générative en 2025. Bon nombre des startups soutenues par le géant des semiconducteurs s'appuient sur les puces Nvidia pour développer leurs modèles, puis revendent la puissance de calcul à Nvidia ou à ses partenaires.

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    CoreWeave, par exemple, a levé 12 milliards de dollars de dette garantie par des processeurs Nvidia et loue désormais cette capacité à OpenAI et Microsoft. OpenAI adopte la même approche. Le fabricant de ChatGPT investit dans des startups qui dépendent de ses grands modèles de langage (LLM) tout en payant pour leurs services. Chaque accord renforce le suivant jusqu'à ce que l'ensemble du réseau s'appuie sur lui-même pour créer une dynamique.

    Les experts appellent ce phénomène « financement circulaire ». Il se produit lorsque les mêmes fonds circulent entre une poignée d'entreprises, créant ainsi l'apparence d'une croissance infinie même lorsque les bénéfices sont en baisse. Cette stratégie a fonctionné jusqu'à présent, mais elle dépend d'une condition : une croissance constante. Que se passera-t-il si la demande pour les puces ralentit ou si les investisseurs retirent soudainement leurs billes ?

    Malgré son potentiel, l'IA reste largement inéprouvée en tant que source de profits. « Si, dans un an, nous arrivons à un point où nous avons eu une bulle spéculative dans le domaine de l'IA et qu'elle a éclaté, cet accord pourrait être l'un des premiers signes avant-coureurs. Si les choses tournent mal, des relations circulaires pourraient entrer en jeu », a déclaré Brian Colello, analyste chez Morningstar, à propos de l'investissement de Nvidia dans OpenAI.

    OpenAI dépenserait près de 80 fois son revenu annuel en infrastructures

    Les engagements totaux d'OpenAI dépassent désormais 1 000 milliards de dollars, alors que son chiffre d'affaires annuel est d'environ 12 milliards de dollars. L'entreprise devrait perdre environ 10 milliards de dollars cette année et pourrait ne pas réaliser de bénéfices avant 2030. Cela signifie qu'elle dépense près de 80 fois son revenu annuel en infrastructures. OpenAI investit massivement sans perspectives de revenus claires, ce qui suscite des craintes.

    La consommation de trésorerie projetée par OpenAI pour 2025 est de 155 milliards de dollars contre 75 milliards en 2024, ce qui montre à quel point les coûts augmentent rapidement. Moody's a averti qu'Oracle pourrait être exposé à des risques si les paiements d'OpenAI prenaient du retard. D'autres experts voient des signes familiers avec la fin des années 1990, lorsque les dotcoms s'achetaient mutuellement leurs services afin de gonfler leur croissance.

    La différence aujourd'hui est tangible. Au lieu des publicités et des ventes croisées entre startups, le boom de l'IA générative repose sur des serveurs, des terrains et des réseaux électriques. L'argent n'est pas virtuel. Il est physique et massif, et une fois dépensé, il ne peut pas être facilement récupéré.

    Selon l'économiste de Harvard Jason Furman, la croissance du PIB américain au premier semestre 2025 a été presque entièrement tirée par les investissements dans les centres de données. En excluant les catégories liées à la technologie, il s'aperçoit que la croissance du PIB n'est que de 0,1 % sur une base annualisée, ce qui souligne le rôle de plus en plus central des infrastructures de haute technologie dans l'évolution des résultats macroéconomiques.

    Comment la course à l'IA s'appuie sur la dette et remodèle les marchés

    Au sein du secteur technologique, les dirigeants affirment que ces relations commerciales peu orthodoxes sont essentielles pour répondre à une augmentation sans précédent de la demande en services d'IA. La nouvelle phase du boom de l'IA est financée non seulement par des capitaux à risque, mais aussi par des emprunts. Selon les analystes, cela pourrait provoquer un désastre si la demande pour les infrastructures et les services d'IA ne suit pas.

    Lisa Su, PDG d'AMD, a déclaré que le partenariat avec OpenAI est un « cercle vertueux et positif ». De même, Greg Brockman, président et cofondateur d'OpenAI, a déclaré qu'il faudrait un « effort à l'échelle de l'industrie » utilisant l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement en IA pour répondre à l'immense demande en puissance de calcul nécessaire pour prendre en charge ChatGPT et d'autres produits. Les analystes restent toutefois sceptiques.

    Washington a adopté une attitude de laisser-faire à l'égard de toutes les activités d'un secteur considéré comme essentiel pour rivaliser avec la Chine. « C'est à eux de décider. Nous voulons que les entreprises américaines réussissent », a déclaré David Sacks, responsable de l'IA et de la cryptomonnaie à la Maison Blanche.

    De son côté, l'administration Trump est également liée au vaste réseau d'investissements dans l'IA par le biais de sa participation dans Intel, sans parler de ses projets de prélever une part des ventes de puces de Nvidia et AMD à la Chine. Mais ce plan est au point mort. La Chine a bloqué les ventes de puces Nvidia afin d'intensifier ses efforts internes pour renforcer son indépendance en matière de semiconducteurs et concurrencer les États-Unis.

    L'essor de l'IA générative est énergivore et dévore les ressources en eau

    L'impact des accords circulaires conclus dans le secteur de l'IA dépasse largement les frontières de la Silicon Valley. Ils stimulent la demande en immobilier, en énergie et en dette d'entreprise, tout en faisant grimper les cours boursiers dans l'ensemble du secteur technologique. La valeur boursière d'Oracle a augmenté de plus de 200 milliards de dollars après son partenariat avec OpenAI, et l'action AMD a bondi de plus de 24 % en une seule journée.

    Nvidia affiche désormais une valorisation de 4 500 milliards de dollars, supérieure à celle d'Apple ou de Microsoft. L'Agence internationale de l'énergie prévoit que la consommation électrique mondiale des centres de données dépassera les 1 000 térawattheures d'ici 2026, soit à peu près l'équivalent de la consommation annuelle du Japon. Une grande partie de cette croissance proviendra des charges de travail liées à l'IA associées à Nvidia et OpenAI.

    Sam Altman, PDG d'OpenAI, alerte sur une bulle et les dangers liés à son éclatement, mais continue de nourrir la frénésie autour de l'IA générative. « Altman a le pouvoir de faire s'effondrer l'économie mondiale pendant une décennie ou de nous mener tous vers la terre promise. Pour l'instant, nous ne savons pas ce que l'avenir nous réserve », a écrit Stacy Rasgon, analyste chez Bernstein Research, dans une récente note adressée aux investisseurs.

    Les enjeux mondiaux relatifs à une économie de l'IA qui s'autoalimente

    Les dirigeants du secteur technologique considèrent la vague actuelle de dépenses comme une étape naturelle de la croissance. Sam Altman parle d'une période d'investissement et de patience, tandis que Nvidia et AMD qualifient leurs partenariats de stratégiques. Les dirigeants parient sur une croissance future. L'écosystème de l'IA pourrait être multiplié par cinq d'ici à 2030 et Nvidia capterait plus de 40 % des flux d'inférence de 1000 milliards de dollars.

    Lors d'un récent événement, Sam Altman a brièvement évoqué la situation financière de son entreprise : « il est évident qu'un jour, nous devrons être très rentables, et nous sommes confiants et patients quant à notre capacité à y parvenir. Mais pour l'instant, nous sommes dans une phase d'investissement et de croissance ». Nvidia, en revanche, dispose des moyens financiers nécessaires pour prolonger cette période faste pendant un certain temps.

    Mais les marchés fondés sur l'interdépendance restent rarement équilibrés longtemps. Un ralentissement de la demande en IA ou un faux pas d'OpenAI pourrait ébranler les fabricants de puces, les fournisseurs de services cloud et les investisseurs. Le secteur pourrait tomber en ruine comme un château de cartes.

    Selon les analystes, le déséquilibre est déjà visible sur les marchés émergents. La course à l'IA concentre les capitaux plus rapidement qu'elle ne diffuse les opportunités, creusant ainsi le fossé entre ceux qui construisent l'avenir et ceux qui se contentent d'y adhérer. La question qui subsiste est de savoir si ce cercle vicieux peut continuer à tourner uniquement grâce à la confiance, ou si cette machine de 1000 milliards de dollars finira par s'essouffler.

    Conclusion

    Depuis le lancement de ChatGPT en 2022, la Silicon Valley prêche que les chatbots d'IA vont transformer l'économie. Les dirigeants ont donc dépensé des milliards pour équiper leur personnel et prédit des économies massives. Mais la révolution promise de l'IA est au point mort, selon un rapport du MIT. Après avoir interrogé 150 chefs d'entreprise et 350 employés, le MIT a constaté que « seuls 5 % des projets pilotes intégrant l'IA génèrent des millions de dollars de valeur, tandis que la grande majorité reste bloquée sans impact mesurable sur le compte de résultat ».

    Le constat est clair : l’IA traverse une phase d’emballement qui ne pourra pas durer. Alors, faut-il s'attendre à une catastrophe ? Non. Le "krach" d'une bulle n'est pas la fin de la technologie, mais la fin d'une période d'excès et de spéculation. La bulle, tôt ou tard, se dégonflera. Mais pour les professionnels de l’informatique, ce n’est pas une menace insurmontable : c’est une occasion de prendre du recul, de sélectionner les bons cas d’usage et de préparer l’avenir.

    Les entreprises ne seront plus jugées sur leurs promesses, mais sur leur capacité à générer de la valeur réelle et à résoudre des problèmes concrets. Ce sera le moment idéal pour :

    • se concentrer sur les fondamentaux : mettre l'accent sur les projets qui offrent un ROI clair et tangible ;
    • adopter une approche pragmatique : tester les solutions d'IA en se concentrant sur les cas d'usage qui améliorent véritablement l'efficacité ou créent de nouveaux services ;
    • séparer le bon grain de l'ivraie : les entreprises viables et les technologies robustes survivront, laissant derrière elles le bruit et le marketing surfait.


    La véritable révolution de l’IA n’a sans doute pas encore commencé. Et c’est peut-être seulement après l’éclatement de la bulle actuelle que nous verrons émerger les applications qui transformeront vraiment nos métiers et nos sociétés.

    Et vous ?

    Quel est votre avis sur le sujet ?
    Que pensez-vous du cycle de financement circulaire dans le secteur de l'IA générative ?
    Selon vous, que révèle cette économie circulaire ? Quels sont les risques de ce phénomène ?
    Le secteur de l'IA va-t-il réussir à s'extirper de cette boucle de rétroaction ? Expliquez votre point de vue.

    Voir aussi

    Sam Altman, PDG d'OpenAI, a lancé un avertissement sévère concernant l'effondrement potentiel du secteur de l'IA, le comparant à une bulle sur le point d'éclater de manière spectaculaire

    Dites adieu à la bulle de l'IA et préparez-vous au krach : plusieurs analystes soulignent les signes avant-coureurs de son éclatement imminent, Sam Altman lui-même le reconnait à demi-mot

    La nouvelle phase du boom de l'IA est financée non seulement par des capitaux à risque, mais aussi par la dette, ce qui pourrait provoquer un désastre si la demande pour les services d'IA ne suit pas

  2. #2
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    Par défaut Nvidia devient la première entreprise à atteindre une capitalisation boursière de 5 000 Mds $
    Nvidia devient la première entreprise à atteindre une capitalisation boursière de 5 000 Mds $, une valorisation portée par une bulle autoalimentée où les acteurs de l'IA financent mutuellement leur croissance

    Nvidia est la première entreprise au monde à dépasser la barre des 5 000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Ce nouveau record intervient trois mois seulement après que la société a franchi la barre des 4 000 milliards de dollars de valorisation. Mais les experts alertent sur un phénomène critique : cette performance est portée par un réseau circulaire d'accords, où Nvidia investit ou conclut des partenariats, puis ces mêmes partenaires achètent ses puces ou ses services, créant un cycle de financement interne. Ainsi, quelques entreprises financent mutuellement leur croissance dans un cycle qui pourrait soit soutenir la bulle de l'IA, soit la faire éclater.

    Le marché mondial de l'IA n'a jamais semblé aussi prospère. Principal fournisseur de puces d'IA, Nvidia détient plus de 90 % des parts de marché et engrange des bénéfices records au cours de ces dernières années. Le géant technologique est passé du statut de fabricant de processeurs pour jeux vidéo de niche à celui d'acteur incontournable du boom de l'IA. Ses puces sont devenues l'un des composants informatiques les plus convoités de l'industrie.

    Les actions de Nvidia ont augmenté de plus de 3 % le 29 septembre 2025, faisant du géant des puces la première entreprise à franchir le seuil des 5 000 milliards de dollars de valeur boursière. Cette étape extraordinaire reflète l'ascension remarquable de l'entreprise au cours des dernières années et intervient après que le PDG Jensen Huang a annoncé que Nvidia a obtenu plus de 500 milliards de dollars de commandes de puces d'IA jusqu'en 2026.

    Nom : Capture d'écran 2025-10-30 115136.png
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    Selon les données du LSEG (London Stock Exchange Group), la valorisation actuelle de Nvidia dépasse désormais la capitalisation boursière combinée de toutes les sociétés cotées en bourse au Canada et au Mexique, et surpasse même la valeur totale de toutes les sociétés cotées au Royaume-Uni.

    Mais derrière ces valorisations record se cache un cercle vicieux d'argent et d'influence qui façonne discrètement l'ensemble du secteurs. Les économistes remettent en question le réseau dense d'accords entre les entreprises qui dépendent des puces Nvidia, suscitant des critiques à l'égard de ce que l'on appelle « l'investissement circulaire », un signe classique annonciateur d'une bulle spéculative. OpenAI a une capitalisation de 500 milliards de dollars.

    Comment les acteurs de l'IA recyclent leurs milliards entre eux

    Au cours des derniers mois, OpenAI a annoncé une série d'accords avec Nvidia, AMD, Oracle et CoreWeave pour un montant total de plus de 1 000 milliards de dollars. Ces accords promettent la puissance de calcul nécessaire pour construire et déployer la prochaine génération de modèles d'IA. Mais les mêmes partenaires qui investissent dans OpenAI sont également ceux qui lui vendent les puces et les centres de données dont elle a besoin pour survivre.

    Les analystes alertent sur les dangers de cet investissement circulaire. Concrètement, cet effet de boucle se manifeste par des arrangements où Nvidia investit ou conclut des partenariats, puis ces mêmes partenaires achètent ses puces ou ses services, créant ainsi un cycle de financement interne. Par exemple, un partenaire peut recevoir un investissement de Nvidia, servir de client pour ses puces, et ainsi rembourser l’investissement indirectement.

    Le battage médiatique et le développement des infrastructures d'IA se répercutent sur tous les marchés, de la dette et des actions à l'immobilier et à l'énergie. Pendant ce temps, OpenAI brûle ses liquidités à une vitesse préoccupante et ne prévoit pas d'avoir un flux de trésorerie positif avant la fin de la décennie.

    Les partenariats portent sur environ 500 milliards de dollars avec Nvidia, 300 milliards avec AMD, 300 milliards avec Oracle et 22 milliards avec CoreWeave. Ensemble, ces accords représentent à peu près la taille de l'économie annuelle de l'Indonésie. Bien que stupéfiants, ces chiffres soulèvent une question simple, mais importante. Un secteur peut-il continuer à croître si le même argent continue à tourner en rond ? Les économistes sont sceptiques.

    Nvidia : le grand acteur du financement circulaire dans le secteur

    L'engagement de 100 milliards de dollars pris par Nvidia envers OpenAI sur plusieurs années est l'un des nombreux accords circulaires conclus par Nvidia. Selon les données disponibles, Nvidia a participé à plus de 50 transactions liées à l'IA générative en 2025. Bon nombre des startups soutenues par le géant des semiconducteurs s'appuient sur les puces Nvidia pour développer leurs modèles, puis revendent la puissance de calcul à Nvidia ou à ses partenaires.

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    CoreWeave, par exemple, a levé 12 milliards de dollars de dette garantie par des processeurs Nvidia et loue désormais cette capacité à OpenAI et Microsoft. OpenAI adopte la même approche. Le fabricant de ChatGPT investit dans des startups qui dépendent de ses grands modèles de langage (LLM) tout en payant pour leurs services. Chaque accord renforce le suivant jusqu'à ce que l'ensemble du réseau s'appuie sur lui-même pour créer une dynamique.

    Les experts appellent ce phénomène « financement circulaire ». Il se produit lorsque les mêmes fonds circulent entre une poignée d'entreprises, créant ainsi l'apparence d'une croissance infinie même lorsque les bénéfices sont en baisse. Cette stratégie a fonctionné jusqu'à présent, mais elle dépend d'une condition : une croissance constante. Que se passera-t-il si la demande pour les puces ralentit ou si les investisseurs retirent soudainement leurs billes ?

    Malgré son potentiel, l'IA reste largement inéprouvée en tant que source de profits. « Si, dans un an, nous arrivons à un point où nous avons eu une bulle spéculative dans le domaine de l'IA et qu'elle a éclaté, cet accord pourrait être l'un des premiers signes avant-coureurs. Si les choses tournent mal, des relations circulaires pourraient entrer en jeu », a déclaré Brian Colello, analyste chez Morningstar, à propos de l'investissement de Nvidia dans OpenAI.

    La bulle de l'IA serait 17 fois plus importante que la bulle Internet

    Selon Torsten Slok, économiste en chef chez Apollo Global Management, la bulle de l'IA est pire que la bulle Internet. Il a souligné que les dix principales actions liées à l'IA sont beaucoup plus éloignées de la réalité que ne l'étaient les entreprises dans les années 1990, et que l'histoire est sur le point de se répéter. Même Sam Altman, PDG d'OpenAI, reconnaît les similitudes. Voici un rappel sur les effets qui ont conduit à l'éclatement de la bulle Internet.

    De son côté, Julien Garran, analyste chez MacroStrategy Partnership, explique que la bulle de l'IA est 17 fois plus importante que la tristement célèbre bulle Internet, provoquée à l'époque par l'engouement excessif des investisseurs pour Internet. Pire encore, Julien Garran a déclaré que l'IA représente aujourd'hui plus de quatre fois la richesse piégée dans la bulle des subprimes de 2008, qui a entraîné des années de crise prolongée à travers le monde.

    Selon une analyse publiée en mars 2025, l'éclatement de la bulle de l'IA pourrait anéantir les sociétés de capital-risque de la Silicon Valley et provoquer la chute des marchés publics. À l'heure actuelle, les Big Tech investissent des dizaines de milliards de dollars dans le développement de l'IA générative sans une perspective de rentabilité claire. À terme, cela pourrait entraîner une correction significative du marché si les attentes ne sont pas satisfaites.

    À l'été 2024, la société Jefferies a rapporté que les valeurs liées à l'IA ont grimpé jusqu'à 656 % depuis le lancement de ChatGPT, ajoutant environ 10 000 milliards de dollars à la capitalisation boursière. Cependant, les bénéfices sont à la traîne, avec un ratio cours/bénéfice supplémentaire de 73 fois pour les valeurs de l'IA. Nvidia a enregistré les gains les plus importants, le cours de son action ayant fait un bon de 656 % entre fin 2022 et juillet 2024.

    À l'heure actuelle, la plupart des projets d'IA échouent. Selon le MIT, le taux d'échec de 95 %. Malgré la ruée vers l'intégration de nouveaux modèles d'IA puissants, environ 5 % des programmes pilotes d'IA parviennent à accélérer rapidement leurs revenus ; la grande majorité stagne, n'ayant que peu ou pas d'impact mesurable sur le compte de résultat. Ce constat amer fait écho à des études récentes selon lesquelles les capacités de l'IA sont surestimées.

    Les performances de Nvidia malgré la fragilité du secteur de l'IA

    La flambée du cours de l'action Nvidia reflète une vague d'optimisme plus large à Wall Street quant à l'avenir de l'IA générative. Les dernières puces de l'entreprise sont devenues indispensables pour former et faire fonctionner les modèles de langage (LLM) les plus avancés et les plus sophistiqués, alimentant une course entre les géants de la technologie pour construire des centres de données puissants et dominer « la prochaine ère de l'informatique ».

    Microsoft, Amazon, Meta, Alphabet (Google), OpenAI et Tesla sont tous en concurrence pour développer leur propre infrastructure d'IA, et le matériel spécialisé de Nvidia est au cœur de cette transformation. Les GPU Blackwell de Nvidia restent la colonne vertébrale des centres de données hyperscales. En raison de cette demande élevée, le cours de l'action de Nvidia a augmenté de plus de 50 % en 2025 et de plus de 85 % au cours des six derniers mois.

    En outre, Nvidia a annoncé cette année l'expansion de sa production nationale en Arizona et de nouveaux partenariats avec Nokia et Oracle pour soutenir des projets de télécommunications et de supercalculateurs fédéraux. Apple et Microsoft viennent tous deux de rejoindre le club des entreprises valorisées à 4 000 milliards de dollars, mais la dernière flambée de Nvidia a établi une nouvelle référence en matière de leadership sur le marché à l'ère de l'IA.

    La reprise vertigineuse des actions américaines intervient malgré les inquiétudes persistantes concernant une bulle, d'autant plus que les dépenses liées à l'IA ont conduit à des transactions et des valorisations record. Le Fonds monétaire international et la Banque d'Angleterre ont été les dernières institutions financières à avertir que les marchés boursiers mondiaux pourraient être en difficulté si l'engouement des investisseurs pour l'IA venait à s'essouffler.

    Comment la course à l'IA s'appuie sur la dette et remodèle les marchés

    Au sein du secteur technologique, les dirigeants affirment que ces relations commerciales peu orthodoxes sont essentielles pour répondre à une augmentation sans précédent de la demande en services d'IA. La nouvelle phase du boom de l'IA est financée non seulement par des capitaux à risque, mais aussi par des emprunts. Selon les analystes, cela pourrait provoquer un désastre si la demande pour les infrastructures et les services d'IA ne suit pas.

    Lisa Su, PDG d'AMD, a déclaré que le partenariat avec OpenAI est un « cercle vertueux et positif ». De même, Greg Brockman, président et cofondateur d'OpenAI, a déclaré qu'il faudrait un « effort à l'échelle de l'industrie » utilisant l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement en IA pour répondre à l'immense demande en puissance de calcul nécessaire pour prendre en charge ChatGPT et d'autres produits. Les analystes restent toutefois sceptiques.

    Washington a adopté une attitude de laisser-faire à l'égard de toutes les activités d'un secteur considéré comme essentiel pour rivaliser avec la Chine. « C'est à eux de décider. Nous voulons que les entreprises américaines réussissent », a déclaré David Sacks, responsable de l'IA et de la cryptomonnaie à la Maison Blanche.

    De son côté, l'administration Trump est également liée au vaste réseau d'investissements dans l'IA par le biais de sa participation dans Intel, sans parler de ses projets de prélever une part des ventes de puces de Nvidia et AMD à la Chine. Mais ce plan est au point mort. La Chine a bloqué les ventes de puces Nvidia afin d'intensifier ses efforts internes pour renforcer son indépendance en matière de semiconducteurs et concurrencer les États-Unis.

    Conclusion

    La valorisation de Nvidia est alimentée non seulement par la demande externe, mais aussi par un maillage interne d’investissements et de contrats. Cela crée une dynamique très favorable à court terme. Mais selon les analystes, cette structure peut être instable si les partenaires ne livrent pas ou si la demande se normalise : le modèle circulaire amplifie le risque que les engagements ne se traduisent pas en revenus tangibles si la boucle se brise.

    Un économiste de Harvard a alerté sur une situation inquiétante : 92 % de la croissance du PIB américain provient du boom des centres de données IA, masquant la stagnation économique. Sans cet afflux de capitaux dans les centres de données, la croissance du PIB n'est que de 0,1 % au premier semestre 2025.

    Si les bénéfices des entreprises ne rattrapent pas rapidement ces valorisations astronomiques, le marché n'aura peut-être même pas besoin d'un élément déclencheur spécifique pour se dégonfler. Les valorisations à elles seules pourraient suffire. Et lorsque les bulles éclatent, elles ne le font pas poliment. Elles implosent, faisant disparaître des milliers de milliards de dollars de valeur et brisant du même coup la confiance des investisseurs.

    Et vous ?

    Quel est votre avis sur le sujet ?
    Que pensez-vous de l'envolée spectaculaire de la capitalisation boursière de Nvidia ?
    Pourquoi les investisseurs continuent à injecter de l'argent dans l'IA malgré les signaux d'alarme au sujet d'une bulle ?
    Pensez-vous que la bulle de l'IA va suivre la même courbe que la bulle Internet ? Ou l'industrie va-t-elle trouver le moyen d'éviter le désastre ?

    Voir aussi

    La Deutsche Bank avertit que la bulle de l'IA est la seule chose qui maintient l'économie US à flot et que, lorsque cette bulle éclatera, la réalité sera bien plus dure que ce que tout le monde imagine

    La bulle de l'IA 17 fois plus importante que celle de la bulle Internet et quatre fois plus que celle des subprimes, selon un analyste. Pour des sceptiques, il s'agit d'une transformation et non d'une bulle

    Comment les acteurs de l'IA recyclent leurs milliards entre eux : les ventes de puces en amont soutiennent les paris sur les infrastructures en aval, créant une chaîne critique de flux économiques circulaires

  3. #3
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    Les investisseurs ont légèrement corrigé le cours de Microsoft et Meta à la vue de leurs investissements dans l'IA au 3e trimestre. Alphabet a pris 7% toujours dans les échanges d'après bourse suite à ses résultats dans le cloud et dans la recherche sur internet. Tout cela me fait dire que les financiers se préparent à revenir aux fondamentaux : les bénéfices et la croissance au détriment de l'investissement dans l'IA. Surtout que pour faire fonctionner les monstrueux datacenters nécessaires à l'IA, la demande en énergie risque de se heurter à un mur. Et donc, un frein non négligeable à la croissance de cette bulle.
    On aura ce soir les résultats d'Apple et d'Amazon. Une correction là aussi au regard des investissements consentis dans l'IA ? Réponse vers minuit, heure de Paris.

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  5. [UC] questions concernant les Acteurs
    Par magnito dans le forum Cas d'utilisation
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